26.11.11 - Il était une fois... un ange qui descendit
du ciel pour rendre visite aux humains en pleine effervescence de Noël...
Un conte à lire autour du sapin.
Les parfums de
cannelle, girofle et mandarine embaumaient cette soirée d’hiver, au point de
gagner les jardins du Ciel. Agréablement surpris, un ange se souvint: «C’est
aujourd’hui qu’on fête l’anniversaire du Roi dans le monde des hommes. J’ai
bien envie de faire un tour sur cette petite planète bleue.»
On voyait briller de
loin d’innombrables lumières dans la nuit du ciel terrestre. Le voyageur pensa
qu’on avait allumé des milliers de bougies en l’honneur de son Roi. Il
entreprit une course fulgurante à travers les villes du monde entier, sans que
rien pourtant n’échappe à l’attention de son regard perçant. La lumière était
partout, criarde, aveuglante, image d’un monde avide, qui ne savait plus, au
juste, ce qu’il fallait fêter. L’ange eut l’étrange impression d’assister à un
anniversaire où les convives se conduisent en pique-assiettes, ignorant celui
qu’il convient d’honorer.
«S’ils comprenaient
l’importance de ce qu’ils commémorent, le monde en serait changé! Le Ciel
entier s’en émerveille depuis deux mille ans! Le Fils de Dieu, devenu l’un
d’eux, par amour, leur communique la Vie qu’ils ont perdue. Mais ils ignorent la valeur du don
qui leur est fait! Pour qu’ils s’y intéressent, il faudrait le coter en
Bourse!» L’ange ne croyait pas si bien dire. La naissance du Fils de
l’Homme, ignorée des uns, servait d’alibi aux rêves les plus fous de beaucoup
d’autres. Grandeur, luxe, promesses de prospérité... L’homme ramenait toute
chose à lui, toujours. Cela en devenait lassant.
L’ange serait rentré
chez lui, s’il n’avait remarqué de minuscules lueurs en rien semblables aux
autres. Elles étaient chaudes, vivantes, humaines. On eut dit des braises
tombées du Ciel. Il y en avait sur toute la surface de la terre, et chacune
semblait dire: «Joyeux anniversaire à toi, Jésus, notre bien-aimé».
Dans leur sillage se répandait un parfum d’amour et de reconnaissance qui
montait jusque dans les jardins du Ciel.
Alors l’ange entrevit
le sourire de Dieu.
Nathania Boschung,
romancière
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