samedi 30 juin 2018

Petit conte urbain Geneviève Harvey


Il était une fois, dans le Grand Nord canadien, une petite communauté francophone qui se débattait et qui se battait pour survivre. La communauté devait faire des efforts pour obtenir tout ce qu’elle avait. Jamais, on lui arrivait avec les choses toutes cuites dans la bouche. La communauté voulait des organismes. Qu’elle se débrouille pour trouver de l’argent pour se regrouper. La communauté voulait une autre association, à elle de se battre pour obtenir le financement pour réussir à peine à survivre. La communauté voulait une école. Qu’elle trouve un espace, assez d’argent et surtout, qu’elle trouve assez d’enfants. La communauté n’a pas assez d’enfants. Qu’elle s’arrange pour embaucher un directeur d’école qui ne se contentera pas de diriger, mais qui a suffisamment d’enfants pour atteindre le ratio désiré. La communauté veut du théâtre en français? À elle de trouver de l’agent, des acteurs et actrices, des metteurs en scène. Quand on désire tellement quelque chose, on s’arrange bien pour l’avoir.

La communauté était donc habituée de se battre pour tout ce qu’elle avait. Elle était tellement habituée de se battre, que vint un temps où elle ne savait plus contre qui ou contre quoi se battre. Il fallait se battre, c’est tout. Peut-importe qui est devant vous, il faut le pourfendre et gagner à tout prix. Il faut faire feu de tout bois; peu importe donc qui est devant, ennemi ou ami, il faut se battre.

Et ce qui devait arriver arriva. La petite communauté commença à s’entre-déchirer, à qui mieux mieux, comme une meute de loups affamés. Les coups de dents et les coups de gueule se mirent à se manifester. Les gens tombaient comme des mouches. Sitôt la première rangée décimée, d’autres personnes s’avançaient pour poursuivre le combat et remporter une bataille contre des amis, maintenant devenus l’ennemi. Les plus faibles tombaient les premiers, les plus forts faisaient l’objet d’une bataille rangée, jusqu’à ce qu’ils tombent à leur tour. Et ça tombait, et ça tombait...jusqu’à ce que le combat se termine...faute de combattants. 

Trop de gens avaient péri en cours de route. Quand vint le moment de tout reconstruire, il ne restait plus que les enfants qui ne pouvaient porter seuls le poids du monde sur leurs pauvres petites épaules. Comment reconstruire ce qui avait d’abord été érigé avec tant d’ardeur, pour être par la suite détruit avec tant de haine et d’aveuglement?

Tout doucement, avec lenteur, les choses se remirent en branle, avec les enfants en première ligne, vers une reconstruction remplie d’espoir et bourrée de promesses. Tout doucement, les amitiés recommencèrent à se créer, ici et là, et la paix et l’harmonie se remirent à régner. Pour combien de temps? Là n’est pas l’objet de mon propos. Peu importe pendant combien de temps! L’important, c’est de reconstruire. Plus tard, on verra. Et on en est là.

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 5, 21- 43


La femme souffrante, la fille de Jaïre
En ce temps-là, Jésus regagna en barque l’autre rive, et une grande foule s’assembla autour de lui. Il était au bord de la mer.

Arrive un des chefs de synagogue, nommé Jaïre. Voyant Jésus, il tombe à ses pieds et le supplie instamment : « Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. » Jésus partit avec lui, et la foule qui le suivait était si nombreuse qu’elle l’écrasait. Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans… – elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans avoir la moindre amélioration ; au contraire, son état avait plutôt empiré –… cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus, vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement. Elle se disait en effet : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. » À l’instant, l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal.

 Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait : « Qui a touché mes vêtements ? » Ses disciples lui répondirent : « Tu vois bien la foule qui t’écrase, et tu demandes : “Qui m’a touché ?” » Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela.

 Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. Jésus lui dit alors : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. »

Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue, pour dire à celui-ci : « Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le Maître ? »
Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue : « Ne crains pas, crois seulement. »
Il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques.

Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l’agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris. Il entre et leur dit : « Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte : elle dort. » Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui étaient avec lui ; puis il pénètre là où reposait l’enfant.

Il saisit la main de l’enfant, et lui dit : « Talitha koum », ce qui signifie : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! » Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait en effet douze ans. Ils furent frappés d’une grande stupeur. Et Jésus leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne ; puis il leur dit de la faire manger.

Question


1- Pourquoi Jaïre et la femme iraient-ils à Jésus pour ces guérisons?
 2- Pourquoi Jésus était-il capable de guérir la femme alors qu'aucun médecin ne pouvait le faire et comment pouvait-il ramener Jaïre à la vie?
3- Avec quel genre d'attitude devrions-nous approcher Dieu dans la prière?
4- Comment est ton cœur quand tu le pries?
5-  Comment vous sentez-vous lorsque vous pensez à l'autorité que Jésus a sur toute la création?


Petit commentaire


Ne jamais abandonner l'espoir pour les autres Jésus ressuscite la fille de Jaïre
  • Ce qui nous frappe à propos de Jésus dans cette lecture, c'est sa volonté d'aider ceux qui ont besoin de son aide. Il est toujours sensible à l'endroit où se trouvent les gens et à ce dont ils ont besoin, et il est très pratique dans sa préoccupation pour nous.

  • Alors Jésus répond au plus grand besoin de Jaïre, guérissant la fille de l'homme, la ramenant de la brisure ultime - la mort (5:42). Jésus fait cela sans se soucier de devenir impur en touchant une personne morte. Encore une fois, Jésus a négligé la convention sociale pour répondre aux besoins des personnes brisées et souffrantes.

  • Beaucoup de gens laissent aujourd'hui les conventions sociales faire obstacle à la souffrance et aux besoins des personnes qui les entourent. Quand une personne voit une personne sale et blessée demander de l'argent, souvent sa première pensée ne concerne pas la souffrance de la personne blessée ou ce dont elle a besoin, mais plutôt quelque chose comme: «Pourquoi demandent-ils "ou peut-être que je leur donnerai quelque chose, mais j'espère qu'ils ne me toucheront pas?"

