samedi 27 novembre 2021

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 21, 25-28; 34-36

 L’attente de la venue du Fils de l’homme

En ce temps- là, Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées par le fracas de la mer et de la tempête.

Les hommes mourront de peur dans la crainte des malheurs arrivant sur le monde, car les puissances des cieux seront ébranlées.

Alors, on verra le Fils de l'homme venir dans la nuée, avec grande puissance et grande gloire.

Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. »

Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s'alourdisse dans la débauche, l'ivrognerie et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l'improviste.

Comme un filet, il s'abattra sur tous les hommes de la terre.

Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous serez jugés dignes d'échapper à tout ce qui doit arriver, et de paraître debout devant le Fils de l'homme. »

1er dimanche de l’Avent C

 C’est le temps d’espérer!

  L’Avent est le temps par excellence de l’espérance.

 Quand tout va mal et que l’on ne voit pas quand la situation pourrait s’améliorer, c’est le temps d’espérer. Quand une situation est inconfortable et qu’une décision n’est pas simple à prendre, c’est le temps d’espérer. Lorsque rien ne va plus au travail ou à la maison, et qu’on a envie de tout laisser tomber, c’est le temps d’espérer. Quand tout va trop vite et qu’on a l’impression de ne plus rien maîtriser, c’est le temps d’espérer. Quand survient la détresse qui affole et la peur qui paralyse, c’est le temps d’espérer. Quand le découragement prend le pas  sur la  volonté d’avancer, c’est le temps d’espérer. Quand tout va bien et que la joie est au rendez-vous, c’est le temps d’espérer…. Que cela se poursuive et que d’autres goûtent la même plénitude. L’Avent, c’est le temps d’accueillir le Dieu qui est, qui était et qui vient, l’Emmanuel, Dieu avec nous. Celui qui porte la puissance d’espérer contre toute espérance. (extrait  Jean-François Hamel)

 En ce début de l’Avent, le Seigneur suscite en nous l’espérance du salut. Mais parfois, notre cœur se décourage à la venue de signes qui ébranlent notre foi et nous font douter de  sa présence. Au jour du Fils de l’homme, Dieu accomplit sa promesse de bonheur et de justice.

Questions pour lecture et dans nos vies

 
De quelle nature sont les troubles qui annoncent la venue du Christ ?

Y a-t-il dans le texte des indices qui donnent à penser que cette venue n’est pas la fin des temps ? Si oui lesquels ?

Que demande le Christ à ses disciples pour préparer concrètement sa venue ?

Quel doit être l’effet de cette préparation sur les disciples ?

En quoi notre époque actuelle peut-elle se retrouver dans cet évangile ?

 Comment avons-nous l’habitude de réagir aux grandes crises contemporaines de notre monde ?

Que nous demande le Christ face à ces crises ? Pourquoi nous le demande-t-il ?

 

lundi 22 novembre 2021

ENTRE LE BŒUF ET L'ÂNE GRIS

 


Si je ne suis pas les bras de Dieu,   soupirer devant la crèche ne rime à rien. Les hommes ont besoin d'Espoir.

L'Espoir ne peut pas être qu'un simple souhait, qu'une simple prière. L'Espoir devient réalisable quand elle a nos bras.

Tous les ans, comme à toutes nos célébrations nous nous rappelons que nous sommes comme Jésus le Christ, fils et fille de Dieu.

Dieu veut prendre soin de chacun de ses enfants. Il passe à travers chacun de nous pour aimer et protéger ce qu'il a créé.

Grâce à l'Esprit-Saint, Dieu veut inspirer notre intelligence, nos décisions et nos actions. Dieu a besoin de nous pour agir en ce monde.

EN CHAQUE ENFANT QUI NAÎT C'EST DIEU QUI VEUT VIVRE.

C'est à travers nous que Dieu peut agir ici et maintenant.

À travers nos yeux il peut voir la misère, la pauvreté de ses enfants.

À travers nos oreilles il peut entendre la clameur de ses enfants.

Notre bouche peut prononcer de simples paroles qui aident chacun à se relever, à reprendre courage.

Nos bras peuvent partager un morceau de pain, ou

À Noël, Dieu revient nous dire sa volonté de faire la route avec nous.

Que répondrez-vous ? offrir un manteau, un chandail que nous ne portons plus.

