samedi 27 août 2022

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 14, 1.7-14

 Le véritable amour est toujours humble

Un jour de sabbat, Jésus était entré dans la maison d’un chef des pharisiens pour y prendre son repas, et ces derniers l’observaient. Jésus dit une parabole aux invités lorsqu’il remarqua comment ils choisissaient les premières places, et il leur dit : « Quand quelqu’un t’invite à des noces, ne va pas t’installer à la première place, de peur qu’il ait invité un autre plus considéré que toi. Alors, celui qui vous a invités, toi et lui, viendra te dire : “Cède-lui ta place” ; et, à ce moment, tu iras, plein de honte, prendre la dernière place. Au contraire, quand tu es invité, va te mettre à la dernière place. Alors, quand viendra celui qui t’a invité, il te dira : “Mon ami, avance plus haut”, et ce sera pour toi un honneur aux yeux de tous ceux qui seront à la table avec toi. En effet, quiconque s’élève sera abaissé ; et qui s’abaisse sera élevé. »


Jésus disait aussi à celui qui l’avait invité : « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; sinon, eux aussi te rendraient l’invitation et ce serait pour toi un don en retour. Au contraire, quand tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; heureux seras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour : cela te sera rendu à la résurrection des justes. »

22e dimanche du temps ordinaire C : Dieu a un faible pour les humbles

 Non seulement Dieu aime les humbles, mais il se révèle comme celui qui prend la dernière place aux côtés des plus souffrants et s’abaisse même jusqu’à la mort. L’humilité est l’attitude qui nous ouvre à lui et fait de nous des êtres sauvés par la grâce d’un amour sans mesure.

 Jésus est invité chez un pharisien pour manger ; il en profite pour livrer un enseignement à son hôte comme aux invités ; un enseignement qui vaut aussi pour nous. Cette page d’évangile nous invite en effet à saisir les différentes opportunités de la vie pour manifester notre amour pour Dieu et pour les autres, partout et toujours, où que nous soyons et quoi que nous fassions. Les valeurs évangéliques ne doivent pas seulement être vécues et partagées à l’intérieur de nos églises ou de nos différentes célébrations et rencontres ; elles doivent se vérifier aussi dans le vécu de chaque jour, dans nos rencontres informelles, avec nos frères et sœurs. Nous sommes surtout invités à prendre en grande estime et à pratiquer l’humilité, la gratuité et la générosité. Jésus nous donne rendez-vous au carrefour de toutes nos activités, même les plus ordinaires comme un repas, un temps de convivialité… Tout peut avoir une valeur de salut si nous nous laissons imprégner et guider par l’Esprit Saint. Mais nous passons parfois à côté de l’essentiel quand nous nous laissons gagner par l’orgueil, la discrimination, les honneurs, les apparences… (Père Emmanuel KONE)

 Nous sommes souvent surpris et même choqués par tout ce que les gens font pour être honorés. Dans nos efforts pour être reconnus, nous pouvons finir par nous humilier. C'est une force puissante au plus profond de nous-mêmes, et nous avons besoin de l'aide de Dieu pour nous libérer de notre besoin d'afficher notre propre importance devant les autres.

 Comme il est difficile de pratiquer l'art de l'humilité ! Comme il est difficile de ne pas prendre la meilleure place, de saisir la meilleure affaire et d'être le premier dans la file d'attente pour le concert que je dois voir ! Jésus nous demande de penser aux autres, d'être plus conscients des besoins des autres, de prendre un peu de recul et de permettre aux autres d'être au centre d'un changement.

 Lorsque nous utilisons avec joie nos talents donnés par Dieu pour servir les autres, nous reconnaissons que Dieu est la véritable source de toute bonté. Alors nous réalisons que nous sommes tous égaux aux yeux du Seigneur.

 QUESTIONS

 Qu’est-ce qui me marque, me touche dans cet évangile ?

Mes activités quotidiennes sont-elles des lieux et des opportunités d’expression de ma foi ?

