Cette année, deux célébrations liturgiques d’importance
coïncident avec des jours un peu particuliers du calendrier civil. En effet, le
mercredi des Cendres tombe le 14 février, jour de la Saint-Valentin, et le
dimanche de Pâques sera le 1er avril, jour du célèbre poisson,
occasion de plaisanteries basées sur des mensonges, subterfuges et autres facéties.
Ce curieux hasard nous place dans une drôle de
situation. Lors de la Saint-Valentin, la coutume veut qu’on nous offre du
chocolat ou d’autres petites gâteries à son amour ou qu’on l’invite au
restaurant. Mais si c’est le mercredi des Cendres? Parions que bien des couples
de ``bons Chrétiens`` remettront au lendemain le ''maigre et
le jeûne`` des Cendres, ou bien souligneront la Saint-Valentin la veille;
après tout, ce sera le Mardi gras! Quant au dimanche de Pâques, des esprits
malveillants pourraient dire que ça adonne bien, la résurrection du Christ
étant, à leurs yeux, une des plus grandes supercheries de l’histoire.
Au risque d’être soupçonné de faire de la
récupération, je propose de voir les choses autrement. Dans la culture
populaire, la Saint-Valentin est bien la fête de l’amour, n’est-ce pas? N’est-elle
donc pas tout indiquée pour ouvrir le Carême, période au cours de laquelle il
nous est justement donné de redécouvrir tout l’amour de Dieu pour les humains
que nous sommes? N’est-ce pas là l’essentiel, ce vers quoi notre regard devrait
se tourner? Suivre le Christ sur le chemin qui le mène à la croix comporte
certes sa part d’épreuves, mais n’est-ce pas aussi entrer dans un mouvement d’amour
qui l’a conduit à la Passion?
Quant à la fête de Pâques le 1er avril,
pourquoi ne pas y voir une occasion de nous rappeler que le poisson fut le
premier symbole chrétien, avant même la croix? Il apparaît en effet parmi les
plus anciennes inscriptions que nous ayons découvertes des disciples du Christ.
Et nous pourrions aussi nous rappeler cet appel que Jésus a lancé à deux de ses
premiers disciples, Simon-Pierre et son frère André :``Venez à ma
suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes.``(Matthieu 4, 19) Car la
célébration pas pascale n’est-elle pas une invitation à entrer dans le grand
filet de la vie nouvelle du Christ afin de devenir à notre tour ''pêcheurs
d’hommes'' et de femmes pour y attirer l’humanité entière?
Jean Grou
Suivre le Christ sur le chemin qui le
mène à la croix, n’est-ce pas entrer dans son mouvement d’amour qui l’a conduit
à la Passion?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire