jeudi 29 avril 2021

Marie de l'Incarnation (1599-1672) fête le 30 Avril 2021

 


SAINTE MARIE de l'INCARNATION
 Femme de Dieu pour aujourd'hui


Le 28 octobre 1599 naissait à Tours la quatrième enfant de Jeanne Michelet et du boulanger Florent Guyart. On lui donna le nom de Marie. Dieu avait des desseins très précis sur la jeune Marie Guyart. Il allait en faire une des plus grandes mystiques de l'Église, une missionnaire exceptionnelle et la mère de l'Église canadienne. Cheminement spirituel Dès l'âge de sept ans, elle voit, dans un songe, Jésus qui vient vers elle et lui demande: « Voulez-vous être à moi ? » Avec toute sa spontanéité d'enfant, elle lui répond: « Oui! » Un « oui » libre et ardent qui ne s'est jamais démenti. À dix-sept ans, ses parents, selon la coutume du temps, la donnent en mariage à Claude Martin, marchand en soieries. Son mari meurt, deux ans plus tard, la laissant avec le soin d'un enfant de six mois, le petit Claude, et tous les embarras d'un commerce en faillite. Avec courage, elle fait face à cette nouvelle situation. Le 24 mars 1620, vieille de l'Annonciation, en marchant sur la rue, elle se voit soudainement arrêtée par la puissance de l'action de Dieu en elle. Elle prend conscience, dans une grande lumière, des péchés et des imperfections de sa vie passée et, en même temps, elle se voit plongée dans le Sang du Christ et sauvée personnellement par son Amour miséricordieux. Elle ressort de cette expérience toute renouvelée, conscient d'être devenue une nouvelle créature. Le Verbe incarné l'appelle à l'union avec lui en l'attirant d'abord à la contemplation des mystères de sa vie terrestre, puis en l'unissant profondément à sa Personne. Il lui donne de pénétrer dans l'intimité de la Trinité. En 1627, lors d'une expérience profonde de la Trinité, il la prend pour son épouse et l'unit à lui de façon inexprimable. Le plus extraordinaire est qu'elle a vécu ce cheminement spirituel au milieu d'une vie très occupée. En 1621, elle avait accepté de travailler au commerce de son beau-frère qui gérait une entreprise importante de transport. Peu à peu, ce dernier, voyant le talent de la jeune veuve pour l'administration, lui confiait parfois la direction de son entreprise. On voit alors Marie, dans les rues de Tours, en train de négocier, de s'occuper des employés ou de prendre soin de soixante chevaux. Parfois il est minuit et elle est encore sur les quais à faire charger et décharger la marchandise. Elle vit sa relation à Dieu au coeur du monde, dans une existence débordante d'activités. On pourrait dire qu'elle vit la Trinité dans les affaires.

Missionnaire en Nouvelle-France

En 1631, à la suite des appels répétés du Seigneur, elle entre chez les Ursulines de Tours où elle prend le nom de Marie de l'Incarnation. Là, Dieu continue de la préparer à la vocation missionnaire qu'il a préparée pour elle. En 1634, dans un nouveau songe, elle voit « un lieu très difficile » qu'elle reconnaîtra à son arrivée à Québec, et perçoit que la Vierge Marie et son fils Jésus semblent l'appeler à une mission qu'elle ne connaît pas encore. L'année suivante, elle reçoit de Dieu le don de « l'esprit apostolique » qui la fait voyager en esprit à travers le monde, « au Japon, dans l'Amérique, dans l'Orient, dans l'Occident » et partout où il y a des personnes qui attendent le salut par la Sang du Christ. Son désir d'aller annoncer la Bonne Nouvelle s'intensifie. Elle entre en contact avec quelques jésuites missionnaires de la Nouvelle-France. Finalement, le 25 janvier 1639, elle quitte son monastère de Tours, en route pour Québec. Elle est accompagnée de Madame de la Peltrie, une veuve qui est prête à la suivre et à l'aider financièrement dans son projet de fonder une école pour les jeunes filles amérindiennes et françaises. De 1639 à 1672, elle vit dans son monastère à Québec, au coeur de la nouvelle Église canadienne. L'activité qu'elle déploie au service de la Mission est tout simplement prodigieuse. En plus d'accueillir les jeunes filles pour leur enseigner les fondements de la religion chrétienne, elle reçoit au parloir un grand nombre de visiteurs amérindiens et français. En outre, elle se met à l'étude des langues du pays et compose des dictionnaires, des catéchismes et des histoires saintes dans au moins trois langues amérindiennes. C'est à elle que revient tout le soin du matériel: la construction du monastère et la reconstruction après l'incendie de 1650, le souci d'assurer la nourriture et les vêtements pour les religieuses et les jeunes pensionnaires. Le soir, à la chandelle, elle écrit des milliers de lettres à son fils, à ses amis et aux bienfaiteurs de France. En 1654, elle répond aux demandes insistantes de son fils Claude, devenu bénédictin, en lui envoyant la Relation de sa vie. Cet écrit, qui est parvenu jusqu'à nous, est l'un des grands chefs-d'oeuvre de la littérature mystique de langue française. Au dire de Bossuet, Marie est la « Thérèse du Nouveau Monde et de notre temps ». Elle est appelée à juste titre « mère de l'Église canadienne » puisqu'elle a aidé à mettre au monde cette jeune Église, dans des circonstances particulièrement épineuses, par sa présence et son engagement dans la jeune colonie, de 1639 à 1672. Elle meurt à Québec le 30 avril 1672. Le Pape Jean-Paul II l'a proclamée bienheureuse en 1980. Sa célébration liturgique a lieu le 30 avril.