  • Dans ce passage, Jésus donne aux chrétiens un exemple du contraire. Jésus ne se soucie pas de la femme qui saigne ou de la fille morte qui le rend sale, mais se concentre plutôt sur la guérison du brisement qui afflige ces femelles. Comme Jésus, les chrétiens ne devraient pas laisser leur préoccupation pour la façon dont la société les verra, ou les conventions sociales de leur culture, les empêcher de répondre aux besoins de ceux qui les entourent.

  • C'est la foi qui a mis Jaïre à genoux devant le Christ - et cette foi a ramené sa fille à la vie. C'est la foi qui a poussé la femme à toucher le manteau de Jésus, même si cela était un risque (par la loi mosaïque, son hémorragie la rendait rituellement impure, si toucher Christ le rendait aussi impur), et c'était la foi qui guérissait et lui a donné la paix, après une douzaine d'années d'incertitude et de peur. Foi, confiance en Dieu quoi qu'il arrive, malgré les apparences (la fille de Jaïre, selon tous les témoignages, était déjà partie), malgré la vision limitée de notre raison naturelle (les médecins avaient conclu que la maladie de cette femme était incurable): ce genre de confiance enfantine est ce que le Christ désire de nous; elle seule le libère de déployer la puissance de son amour dans nos vies.
 Petit jeu Quiz

L'histoire de Jésus élevant la fille de Jaïre d'entre les morts est racontée dans Marc 5: 21-43. C'est une histoire fascinante et Marc fournit une mine d'informations. Que savez-vous du miracle?

1. D'après Marc 5:22, quelle était l'occupation de Jaïre?

A)  Receveur des impôts
B)  Charpentier
 C) Pêcheur
D)  Chef  de la synagogue

2. D'après Marc 5:22, quand Jaïre a vu Jésus, quelle est la première chose qu'il a faite?

A)  Tombé aux pieds de Jésus.
B)  Cria hystériquement.
 C) Commencé à crier.
D)  Il a jeté ses bras autour de Jésus.

3. Après que Jaïre ait dit à Jésus que sa fille était en train de mourir, Jésus a accepté d'aller chez lui pour guérir la fille. Qui étaient les trois disciples qu'il a pris avec lui? (Marc 5:37)

A) Pierre, Jacques et Jean, le frère de Jacques
B)  Pierre, André et Jean
C)  Père, André et Jacques
D)  Matthieu, Barthélemy et Philippe

4. Cependant, avant que Jésus ne parte avec les trois disciples, des nouvelles inquiétantes furent entendues de la part de certains hommes qui venaient de la maison de Jaïre, selon Marc 5:35. Quelles sont les nouvelles inquiétantes?

A)  Les hommes ont déclaré que la fille était morte.
B)  Les hommes ont déclaré que la fille avait été mangée par une bête sauvage.
C)  Les hommes ont déclaré que la fille s'était enfuie.
D)  Les hommes ont déclaré que la maison de Jaïre avait brûlé.

5. Au verset 38 de la Bible, quand Jésus et les trois disciples sont allés à la maison de Jaïre, quelle est la vue qu'ils ont vue?

A)  Personne à part, à part une femme âgée qui pleure.
B)  Petits enfants jouant à l'extérieur de la maison.
 C) Un silence étrange enveloppant la région.
D)  Une agitation avec les gens qui pleurent et qui crient fort.

6. Quand Jésus a dit dans Marc 5:39 que l'enfant dormait simplement, quelle réponse a-t-il reçue?

A)  Il pleurait
 B) Il  riait
 C) Il criait
 D) Se moquait de lui

7. En plus des trois disciples, quels sont deux autres personnes que Jésus a pris dans la maison avec lui pour voir la fille morte? (Marc 5:40)

A) Le père et la mère de l'enfant.
B) Les deux frères aînés de l'enfant.
 C) Le grand-père et la grand-mère de l'enfant.
D)  Deux voisins

8. Le verset 41 dit que Jésus prit la petite fille par la main et prononça huit mots. Quels sont les huit mots?

A)  "Jeune fille, il est temps de se lever."
B)  "Jeune fille, je te le dis, lève-toi!"
C)  "Jeune fille, montre au monde que tu es vivant."
D)  "Jeune fille, je te commande de vivre à nouveau."

9. Selon Marc 5:42, quel âge avait la fille morte?

 A) 11 ans
B) 12 ans
C)  7 ans
D)  5 ans

10. Au verset 43, comment l'histoire se termine-t-elle?

A)  Jésus a dit au père de la fille d'aller à la synagogue et de leur dire ce que le Seigneur avait fait.
B)  Jésus a dit au revoir, et qu'il reviendrait les voir dans quelques jours.
C)  Jésus a invité les parents à rejoindre la foule qui le suivait.
D)  Jésus leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne ; puis il leur dit de la faire manger.

Réponses : 1- D)  Chef  de la synagogue. 2- A)  Tombé aux pieds de Jésus. 3- A) Pierre, Jacques et Jean, le frère de Jacques. 4- A)  Les hommes ont déclaré que la fille était morte. 5- D)  Une agitation avec les gens qui pleurent et qui crient fort. 6- D) Se moquait de lui. 7- A) Le père et la mère de l'enfant.8- B)  "Jeune fille, je te le dis, lève-toi!"9- B) 12 ans. 10- D)  Jésus leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne ; puis il leur dit de la faire manger.


mercredi 27 juin 2018

La petite fleur, petits contes écologiques


Il était une fois une petite fleur de montagne qui n'avait pas d'amies.

Elle était si petite, si modeste et si pâle qu'elle n'attirait ni le regard ni la sympathie des autres végétaux. Elle vivait, tête baissée, comme une pénitente dans un confessionnal.

Il faut dire que, chez les plantes comme chez les humains, on ne s'intéresse bien aux autres que s'ils peuvent être utiles ou s'ils ont quelque chose à offrir : le lierre aime les arbres qui l'aident à s'élever, le gui aime la branche qui le nourrit et le rapproche des oiseaux semeurs de graines, les fleurs aiment le vent qui disperse leur pollen et les insectes qui les fécondent.

