Il y a de cela
bien, bien longtemps, de l’esprit de Lune et de Soleil naquit une petite
planète bleue nommée Terre.
Cette planète était
toute mignonne et pleine de vie, de longues rivières la parcouraient faisant circuler
l’eau vitale à sa surface, des arbres immenses et magnifiques chantaient aux
vents, ondulants leurs grands corps noueux et leurs chevelures multicolores
sous les caresses alizéennes.
Tout sur cette
planète respirait la quiétude.
Terre était calme en
surface comme dame Lune, mais bouillonnait intérieurement comme compère Soleil.
C’est d’ailleurs pour cela certainement que terre ne croisait jamais au même
moment ces deux- là, lorsque l’une veillait l’autre dormait et vice et versa.
Malgré tout Terre savait
qu’une forte attraction avait été à l’origine de sa venue dans ce monde, cela
la rassurait et la sécurisait.
Tous les jours son
père la cajolait de sa chaleureuse présence, et toutes les nuits sa mère
l’abreuvait d’histoires tirées de son imagination fertile, inventant mille et
une formes à sa surface.
Mais cette paix fut
un jour ternie, la pauvre Lune se mit à dépérir, si bien que Soleil s’en
inquiéta, il apprit que Lune s’était lassée de projeter chaque nuit, sur la
surface de Terre des formes magnifiques qu’elle modelait avec talent mais qui
jamais ne bougeaient, disparaissant chaque matin aux premières lueurs du jour.
Un beau matin,
alors que l’ouvrage de Lune était achevé, Soleil apparut tout doucement,
chauffant progressivement de ses rayons les petites formes laissées par Lune,
une chose incroyable se produisit alors, ces figurines s’animèrent tout
doucement se remplissant de vie, le sang des rivières se mit à couler dans
leurs veines, leurs cheveux suivirent le mouvement ondulant des feuilles des
arbres et adoptèrent chaque tonalité de celles- ci, allant du beige au brun en
passant par les roux les plus profonds.
On dit que ce
furent les premières femmes, les premiers hommes et les premiers animaux qui
apparurent sur Terre.
On dit aussi que l’on peut
encore parfois voir briller dans les yeux de leurs descendants, de minuscules
poussières d’étoiles qu’un beau jour Soleil offrit aux vivants par amour pour
douce lune.
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