Après quatre siècles, l'exemple de sa vie et sa doctrine continuent de rayonner et d'attirer à Dieu ceux et celle qui apprennent à la connaître. Son expérience mystique et missionnaire, enracinée dans le terreau de la vie concrète quotidienne, exerce une fascination et lance un appel à plusieurs de nos contemporains. (Robert Michel, o.m.i.)

mercredi 28 avril 2021

« Par l’Ave Maria, le grand Jésus règnera ! »

| Ouvrage : Le Courrier des Croisés .

Temps de lecture : 8 minutes

- Oh ! Bonjour, chère amie ! Comme je suis contente de vous rencontrer ! Comment allez-vous ?

- Beaucoup mieux que les jours précédents ! Le docteur de Révot m’a donné un remède formidable. Mes maux de tête ont disparu, comme par enchantement ! Me voilà en pleine forme !

- Quelle merveilleuse nouvelle ! J’ai bien regretté votre absence, l’autre jour, au dîner organisé par la famille Pagé.

- Comment donc c’est passé cette fameuse soirée ?

- Ma foi, je n’ai pas fort apprécié la fête. Figurez-vous que mademoiselle Pagé et plusieurs de ses amis en sont venus à parler du brave Monsieur de Montfort. Sans aucune charité, ils se sont mis à le critiquer, à le ridiculiser…

- Comment ? Ils se sont moqué d’un prêtre si dévot ? Mais pour quel motif ?

- Oh ! Ce n’est pas compliqué ! Vous savez comme moi, le bien que fait ce saint prêtre dans toute la région. Il secoue tellement les âmes que beaucoup se convertissent et changent de vie. Il n’a pas peur de dire les choses.

Dernièrement, il a même osé critiquer la toilette d’une jeune demoiselle en plein sermon. La mère de celle-ci était tellement furieuse que lorsque le bon père est sorti de l’église, la dame, en furie, s’est jeté sur lui et lui a donné plusieurs coups de canne. Le bon Monsieur de Montfort n’a même pas essayé de se défendre, il a simplement attendu que la tempête se calme. Puis il a dit, avec beaucoup de douceur : « Madame, j’ai fait mon devoir ; il fallait que votre fille fasse le sien ! ». Je pense que les solides leçons de ce saint homme dérange la mentalité de mademoiselle Pagé et de ses amis !

- C’est évident ! Pourtant tout ce que l’on raconte sur Monsieur de Montfort devrait les faire réfléchir ! Pour moi, mon opinion est faite, c’est un saint ! Il suffit de suivre une de ses missions pour en être convaincue ! Vous souvenez-vous de celle qu’il a prêché dans l’église des dominicains l’an dernier ?

- Oh oui ! Pour rien au monde je ne l’aurai manqué ! L’église était bondée, nous étions bien trois mille femmes à l’écouter… Je ne peux oublier la façon dont il nous parla du rosaire ! Et son amour pour Notre-Dame…

- Vous a‑t-on raconté dans quelle circonstance le bon père Grignion de Montfort a pu prêcher une mission sur l’île d’Yeu, dernièrement ?

- Non ! Racontez moi…

-Eh bien, voici ce qu’un ami de mon frère, marin de Saint-Gilles, nous a raconté… Écoutez-moi, c’est assez édifiant…

Monsieur de Montfort avait décidé de partir évangéliser l’île d’Yeu. La chose était périlleuse car des corsaires anglais, en ce début d’année 1712, infestaient les parages. Arrivé aux Sables‑d’Olonne, le missionnaire chercha un patron de chaloupe prêt à le mener sur l’île. Personne ne voulut l’y conduire. Mais cela ne le découragea nullement. Il prit le chemin d’un autre port breton : Saint-Gilles. Là aussi, les matelots refusèrent de le passer. Le prêtre ne se tint pas pour vaincu. Avant repartir vers La Rochelle, il pria avec grande ferveur le rosaire, puis fit une dernière tentative. Il retourna voir le patron de la plus grande chaloupe du port, lui promit, au nom du Ciel, que le voyage se passerait sans problème puis le supplia tellement que le brave capitaine finit pas accepter.

Le lendemain, le père Grignion de Montfort embarquait joyeusement avec les hommes d’équipage. Ils étaient à peine à trois lieues en mer quand ils aperçurent deux vaisseaux corsaires approcher de l’embarcation à toutes voiles. Le bateau breton avait le vent contraire et n’avançait qu’à la force des rames !

Les matelots s’écrièrent, terrifiés : « Nous sommes pris ! nous sommes pris ! » Pendant ce temps, Monsieur de Montfort chantait des cantiques, paisiblement, et invitait ses compagnons d’infortune à faire de même, mais les pauvres marins, angoissés, gardaient le silence.

« Puisque vous ne pouvez pas chanter, récitons donc tous ensemble notre chapelet. Notre-Dame nous protège, mes amis ! » s’écria le prêtre. Répondant à cette invitation, les pauvres matelots se mirent à prier avec ferveur. Quand le chapelet fut fini, Monsieur de Montfort rassura ses compagnons d’infortune : « Nous n’avons plus rien à craindre. La sainte Vierge nous a exaucés, nous sommes hors de danger ». Alors qu’il affirmait cela, leur bateau se trouvait déjà à portée des canons des vaisseaux ennemis ! Un des mousses s’écria :

- « Hors de danger ? Mais regardez !!! L’ennemi est sur nous prêt à fondre sur notre barque. Préparons-nous plutôt à faire le voyage en Angleterre et à pourrir dans l’une de leurs prison !

Alors Monsieur de Montfort lui répliqua :

- « Ayez de la foi, mes amis, les vents vont changer. »

Effectivement, la chose arriva, comme il l’avait prédit. Tout à coup, les matelots virent les vaisseaux ennemis virer de bord et, les vents ayant complètement changés de direction, les embarcations s’éloignèrent les unes des autres. Sur le bateau français, l’équipage reprit espoir. Bientôt tous se mirent à chanter de bon cœur le Magnificat en action de grâces ! A leur arrivée sur l’île d’Yeu, les marins furent reçus en triomphe.