Mes relations avec les autres sont-elles basées sur la réciprocité, l’humilité, la gratuité et la générosité ?

Comment cette parole de Dieu peut-elle m’aider à mieux vivre ma foi ?

 
Prière

Seigneur, aide-nous à trouver la paix dans ce monde plein de combats, donne-nous la force pour que nous puissions répandre ta parole et surtout ton humilité, conduis-nous à devenir des individus bons, indulgents et humbles, aide-nous à baisser notre orgueil et à élever notre gentillesse et la volonté de préserver la dignité des gens en leur donnant ce qui est juste et ce qu'ils méritaient, nous prions ceci, au nom de Jésus. Amen.

 

 

mercredi 24 août 2022

Le sept attitudes spirituelles de W. Dyer extrait la solution spirituelle

 


Pour bénéficier de cette force invisible. W. Dyer recommande les sept attitudes spirituelles suivantes.

D’abord, s’abandonner.  L’abandon passe par l’aveu de notre impuissance. Il faut dire : «Je confierai mes problèmes aux soins de cette force invisible en ayant toujours conscience du lien qui me rattache éternellement à sa source d’énergie!

En deuxième, lieu, aimer. Il faut s’abandonner à l’amour : « J’invite l’amour infini dans tout ce que je vis.» L’amour infini, simple et pur, fait disparaître toute négativité, de la même façon que la lumière chasse les ténèbres par sa seule présence.

En troisième lieu, embrasser l’éternel. Prendre conscience de notre nature éternelle, ce qui ne mourra pas, nous permet d’effectuer le recul nécessaire par rapport à nos problèmes. Reconnaître le caractère indestructible de la vie qui poursuit dans l’au-delà contribue à reconnaître la contingence de nos problèmes.

En quatrième lieu, créer le vide. Pour résoudre nos problèmes, il est nécessaire de faire silence et de rester calme, ce qui favorise l’émergence de la solution. Le vide ne doit laisser aucune place au ressentiment et à la hargne envers les personnes qui nous ont blessés.

En cinquième lieu, être généreux et reconnaissant. Nous sommes venus au monde les mains vides et nous le quitterons de la même manière. Voilà pourquoi il faut partager. Moins on est égoïste, plus on nous vient en aide.

En sixième lieu, prendre conscience du lieu universel qui unit chaque être. C’est ainsi que les autres deviennent nos alliés pour résoudre nos problèmes.

En septième lieu, entretenir la joie. La joie d’exprimer l’Esprit infini qui nous habite. La joie devient ainsi un bon indicateur du degré de notre épanouissement spirituel.

Jean-Paul Simard écrivain  Dans le Messager de Saint-Antoine Septembre 2022

lundi 22 août 2022

Sainte Rose de Lima, Vierge (1586-1617). Fête le 23 Août.

 


Première sainte du Nouveau Monde, elle fut canonisée en 1671. Rose de Flores (*) était la dixième enfant d’une pauvre famille espagnole de Lima au Pérou. Très vite, elle manifeste pour le Christ un amour si violent qu’elle multiplie les austérités. A 4 ans et demi, elle reçoit la grâce de savoir lire sans avoir appris, l’ayant simplement demandé dans la prière. Elle en profitera pour se nourrir de la vie de sainte Catherine de Sienne qui deviendra son modèle. A 5 ans, elle se consacre à Dieu. A 20 ans, elle prend l’habit des tertiaires dominicaines. Les onze années qui lui restent à vivre, elle les passera, à demi-recluse, dans un minuscule ermitage au fond du jardin de ses parents, dans la prière et une austérité effrayante. En échange, elle reçoit des grâces mystiques étonnantes. Dans le même temps, elle se dévoue au service des indiens, des enfants abandonnés et des vieillards infirmes. Ses visions éveillent les soupçons de l’Inquisition. Elle devra subir des examens et la sûreté doctrinale de ses réponses impressionnera ses interrogateurs. A sa mort, le petit peuple de Lima se presse sur sa tombe pour en recueillir un peu de terre.
(*) Née Isabel De Flores Y Del Oliva, elle était si belle que, déjà quant elle était bébé, on l’appela Rose.
Elle faisait partie des Saints patrons des JMJ de Madrid en 2011.
Après une enfance déjà très mortifiée, elle prit l’habit des Sœurs du Tiers-Ordre dominicain et, à demi-recluse dans le jardin de ses parents, se livra à la pénitence et à l’oraison. Avec un zèle ardent pour le salut des pécheurs et des Indiens, pour qui elle souhaitait donner sa vie, elle se soumettait volontiers à toutes sortes d’austérités et de souffrances, pour les gagner au Christ. Elle mourut le 24 août 1617.