Oui nous avons le pouvoir de donner de la dignité à nos semblables et même de leur redonner du courage.

Nous sommes les crèches où Dieu veut naître.

Quand l'enfant de la crèche se lève c'est Dieu qui se lève.

À Noël, Dieu revient nous dire sa volonté de faire la route avec nous.

Que répondrez-vous ?

† Père René Larocque

 

samedi 20 novembre 2021

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 18, 33b-37

 Fête du Christ Roi

 En ce temps-là, Pilate appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? »  Jésus lui demanda : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? »  Pilate répondit : « Est-ce que je suis juif, moi ? Ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi : qu’as-tu donc fait ? »

  Jésus déclara : « Ma royauté n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici. »  Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. »

Petit commentaire

Ce dimanche est consacré au Christ Roi de l’Univers. C’est le dernier dimanche de l’année liturgique.

<<Alors, tu es roi? >>

 Jésus prend ses distances par rapport au titre de roi que lui donne Pilate. Pas facile pour Jésus de faire comprendre aux hommes ce qu’est le royaume. « Ma royauté n’est pas de ce monde » : nous pouvons donc écarter toutes les comparaisons avec les royautés que l’histoire de l’humanité a connues. D’ailleurs, Jésus lui-même reconnaît qu’il n’a aucune armée à son service, aucun garde pour le défendre et empêcher son arrestation. Il veut être un roi démuni. Sa royauté s’établit plutôt par la proposition d’une parole de révélation. Ceux et celles qui l’accueillent deviennent sujets de son royaume et appartiennent à la vérité. Dans ma prière, j’entends ces paroles de Jésus déconcertantes. Suivre un roi sans défense est un vrai risque et fait renoncer à tout désir de conquête par la force des armes. Suis-je prêt à cela ?

 Questions de discussion spécifiques :


Lisez le texte à haute voix. Ensuite, lisez le texte pour vous-même tranquillement. Lisez-le lentement, comme si vous n'étiez pas familier avec l'histoire.

1.      À votre avis, quel genre de réponse Pilate attendait de Jésus lorsqu'il lui a demandé si Jésus était le Roi des Juifs ?

2.      Pourquoi Jésus aurait-il répondu comme il l'a fait ?

3.      Pourquoi avouer être le Roi des Juifs serait-il dangereux pour Jésus ?

4.      Pilate demande à Jésus ce qu'il a fait pour que les Juifs demandent qu'il soit tué. Jésus répond en racontant ce que ses disciples n'ont pas fait. Relisez le verset 36 et comparez et opposez les disciples de Jésus à d'autres révolutionnaires. Quelles sont les similitudes ? Quelles sont les différences?

5.      Que veut dire Jésus quand il dit que son Royaume n'est pas d'ici ? Que pensez-vous que Pilate pensait qu'il voulait dire?

6.      Au verset 37, Pilate pense que Jésus vient de confesser qu'il est roi. La réponse de Jésus est : « Vous dites que je suis roi. Pourquoi Jésus répondrait-il de cette façon ?

7.      Jésus tourne alors la conversation vers la vérité : « Car je suis né et c'est pour cela que je suis venu dans le monde pour témoigner de la vérité. Que veut dire Jésus par « vérité ». Que pensez-vous que Pilate pensait que Jésus voulait dire par vérité ?

8.      L'histoire se termine par la question de Pilate : « Qu'est-ce que la vérité ? Pourquoi l'auteur de Jean terminerait-il l'histoire de cette façon ? À quoi devons-nous penser avec une fin aussi abrupte?

9.      Tout au long des évangiles, la tension entre qui est la vérité correcte mène à ce moment de l'histoire. Jésus apporte la vérité sur le Royaume de Dieu, et cela se heurte à la compréhension d'Israël de ce à quoi devrait ressembler le Royaume de Dieu. Les chefs religieux juifs ont eu du mal à accepter la vérité de Jésus. Et nous ? Combien de fois suivons-nous vraiment la vérité du Royaume de Dieu ? De quelles manières suivons-nous notre propre vérité plutôt que la vérité de Jésus ?
(
Jason Buckwalter)

 

lundi 15 novembre 2021

La moisson d’hosties

 


Auteur : Demetz L. | Ouvrage : Et maintenant une histoire ILes sacrements à recevoir .