- On l’imagine bien ! Quel beau récit, ma chère amie, et comme vous le contez avec talent ! Je regrette bien que vous ne fussiez pas à la fête chez les Pagé. Vous auriez réussi, mieux que moi, à faire taire toutes ces railleries sur cet homme de Dieu.

- Ces malheureux voulaient peut-être simplement faire un peu d’esprit sans penser réellement à mal.

- C’est probable pour certains mais mademoiselle Bénigne Pagé a osé parier devant toute l’assemblée qu’elle irait écouter le prochain sermon de monsieur de Montfort à l’église Saint-Sulpice, pour en rire ostensiblement. Elle espère, a‑t-elle affirmé, désarçonner l’orateur et lui couper “le fil du discours” !

- Mon Dieu ! Quelle sottise et quelle impertinence ! Ma chère amie, j’ai une idée. Puisque le saint homme prêche avec tant de ferveur la puissance du chapelet, prions-le et encourageons nos proches à le dire dans cette intention : Que cette triste farce tourne à la Gloire de Dieu et de Notre-Dame !

- Vous avez raison ! Prions…

Huit jours après, Mademoiselle Pagé, fille d’un des plus importants fonctionnaires des finances de la ville de la Rochelle, entrait, en grande toilette, à l’église Saint-Sulpice, pour y suivre l’office dirigé par Monsieur de Montfort. Plusieurs de ses amis mondains l’accompagnaient. Elle se plaça bien en vue, au milieu de l’assistance, directement sous les yeux du missionnaire. La jeune femme espérait bien être apostrophée par le prédicateur. Ce serait l’occasion rêvée de se moquer publiquement de ce prêtre bien trop sévère, à ses yeux. Mais le missionnaire ne tomba pas dans le piège. Il jeta juste un regard de compassion sur la jeune mondaine puis se tournant vers le Saint-Sacrement, il fit une courte prière et commença son sermon.

Les paroles qu’il dit alors furent si belles que l’émotion gagna peu à peu tout l’auditoire. Même les curieux étaient captivés. Les grandes dames de la belle société ne retenaient plus leurs larmes et la jeune fille frondeuse, qui croyait rire et faire rire, se mit, elle aussi, à pleurer au premier rang sans aucun respect humain !

Après l’office, elle resta prier longtemps dans l’église. Quand, enfin, elle quitta l’église, elle avertit ses amis qui l’attendaient avec impatience qu’elle avait décidé de changer de vie ! Ceux-ci furent atterrés par la nouvelle. Elle se dirigea tout droit vers la maison du saint prêtre. Elle lui parla plus de deux heures. Le soir même, sa résolution était prise. Il lui fallait quitter le monde. La nuit même elle prépara ses affaires et le lendemain elle se présenta au monastère des Clarisses pour y faire une retraite. Celle-ci se termina par une bonne confession. Ensuite, au grand étonnement de la supérieure, mademoiselle Pagé lui demanda la faveur d’être admise dans la communauté.

Sa vocation semblait sérieuse. Elle fut donc acceptée avec joie. A La Rochelle, cette nouvelle fit grand bruit. La famille de la jeune fille ne pouvait comprendre se changement si brutal ! Certains de ses amis parlèrent même de brûler le couvent des Clarisses. Bénigne Pagé, devenue sœur Saint-Louis, resta inébranlable et fit comprendre à ses proches qu’elle avait trouvé au couvent le vrai bonheur.

Dans toute la région on parla longtemps de la belle victoire obtenue par le prêtre “au long chapelet” ! Mais lui ne s’en soucia guère, il continua, humblement, à sillonner les routes de Bretagne et à chanter avec ardeur la grande et belle dévotion au Rosaire !

Par l’Ave maria
Le péché se détruira,
Par l’ave Maria
Le grand Jésus régnera.

Verax

Sources : Saint Louis-Marie Grignion de Monfort, Louis Le Crom, éditions Clovis, 2003.

https://www.maintenantunehistoire.fr/par-lave-maria-le-grand-jesus-regnera/

dimanche 25 avril 2021

La prière pour la journée des vocations 2021

 


Prière pour toutes les vocations

Seigneur, nous te rendons grâce pour ton appel à la vie, à l'amitié avec toi, à la sainteté. Fais de nous des hommes et des femmes qui s'approprient la fragilité des autres, qui ne permettent pas qu'émerge une société d'exclusion mais qui se font proches. Donne-nous le témoignage d'amour de couples confiants en ta présence et fortifiés dans le lien du mariage. Accorde-leur de construire une famille unie, missionnaire, pleine de foi et attentive aux besoins des autres. Donne à notre monde les prêtres dont il a besoin, témoins de ta Parole et de ta présence dans les sacrements, Accorde-nous des diacres permanents passionnés de l'Évangile et au service de leurs frères. Donne au monde les consacrés : religieux, religieuses, ermites, vierges consacrées… qui dans la prière et l'engagement sauront être acteurs d'une transformation de la société dans l'amour. Donne à chacun de nous de vivre avec plénitude ton appel à la sainteté et de transmettre la joie de l'Évangile au cœur du monde. Amen

 

samedi 24 avril 2021

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 10, 11-18

Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis

En ce temps-là, Jésus déclara : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis.  Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui : s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ; le loup s’en empare et les disperse.  Ce berger n’est qu’un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui.  Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent,  comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis.  J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur.

Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau.

Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »

JE SUIS le bon berger Jean 10: 11-18

 Questions de discussion:

 1. Quand vous pensez aux moutons, quelles sont les caractéristiques que vous admirez? Qu'est-ce que tu n'es pas si fou à propos de?

Lisez Jean 10: 11-13

2. Pourquoi Jésus se d’écrit-il comme le bon berger?

3. Qui pourrait être le<<mercenaire>>en ce qui concerne ce passage?

4. En quoi le mercenaire et le Bon Pasteur sont-ils différents?

Lisez Jean 10: 14-18

5. Que pensez-vous que cela signifie que le Bon Pasteur connaît ses brebis et que les brebis connaissent le Bon Berger? Que signifie entendre la voix du berger?

6. En quoi cette distinction est-elle différente des autres perspectives de foi en Dieu?

7. Lisez le Psaume 23 ... de quelles manières le Seigneur prend-il soin des brebis dans ce passage? Énumérez les façons dont vous voyez le Berger s'occupant des moutons…

8. Jésus dit à plusieurs reprises que le Bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis, qu'est-ce que cela signifie?

9. Jésus a-t-il été forcé de faire cela?

10. Qui sont les moutons d'un autre enclos?

Petit commentaire

 Avril 2021 : « Je suis le bon berger : le bon berger se dessaisit de sa vie pour ses brebis » (Jean 10,11-18)

 Dans la vie actuelle, les images bibliques nous semblent bien éloignées de nos exigences modernes d’efficacité ! Pourtant, ne ressentons-nous pas parfois le besoin d’un lieu de repos, d’une rencontre avec quelqu’un nous accueillant tels que nous sommes ?

Jésus se présente comme celui qui, plus que tout autre, est prêt à nous écouter et même à donner sa vie pour chacun de nous.

Dans ce passage d’évangile, le Seigneur nous assure de sa présence dans la vie de chacun de nous, comme promis à Israël par les prophètes 1.

Jésus est le pasteur, le guide qui connaît et aime ses brebis, c’est-à-dire le peuple fatigué et parfois égaré. Ce n’est pas un étranger, qui ignore les besoins du troupeau, ni un voleur, qui vient pour emporter, ni un brigand, qui tue et disperse, ni un mercenaire, qui n’agit que pour son propre compte.

 « Je suis le bon berger : le bon berger se dessaisit de sa vie pour ses brebis »

 Le troupeau que Jésus ressent comme sien, ce sont non seulement ses disciples, tous ceux qui ont reçu le baptême, mais bien d’autres encore. Il connaît chaque créature humaine, l’appelle par son nom et prend soin d’elle avec tendresse.

Il est le vrai pasteur. Non seulement il nous guide vers la vie et vient nous chercher chaque fois que nous nous égarons 1, mais il a déjà donné sa vie pour accomplir la volonté du Père, c’est-à-dire la plénitude de la communion personnelle avec lui et la reconstruction de la fraternité entre nous, alors qu’elle avait été mortellement blessée par le péché.

Efforçons-nous de reconnaître la voix de Dieu, d’entendre sa parole adressée à chacun, et de la suivre avec confiance. Soyons sûrs que nous sommes aimés, compris et pardonnés sans condition par celui nous dit :

 « Je suis le bon berger : le bon berger se dessaisit de sa vie pour ses brebis »

 Quand nous reconnaissons, au moins un peu, cette présence silencieuse, mais puissante, dans notre vie, nous éprouvons le désir de la partager, de faire grandir notre capacité d’accueil et d’attention aux autres. À l’exemple de Jésus, essayons alors de mieux connaître les membres de notre famille, nos collègues de travail, nos voisins, et de nous laisser bousculer par les exigences de ceux qui nous entourent.

Laissons libre cours à l’imagination de l’amour, en impliquant autant les autres que nous-mêmes. Contribuons ainsi à la construction de communautés fraternelles ouvertes et accompagnons avec patience et courage le cheminement de tous.

 Méditant cette phrase même de l’Évangile, Chiara Lubich écrivait : « Jésus disait : “Nul n’a d’amour plus grand que celui qui se dessaisit de sa vie pour ceux qu’il aime” (Jn 15,13). Il a vécu son offrande jusqu’au bout. Son amour est un amour oblatif, c’est-à-dire un amour effectivement prêt à donner sa vie […]. Dieu nous demande, à nous aussi, […] des actes d’amour qui ont, au moins dans l’intention, la mesure de son amour […]. Seul cet amour est chrétien. Ce n’est pas un amour quelconque, une apparence d’amour, mais un amour si grand qu’il est prêt à donner réellement sa vie […]. En agissant ainsi, notre vie de chrétiens connaîtra un saut de qualité. Et nous verrons alors venir autour de Jésus, attirés par sa voix, des hommes et des femmes de tous les pays 2 »

1 Cf. Lc 15,3-7 ; Mt 18,12-24.

2 D’après C. Lubich, Parole de Vie d’avril 1997, in Parole di Vita, éd. Fabio Ciardi, Città Nuova, Rome 2017, pp. 576-577.

 https://www.parole-de-vie.fr/2021/03/avril-2021-je-suis-le-bon-berger-le-bon-berger-se-dessaisit-de-sa-vie-pour-ses-brebis-jean-1011/

mardi 20 avril 2021

Prière de la terre,

 

La Création te loue  

Nous t'adorons,
toi qui nous as mis dans le monde
et qui nous donnes de dominer sur tout ce qui s'y trouve.

Les vents te louent,
lorsqu'ils lancent les eaux à l'assaut.

La terre te loue,
elle qui ouvre son sein et donne ses fruits en leur saison.

Les mers te louent,
par la bouche de leurs flots,
lorsque leur voix proclame que tu les domines.

Les arbres te louent,
lorsqu'ils sont contraints par le souffle du vent
à fleurir et à donner des fruits.

Elles te bénissent aussi,
les plantes si variées et les fleurs colorées,
suçant la pluie qui les inonde et les vapeurs de la rosée.

Elles se rassemblent et unissent leurs voix pour ta louange,
gratifiées de toutes tes bontés
et unies dans la paix pour te bénir.