Mais notre petite fleur en peine d'amitié n'avait hélas rien à offrir.

Elle enviait le parfum suave du lilas ou du muguet, l'élégance de la tulipe et de la rose, la vive couleur des jonquilles, la paresse ensommeillée des colchiques, l'aristocratie des orchidées.

Les soucis l'accablaient, les pensées ne pensaient pas à elle et, contrairement à ceux de la reine-marguerite, ses six pauvres pétales ne plaisaient même pas aux amoureux à qui elle annonçait toujours le désamour.

Les herbes des prés, qui poussaient plus vite qu'elle, la masquaient trop rapidement aux yeux fureteurs des abeilles pollinisatrices que son pauvre parfum et sa couleur trop pâle n'attiraient pas et, sans leur aide, avait bien du mal à donner naissance aux bébés-graines de sa survie.

Aussi, année après année, pour tenter de devancer la pousse exubérante des herbes folles, elle avait pris l'habitude de se réveiller de plus en plus tôt, et même un jour, elle décida, au grand dam de la nature tout entière qui pensait que cela ne se faisait pas, elle décida donc de pousser sous la neige !

Alors, quand le premier soleil de février commença à dissiper les nuages et à fondre le blanc manteau des basses pentes de la montagne, elle offrit aux yeux incrédules des abeilles affamées le charme et le pollen de la première fleur de l'année.

Les humains de la vallée, étonnés de découvrir une fleur en carême et de ravis de croire au printemps en plein cœur de l'hiver s'intéressèrent enfin à elle et, faute d'imagination probablement, l'appelèrent... perce-neige !

Daniel Déjardin 

lundi 25 juin 2018

Histoire d’un grand chêne penché


A tous les petits enfants et les grands enfants qui aiment les arbres vivants et aussi aux grandes personnes qui ne voient sur les arbres que des billets de banques, j’offre la belle…

Histoire d’un grand chêne penché

 Un jour, dans la forêt où j’aime tant marcher parmi les arbres silencieux, je remarquai un grand chêne penché. Je  le regardai longtemps en me demandant comment pouvait-il vivre ainsi parmi les autres chênes qui se dressaient verticalement en direction de la lumière solaire. Soudain, je sentis sur mon épaule droite la présence invisible d’un être bienveillant. Je ne saurai jamais à quoi ressemblait ce petit lutin, mais je n’ai pas oublié la belle histoire d’amitié qu’il me raconta à l’oreille.

Son récit commença ainsi : «  il y a plus de quatre-vingts ans, deux jeunes chênes grandissaient pas trop éloignés l’un de l’autre. » Puis il s’arrêta un petit moment et continua : «  Ils étaient tous les deux aussi beaux et plein d’énergie, mais ils n’avaient pas le même caractère. Il y en avait un fier et silencieux qui rêvait de dépasser en hauteur tous les arbres de la forêt, tandis que l’autre, d’un tempérament plus doux, aimait la compagnie des autres arbres qui l’entouraient. Quand le vent soufflait joyeusement, il aimait converser avec les charmes souples aux petites feuilles dentelées, avec les hêtres aux troncs lisses et aux jolies feuilles d’un vert translucide au début du printemps, avec les châtaigniers dont les grandes mains deviennent des flammes en automne et aussi avec les gracieux bouleaux qui sont les derniers à garder leurs petites feuilles d’or quand arrive l’hiver.

Plusieurs années passèrent, le chêne fier se dressait orgueilleusement de plus en plus haut, alors que son gentil voisin d’humeur joyeuse était obligé de se pencher de plus en plus sur le feuillage de ses amis avec qui il se sentait bien. Il ne faisait pas attention à son voisin qui se moquait de lui méchamment :

« Regardez ce pauvre chêne bavard, il est déjà vieux et va bientôt tomber ! »

Un jour, des bûcherons passèrent près d’eux. Ils regardèrent d’un air méprisant le chêne penché puis allèrent couper tous les petits arbres qui entouraient son voisin qui poussait bien droit et qui devint de plus en plus fier de pouvoir grandir tout seul dans un espace lumineux qui lui était réservé. Il était sûr de pouvoir dépasser tous les arbres de sa forêt.

Pourtant, au bout de plusieurs années, ce grand chêne commença à se sentir très seul car il ne pouvait plus entendre le murmure du vent et le chant des oiseaux dans les autres arbres éloignés de lui.

Le chêne penché grandissait aussi mais toujours penché, et il arriva qu’un jour son feuillage se rapprocha de celui de son voisin. Il était très ennuyé car il se souvenait des moqueries de ce chêne orgueilleux, mais il n’était pas rancunier. Il se disait que s’il ne pouvait plus bavarder avec ses amis restés plus bas que lui, il pourrait peut-être converser avec ce chêne dont il admirait la force et la droiture. Il suffisait d’avoir le courage de le lui demander, ce qu’il fit très humblement :

 « Cher voisin, mon handicap et ma vieillesse m’ont rapproché de vous et je suis vraiment désolé de vous déranger. Toutefois, je pense que nous pourrions peut-être échanger quelques points de vue sur le temps et la beauté de la nature. »

 Il fut fort surpris de la réponse de ce chêne si fier dont il ne soupçonnait pas la triste solitude :
« Quelle excellente idée, cher voisin, je n’osais pas vous le demander ! »

Depuis ce jour merveilleux, les deux vieux chênes devenus amis vécurent de belles journées à écouter le vent, à regarder dans le ciel voler les oiseaux et voyager les nuages.