dimanche 14 août 2022

Le 15 aout fête de l’Assomption

 


Le mystère de l'Assomption

Chers frères et sœurs, en cette radieuse fête de l’Assomption, nous célébrons avec joie le jour où Jésus Ressuscité est venu Lui-même prendre Marie sa Très Sainte Mère pour l’introduire dans les Splendeurs de la Gloire de Dieu, non seulement avec son Âme, mais aussi avec son Corps.

Pour l’humble Servante du Seigneur qui n’a jamais voulu paraître ici-bas, cette Assomption dans le ciel c’est la suprême apothéose.

La plénitude de grâce dont le Seigneur l’a comblée dès le premier instant de son existence, s’épanouit maintenant en plénitude de gloire.

Au jour de l’Assomption, ce Chef d’œuvre de l’Amour de Dieu qu’est Marie apparaît dans toute sa lumière et dans son idéale beauté.

Cette vision de la Vierge Immaculée dans la Gloire la plus haute qui soit après celle de Jésus, provoque un extraordinaire ravissement et une formidable explosion de joie chez tous les habitants du Paradis, en particulier chez les Anges qui reconnaissent leur Reine dans « la Femme enveloppée de soleil et couronnée d’étoiles ».

Cette fête célèbre à la fois, les deux derniers mystères du Rosaire : Marie Glorifiée au Ciel, Mère de l’Église et donc notre Mère à chacun de nous, et en même temps, Marie Reine, Reine du Ciel et de la Terre, Reine des Cœurs qui participe à la Toute-Puissance de Dieu pour s’occuper de chacun, et en particulier des plus petits et des plus pauvres, afin que « pas un cheveu ne tombe de notre tête ».

Ce qu’il importe de bien comprendre tout d’abord, frères et sœurs, c’est que ce privilège que constitue pour Marie sa Glorification, Corps et Âme au terme de son pèlerinage terrestre, ne l’éloigne pas de nous… Bien au contraire, il la place dans des conditions idéales, qui assurent une proximité beaucoup plus grande de sa part vis-à-vis de chaque être humain.

Le Mystère de l’Assomption, c’est ce qui permet à Marie d’exercer avec une pleine efficacité sa mission de Mère dans l’ordre de la Grâce.

C’est parce qu’Elle est immergée en Dieu, par la vision béatifique que notre douce Mère peut nous connaître un à un, par notre nom et par notre prénom et selon toute notre histoire, qu’Elle peut nous entourer de son indicible tendresse et nous apporter un maximum d’aide et de protection.

Son désir de Mère si aimante, est que ce bonheur parfait qu’Elle éprouve dans la Gloire Céleste, nous puissions le goûter, nous aussi, un jour.

Et c’est la raison pour laquelle son intervention médiatrice nous procure toutes les grâces dont nous avons besoin pour faire notre salut.

Elle nous aide surtout à progresser dans la Foi, dans l’Espérance, dans l’Amour de Dieu et des autres, afin que la Vie Divine enracinée en nous par le Baptême se développe toujours plus en nous, prenant totalement possession de notre cœur, nous unissant toujours plus intimement au Père, par le Fils, dans l’Esprit, en attendant que cette union à la Très Sainte Trinité soit définitivement réalisée, achevée et irréversible, au Ciel dans l’État de Gloire.