Temps de lecture : 6 minutes

Les hommes battent le grain. Pierre regarde avec fierté ce flot de froment doré que déverse au sol la puissante batteuse.

Dans le vrombissement du moteur, les lourdes gerbes sont happées avec force, vidées de leurs grains, et retombent lasses et vides.

Le beau blé s’accumule en tas, sans arrêt ; on le vanne et on en remplit les grands sacs ventrus qui attendent.

Pierre en met un coup avec son père et les ouvriers. De toute la force de ses douze ans, il manie la pelle avec habileté.

« Quel métier de chien ! J’ai l’gosier sec », clabaude le gros Louis qui vient battre uniquement parce qu’il sait que Maître Renaud soigne son monde et qu’il y aura un mouton à manger.

Pierre s’est redresse comme une flèche : il aime déjà son futur métier et ne le laissera pas déprécier par personne.

« Tu ne sais pas ce que tu dis, Louis. Pense que sans nous l’humanité mourrait de faim. Le pays compte sur les paysans ; il faut que nous soyons dignes de sa confiance. »

Interdit, le gros Louis grogne encore pour le compte de son gosier altéré.

Pierre se remet à la besogne pendant que Louis parlemente avec ses inséparables cannettes de bière, alignées contre le mur.

Tout en remplissant son sac, Pierre réfléchit comme tous les paysans réfléchissent. Il se dit qu’il ne convertira pas Louis aujourd’hui et qu’il vaut mieux besogner que discuter. Mais les derniers mots adressés à son camarade lui reviennent à l’esprit… mourir de faim.

Sans la terre, sans le noble travail paysan, sans le soleil et la pluie du Bon Dieu, tout le monde mourrait de faim ! Papa le répète souvent à sa maisonnée, en particulier à Pierre, son aîné. Celui-ci a si bien compris la grandeur paysanne qu’il rêve déjà de ses futurs labours. Grâce à lui, une partie du monde pourra vivre et savourer ce pain de chez nous qui fait le sang riche et le cœur vaillant.

A cette pensée, Pierre jubile, et il lui tarde d’être grand pour tracer les sillons au pas lent des chevaux de trait.

Il lui faudra s’instruire et devenir savant comme Papa, qui connaît tant de choses de la campagne ; cela va être long encore !

Oh ! mais… pourquoi attendre ? Une idée germe dans la petite tête de douze ans, déjà tenace quand elle adopte un projet.

Le clair regard caresse les beaux grains dorés, et un sourire mystérieux flotte sur le visage de l’enfant.

Sans tarder, il demandera à son papa, ce soir, un arpent de terre, du champ de Micourt si bien ensoleillé, et de quoi ensemencer cette terre qui sera Sa Terre…

* * *

Le temps a passé, les saisons aussi. Après les dernières caresses du soleil d’octobre, la neige toute blanche que les citadins ne connaissent pas, la belle neige est venue recouvrir les champs de blé et les préserver des dures gelées.

Ils n’y connaissent rien, ceux qui murmurent quand il neige et qu’il gèle. Il faut bien que la terre se repose, il faut bien que les fragiles moissons en herbe aient leur manteau de neige et que la gelée débarrasse le sol de toutes les vermines qui détruiraient les récoltes futures.

Le printemps a maintenant des sourires, et, là-haut, à Micourt, les blés roulés sont en train de « trucher », les avoines prennent leur élan, la moisson s’annonce belle !

Pierre est fier de « son champ », long de douze mètres, large de trois. Chaque jour, il vient admirer « son blé » à la sortie de l’école, ce blé qu’il a choisi sur l’aire, qu’il a lui-même semé et qui maintenant lui fait honneur !

En le voyant ainsi immobile, cheveux au vent, les anciens du pays disent : « C’est un gars de chez nous, celui-là ! »

Il a eu grande émotion en arrivant un soir à son champ. Voilà que dans un même élan tous les épis l’ont salué. Ne souriez pas… c’est vrai. Comme il approchait, il a vu nettement les lourdes têtes s’incliner devant lui sous la caresse du vent. Son cœur battait bien fort, et il lui a semblé entendre les épis murmurer : « Tu es de chez nous. »

Pierre s’est senti paysan pour la vie.