Les années passèrent, mais un jour les bûcherons revinrent et regardèrent les deux chênes qui ne les entendirent pas :

 « Tu as vu ce chêne penché, on ne peut même pas en tirer une planche, tandis que l’autre va nous rapporter beaucoup d’argent ! »

Le jour le plus triste de la vie du chêne penché arriva. Il entendit à leurs pieds un bruit effroyable et son ami s’écroula dans un immense fracas. Depuis, il vit seul et raconte ses souvenirs aux oiseaux qui viennent se percher sur ses branches.

samedi 23 juin 2018

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 1, 57-66.80



 Quand fut accompli le temps où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un fils. Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait montré la grandeur de sa miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle. Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l'enfant. Ils voulaient l'appeler Zacharie comme le nom de son père. Mais sa mère prit la parole et déclara : « Non, il s'appellera Jean. » On lui répondit : « Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! » On demandait par signes au père comment il voulait l'appeler. Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : « Jean est son nom. » Et tout le monde en fut étonné. A l'instant même, sa bouche s'ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il bénissait Dieu. La crainte saisit alors les gens du voisinage, et dans toute la montagne de Judée on racontait tous ces événements. Tous ceux qui les apprenaient les conservaient dans leur coeur et disaient : « Que sera donc cet enfant ? » En effet, la main du Seigneur était avec lui. L'enfant grandit et son esprit se fortifiait. Il alla vivre au désert jusqu'au jour où il se fit connaître à Israël.
 
Questions pour l'histoire "La naissance de Jean-Baptiste" 

1. Quel genre de bébé Elizabeth a-t-elle eu - un garçon ou une fille?
2. Qui était heureux pour Elizabeth et Zacharie?
3. Qu'est-ce que le Seigneur a montré à Elizabeth?
4. Quel nom voulait-on donné au nom du fils d'Elizabeth et de Zacharie?
5. Pourquoi Elizabeth a-t-elle dit que le nom de son fils allait être Jean?
6. Quand Zacharie a-t-il  pu enfin parler à nouveau?
7. Qui Zacharie a-t-il loué après avoir parlé?
8. Comment les voisins ont-ils réagi lorsqu'ils ont vu Zacharie reprendre sa voix et louer Dieu?
9. Quel genre de question les gens ont-ils demandé?
10. À qui Zacharie a-t-il chanté une chanson?
11. Quand Zacharie fut-il rempli du Saint-Esprit?
12. Dans Luc 1:76, à quoi ressemblera le fils de Zacharie, Jean?
13. Comment Jean a-t-il grandi?
14. Où vivait Jean-Baptiste?
Réponse: 1- Un garçon. (Luc 1:57) 2- Ses voisins et sa famille. (Luc 1:58) 3- La grandeur de sa miséricorde (Luc 1:58) 4- Zacharie (Luc 1:59) 5- : Parce que Dieu leur a dit de nommer leur fils Jean. (Luc 1:13) 6- Après avoir écrit et dit aux gens que le nom de son fils serait Jean. (Luc 1:64) 7- Dieu. (Luc 1:64) 8- Ils ont été étonnés. Ils furent saisis de crainte.(Luc 1:65) 9- Que va être l'enfant d'Elizabeth et de Zacharie? (Luc 1:66) 10- À Dieu. (Luc 1:68)11- Quand il a chanté une chanson à Dieu. (Luc 1:67) 12- Un prophète du Très-Haut. (Luc 1:76)13- Il a grandi en esprit. (Luc 1:80) 14- Dans le désert. (Luc 1:79)
Petit commentaire
En ce dimanche 24 juin, l'Église célèbre la naissance de Jean le Baptiste qui est un avant-goût de la naissance du Sauveur, et dont la mission sera de préparer le chemin pour la venue du Verbe de Dieu fait chair. Dieu a un projet d’amour sur Jean Baptiste et sur chacun de nous. Dès l’enfance, comme Jean Baptiste, nous pouvons faire sa volonté.
Le récit de la naissance de Jean Baptiste met en relief l’accomplissement des promesses divines données par l’ange lors de l’annonce à Zacharie. La joie partagée avec la famille et les voisins vient de ce que le nouveau-né est le fruit de la bonté de Dieu. Lors de la circoncision, l’étrangeté du nom de l’enfant souligne que le rôle de cet enfant est donné par Dieu. Zacharie l’incrédule déclare maintenant, en donnant le nom de Jean, qu’il fait enfin confiance à l’ange. Sa langue peut se délier et lui permettre de bénir le Seigneur. La crainte qui saisit le voisinage et les habitants de Judée est l’expression de leur conviction : il y a ici intervention de Dieu. Seule la suite de l’évangile pourra répondre à leur question : « Que sera donc cet enfant ? » (François Brossier)

vendredi 22 juin 2018

Ceux qui savent allumer le feu


Il y a très longtemps, un jour de grande tempête, un grand malheur est arrivé dans notre village des montagnes. Le feu s’est éteint et personne ne savait comment le rallumer. Les jours passent. On mange froid, les nuits sont glacées, on n’a plus de torche pour sortir la nuit et on a peur des esprits. Les enfants sanglotent, les hommes prennent peur et beaucoup désespèrent. Les chefs décident de réunir tous les hommes de la tribu pour trouver une solution. (+)Après des heures et des heures de palabres, Daiva, le fils du chef se propose de partir avec cinq compagnons, des relayeurs, pour aller dans un pays lointain où « des hommes savent allumer le feu ». Les petits crient de joie ; les femmes chantent et les vieux se mettent à espérer. C’est une aventure ; il faut être fort et organisé ; il s’agit d’aller loin et de faire vite… Daiva est un vrai chef, inventif, courageux, plein de cœur et de sagesse. Avec lui, ses compagnons disent qu’ils iront jusqu’au bout. On va même jusqu’à construire  une « caisse à feu » faite en argile avec de petites ouvertures pour permettre à l’air de passer. La flamme y sera gardée comme un bijou dans son écrin. (+) Daiva organise l’expédition en disant : « Pour rapporter le plus rapidement possible le feu, nous allons organiser des relais. » À chaque étape, Daiva laisse un de ses compagnons avec cette consigne : «  Attendez à votre poste et levez-vous dès que vous verrez arriver le feu. » Prêt à renverser tous les obstacles, Daiva, seul, franchit la dernière étape. Le voici enfin devant « les hommes-qui-savent-allumer-le-feu ». Il dit la détresse de son village : « Nous désirons la flamme qui nous fait vivre, celle qui chasse le noir de la nuit, qui réchauffe et qui guérit, qui cuit nos patates douces et  nos poissons. » (+)« Les hommes qui savent allumer le feu » l’écoutent et discutent entre eux. Leur chef parle : « Étranger, tu auras le feu, mais sauras-tu le garder pour le transmettre ? » Daiva se lève et montre la caisse qu’il a préparée. Il proclame : « Je reçois le feu et  jure de le garder pour le transmettre aux gens de ma tribu. »Tout joyeux, dès l’aube, Daiva part en courant emportant son précieux trésor. Tout en sueur et rompu de fatigue, le voici devant le premier relayeur. (+) « Mon frère, reçois le dépôt sacré du feu. Sauras-tu le garder et le transmettre ?»« Aie confiance, Daiva, j’ai préparé un fagot de branches sèches que le feu aime ; il ne s’éteindra pas. Je saurai le garder et le transmettre ». Quatre fois encore, la même scène se reproduit. À chacun des relais, la phrase solennelle est prononcée. Chacun promet, reçoit le feu, puis court jusqu’à l’étape suivante. Enfin fatigué et heureux à la fois, le dernier relayeur pénètre dans le village. « Le feu, le feu » crient les enfants. (+) Les plus jeunes, les anciens, tous accourent.  Au milieu du village, des brindilles, du bois tendre, attendaient le porteur du feu. Il dépose son précieux trésor et transmet la flamme. Alors une gerbe de feu jaillit au milieu de la tribu. On est sauvés, le feu est là. La vie va renaître.