Comprenons aussi, chers frères et sœurs, que le Mystère de l’Assomption, fait de Marie, la Reine du Monde.

Jésus en la couronnant lui a donné participation entière et définitive aux pouvoirs qu’Il a Lui-même reçu de son Père, pour gouverner le Ciel et la Terre.

Cette extraordinaire puissance spirituelle, Elle l’exerce principalement, comme c’est rappelé dans la 1ère Lecture de cette fête, contre le Dragon de l’Apocalypse, c’est à dire, contre tous les anti-Christs qui sont manœuvrés, par le Démon. Certes, le Démon a été détrôné, mais il demeure terrible.

Les « guérillas » sont parfois plus terribles que la guerre, les gens y sont plus cruels, plus méchants et cela fait penser aux persécutions intérieures du Démon.

Nous avons besoin de Marie en ces temps si difficiles, Elle est notre Mère et nous nous confions à Elle, plus totalement que jamais, sachant qu’Elle a tout pouvoir.

Quand Elle sent ses petits enfants en danger, Elle est capable de n’importe quoi !

La plupart du temps, ce ne sont pas des miracles extérieurs, mais des miracles intérieurs.

Et c’est dans les moments où on est dans une situation telle qu’on ne sait pas comment en sortir, que Marie intervient, on ne sait trop comment, Elle a trouvé une solution.

Elle peut agir sur les cœurs, en effet, Elle peut empêcher telle ou telle chose nuisible.

Quand on laisse tout pouvoir à Marie, en lui disant : « fais de moi ce que tu veux », alors, dans sa Maternité et sa Royauté, Elle prend tous les moyens pour nous conduire vers Dieu.

Elle mène chacun selon la voie qu’Elle veut, c’est à dire selon le bon plaisir de l’Esprit-Saint, dont Elle est la très fidèle Coopératrice.

Que ces quelques réflexions, frères et sœurs, nous aident à saisir à quel point Marie, dans le Mystère de son Assomption, est vraiment notre Espérance, comme nous l’affirmons dans la très belle prière du Salve Regina.

Oui, Marie est notre Espérance dans les difficultés et les épreuves de notre vie concrète, Elle nous défend contres toutes les craintes et toutes les inquiétudes qui peuvent nous troubler, en nous formant à cette vie d’enfance spirituelle que Jésus recommande si vivement et qui est faite avant tout de confiance et d’abandon.

Nous n’avons rien à redouter si nous savons nous faire tout-petits dans les bras de notre Maman du Ciel.

La Très Sainte Vierge est aussi notre Espérance, face aux évènements du monde qui entretiennent dans les cœurs une sourde angoisse.

Jésus nous a dit, que le monde est appelé à finir. Comment ?

Nous ne le savons pas.

Si les hommes étaient totalement de bonne volonté, le monde pourrait finir dans la douceur.

Dieu a donné tous les moyens pour cela et il serait encore temps, si les hommes voulaient se convertir, s’ils voulaient répondre aux appels pressants du Pape.

Mais s’ils ne répondent pas, il faut que le petit troupeau de ceux qui croient en Jésus, reste néanmoins dans la paix, sachant que le Cœur de Marie finira par triompher.

Nous savons qu’il faudra peut-être passer par des jours, des moments très durs, mais Marie est Reine de l’Univers et ces moments seront abrégés à cause de l’Amour de Marie, à cause de tous les petits, de tous les pauvres, qui se sont donnés tout à Elle, et qui récitent le Rosaire, cette Puissante Prière qui met Satan en fuite et attire la Miséricorde.

En cette fête de l’Assomption, nous allons demander instamment à Celle qui est notre Mère et notre Reine, la Grâce d’une espérance renouvelée, étant bien convaincus que – si nous nous abritons sous son Manteau d’Amour et demeurons en son Cœur (et nous demeurons dans son Cœur, dans la mesure où nous l’aimons et lui faisons chaque jour le don total de nous-mêmes) nous aurons assez de force pour vaincre le mal par l’Amour, faisant naître ainsi, un monde nouveau où les hommes pourront enfin vivre en Paix et glorifier Dieu.

http://laviedesparoisses.over-blog.com/article-le-mystere-de-l-assomption-de-marie-72745110.html   

samedi 13 août 2022

La Bible et ses symboles : le feu, la force incandescente Philippe-Emmanuel Krautter –

 

Le feu, élément naturel, acquiert rapidement, tant dans la religion juive que par la suite chrétienne, une place importante. Symbole ambivalent du bien comme du mal, cette force naturelle incandescente sera rapidement intégrée dans les premiers rites des Hébreux au titre de la toute-puissance divine.


Le feu représente dès les premiers temps du judaïsme pour les Hébreux la force divine. Aussi n’est-il pas étonnant que ce signe soit rapidement intégré en des rites de plus en plus nombreux et précis, une manière d’honorer Celui par qui cet élément a été rendu possible. Ainsi, à l’image du Buisson ardent ou de l’Horeb enflammé, user du feu lors des fêtes religieuses permet de louer ce que Dieu fit pour son peuple. Les psaumes n’hésitent pas à rappeler ces premiers rituels, signes de leur importance dans la religion juive tel l’encens consumé par le feu : « Que ma prière devant toi s’élève comme un encens, et mes mains, comme l’offrande du soir ». (Ps 140) En effet, dès le Livre de l’Exode, une succession de rites sacrificiels se met en place accordant au feu une place première, élément intermédiaire entre les hommes et Dieu :

« Tu feras approcher le taureau devant la tente de la Rencontre ; Aaron et ses fils imposeront la main sur sa tête, et tu l’immoleras devant le Seigneur, à l’entrée de la tente de la Rencontre. Tu prendras le sang du taureau et tu en mettras avec ton doigt sur les cornes de l’autel. Puis tu répandras le sang à la base de l’autel. Tu prendras toute la graisse qui enveloppe les entrailles ainsi que le lobe du foie, les deux rognons et la graisse qui les entoure, et tu les feras fumer sur l’autel. Mais tu brûleras hors du camp la chair du taureau, la peau et les excréments. C’est un sacrifice pour la faute. (Ex 29, 10-14) Ce passage biblique montre combien le feu peut être ambivalent, moyen d’élever des prières à Dieu tout comme élément purificateur de ce qui est impur.

Le feu de Dieu

Le symbole du feu est si puissant chez les Hébreux que le sanctuaire lui-même possédait l’un des éléments le plus importants aux yeux des juifs : le feu sacré. Un feu qui dès lors ne devait jamais s’éteindre ainsi que le prescrit le Lévitique dans l’Ancien Testament :

« Le feu, sur l’autel, restera allumé, il ne s’éteindra pas. Chaque matin le prêtre l’alimentera en bois. Il y disposera l’holocauste et y fera fumer les graisses des sacrifices de paix. Un feu perpétuel brûlera sur l’autel, il ne s’éteindra pas ». (Lv 6, 5-6)

Ce feu perpétuel rappelle aux hommes la présence divine dans la pureté de cette incandescence sans pour autant être lui-même divinisé ainsi que le firent de nombreuses religions païennes antiques tel le culte de Moloch livrant au feu de jeunes enfants… Signe de la présence divine, le feu sacré peut dès lors dans certaines circonstances être l’objet de manifestations extraordinaires :

« Un feu sortit de devant le Seigneur et dévora l’holocauste et les graisses sur l’autel. Le peuple vit cela, tous crièrent de joie et tombèrent face contre terre ». (Lv 9, 24)