* * *

Maintenant, les épis sont en gerbes, les gerbes en tas. Le soleil grise les alouettes qui montent dans le ciel bleu, et les moissonneurs se reposent.

Pierre compte ses gerbes qui sont superbes.

Il est, comme les alouettes, ivre de joie et de fierté ! Il ne sent ni la chaleur, ni la fatigue, devant le couronnement de son œuvre. Il se sent grand, tout à coup, ce petit terrien.

Sa vocation magnifique lui paraît la plus irradiante.

Il songe que de ce grain sortira la blanche farine, fine fleur de froment qui nourrira tous ceux qui auront le bonheur de manger le pain qu’elle va fournir.

Le pain, cet aliment essentiel du corps !

Pierre, quelle est grande la joie qui illumine ton visage si serein ! Pourquoi tombes-tu à genoux sur la glèbe de ton champ ?

Pierre, que dis-tu, les mains jointes, le front penché ?

« Seigneur Jésus, je Vous offre mon blé, prenez-le ! Je Vous demande qu’il soit autant d’hosties qui seront non plus du pain, mais qui deviendront votre Chair adorable ! »

* * *

Au Carmel de la ville, la fine farine a été transformée en petites hosties par les religieuses.

Chaque matin, en la petite église du village, à la parole du prêtre, Jésus descend sur l’autel… et le fruit du travail d’un petit paysan devient le Corps du Christ, le Pain de Vie.

https://www.maintenantunehistoire.fr/la-moisson-dhosties/

samedi 13 novembre 2021

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 13, 24-32


 En ce temps-là, Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « En ces jours-là, après une grande détresse, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ; les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissance et avec gloire. Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, depuis l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel. Laissez-vous instruire par la comparaison du figuier : dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l’été est proche. De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte. Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive. Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. Quant à ce jour et à cette heure-là, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père. »

Responsables et confiants

 La Terre, notre maison commune, est vaste, mais fragile. Cependant, par-delà l’angoisse et la peur, l’espérance est possible. Le Fils de l’homme est proche.

 Ce passage d’Évangile nous permet de comprendre que le plus important n’est pas de vivre et de manifester notre inquiétude et notre peur face à ce qui se passera à la fin du monde. Il est primordial de vivre le moment présent avec une foi inébranlable en cet amour dont tu n’exclus aucun d’entre nous. Tu es toujours avec nous, et même peut-être surtout lorsque nous nous sentons seuls et abandonnés.

Pistes de réflexion

 Face aux catastrophes naturelles et climatiques de notre temps, ai -je peur de leur aspect apocalyptique? Suis-je effrayé des changements du monde, avec leurs conséquences pour les générations futures?

 Est-ce que je les reproche à Dieu?

 La terre passera, ai-je peur de la fin de notre monde?

 Et ma propre mort? En ai-je peur? Est-ce que je la redoute? Est-ce que je la prépare? Est-ce que je choisis de l’ignorer?

 Comment j’imagine la vie après la mort? A quel Au-delà est-ce que je crois?

 Ma foi est-elle un soutien, une espérance dans le deuil ou au contraire une mise à l’épreuve?

 Quels sont mes sentiments vis-à-vis des récits apocalyptiques de la Bible?

 Seigneur, nous attendons ton retour, nous le proclamons au cours de l’Eucharistie. Est-ce que je crois profondément au retour du Christ? A sa parousie? Est-ce que je crois, comme les premiers chrétiens, qu’elle peut être imminente?

 Suis-je prêt à tout instant?

 Ai-je la patience et la force au quotidien de ne pas toujours comprendre les évènements, d’accepter que Dieu seul sait?

 Quel sens a ma vie? Ma vie quotidienne?

 Est-ce que j’accepte que ma vie soit jugée par Dieu? Qu’est-ce que j’en pense? Ce jugement annoncé me donne-t-il envie de changer des comportements, une manière de vivre, de donner certains pardons?

 Est-ce que je me suis confessé récemment?

 Quels sentiments sont les miens dans l’attente du retour glorieux du Christ?

