Cerf et ses amis
Cerf se promenait. Personne ne
savait d’où il venait ni comment il était arrivé. Un jour, il était apparu dans
la forêt sans le moindre bruit. Tout le monde le laissait tranquille. On voyait
bien qu’il était très vieux. Son poil était gris et ses côtes soulevaient sa
peau tant il était maigre. Il marchait tête basse, les bois au ras du sol. Oh,
vraiment, qu’il avait l’air triste, ce cerf-là !
Plus les jours passaient, plus
Cerf maigrissait. Il s’était mis à trembler. Et il avait un regard si désolé
que les oiseaux avaient presque envie de pleurer.
- Ce n’est pas possible de
continuer comme cela, dit un jour Sanglier au conseil des animaux. Cerf est
triste, maigre, tout seul. Il faut faire quelque chose.
- Mais nous sommes bien trop
petits, répondirent Castor, Fourmi, Renard et les autres animaux en choeur. Que
pourrions-nous bien faire ?
- Personne n’est jamais trop
petit pour aider, répondit le sanglier.
- Alors, que devons-nous faire ?
demandèrent les animaux.
- À vous de le savoir, dit le
sanglier. Que chacun réfléchisse et fasse ce qu’il peut.
Les animaux repartirent chacun
chez soi. Ils ne parlaient pas. Ils réfléchissaient.
Le lendemain, Castor se mit au
travail. Il abattit des arbres et alla chercher du bois mort.
Pendant quelques jours, il ne
s’interrompit que pour dormir et manger. Puis, il alla chercher
Cerf.
- Regarde, Cerf. Quand tu auras
soif, viens ici. Tu trouveras toujours de l’eau. J’ai construit un barrage pour
toi. Tu ne dois plus avoir peur d’avoir soif.
Cerf but à grandes goulées et
jeta un regard timide à Castor. Un regard qui voulait dire merci.
Deux jours après, Renard croisa
Cerf.
- Bonjour Cerf. Tu n’es vraiment
pas très gros ! Alors, j’ai une idée ! Je vais aller dans le quartier des
Fleurs cette nuit. Il y a toujours de grosses poubelles remplies de choses délicieuses
dans ce quartier-là. Je prendrai un sac à dos et je te ramènerai à manger.
Viens à ma tanière demain matin,
on mangera ensemble !
Cerf ne put s’empêcher de se
lécher les babines. Il jeta un regard gourmand à Renard. Un regard qui voulait
dire merci.
Pendant ce temps, Fourmi se
creusait la cervelle. Elle creusa si bien qu’elle finit par trouver une idée.
Elle monta sur le dos de Lièvre et alla trouver Cerf à toute vitesse.
- Cerf, demain, je t’invite à la
maison. J’ai très envie de te la montrer.
Le lendemain, Cerf se rendit à la
maison de Fourmi. Des fourmis couraient dans tous les coins. D’autres
marchaient en longues files. Certaines portaient des brindilles gigantesques.
D’autres entreposaient la
nourriture dans un coin bien rangé de la maison. Quel spectacle !
Cerf n’en croyait pas ses yeux.
Il ne pensait plus à rien et ses soucis s’envolaient un à un.
Quand il quitta Fourmi, il lui
jeta un regard apaisé. Un regard qui voulait dire merci.
Écureuil se lamentait :
- Tout le monde a eu une bonne
idée, sauf moi ! Je ne peux pas construire de barrage.
Cerf n’aimera pas mes noisettes…
Et, en plus, je vis tout seul. Je vais aller trouver
Sanglier et lui expliquer que je
ne peux pas aider Cerf.
Écureuil ferma la porte de sa
maison et s’en alla en sautant de branche en branche. Tout à coup, il entendit
un énorme éclat de rire. C’était Cerf !
- Saute encore ! demanda Cerf. Tu
es tellement drôle quand tu sautes avec ta grande queue, Écureuil ! S’il te
plaît, saute encore !
Tout l’après-midi, Écureuil sauta
de branche en branche et, tout l’après-midi, Cerf rit de bon coeur. Pour
entendre le grand rire de Cerf, Écureuil multiplia les cabrioles. Il grimpa
tout en haut des arbres, plus haut qu’il n’était jamais allé, puis il descendit
comme une toupie, il en avait un peu le vertige, mais comme il s’amusait ! Écureuil
s’étonnait lui-même de son audace ! Quant à Cerf, il n’avait plus l’air triste
du tout. Lorsque le soir tomba, son regard était pétillant. Et ce regard, c’est
sûr, voulait dire merci.
Geneviève Bergé
Mot clé : répondre
Évangile
: Luc (3, 10-18)
En ce temps-là, les foules qui
venaient se faire baptiser par Jean lui demandaient :
« Que devons-nous faire ? »
Jean leur répondait : « Celui qui
a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi
manger, qu’il fasse de même ! »
Pour
aller plus loin…
- « Que devons-nous faire ? »
demandent les gens qui viennent se faire baptiser. La réponse de Jean est
simple : donner à ceux qui en ont besoin. Mais donner quoi ? Et quoi à qui ?
S’agit-il seulement de donner ?
- Quand on est enfant, donner des
vêtements ou de quoi manger n’est pas à sa portée.
C’est un peu comme si on était
une fourmi ou un écureuil et qu’il fallait aider un grand cerf. Te sens-tu
parfois trop petit, trop jeune pour aider ? Pour répondre à une demande ?
- Quand les animaux demandent à
Sanglier ce qu’ils doivent faire, que répond
Sanglier ? Pourquoi ? Est-ce que
tu aimerais bien qu’on te réponde comme ça si tu demandes ce que tu peux faire
?
- Écureuil s’amuse comme un fou.
Et Cerf aussi. Tu pourrais compléter la réponse de
Jean : « Celui qui a le coeur
joyeux, qu’il … »
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