samedi 17 août 2013

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 12, 49-53

Je suis venu jeter un feu sur la terre

Jésus disait à ses disciples : `` Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! Je dois recevoir un baptême, et comme il m’en coûte d’attendre qu’il soit accompli ! Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde ? Non, je vous le dis, mais plutôt la division. Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois ; ils se diviseront : le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère. ``
Commentaire

 En lisant cet extrait de l'évangile, nous avons envie de baisser les bras. En effet, que le Christ apporte la division sur la terre, voilà qui est vraiment décourageant. Il y a déjà bien assez des conflits dans le monde qui sont notre sujet quotidien dans les informations et même en ce moment  tout ce que nous voyons  en plusieurs points de notre planète se rallume des menaces de guerre. En plus, tout ce qui passe à l'intérieur de notre pays, de notre vie sociale, économique, tout ce qu'il y a  à l'intérieur de nos familles, dans notre naturel environnement dans lesquels nous vivons; tout le fait est que nous sommes tentés parfois de prendre pour une fatalité. 

       Et nous dirons que, d'une certaine manière, nous n'avons pas attendu Jésus pour dresser le fils contre son père ou la belle-fille contre sa belle-mère.

D’ailleurs, le Jeudi Saint Il a dit  à ses disciples: " Je vous donne la paix, je vous donne ma paix. "
       Et là, paradoxalement, Il semble affirmer le contraire: ``Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde? Non, je vous le dis, mais plutôt la division``.
Non seulement au niveau du monde mais même à celle de la famille:`` car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées``.
       En réalité, nous vivons déjà dans une situation de division. Mais le Christ n'est pas venu nous apporter une illusion de paix. En fait, c'est bien la paix que Jésus apporte, mais pas la paix du monde, pas la paix facile. "C’est ma paix que je vous donne, mais je ne vous la donne pas comme le monde la donne" (Jn 14,27). Il existe la paix trompeuse, la sécurité dangereuse, qui endort, qui est construite sur des compromis, qui ne font que masquer les vrais problèmes.
        Beaucoup de nos contemporains oublient qu’il ne faut jamais séparer l’amour de la vérité et qu’il ne faut pas confondre l’amour authentique avec l’affectif dominant, qui justement conduit à ne pas dire la vérité.

      Souvent on ne dit pas la vérité pour ne pas peiner, on néglige l'éducation religieuse  des enfants pour ne pas les contraindre, on ne rappelle pas les exigences morales pour ne pas blesser ceux qui ne les respectent pas.

      Renoncer à la  vérité,  adopter l’esprit du monde pour ne pas se faire d’ennemis,  c’est tout simplement  le contraire de l’amour authentique.

      Et c’est justement dans la famille, le lieu privilégié par Dieu pour l’exercice de l’amour authentique, qu’il faut avec le plus de courage aborder les questions  sur lesquelles l’Église s’est prononcée sans ambiguïté, qu’elles touchent l’enseignement doctrinal, la défense  de la vie, l’étique sexuelle, etc…

      Les images choisies par Jésus dans cet évangile sont très éclairantes.
La première c'est l'image du feu : "Je suis venu apporter un feu sur la terre".
Le feu dont parle Jésus désigne l’Esprit Saint: ``l’Esprit confondra le monde en matière de péché, de justice, de jugement`` (Jn 16,8). Jésus trahit son impatience: ``comme je voudrais que ce feu soit déjà allumé``!
      Jésus parle encore de sa passion comme d’un baptême particulier (littéralement, être plongé). ``Je suis venu recevoir un bap­tême...``. Le Christ vient pour être plongé dans sa passion, dans sa mort. Et comme Il en coûte d’attendre que ce baptême soit accompli! L’heure de son baptême approche; elle est déjà là: celle de sa passion. ``La coupe que je dois boire, vous la boirez, et le baptême dont je dois être baptisé, vous en serez baptisés``, dira Jésus à Jacques et à Jean, plus désireux de belles places que d’avoir part à la passion du Christ (Mc 10,39).

                                                                Votre prêtre, Stanislas Sokol






  

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