Commentaire

Il existe encore aujourd’hui des mondes plus simples que le nôtre, où les hommes, les femmes et les enfants vivent simplement au rythme de la nature. Dans ces sociétés sans technologie, sans médias, sans argent et sans superflu, le feu est essentiel. Il permet de faire cuire les aliments, il réchauffe la case, on se réunit volontiers autour de lui pour se retrouver, se parler, raconter sa journée, raconter les légendes qui façonnent l’histoire du clan. Nous sommes tous appelés, vous êtes tous appelés, à créer des endroits, et des moments, où les autres peuvent vous rejoindre, se réchauffer, et trouver un ami, un regard, une oreille attentive, pour partager la vie les uns des autres. Le feu qui nous réchauffe est aussi celui de notre amitié, de l’effort que l’on fait pour s’accueillir. Souvent, c’est parce qu’on a soi-même été aimé et accueilli, que l’on peut être aimant et accueillant avec les autres. Ainsi, de proche en proche, tout le bien que tu fais se répand à travers le monde, la petite étincelle deviendra un grand feu… Reçois le feu et transmets-le aux autres !


mardi 19 juin 2018

L’arbre aux petits riens


Dans un petit village près d’une forêt, les habitants vivent dans la paix, la joie et l’amitié. Rien ne peut faire obstacle à ce que cela soit ainsi depuis très longtemps.
De passage chez sa grand-mère pour les vacances d’été, le jeune Luis aime aller faire du vélo et rejoindre ses copains sur la place du village. Là, ils aiment se retrouver à l’ombre des grands platanes. Leur plaisir est d’écouter simplement les paroles échangées entre les anciens, venus en fin de journée, se rafraîchir au petit vent léger qui se lève chaque soir à ce moment de juillet.
Comme à son habitude, Luis enfourche sa bicyclette pour aller rejoindre sa bande de copains. Ils ont décidé de se retrouver près de la fontaine. Alors qu’ils finissent de s’amuser à s’éclabousser, Luis s’installe sur un banc. Non loin de lui, une conversation s’anime...
-  Et, tu te souviens quand nous allions à travers champs retrouver notre arbre ?
-  Comme je m’en souviens ! Je me revois enfant courant vers lui, mon petit papier dans la poche. J’avais tellement peur de le perdre ce p’tit papier ! Je n’aurais alors rien eu à déposer dans les petits trous de la vieille écorce !
Luis s’interroge. De quoi parlent les deux vieilles amies ? Un arbre ? Un petit papier ? Mamine pourrait certainement lui en dire un peu plus. Elle habite le village depuis toujours. À la fin du dîner, Luis se dit que c’est le bon moment pour essayer de percer le mystère de cet arbre.
-  Dis Mamine, est-ce que tu connais un arbre dans la forêt, ami des enfants ?
-  Un arbre ami des enfants ? Je ne suis pas sûre de bien comprendre.
-  Cet après-midi, j’ai entendu deux vieilles dames sur la place, près de la fontaine, qui se souvenaient d’un arbre. L’une d’elles a dit qu’elle avait peur de perdre son petit papier qu’elle avait dans sa poche.
Un grand sourire illumine le visage de Mamine. Elle ferme les yeux quelques instants pour aller chercher tout au fond de son cœur, un moment heureux de son enfance.
-  Je pense comprendre, Luis. Ces deux vieilles amies parlaient certainement de l’arbre aux petits riens.
-  L’arbre aux petits riens ? Mais c’est quoi cet arbre ? Il pousse où ? On peut encore le voir ?
Assis tous les deux sur le petit mur de pierre dans le jardin, Mamine entraîne Luis dans ses souvenirs d’enfance.
- Cet arbre est le plus vieil arbre de la forêt. Dans la région, on dit même qu’il aurait plus de mille ans. On raconte que depuis toujours les habitants du village, qui ont réalisé quelque chose de simple mais de tellement beau et fort pour rendre la vie plus belle autour d’eux, l’écrivent sur un petit bout de papier. Et, ce petit rien qu’ils ont écrit, ils s’empressent d’aller le déposer dans les petits trous de l’arbre. C’est pour cela que nous appelons cet arbre, « l’arbre aux petits riens ». Un petit rien peut paraître bien peu de chose mais il apporte là où l’on vit : la paix, la joie et l’amitié !
- Et, « un petit rien », c’est quoi ?
- Ça peut être un sourire, un coup de main, un mot gentil, un merci... tout ce qui rend la vie plus belle !
- Tu allais, toi, voir l’arbre aux petits riens ?
- Oui, j’y allais de temps en temps, toute contente et je peux te dire que, durant toutes ces années, j’en ai glissé des petits papiers pour confier à l’arbre tous ces petits riens que j’avais réalisés. Une chose, Luis, ces petits riens ne sont pas déposés là une fois pour toutes. Ils continuent à habiter les cœurs. Ainsi... tu vois Luis... il est arrivé qu’une année... et c’était d’ailleurs une nuit de Noël... alors qu’un vent froid soufflait sur le village, un homme et une femme venus de très loin se cherchaient un abri. Ils avaient quitté leur pays déchiré par la guerre... La femme était enceinte... C’est auprès de l’arbre aux petits riens qu’ils trouvèrent refuge. Au petit matin, des hommes passant près de l’arbre, trouvèrent l’homme et la femme à l’abri dans le tronc. Leur visage était tout lumineux... Leur enfant était né durant la nuit. Tu vois Luis, ce sont les villageois qui, par leurs petits riens, ont rendu l’accueil de ces nouveaux venus possible, parce qu’en écrivant leurs petits riens sur un bout de papier, ils ont pris conscience des belles choses – toutes simples – qu’ils portaient en eux... et ils ont continué d’en vivre. Ainsi, pour chacun et tous ensemble, ce Noël fut un vrai Noël du cœur ! Et tu sais Luis, nous continuons encore d’en vivre aujourd’hui...
- Mamine, tu m’emmèneras voir l’arbre aux petits riens ?
- Pourquoi Luis ? Toi aussi tu as un petit rien à y déposer ?