 Est-ce que mon âme désire ardemment ce face à face éternel avec Dieu?

mercredi 10 novembre 2021

Saint Martin est né le 11 novembre 316 à Stabaria Pannomie,

 


Il y a longtemps, vivait un bon jeune homme qui s’appelait Martin. Par un très froid matin d’hiver, le jeune Martin retournait chez lui après avoir été longtemps parti. Pour ce faire, il devait traverser une petite ville entourée d’un grand mur. Il se dirigeait vers la ville sur son beau cheval fier. Il portait une armure étincelante et son casque brillait. Son beau manteau rouge était doublé de laine d’agneau. Il avait gelé cette nuit-là, mais son manteau le gardait au chaud. Il ne sentait pratiquement pas le froid. Là-haut dans le ciel, l’étoile du soir brillait pour le guider chez lui.

Quand il approcha des portes de la ville, il vit un pauvre homme, un mendiant, vêtu de vêtements en haillons, il était presque nu. L’homme tremblait de froid, mais personne ne venait l’aider. Dans ces yeux, la lumière de l’étoile du soir se reflétait.

En voyant cela, Martin sentit son cœur se remplir de compassion. Il se dirigea droit vers le pauvre homme et enleva son manteau rouge. Et avec un seul coup d’épée, il coupa le beau manteau en deux. Il enveloppa la moitié du manteau autour des épaules de l’homme qui avait si froid et l’autre autour de ses épaules à lui.

Les gens du village regardaient la scène avec stupéfaction, ils étaient touchés par la bonté de Martin. Martin retourna chez lui le cœur en paix. Après avoir mangé un bon souper avec sa famille, il donna de bonnes pommes sucrées à son cheval pour le remercier de l’avoir porté pendant son long voyage.

Cette nuit-là, Martin fit un rêve. Il entendait cogner à la porte de sa maison. Dans son rêve, il se leva pour aller ouvrir, et une lumière brillante l’aveugla. Un être de lumière se tenait devant lui. Il portait la moitié de son manteau qu’il avait donné au mendiant et dans ces yeux brillait la lumière de l’étoile du soir, la lumière du Divin, que nous portons tous en nous. Martin se frotta les yeux. Il réalisa qu’il ne dormait plus, mais qu’il se tenait vraiment à la porte de sa maison et le vent froid lui fouettait le visage. Il referma la porte et vit que son grand manteau rouge doublé de laine d’agneau était accroché à côté de la porte, les deux morceaux avaient été réunis à nouveaux avec une belle couture d’or au milieu.

Après cette nuit-là, Martin devint lui aussi un être de lumière. Martin dévoua sa vie à s’occuper des pauvres, à s’assurer qu’ils avaient suffisamment de nourriture, un logis et des vêtements chauds. Et en vieillissant, la lumière de l’étoile du soir brillait dans ses yeux et dans son visage, et sa lumière était claire et étincelante, et elle se reflète encore aujourd’hui sur le monde.

On peut la voir dans chacune des flammes des chandelles.

samedi 6 novembre 2021

Évangile de Jésus Christ selon Saint Marc 12, 38-44

Elle a tout donné, tout ce qu'elle avait pour vivre

En ce temps-là, dans son enseignement, Jésus disait : « Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat et qui aiment les salutations sur les places publiques,  les sièges d’honneur dans les synagogues, et les places d’honneur dans les dîners.

Ils dévorent les biens des veuves et, pour l’apparence, ils font de longues prières : ils seront d’autant plus sévèrement jugés. »

Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait comment la foule y mettait de l’argent. Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes.

Une pauvre veuve s’avança et mit deux petites pièces de monnaie.

Jésus appela ses disciples et leur déclara : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres.

Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »

Petit commentaire DONNER UN PEU DE SOI-MEME

 Ne pas attendre le million

 La veuve de Sarepta n’a pas attendu que sa jarre de farine soit pleine pour nourrir le prophète Élie, et la veuve du Temple n’a pas attendu d’être riche pour faire son aumône. Au regard de Dieu, elles ont donné plus que les riches.

 En ce dimanche, Jésus montre comme modèle une pauvre veuve.

 Alors que tous ont donné de leur superflue, elle a donné tout ce qu’elle avait, elle a pris sur le peu qu’elle avait.

 Alors depuis notre enfance, nos parents nous ont appris à nous tenir correctement à l’église et en dehors (et ils avaient bien raison !),  il était alors hors de question de se rendre à la messe sans mettre les fameux “habits du dimanche”.