L’Esprit saint

Le Nouveau Testament reprendra cet héritage du feu sacré. Jésus lui-même usera de ce puissant symbole : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! » (Lc 12, 49). Si le feu sacré du Nouveau Testament est de nouveau un feu purificateur, celui-ci ne se réalise plus, cependant, sous la forme d’holocaustes et de sacrifices de bêtes, mais par la Parole et grâce au sacrifice ultime du Christ. Ce glissement des rites sacrificiels — du sang des bêtes au sang du Christ — dans le Nouveau Testament sera souligné et largement développé au XXe siècle par le philosophe René Girard. Jean le Baptiste reconnaissait baptiser par l’eau mais souligna très tôt : « Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit saint et le feu » (Mt 3, 11). 

Ce même Esprit saint se manifestera d’ailleurs par le feu, et plus précisément selon les Écritures sous la forme de langues de feu :

« Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux. Tous furent remplis d’Esprit saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit » (Ac 2, 3-4)

Le feu confère ainsi aux disciples du Christ une force incomparable, celle de partager la Parole divine au plus grand nombre, une force incandescente dépassant tous les antiques sacrifices.

https://fr.aleteia.org/2021/09/28/la-bible-et-ses-symboles-le-feu-la-force-incandescente/

 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 12, 49-53

 Je suis venu jeter un feu sur la terre

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli ! Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division. Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois ; ils se diviseront : le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère. »

20e dimanche du temps ordinaire C

Brûler du feu de l’Esprit

Ayant triomphé de la mort, Jésus nous fait don du feu de son Esprit pour qu’avec lui, nous bâtissions la paix exigeante du Royaume, celle qui passe par la croix.

PAROLES DU SAINT PÈRE

 Le feu dont parle Jésus est le feu de l’Esprit Saint, présence vivante et opérante en nous depuis le jour de notre baptême. Celui-ci — le feu — est une force créatrice qui purifie et renouvelle, brûle toute misère humaine, tout égoïsme, tout péché, nous transforme de l’intérieur, nous régénère et nous rend capables d’aimer. Jésus désire que l’Esprit Saint se propage comme un feu dans nos cœurs, car ce n’est qu’en partant du cœur que l’incendie de l’amour divin pourra se propager et faire avancer le Royaume de Dieu. Il ne part pas de la tête, il part du cœur. C’est pourquoi Jésus veut que le feu entre dans nos cœurs. Si nous nous ouvrons complètement à l’action de ce feu qu’est l’Esprit Saint, Il nous donnera l’audace et la ferveur pour annoncer à tous Jésus et son message réconfortant de miséricorde et de salut, en naviguant au large, sans peur. (Angélus, 14 août 2016)

 Changer notre manière de penser, changer notre manière de sentir. Ton coeur qui était mondain, païen, devient maintenant chrétien avec la force du Christ : changer, c'est cela la conversion. Et changer notre manière d'agir : tes œuvres doivent changer”. Et moi je dois faire du mien pour que l'Esprit Saint puisse agir et cela signifie lutte, lutter ! Les difficultés dans notre vie ne se résolvent pas en noyant la vérité. La vérité c'est cela, Jésus a porté le feu et la lutte, qu'est-ce-que je fais moi? (Santa Marta, 26 octobre 2017)

 Quels choix difficiles avez-vous faits qui ont conduit à la paix et au contentement?

jeudi 11 août 2022

SAINTE CLAIRE D'ASSISE

 

Date : 11/08
Époque : 1193-1253
Pays : Assise (Italie)

Le dimanche des Rameaux 1212, une belle jeune fille de la noblesse d'Assise, Claire Offreducio quitte le palais familial avec sa cousine Pacifica. Conquises par l'idéal évangélique de François, elles le rejoignent avec ses premiers frères à "la Portioncule". Il sacrifie leur chevelure et les revêt d'un voile et d'une robe de bure.
  Il reçoit leur engagement dans la pauvreté et les établit au couvent st. Damien, en ruines.