dimanche 17 juin 2018

Le Papa de Colin - Conte pour enfant Par Sabine D'Halluin


Colin est grand maintenant : il a deux ans et demi. 
Tous les matins, il va à l'école, à la maternelle petite section ; maman l'emmène et c'est mamie qui vient le chercher à midi.
Aujourd'hui, la maîtresse a dit qu'on allait préparer un beau cadeau pour la fête des papas. Bon. On colle des gommettes bleues, jaunes, rondes et en étoiles sur une grande feuille de papier et puis, il y a les feutres pour colorier autour. On peut faire un bonhomme ou des fleurs ou une maison, comme on veut, c'est chouette. 
A côté de Colin, il y a Kevin et en face, Lena et Caroline. On a même le droit de parler...
Comme Lena est très bavarde... Lena : 
" Mon papa, il est très gentil et maman, il l'appelle p'tit chou d'amour. 
Caroline : Mon papa, des fois, il donne des fessées mais il est quand même gentil. 
Lena : Mon papa à moi, il sait même conduire un camion ! 
Caroline : Eh ben, le mien, en vacances, il a même conduit un tracteur ! "
Colin a besoin du feutre rouge pour faire les nuages, c'est chouette des nuages rouges... Kevin a besoin du feutre rouge pour faire le toit de la maison, les toits, c'est rouge... Et les deux mains agrippent en même temps l'unique feutre rouge...
Colin : " Donne ! 
Kevin : Non, il est à moi... 
Colin : Non, à moi ... 
Kevin : C'est même pas vrai, il est à tout le monde ! 
Colin : Oui, mais j'en ai besoin pour mon dessin. Maîtresse ! Maîtresse ! 
Kevin : Eh ben, mon papa, c'est le plus fort, il va démolir ton papa ! "
Ça fait un grand trou dans le ventre de Colin : Il va démolir mon papa ?...Mon PAPA ?...Quel papa ?... Un matin, il a vu un grand monsieur, avec les joues poilues, amener Kevin à l'école et Kevin a fait un gros bisou sur les poils en disant : au revoir papa ! C'est ça, un papa ? Ça tourne très vite dans la tête de Colin, il cherche, il cherche le monsieur qui lui fait pleins de bisous et qui lui donne des fessées... Les messieurs qu'il connaît, ils sont dans leur maison, dans la rue, ou, au marché il y a celui qui lui donne toujours une pomme ou une cerise...
" C'est peut-être lui mon papa... " 
Colin a un doute, il ne dit pas " p'tit chou " à maman et il n'est jamais venu à la maison, le monsieur du marché... Kevin le regarde toujours et c'est comme si son papa poilu était juste derrière lui, prêt à " démolir " Colin ! 
Alors, Colin cherche, cherche dans sa tête...
" Hé ben, mon papa à moi, c'est lui qui va démolir ton papa parce que...parce que mon papa c'est...c'est... " 
Colin sent derrière lui aussi, un monsieur très grand, très fort, très gentil pour lui, avec des bras immenses et des poings très durs...Alors, il appuie son dos contre son " papa " qui lui donne plein de force rouge dans les jambes et ... PAN ! ...Un grand coup de pied dans le tibia de Kevin. 
" Mon papa, c'est un géant ! " Lance Colin.
Kevin se met à pleurer : Parce qu'il a mal, bien sûr, à cause du coup de pied, mais surtout parce que si le papa de Colin, c'est un géant, un vrai géant plus grand que la tour où il habite, un grand comme dans " Le haricot magique " alors, c'est sûr que son papa à lui ne pourra pas le démolir... 
La maîtresse s'approche : 
" C'est encore toi, Colin... Ne raconte pas d'histoires, ton papa n'est pas un géant. "
Elle est fâchée, la maîtresse, elle frotte la jambe de Kevin et essuie ses grosses larmes. 
" De toutes façons, tu n'as pas de papa ! "
Derrière le dos de Colin, quelque chose s'effondre...Il va tomber... Lena et Caroline le regardent : 
" T'as pas de papa...T'as pas de papa... " disent les yeux des filles... 
Colin ne dit rien. Colin prend son dessin, le dessin où il a dessiné le grand bonhomme, le géant du haricot magique, son papa à lui, avec les nuages rouges et le soleil bleu. Colin déchire son dessin en tout petits morceaux, il le fait doucement, pour pas que la maîtresse le voit...Longtemps...
C'est l'heure des mamans, des mamies et des mamans... Qui vient chercher Kevin ?... Son papa ! Il est grand son papa, il soulève Kevin haut dans le ciel, il le fait voler... 
Voilà mamie... 
" Tu fais une drôle de tête mon poussin, tu t'es encore disputé?... " 
Colin baisse la tête. 
" Allons, qu'est-ce qui c'est passé? 
- C'est la fête des pères... Explique la maîtresse qui fait sa gentille avec mamie ... Montre ton cadeau, Colin... "
Colin s'est réfugié dans la jupe de mamie, il l'entraîne vers la grille : 
" Mamie ?... J'ai pas de papa ... " 
Mamie se penche vers Colin, elle le prend dans les bras, elle sent bon, mamie, sa joue ne pique pas... 
" Si, mon chéri, tu as un papa ... Écoute ... Quand ta maman a rencontré ton papa, ils se sont aimés très très fort, tellement fort que tu es venu... 
- C'est vrai ? 
- Bien sûr, c'est vrai ! 
- Il est comment, mon papa ? - Viens, je vais te raconter... "
FIN





samedi 16 juin 2018

La petite graine ou l'encouragement par l'épreuve : Audrey Lefebvre

Je vais vous raconter l’histoire d’une petite graine, bien rebelle, qui ne voulait pas quitter son bocal !

