Avez-vous remarqué que la Pentecôte est une histoire à couper le
souffle ? Elle est tellement extraordinaire que je manque de souffle pour
vous la raconter au risque même de m’essouffler sans pour autant craindre de
rendre souffle. La vie vaut trop la peine d’être vécue. Reprenant cependant mon
souffle, je me dis que c’est époustouflant ce qui est arrivé il y a deux mille
ans.
En effet, la Pentecôte est l’histoire de la vie puisque l’absence de
souffle est synonyme de mort. Notre souffle est notre respiration. Mais avoir
du souffle va bien au-delà de cette métaphore, avoir du souffle c’est pousser jusqu’aux
limites les forces de vie et d’amour que nous portons en nous, écrit Charles
Singer. C’est repousser les limites qui empêchent d’aimer jusqu’au bout. C’est
tout simplement laisser fleurir jusqu’à l’épanouissement la vie qui habite en
chacune et chacun de nous.
En ce sens, le souffle divin est une folie, la folie de Dieu. Un nouveau
concept est ainsi né : celui de la folie de Dieu. Notre regard sur la vie
passe par ce prisme qui donne à cette dernière une couleur arc-en-ciel. Un peu
comme si Dieu attendait de nous de devenir des êtres fous à lier, mais à lier
d’amour. Et cela passe par la folie du souffle de l’Esprit, cet Esprit d’Amour.
Philippe
Cochinaux, dominicain.
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