Les Clarisses : on les appela d'abord, et c'est leur vrai nom "les pauvres Dames". Claire d'Assise : un nom de lumière qui brille comme un rayon de soleil à travers les branches des oliviers. Un nom de simplicité comme le réfectoire de st. Damien. Un nom qui chante comme une source de l'Ombrie. Mais ce n'est pas par romantisme que l'on quitte une famille fortunée et qu'on se cloître pour toujours dans une maison délabrée. Un tel héroïsme n'est possible que dans un amour passionné pour la personne et l'imitation de Jésus-Christ.

Guidée par son frère et ami François, Claire aura à batailler toute sa vie près du Pape pour obtenir un privilège vital pour sa communauté et quel est ce précieux privilège ? Vivre dans la sainte pauvreté, la paix et la joie. Jusqu'à sa mort, François veillera avec tendresse "sur sa petite plante spirituelle" dans une amitié fraternelle, faite de tendresse et d'exigence. Après avoir dirigé sa fraternité pendant 42 ans, Claire d'Assise rejoint son Seigneur, le Roi de gloire, le 11 août 1253.

Le prénom Claire vient du latin "clarius" signifiant la lumière.


vendredi 5 août 2022

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 12, 32-48


 Vous aussi, tenez-vous prêts

 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Sois sans crainte, petit troupeau : votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume. Vendez ce que vous possédez et donnez-le en aumône. Faites-vous des bourses qui ne s’usent pas, un trésor inépuisable dans les cieux, là où le voleur n’approche pas, où la mite ne détruit pas. Car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur.

 (Début de la lecture brève : En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : «) Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins, et vos lampes allumées. Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte. Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : c’est lui qui, la ceinture autour des reins, les fera prendre place à table et passera pour les servir. S’il revient vers minuit ou vers trois heures du matin et qu’il les trouve ainsi, heureux sont-ils ! Vous le savez bien : si le maître de maison avait su à quelle heure le voleur viendrait, il n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison. Vous aussi, tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. » (Fin de la lecture brève)

 Pierre dit alors : « Seigneur, est-ce pour nous que tu dis cette parabole, Ou bien pour tous ? » Le Seigneur répondit : « Que dire de l’intendant fidèle et sensé à qui le maître confiera la charge de son personnel pour distribuer, en temps voulu, la ration de nourriture ? Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi ! Vraiment, je vous le déclare : il l’établira sur tous ses biens. Mais si le serviteur se dit en lui-même : “Mon maître tarde à venir”, et s’il se met à frapper les serviteurs et les servantes, à manger, à boire et à s’enivrer, alors quand le maître viendra, le jour où son serviteur ne s’y attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas, il l’écartera et lui fera partager le sort des infidèles. Le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître, n’a rien préparé et n’a pas accompli cette volonté, recevra un grand nombre de coups. Mais celui qui ne la connaissait pas, et qui a mérité des coups pour sa conduite, celui-là n’en recevra qu’un petit nombre. À qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage. »

19e dimanche du temps ordinaire C «Des réalités qu’on ne voit pas»

 La foi nous permet d’accueillir déjà ce que nous espérons. Elle sait aussi attendre patiemment la réalisation d’une promesse. Restons en tenue de service, comme nous y invite Jésus, le Maître des serviteurs.

 Être en tenue de service, c’est-à-dire être prêt pour l’action.

Quelle sorte d’action?

Pour nous chrétiens, ce peut être :

- une bonne parole à quelqu’un de découragé,
- un peu de temps pour écouter quelqu’un avec un problème,
- une visite à une personne âgée qui se sent seule,
- un peu d’aide à une personne malade qui n’arrive pas à se dépanner,
- un sourire à quelqu’un de gêné,
- une poignée de main avec celui qui nous a blessés.

Ce sont les choses que nous devrions être prêts à faire, prêts à donner, à tout moment.

C’est le genre d’actions qui construit le royaume de Dieu ici sur terre.

C’est ce que Jésus demande de ses disciples.