" Mais je suis en sécurité et bien à l’abri ici ! " dit-elle.
" Je ne vois pas pourquoi je partirais comme toutes les autres ! Ces terres sont trop froides et arides, c’est bien trop risqué… ! De plus, je pourrais prendre le risque de me fissurer et d’abîmer mon bel habit ! "

La petite graine se retrouva donc seule dans son bocal. 
Regardant les autres s’enfoncer dans la terre gelée d’hiver, elle les méprisa puis s’endormit, satisfaite de son choix.

Puis, la petite graine se réveilla par un beau et chaud matin de printemps avec surprise.
De magnifiques fleurs avaient envahi le jardin ! Leur parure était flamboyante. Leur parfum enchantait les narines ! Se dirigeant vers elles, la petite graine engagea la conversation :
" Que faites-vous là ? Comment êtes-vous arrivées ? Est-ce le jardinier qui vous a plantées ainsi ? "
Aux autres fleurs de répondre : " Mais ne nous reconnais-tu pas ? Nous sommes tes amies. Nous étions avec toi dans le bocal mais nous avons choisi de partir. 
Il est vrai, nous avons dû endurer le froid, le noir, la peur parfois aussi.
Nous ne savions pas ce qui allait nous arriver mais nous avons fait confiance à notre jardinier. Il nous disait qu’il fallait passer par là si nous voulions accomplir notre destinée. 
Il est vrai, nos membranes se sont fissurées. Nous pensions que la fin était proche. Le désespoir, parfois même la colère, commençaient à envahir nos cœurs…

C’est alors, que de nos fissures sortirent de magnifiques germes verts. Ceux-ci grimpaient de plus en plus haut pour enfin s’épanouir à la lumière et illuminer le jardin de nos belles couleurs chatoyantes !
Oh quel bonheur d’avoir bravé cette épreuve ! Quelle récompense magnifique !
Nous avons placé notre totale confiance en Lui et regarde maintenant nos belles parures ! "

La petite graine, dépitée, se rendit compte que son entêtement à fuir les épreuves ne lui avait en aucun cas apporté la joie et la paix qu’elle escomptait. Bien au contraire. 

Mais ce qui est réconfortant, c’est qu’il n’est jamais trop tard pour changer d’avis.

Le jardinier planta la petite graine l’année suivante. Une somptueuse fleur était née ! 
Et ce qu’elle ne savait pas encore, c’est qu’elle-même produirait d’autres petites graines.
Non seulement, elle avait vaincu l’hiver mais elle avait aussi produit du fruit  autour d’elle !
Elle avait participé à embellir le jardin !

Comptez sur votre jardinier, même dans le noir, Il est toujours là. 

Malgré vos fissures apparentes, le Seigneur en produira toujours du bon fruit, pour nous-mêmes, mais aussi pour bénir et encourager les autres dans leur foi ! Et tout cela pour un même et unique but : la Gloire de Dieu !

" Les semences de la foi sont toujours en nous ;


Parfois il faut une crise pour les nourrir et encourager leur croissance ".

Susan Taylor, journaliste.

Réflexion

Une petite graine a été semée un jour dans notre cœur et malgré les aléas de la vie elle a grandi et finalement s'est épanouie sous la douce chaleur de l'amour de Dieu pour nous ! Notre cœur, c'est là où la graine a été semée, le Jardinier, c'est Dieu qui l'a semée et c'est Lui qui nous a ramenés à la vie en faisant de nous de nouvelles créatures, créées à Sa ressemblance pour pouvoir un jour le glorifier au travers de notre vie ! Lui, Il nous aime et nous fait confiance !

La petite graine a été semée dans ton coeur, alors maintenant laisse Dieu s’en occuper afin qu’elle grandisse, pour Sa gloire. Comptez sur votre jardinier, même dans le noir, Il est toujours là. Malgré vos fissures apparentes, le Seigneur en produira toujours du bon fruit, pour nous-mêmes, mais aussi pour bénir et encourager les autres dans leur foi ! Et tout cela pour un même et unique but : la Gloire de Dieu !




Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 4, 26-34.


La semence et la graine de moutarde

 En ce temps- là, parlant à la foule, Jésus disait : « Il en est du règne de Dieu comme d'un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu'il dorme ou qu'il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D'elle-même, la terre produit d'abord l'herbe, puis l'épi, enfin du blé plein l'épi. Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille, puisque  le temps de la moisson est arrivé. »  
Il disait encore : « A quoi pouvons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ? Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences du monde. Mais quand on l'a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. »  
Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l'entendre. Il ne leur disait rien sans paraboles, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier.
 Petit commentaire

Ce que nous croyons, c'est important! 

Regardons la parabole qui nous a été révélée aujourd'hui. Quand Marc dit: «Le Royaume de Dieu», il se réfère au «règne de Dieu», le jour où toute l'humanité accepte la Volonté de Dieu et l'accomplit parfaitement sur terre, comme au ciel.

La parabole nous dit quelque chose sur le Royaume. Jésus utilise la graine de moutarde et sa croissance naturelle pour décrire la venue du Royaume; la germination d'une graine, par exemple dans un arbre mature est souvent imperceptible. Le Royaume de Dieu est le même. Au fil du temps, celui qui a les yeux de la foi voit la main de Dieu qui travaille. Peu importe combien nous essayons de l'arrêter, malgré notre fierté et notre activité, le Royaume de Dieu continue à venir.

