samedi 13 août 2016

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 12, 49-53

Je suis venu jeter un feu sur la terre

Jésus disait à ses disciples : `` Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! Je dois recevoir un baptême, et comme il m’en coûte d’attendre qu’il soit accompli ! Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde ? Non, je vous le dis, mais plutôt la division. Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois ; ils se diviseront : le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère. ``

Petit commentaire

Dieu est comme un feu. C’est un compagnon fidèle qui appelle, lui parle, l’écoute… Il aide et transforme celui qui se laisse prendre par la main. Il ne l’abandonne jamais. Il entraîne sur le chemin de l’autre. Le feu de l’Amour Divin a pénétré le cœur de Moïse et l’a poussé vers la terre des hommes. Ainsi, si je désire, l’Amour de Dieu peut transformer ma vie et rendre plus aimant mon cœur un peu fermé…

 JÉSUS INCENDIAIRE …

`` Je suis venu jeter un feu sur la terre….. et je voudrais qu’il soit déjà allumé ! `` 
Parole de Jésus. C’est lui l’incendiaire de l’humanité. Si le feu représente l’amour, la Parole que Jésus est venu jeter sur la terre des hommes on peut dire, après 20 siècles, qu’il a pris un peu partout et qu’on ne pourra jamais l’éteindre !

Les médias nous rapportent, en chaque été, des images du feu qui embrase les forêts et progresse de manière assez effrayante. Il consume tout sur son passage. Si c’est là une image du feu de l’amour et de la Parole, voici qu’il nous est donné d’en mesurer la puissance. Si le feu des incendies mobilise autant d’énergie pour arrêter le sinistre qu’il provoque, peut-être, au-dedans de nous-même, actionnons-nous aussi des résistances et des gerbes d’eau pour empêcher qu’il nous consume. Car lorsque l’amour envahit un cœur de femme ou d’homme, on ne peut l’éteindre ! Il est vrai qu’à certaines heures de découragement on le croit maîtriser,  mais il couve sous la cendre et au moindre appel d’air (d’aide ?) au moindre souffle de l’Esprit, il reprend de plus belle, les flammes s’élèvent et déchirent notre nuit intérieure.

Le feu purifie le coeur, il brûle tout ce qui est vieux, il réchauffe et `` allume `` la vie ! Jésus est venu et ne cesse de venir pour refaire le monde, pour tirer de leur gangue les pierres précieuses enfouies dans le cœur des hommes et les faire briller éternellement. Il veut faire apparaître les beautés présentes dans le cœur des humains, cachées sous une épaisseur de peurs, d’hésitations, de préjugés. Les disciples qui attendent le retour du maître se soucient avant tout d’être reconnus par lui et d’être prêts à tout laisser pour repartir sur les routes et attiser partout le feu de l’amour ! Cela demandera aussi de passer par le baptême du feu, comme Jésus, pour être relevé au matin de la Résurrection.

`` Je suis venu mettre la division…. `` Voilà Parole bien déconcertante, alors que nous sommes habitués à entendre de la bouche de Jésus `` La paix soit avec vous ``….ce qui conforte notre tranquillité. Jésus affirme que la foi n’est pas une propriété de famille. On a souvent voulu faire de la religion le ciment de l’unité nationale ou de la paix familiale. Ce n’est pas parce qu’on est dans une famille chrétienne, qu’on est chrétien. Jésus veut que la foi soit un choix personnel et non pas seulement le choix de parents. Ce n’est pas parce que les parents ne sont pas chrétiens que les enfants ne peuvent pas l’être. Si la foi est un facteur de paix, de compréhension réciproque, de tolérance, elle sépare aussi celui qui veut vivre dans la vérité, de ses frères ou amis qui ne peuvent partager tout ce qui pour lui est essentiel. Blessures et scandale des séparations, mais aussi liberté de choix pour chacun ?

L’Évangile est proposition : `` si tu veux…. ``. Il ne mène pas le monde vers un paradis terrestre, mais il le fait mûrir. La mort de Jésus met en pleine lumière ce qui était caché, elle révèle aussi tous les mensonges et les violences présents dans nos sociétés.

Il importe pour chacun de nous, de vérifier nos propres convictions, nos motivations. De les soumettre au feu de la Parole et de l’amour. Ce feu, dans l’obscurité de l’histoire, continue d’éclairer, de réchauffer, de purifier, de consumer… En ce creuset incandescent, le mûrissement de l’humanité continue secrètement. Et la liturgie ne cesse de nous dire : il y a urgence, offrez-vous tout entier au rayonnement de ce feu !

Alors que faisons-nous ? Allons-nous continuer à vivre comme si les autres n’existaient pas ? Le feu de l’amour de Dieu qui est dans nos cœurs depuis notre Baptême, nous devons le répandre. Lorsque les chrétiens ne donnent pas la chaleur, le monde se glace. Notre responsabilité est grande. Allumons donc autour de nous ce feu qui ne s’éteint pas et qui réchauffera notre monde. Par quel moyen concret allons-nous aujourd’hui, répandre autour de nous un peu de ce feu que le Seigneur a mis en nous et qu’il veut nous voir partager ?

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