Alors que nous attendons son retour, c’est ce à quoi nous devrions travailler.
Aujourd’hui, demandez-vous: ‘Si ce soir Jésus me disait que je mourrai demain, serais-je prêt/e?…’ Peut-être aimeriez-vous faire encore certaines choses…

Pourquoi ne pas commencer AUJOURD’HUI ?

 Question

 Que signifie être un chrétien vigilant aujourd'hui ? Comment pouvons-nous être des serviteurs vigilants ? Comment pouvons-nous vivre comme Jésus ?

Là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur

 


Dans l’Évangile de ce jour, Jésus nous invite à choisir. Choisir les vrais biens, ceux qui ne passeront jamais, ceux qui relèvent de l’être et non de l’avoir, ceux qui relèvent de l’amour et non de la possession. Jésus nous invite à choisir Dieu de préférence aux idoles.

Réflexions (de Gilles Baril, 2012)

« Là où est ton trésor, là aussi est ton coeur ». Ces différentes histoires des maîtres avec leurs serviteurs de l'évangile d'aujourd'hui m'en rappellent une autre plus contemporaine:
Il était une fois une bourgeoise, nommée Cristelle. Elle était très exigeante envers Emma, sa gouvernante. Cristelle aimait bien recevoir beaucoup d'amies dans sa belle maison aux mille richesses. Tout devait toujours briller et être parfaitement à l'ordre. Elle recevait beaucoup et aimait bien « paraître ».
Emma était bonne et gentille avec Cristelle. Même si parfois elle la trouvait bien exigeante, surtout la nuit, puisqu'elle devait, à l'occasion, faire la lecture à Mme Cristelle qui souffrait d'insomnie.
Ses journées bien remplies lui offraient de très courts moments de répit. Souvent surchargée. Emma avait pris l'habitude de tout offrir à Dieu dans la prière constante. Elle y trouvait alors le repos, le réconfort et une présence continue. Une présence avec qui elle pouvait partager son quotidien. Seule la prière lui apportait la joie et la motivation dont elle avait besoin.
Un jour, Cristelle alla faire un voyage et emmena Emma puisqu'il lui fallait une « servante ». Mais malheur... L'avion s'écrasa. Aucun survivant.
Arrivée devant saint Pierre, celui-ci demande à Emma ce qu'elle faisait sur terre.
Emma répondit: « Oh! Pas grand-chose. J'étais seulement la domestique de Mme Cristelle ».
Saint Pierre lui fit un grand salut, et avec beaucoup de respect lui désigna l'endroit qui lui était destiné pour l'éternité.
Il s'agissait d'une splendide maison ensoleillée, entourée de fleurs de toutes les couleurs, d'oiseaux, de musique, etc.
Emma saisie d'étonnement demanda à saint Pierre s'il ne s'était pas trompé. Saint Pierre lui confirma que tout ceci était bien à elle.
Un peu plus loin, Cristelle, témoin de la scène, leva le nez et se dit que si une pauvre domestique comme Emma héritait d'une si belle demeure, elle, elle aurait certainement le reste du paradis à elle toute seule.
Arrivée devant saint Pierre, il lui demanda ce qu'elle faisait sur terre. Elle répondit avec prétention qu'elle était grande dame, possédant un domaine, des employés et et que tout ceci était beaucoup de travail, mais qu'elle s'était quand même donnée la peine de profiter de la vie si précieuse que Dieu lui avait donnée.
Saint Pierre lui fit un grand salut et avec respect, lui désigna l'endroit qui lui était destiné pour l'éternité.
Il s'agissait d'une toute petite cabane de bois dont le toit et les murs étaient inachevés, aucune fleur, aucun panorama.
Cristelle, indignée, dit à saint Pierre qu'il faisait certainement une erreur, que tout ceci était impossible.
Saint Pierre leva les épaules, la regarda avec tristesse et lui dit: « Mais, madame, ici nous bâtissons avec les matériaux que vous nous fournissez quand vous êtes sur la terre... »