Chacun de nous peut devenir une semence du Royaume ainsi que le sol sur lequel la graine serait plantée. C'est une bénédiction si nous pouvions identifier nos propres graines en nous et être reconnaissants d'avoir été bénis de les avoir. L'étape suivante consiste à cultiver la terre de notre cœur, de notre famille et de notre communauté afin que les graines puissent pousser. Le Royaume de Dieu n'est pas quelque chose qui pourrait être imaginé théoriquement. Le Royaume de Dieu est ici et maintenant. Je suis dans cette paroisse depuis plus de deux ans. J'ai identifié plusieurs graines de cette communauté. Ce sont l'hospitalité, la générosité, l'esprit de famille, les gens bien formés et qualifiés, etc. (vous pouvez ajouter à la liste). La question suivante est de savoir ce que nous pouvons faire pour que ces graines poussent et portent des fruits. S'il vous plaît, continuez cette réflexion de votre propre manière pratique qui vous convient et laissez le Saint-Esprit vous guider le long du chemin dans le développement des graines.

Parabole de la graine de moutarde 1(jeu) 



Pour grandir une graine doit être semée
Pour grandir, la graine de Dieu qui vit en nous doit être donnée.
Alors...
Sème ton sourire, il illuminera des visages.
Sème ta douceur, elle apaisera ceux que tu rencontres.
Sème le grain de l'amitié, il réchauffera des coeurs.
Sème ta tendresse, elle guérira les blessures.
Sème des signes d'amour, ils seront bonheur pour ceux qui les accueille
Sème des paroles de paix, elles éloigneront les nuages de la vie.
Sème ta prière,
Sème-la,
Sème-la encore, elle portera le monde...
Une graine, c'est tout petit...
Mais cela peut devenir maison pour tout un monde!

Dans une enveloppe bien décorée, tu places quelques dessins. Visage souriant, geste de paix, partage, écoute...Chaque Matin, tu prends dans l'enveloppe un dessin. Si tu as le dessin des notes de musique, tu essaies d'aller à la rencontre des autres.
Si tu as le dessin de la prière, tu essaie de
prier pour ceux que tu rencontres...semer de l'amour...semer la paix, la joie, le pardon...

On pourra ajouter de nombreux dessins...

Bricolage parabole de la graine de moutarde


Sur une feuille de couleur, dessine et colorie un tronc d'arbre.
Dessine un ovale pour les feuilles (tu peux colorier l'intérieur).
Dessine un peu d'herbe au sol.
A chaque fois tu sème un peu de bonheur autour de toi, tu colories un oiseau, tu le découpes et tu le colles dans l'arbre.
Bientôt, ton arbre nu sera rempli d'oiseaux.


mardi 12 juin 2018

SAINT ANTOINE DE PADOUE ET LA MULE DE ZACHARIE Par RV. dans Textes religieux le 3 Novembre 2005 à 00:00


Fête le 13 Juin 2018

Voici une petite histoire amusante et vraie qui peut nous aider à sensibiliser les jeunes à la présence réelle de Jésus dans l'eucharistie.

Un jour, saint Antoine de Padoue (1195-1231) fait un sermon sur la présence réelle de Jésus dans l'eucharistie.
Un juif nommé Zacharie le Gaillard l'interrompt en s'écriant :
-"Je n'y crois pas ! Je voudrais voir !"
Saint Antoine de Padoue le regarde alors calmement et lui demande la chose suivante :
-"Si ta mule se prosterne devant l'eucharistie, croiras-tu ?"
Zacharie lui répond :
-"Pour sûr !" Avec malice, il ajoute même ceci :
-"Pendant deux jours, je ne donnerai rien à manger à ma mule. Le troisième, je l'amènerai ici sur le champ de foire. On mettra d'un côté de l'avoine fraîche, et de l'autre tu lui présenteras l'hostie. Si elle refuse son avoine et s'agenouille devant l'hostie, je croirai".
Saint Antoine lui répond alors :
-"Marché conclu. Toutefois, que l'on sache ceci : si la mule ne s'agenouille pas, ce sera à cause de mes péchés".
Ce défi surprenant fait très vite le tour de la ville, et dès lors qu'ils sont mis au courant, les gens attendent avec beaucoup d'impatience de voir ce qui va se passer.
    
Le jour en question, tous les magasins de la ville sont fermés et les rues sont désertes. Tout le monde s'est donné rendez-vous au champ de foire.
Zacharie apparaît alors, tirant sa mule qui a jeûné.
Un valet prépare l'avoine et, tout à coup, une procession venue de l'Église s'avance vers Zacharie.
Saint Antoine marche à l'arrière en portant le Saint Sacrement.
Lorsque le célèbre saint arrive à la hauteur de Zacharie, ce dernier place sa mule exactement entre l'avoine et l'hostie, et la lâche.
On n'entend pas une mouche voler.
Tous les regards sont braqués sur l'animal. Que va-t-il se passer ? Que va faire la mule ?
Et bien figurez-vous que la bête n'hésite pas. Sans même regarder l'avoine, elle s'avance vers l'hostie, s'arrête à distance respectueuse, s'agenouille devant l'ostensoir et s'immobilise dans une sorte d'adoration, ses grands yeux noirs fixés sur l'hostie !
Zacharie tombe alors à genoux auprès d'elle et se frappe à grands coups de poitrine tandis que la foule, avec une très grande ferveur, entonne le Magnificat.
Avouez que cette histoire est assez extraordinaire, non ?
    
A celles et ceux qui pensent que ce récit a été "inventé", je signale qu'à l'église Saint Pierre le Guillard (à Bourges), on peut voir un bloc de pierre et un tableau du XIVème siècle qui conservent l'image d'une mule agenouillée (ce qui nous laisse fortement penser que cette histoire s'est passée en France).
Bien entendu, la foi compte beaucoup, dans ce domaine, et on ne peut forcer personne à croire.
Toutefois, on peut se dire aussi que si une simple mule a été capable de "sentir" la présence de Dieu dans le Saint Sacrement, alors les êtres humains doivent être capables d'en faire autant !