SAINT EPHREM de Nisibe (v. 306-373)

dimanche 18 avril 2021

St Joseph travailleur

 Le berceau de Jésus ou le dernier songe de joseph (conte)

« L’enfant qui grandit en Marie, est l’oeuvre de l’Esprit Saint ; tu l’appelleras Jésus sauveur » Tel fut le message du premier songe de Joseph. Et peut-on mettre en doute la parole d’un ange, même s’il apparait dans un rêve ? Alors Joseph prit Marie chez lui.

A Nazareth on le nommait Joseph le juste.

C’est qu’il s’y entendait pour AJUSTER les poutres, les solives, les planches, étant menuisier artisan charpentier… Mais il pratiquait surtout la justice du coeur, celle qui ne se mesure pas et que l’on nomme compassion, aumône, miséricorde.

Ce n’était pas un bavard Joseph, on n’a pas une seule parole de lui dans tout l’Évangile… Non il ne causait pas, il écoutait, regardait, réfléchissait, évaluait, décidait en s’ajustant au bon vouloir de Dieu, aux personnes rencontrées, aux évènements, à leurs circonstances.

Joseph prit donc Marie dans sa maison à Nazareth, mais alors quel remue-ménage ! En premier lieu il fallait préparer une chambre pour Marie et l’enfant qui allait naître, refaire le dallage, rénover les boiseries, les meubles, les tapisseries : tout devait être propre, digne, accueillant dans la simplicité.

Et puis il y avait le berceau ! Joseph prit une journée pour y penser, car les meubles, les planches, les portes, c’était son travail habituel, mais un berceau… et pour qui… cela demande réflexion.

Peu à peu, un plan s’élabora dans sa tête : il choisit des bois différents les uns des autres par leur dureté, leur souplesse, leur résistance, leur odeur, et, dans ses mains habiles, les outils se mirent à danser, à sautiller, à aller et venir, courir, crier, chanter…Scies, râpes, rabots, gouges, ciseaux, tarières, chacun laissait sa trace dans le bois, et laissait des copeaux sur le vieil établi.

Tenons, mortaises et chevilles s’ingénièrent à rassembler le tout harmonieusement.

Poncé, verni, spacieux, équilibré, stable et léger, ce berceau était une oeuvre d’art.

Quand Joseph le présenta à Marie elle s’extasia : « Comme il est beau son berceau ! Je vais l’habiller à l’intérieur d’ouate, de coussins, de couvertures légères. Notre enfant y reposera en faisant des rêves merveilleux. Merci Joseph »

Ni l’un ni l’autre ne savait ce qui les attendait.

A midi, coup de trompette, galop de cheval dans la rue. Un officier romain

proclame : « Avis à la population… » Et une affiche fut placardée contre la porte du gouverneur : « Tous les habitants de l’empire doivent se faire inscrire sur un registre de la ville où sont nés ses ancêtres » !!

Et Joseph se prépara à prendre la route. Marie lui dit : « Je pars avec toi. » On prépara quelques affaires : linge, couvertures, ravitaillement, on équipa l’âne d’un double bât, et, dès l’aube, ce fut le début d’un long voyage : plus de 100 km à travers la Galilée, la

Samarie, la Judée. L’âne les aidait beaucoup et parfois portait Marie très fatiguée.

Arrivés à Bethléem, pas de place pour eux à l’auberge !... par bonheur ce sont les pauvres bergers qui les accueillent… Dans la nuit, Marie met au monde Jésus, l’enveloppe de couvertures et le couche sur la paille dans une mangeoire à bestiaux. Et

Joseph pensait :

« A Nazareth, nous avions un si beau berceau ! »

Puis ce fut le joyeux défilé des bergers qui dansaient et chantaient avec les anges…

Et puis la caravane des Mages…

Mais dans la nuit, Joseph sentit qu’on le secouait, c’était l’ange. « Debout Joseph !

Hérode veut faire assassiner l’enfant…alors prends Jésus et sa mère et fuyez en

Égypte…départ immédiat, direction plein ouest. L’âne vous guidera. »

On attache avec ses langes l’enfant Jésus sur le dos de l’âne, on réunit quelques provisions, et c’est une longue marche, sous le soleil, en direction de la mer, du Sinaï, du Nil, des pyramides… Pendant des années ils vécurent en exilés, dans des abris de fortune, Joseph faisant des petits boulots, avec Marie regardant Jésus et rêvant :

« Tout de même, nous avions un si beau berceau pour lui ! »

Enfin une nuit, une petite tape sur l’épaule réveilla Joseph… c’était l’ange. « Les tyrans qui voulaient tuer Jésus sont morts. Vous pouvez rentrer à Nazareth. » Ce fut le  troisième songe de Joseph, plein d’espérance.

Et la caravane reprit la piste du bord de mer, l’âne trottinant à côté de Jésus, Marie et

Joseph à quelques pas en arrière, surveillant leur trésor. C’est ainsi qu’au bout de huit jours, on arriva en Galilée, à Nazareth. Là, rien n’avait changé ; l’atelier de Joseph, les outils, les copeaux, tout était en place. La chambre de Marie était intacte avec le berceau dans un coin.

On renoue avec les voisins, les amis, Joseph trouva du travail, et Jésus grandissait au milieu de nombreux copains.

Quand il eut 12 ans, toute la famille ainsi que la moitié du village se mirent en route pour un grand pèlerinage à Jérusalem…et c’est dans le temple que Jésus dit à ses parents des mots qu’ils n’oublièrent pas : « Je dois m’occuper du royaume de mon 
Père. »

Ils rentrèrent à Nazareth et Joseph, chaque jour jetait un oeil au berceau qu’il avait construit avec amour et où Jésus n’avait jamais dormi…et Jésus avec application, apprit le métier d’artisan charpentier, et il se faisait beaucoup d’amis. Parmi eux il y avait un émigré, Louka, qui se confiait à lui ; et Jésus parla à Joseph : « Ses parents arrivés depuis peu habitent la petite maison près de la fontaine, ils sont très pauvres et attendent la naissance d’un bébé. » Joseph écouta sans dire un mot, mais dans ses yeux brillait une lumière. Le lendemain le berceau avait changé de domicile.