 Voici qu’une pauvre veuve (presque un pléonasme pour l’époque) se rend au Temple, telle qu’elle est, pour y déposer quelque chose. Quoi donc ? Des bijoux hérités de sa famille ou de celle de son défunt mari ? Une richesse cachée jusqu’à ce jour en dessous d’un matelas ? Et bien non, puisque l’évangile nous dit qu’elle est pauvre !

 Certes, mais un pauvre peut donner autrement, non ? Il peut se donner, il peut entrer aussi dans le clergé ou dans un ordre. Encore aujourd’hui, dans certains pays, les parents envoient au temple, à la synagogue ou au lieu de culte de leur religion l’un ou l’autre enfant pour qu’il échappe à la misère et qu’eux-mêmes parviennent à subvenir un minimum aux besoins du reste de la famille. Mais à l’époque, qui pouvait bien vouloir de cette femme ? Alors, comme le souligne le Christ, elle se donne autrement, elle donne le tout petit peu qu’elle a. Cela étant,  nous constatons que là où la richesse endurcit généralement le cœur, la pauvreté révèle souvent un cœur généreux, un cœur ouvert sur les autres, sur le monde, sur Dieu.

 
Bon dimanche et ayons la générosité ancrée au cœur, ne donnons pas uniquement du superflu… mais aussi de l’essentiel, de l’indispensable.

                                                                                                       Thierry Larcher

Questions : 

1) Quel était le rôle des scribes à l'époque de Jésus ?

2) Que reproche Jésus aux scribes ?

3) Concernant les scribes, de quoi les disciples doivent-ils se méfier ?

 4) Quel autre modèle, Jésus propose-t-il à ses disciples ?

5) A votre avis, la pauvre veuve du temple était-elle jeune ou vieille ?

6) En quoi la pauvre veuve est-elle un modèle pour nous ?

 7) Quels sont ces modèles qui aujourd'hui nous séduisent consciemment ou inconsciemment?

8) Contre quels modèles, Jésus nous met-il en garde ?

 9) Citez l'un ou l'autre modèle que Jésus vous recommande.

 

vendredi 5 novembre 2021

« Cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres » (Mc 12, 38-44)

 

“Donner quand on n’a plus rien, attitude folle ou de sérénité, attitude de foi, fécondée par le don sans réserve.”

Sommes –nous assez fous ?

Peut-être connaissez-vous ce conte dont je me suis rappelé en méditant les textes de ce jour. C’est l’histoire d’un pauvre mendiant qui rencontre le cortège rutilant du roi. En le voyant, il pense que c’est son jour de chance. Alors, il tend la main vers le char en or. A sa grande surprise, le roi lui demande : Qu’as-tu à me donner ? Le mendiant déçu cherche au fond de son sac quelques grains de blé et il en donne un au roi. A la fin de la journée, le mendiant fait ses comptes. Et dans ses pauvres grains, il en trouve un en or et se dit en pleurant qu’il aurait du tout donner.

 

Les textes de ce dimanche nous parlent de deux veuves, celle de Sarepta, c’est à une pauvre veuve qu’Elie fait appel en cette période de famine. Contrairement au mendiant, elle donne tout le peu dont elle dispose. Et c’est avec ce peu que le Seigneur a réalisé de grandes choses. Sa farine et son huile ne s’épuisèrent pas. Pour nous chrétiens, cette veuve est le visage de la foi qui partage.

 

Et la veuve de Jérusalemune pauvre veuve qui dépose « deux petites pièces de monnaie ». Personne ne l’a remarquée. Mais sans le savoir, elle a attiré l’attention de Jésus qui sait découvrir les beautés cachées au fond des cœurs. Le regard de Dieu voit mieux que nous ce qu’il y a dans le cœur de chacun. Cette veuve n’a rien mais elle donne  tout : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. C’est à Dieu qu’elle donne tout. C’est en lui qu’elle met toute sa confiance. Oui, heureux les pauvres de cœur, ils sont proclamés heureux, non à cause de leur misère, mais parce que le Royaume des cieux est à eux. Le Royaume commence avec les femmes et les hommes qui ouvrent leur cœur et leurs mains, qui les tendent et qui offrent. « Tant qu’on n’a pas tout donné, on n’a rien donné ». 