Et dans la nuit, Joseph eut un songe, le dernier…, une voix qui n’était pas celle d’un ange, murmura à son oreille : « Heureux sois-tu Joseph, de donner aux pauvres ce que tu as de meilleur, de plus précieux, de plus beau. »

 

Père Joseph COURRIER

Maison diocésaine

Place C Garrone

Chambéry

samedi 17 avril 2021

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 24, 35-48

 C'est  Vous qui en êtes les témoins

En ce temps-là, les disciples qui rentraient d’Emmaüs racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.
Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! »
Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit. Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ?
Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. »
Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds.
Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? » Ils lui présentèrent une part de poisson grillé qu’il prit et mangea devant eux. Puis il leur déclara : « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. » Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures. Il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. À vous d’en être les témoins.

 Temps de partage

Quand les disciples marchent tout seuls, quel est leur sentiment ? Pourquoi ?

Quand Jésus s’approche d’eux, qu’est-ce qu’ils ressentent ?

Quand Jésus leur explique les Écritures, c’est-à-dire les paroles de l’Ancien Testament, qu’est-ce qu’ils ressentent ?

Quand ils approchent du village, qu’est-ce qu’ils demandent à Jésus ?

Quand ils l’ont reconnu, qu’est-ce qu’ils éprouvent comme sentiment ?

Et qu’est-ce qu’ils font ?

Est-ce que j’ai déjà éprouvé un de ces sentiments ? Lequel ?

Qui est déjà venu me rejoindre sur ma route ?

 • Jésus leur explique la Parole de Dieu dans la Bible et leur partage le Pain de Vie

 À quels moments est-ce que je vis cela dans ma vie ?

Qu’est-ce que j’ai déjà découvert de la Parole de Dieu ?

Est-ce que j’ai envie de dire `` reste avec moi `` pour le temps de l’Eucharistie ?

Est-ce que je reconnais Jésus dans la Fraction du Pain ?

De quoi est-ce que je peux témoigner auprès des autres ?

C’est vous qui en êtes les témoins.

 "C’est vous qui en êtes les témoins."  L’histoire du salut ne se termine pas avec Jésus, c’est pourquoi les apôtres sont appelés à être témoins, c’est-à-dire à annoncer la bonne nouvelle. Dieu continue aujourd’hui à appeler les hommes à participer à l’annonce du Royaume. A nous de témoigner que notre Dieu est un Dieu d’amour et qu’il nous a sauvé par son fils Jésus Christ.

 Être témoins de la Résurrection, ça ne veut pas forcément dire qu’on sache le dire en des termes très catholiques, non ! Si on témoigne de la vie là où il y a de la mort, si on console là où il y a de l’affliction, si on est avec ceux qui n’ont personne, si on partage avec les plus démunis, si on milite et agis afin que les droits de l'homme soit respectés partout sur notre planète , si on agis et lutte contre toute discrimination , etc......... nous sommes  témoins de la Résurrection.

Remplir les espaces blancs : Les disciples d’Emmaüs Luc 24, 35-48

 C’était le soir de Pâques! Deux __________de Jésus marchaient sur la route. Ils descendaient de la grande ville de ___________et allaient vers le petit village__________. Ils parlaient entre eux. Ils __________ce qui s’était passé: Jésus a été mis sur une croix, il est mort, il a été mis dans un tombeau.

 Ils étaient tout__________. Pendant qu’ils parlaient, ____________s’approcha et fit route avec eux. Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. Ils ne savaient pas que c’était lui. Leurs yeux le voyaient mais ils ne le____________pas.

 Jésus leur dit: «De quoi parliez-vous tout en marchant?» Alors ils s’arrêtèrent tout tristes.

 Un des deux s’appelait­­­­­­­­­­­­­­­­­__________. Il se mit à raconter ce qui s’était passé. « On parlait de Jésus; on croyait qu’il allait nous_________. Il parlait de_________. On aimait bien quand il parlait de Dieu son Père. Il nous _________ des histoires de Dieu. Et aussi, il faisait des____________, il guérissait les__________, les aveugles. Et voilà! Cela fait _________jours qu’il est mort. Il y a des femmes qui sont allées au tombeau. Elles ont dit que le ___________de Jésus n’y était plus. Elles ont vu des ___________qui ont dit qu’il était vivant. Mais nous, nous ne savons pas si c’est vrai!» Alors Jésus leur dit: «vous n’avez rien compris. Votre _________est tout fermé».

 Et Jésus se mit à raconter des histoires de Dieu, son Père. Pendant que Jésus parlait, le cœur des disciples était tout brûlant. Ils étaient bien.

 Mais ils ne _________pas encore que c’était Jésus. Puis, ils s'approchèrent du village d’Emmaüs. Jésus fit semblant d’aller plus loin. Les amis lui dirent: «______avec nous, il se fait tard! Le soir approche.»

 Jésus entra donc pour __________avec eux. Quand il fut à table, Jésus prit du pain, il dit la__________, puis il le rompit et le leur donna.

 Alors, leurs __________s’ouvrirent.

 A ce moment- là, ils l’ont reconnu, ils ont compris que c’était Jésus. Mais Jésus avait__________. Ils ne le voyaient plus avec leurs yeux. Ils se disaient: «voilà pourquoi notre _________était tout brûlant pendant qu’il nous parlait. C’était Jésus et nous ne le savions pas.» A l’instant même, ils se levèrent et partirent vers Jérusalem. Ils voulaient dire à tous les amis: «Le Seigneur est__________. On ne le voit plus aujourd’hui avec nos yeux. Mais il nous parle dans notre cœur et Il est toujours là avec nous. Il nous partage le pain.»

 
Réponses : amis, Jérusalem, d’Emmaüs, racontaient, tristes, Jésus,  reconnaissaient, Cléophas, sauver, Dieu, racontait, miracles, malades, trois, corps, anges, cœur, savaient, reste, demeurer, bénédiction, yeux, disparu, cœur, ressuscité,

 


vendredi 16 avril 2021

Sainte Kateri Tekakwita, 1656 – 1680

 


Temps de lecture : 5 minutes

Parmi les missionnaires français qui se rendirent au Canada (Nouvelle France), se trouvent les Pères Jésuites Isaac Jogues (1607 – 1646), René Goupil (1608 – 1642) et Jean de la Lande (1620 – 1646), tous trois, prêtres, massacrés par les Iroquois pour avoir converti ces indiens sauvages à la foi catholique. Ils feront partie des huit prêtres canonisés en 1930 par Pie XI. On dit que le sang des martyrs devient une semence de chrétiens. On verra que cela fut vrai aussi en terre américaine.

Dix ans plus tard, un lys de pureté appartenant à la nation iroquoise, Kateri, devenue la « Protectrice du Canada », naissait à Ossernenon (aujourd’hui Auriesville) dans l’état de New York en 1656. Son père est un Mohawk (Iroquois païen), chef de son Clan. Sa mère (Kahenta, Fleur de la Prairie), est une Algonquine, baptisée et élevée par des Français à Trois-Rivières. Prise par une attaque d’Agniers, elle deviendra la femme du chef (Kenhonwonkha, du Clan des Tortues). Elle transmettra à ses deux enfants, Kateri et son petit frère, l’exemple d’une mère chrétienne. Kateri verra sa maman prier tous les jours, suivre les préceptes d’une vie chrétienne et certainement, ces premières années seront très importantes pour la vie future de Kateri.

À l’âge de quatre ans, Kateri perd sa famille (ses parents et son frère) à cause d’une épidémie de petite vérole. Elle échappe à la mort, mais gardera le visage avec des tâches de rougeur violette. C’est un oncle (Grand-Loup) et une tante qui la recueillent et vont habiter à Kahnawaké. Kateri fut bien soignée. À ce moment, on lui donna le nom de « Tekakwita » qui signifie en iroquois, celle qui avance en hésitant.

Elle restera 16 ans avec eux. De santé délicate, elle travaillait bien mieux que la plupart des jeunes filles de cette époque. Même sans être baptisée, elle continuait à vivre comme une vraie chrétienne. À ses heures libres, elle entrait dans la forêt et se mettait à genoux en prières au pied d’une croix qu’elle avait fabriquée.

Mais ses tantes décidèrent de la marier à un guerrier (le Renard). Un soir, le Renard s’assoie près d’elle et lui demande de lui apporter la sagamité, signe du mariage ! Tout à coup, comprenant la ruse, elle sortit et refusa net de se marier. C’était la première fois chez les Indiens qu’une jeune fille refusait de se marier !

Kateri fit alors vœu de virginité. Ce fut le début d’une persécution contre elle. On l’appelait « l’Algonquine et on la maltraitait. Kateri souffrait en silence de ses mauvais traitements et demandait dans son cœur le baptême.

Dieu l’exaucera mais plus tard. Après une attaque punitive des Français (par M. de Tracy) en 1667, les Iroquois acceptèrent de recevoir des « Robes-noires » (des prêtres !). Elle reçut le jour de Pâques (18 avril 1676) le saint baptême qu’elle désirait depuis si longtemps.

À ce moment, elle prit le nom de Kateri (Catherine). Elle avait 20 ans. Dans l’enquête préparatoire au baptême, Kateri avoua que par miséricorde de Seigneur, elle n’avait jamais terni la pureté de son corps, et qu’elle n’appréhendait point de recevoir aucun reproche sur cet article au jour du jugement.

Mais comme la persécution continua contre elle en l’appelant maintenant : « la chrétienne », le Père de Lamberville l’aida à s’échapper de son village pour se rendre à la Mission Saint-François-Xavier près de Montréal.

Portait par le père Claude Chauchetière, 1690

Arrivée à la Mission en 1677, Le Père Cholenec reçut la lettre que le Père de Lamberville faisait envoyer par Kateri : C’est un trésor que nous vous donnons, comme vous connaîtrez bientôt. Gardez-le bien, et faites profiter à la Gloire de Dieu et pour le salut d’une âme qui lui est assurément bien chère.

Kateri était heureuse de pratiquer sa foi librement. Bientôt, elle se prépara à la première communion qu’elle reçut à Noël 1677. Elle resta fidèle à ses communions régulières, ses confessions hebdomadaires et passait son temps libre à la chapelle. Jamais elle n’oubliait son chapelet et ses réunions de la confrérie de la Sainte-Famille qui rassemblaient l’élite du village. Ses pénitences redoublaient. La contemplation de la Croix de Jésus attirait en elle de nombreuses pratiques de pénitence. En voilà une parmi tant d’autres : dès quatre heure du matin, elle se rendait pieds nus à l’église pour y faire une oraison. Elle restait des heures entières à genoux, immobile. Elle visitait les malades à l’Hôtel-Dieu Ville-Marie et y rencontra les sœurs Augustiniennes, fondées par Mère Bourgeois. Ce don de soi à la vie religieuse donna des idées à Kateri qui assembla autour d’elle treize jeunes filles souhaitant participer à cette même vie. Mais le Père Cholenec ne permit pas une congrégation religieuse.

En mars 1680, une fièvre devint incessante et lui causait d’atroces souffrances. Mais elle était heureuse de se sentir avec Jésus sur la Croix. Le Mercredi saint 17 avril 1680, tout le village l’entourait pour qu’elle puisse rendre sa belle âme à Dieu. Quinze minutes après son décès, le Père Choienec, regardant le visage de Kateri, s’aperçut qu’il était lisse et nulle trace de petite vérole !

Kateri apparut par la suite au Père Cholenec lui faisant voir l’église de la Mission en feu, ainsi que la mort en 1690 d’Étienne Tegananokoa, premier martyr iroquois, comme le seront Françoise Gonnanhatenha et Marguerite Garongoüas. Devant ces miracles, l’Église a canonisé Kateri le 21 octobre 2012. Elle est vraiment la Protectrice du Canada.

Extrait du Carnet du Croisé

 

samedi 10 avril 2021

Conte du vieil homme qui enseigne le pouvoir de nos croyances limitantes

 


Je crois ce que je vois

Il était une fois un vieil homme assis près d’une oasis à l’entrée d’une ville. Un jeune homme s’approcha et lui demanda: « Je ne suis jamais venu ici. Comment sont les gens qui vivent dans cette ville? »

Le vieillard lui répondit par une question: « Comment étaient les personnes dans la ville d’où tu viens? »

Le jeune homme répondit: « Égoïstes et méchants. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’étais bien content de partir ! ».

Il reçut alors cette réponse: « Tu trouveras les mêmes ici ».

Un peu plus tard, un autre jeune homme s’approcha du vieil homme, et lui posa la même question: « Je viens d’arriver dans la région, comment sont les gens qui vivent dans cette ville ? »

Le vieillard lui répondit de même: « Dis-moi, mon garçon, comment étaient les personnes dans la ville d’où tu viens ? »

Le jeune homme répondit: « Ils étaient bons, bienveillants, accueillants et honnêtes. J’avais de nombreux amis et j’ai eu du mal à les quitter.»

Le vieil homme lui dit: « Tu trouveras les mêmes ici »

Un marchand qui faisait boire ses chameaux avait entendu les deux conversations et questionna le vieillard à sont tour: « Comment pouvez-vous donner deux réponses si différentes à la même question ? »

« Mon fils, répondit le vieillard, chacun porte l’univers dans son cœur. D’où qu’il vienne, celui qui n’a rien trouvé de bon par le passé, ne trouve rien de bon ici non plus. Par contre, celui qui avait des amis fidèles ailleurs en trouvera ici aussi. Car voyez-vous, les gens sont vis-à-vis de nous ce que nous trouvons en eux. »

 

Conte anonyme du moyen orient

 
https://www.kinesiologie-marseille.com/conte-des-deux-regards/

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 20, 19- 23-31

 L'Incrédulité de saint Thomas

C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.

  Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »

 Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »

  Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

  Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.

Question

 Où étaient les disciples de Jésus quand il leur est apparu? 
Pourquoi pensez-vous que Jésus a dit: "La paix soit avec vous?" 
Comment les disciples se sont-ils sentis après avoir vu Jésus? 
Qui a raté ce moment heureux? Avait-il cru les autres? 
Qu'est-ce que Jésus a dit à Thomas de faire, quand Il est revenu, huit jours plus tard? Thomas a-t-il cru alors? 
Sais-tu que tu peux aussi toucher Jésus? Chaque dimanche où vous recevez la Sainte Communion, vous touchez notre Seigneur. La Sainte Communion nous aide aussi à croire!

 2e dimanche de Pâques B

 Ça change tout!

 La résurrection de Jésus marque un tournant dans la vie de ses Apôtres. Le doute puis la profession de foi de Thomas nous en donnent les mots, tandis que le style de vie de la première communauté de Jérusalem nous en révèle les conséquences.

 Méditation Père Emmanuel Payen

Christ est Ressuscité ! …
Il est vraiment Ressuscité. Le tombeau est vide, Pierre et Jean l’ont constaté.
Au cimetière, Marie-Madeleine a reconnu Jésus. Et aujourd’hui, alors que les Apôtres sont réunis au Cénacle, à Jérusalem, Jésus vint Il est là, au milieu d’eux.
Il leur dit « La Paix soit avec vous » puis Il leur montra ses mains et son côté transpercé.
Les Apôtres le reconnaissent. Il était mort sur la Croix. Il est Vivant !…
Les Apôtres sont dans la joie. C’est bien lui. Il souffla sur eux en leur disant :
« Recevez l’Esprit Saint et devenez mes témoins. »
 
Et nous, aujourd’hui, nous sommes les héritiers de cette expérience.
Oui, nous croyons sur le témoignage des Apôtres. Jésus est vraiment Ressuscité ; et
Il nous donne l’Esprit Saint qui nous ouvre les yeux et le cœur pour croire en ce mystère de la Résurrection.
C’est le cœur de notre foi. C’est le don de Dieu reçu à notre Baptême, comme l’ont reçu des milliers d’adultes dans la nuit de Pâques.
 
Mais peut-être avons-nous besoin de demander au Seigneur de nous réveiller, de renouveler notre foi de baptisé, pour sortir de la tiédeur ou du doute.
 
Comme Saint Thomas qui a eu de la peine à croire en la résurrection de Jésus, osons
simplement demander à Jésus qu’Il nous envoie de nouveau l’Esprit Saint, le feu de
son Amour, pour vivre en plénitude de l’Esprit Saint qui fait de nous des Enfants de Dieu, des frères et sœurs de Jésus, des témoins de la Résurrection, de la Vie, plus forte que la mort.

 
Demandons la grâce de pouvoir dire, avec Saint Thomas, en contemplant  Jésus Ressuscité, « Mon Seigneur  et mon Dieu »
Alors nous pourrons vivre cette parole de Jésus :
           « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

https://rcf.fr/la-matinale/huit-jours-plus-tard-jesus-vient-jn-20-19-31