 

Ces deux femmes qui n’ont plus rien savent encore donner. Leur attitude n’est pas guidée par des soucis d’assurance, de sécurité. Elles font un don sans calcul, grande est leur foi ! Folle attitude au regard de nos logiques de sécurité et d’assurance. Attitude de foi, de confiance à travers leur don sans réserve. Attitude semblable à celle de Jésus qui s’est dessaisi de tout pour se donner à tous.

 

Puissions-nous comprendre, avec le cœur, le message de ces deux femmes et tout particulièrement celui de la veuve donnant son obole au temple de Jérusalem. Elle sait déjà que Dieu ne l’abandonnera pasCette femme qui donne toute sa vie, tout ce qu’elle a pour vivre, elle est l’icône d’une générosité extrême et désintéressée, elle est l’icône même de Dieu. Oui, avons-nous remarqué qu’elle est une des plus belles images de Jésus ? Elle rejette nos calculs du nécessaire, sa foi exorcise nos peurs de manquer, toutes ces attitudes très humaines : demain aurais-je encore ma place ? Une retraite suffisante ? Et qu’est-ce ce qui va me tomber dessus : un accident, une maladie grave ? Autant de pensées qui ne sont pas de la bonne terre pour cultiver notre générosité. La veuve, elle, met toute sa confiance en Dieu qui est tout amour. Lui, Il n’a pas calculé. Il a tout donné : « de riche qu’Il était, Dieu s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté », nous rappelle saint PaulSon dépouillement est semblable à celui du Christ livrant sa vie. Au lieu de donner ses ultimes ressources, Jésus s’offrira Lui-même pour enlever les péchés de la multitude. Il a tout donné jusqu’au bout sur la croix. Et il continue à se donner pour chacun de nous. La lettre aux Hébreux, que nous venons d’entendre, nous rappelle que la passion du Christ a changé l’histoire. En Lui, tous les hommes sont sauvés.

 

Cet évangile de la veuve nous provoque surtout à réviser le critère de notre générosité : ce qui prime, ce n’est pas la quantité de ce que nous donnons, mais le dépouillement effectif de ce à quoi nous tenons le plus. En donnant, nous avons parfois l’impression de perdre, même de nous perdre. Donner c’est gagner pour la Vie !

 

Le Seigneur souhaite que nous soyons ainsi devant Lui. Il attend de nous que nous donnions le meilleur de nous-mêmes pour chacun de ceux que la vie nous fait rencontrer. C’est ainsi que Jésus a donné Sa vie. Nous ne pouvons pas nous contenter de belles paroles. Le Seigneur attend de nous que nous mettions notre vie en accord avec l’amour qui est en Lui. Ce qui fait la valeur d’une vie, c’est notre amour de tous les jours pour tous ceux et celles qui nous entourent, c’est de vivre cette logique de l’amour, tout donnés aux autres, tout donnés à Dieu.

 

Peut-être pouvons-nous nous interroger sur la façon dont nous donnons, dont nous vivons notre relation à Dieu ou aux autres : est-ce dans l’élan de l’amour ou dans le retour sur nous-mêmes ? Le paraître, le semblant, l’hypocrisie défigurent la beauté du visage de l’homme abîmant dans le même mouvement l’image de Dieu. Au fond, nous le savons bien, ce qui nous fait vraiment vivre, nous autres chrétiens aujourd’hui, ce ne sont pas d’abord nos habitudes, nos rôles, nos petits pouvoirs, ni même nos plus ou moins grandes sécurités, c’est notre capacité à être témoins de l’amour de Dieu, notre capacité à tout miser, dans la confiance en Son amour. Une porte ouverte, une main tendue, une oreille qui écoute, une parole qui relève sont autant de signes de l’amour de Dieu.

 

Que l’Esprit nous apprenne, chaque jour, que le secret de Jésus consiste à perdre sa vie en la donnant. Tant que notre foi flirtera avec nos peurs, nous resterons dans des générosités très, très sages. Sommes-nous assez fous ? Sommes-nous prêts à dire, de toute notre foi, avec ceux qui transforment le monde secrètement en donnant, non pas le trop plein de leur superflu, mais un peu de ce qu’ils sont, dans leur totale confiance : « Notre Père, donne nous notre pain de ce jour.. » ?

Homélie Francis Corbière

 
https://www.sjsc.fr/cette-pauvre-veuve-a-mis-plus-que-tous-les-autres/