Il y avait autrefois six hommes aveugles qui vivaient aux abords d’un petit village de Bénarés.
Un jour, ils entendirent les
villageois et les enfants qui disaient : « Hé ! il y a un éléphant dans
le village aujourd’hui.»
Les aveugles n’avaient aucune idée de
ce que pouvait être un éléphant.
Ils en discutèrent entre eux et décidèrent :
« Même si nous ne sommes pas en mesure
de le voir, nous pouvons y aller et nous avons de toute façon nos autres sens
pour aussi bien l’observer que pour le découvrir. »
Tous allèrent donc là où était l’éléphant et chacun d’eux s’en approcha
pour le sentir et le toucher.
Perdant pied, le premier alla buter
contre son robuste et large flanc. Il s’exclama aussitôt : « L’éléphant est un mur immense, tiède et un peu rugueux. »
Tout en palpant une de ses défenses
le second s’écria : « Je sens quelque chose de
rond, de lisse, qui est long et pointu… Il ne fait aucun doute que cet éléphant
extraordinaire ressemble beaucoup à une lance ! »
Le troisième s’avança vers l’éléphant
et, saisissant par hasard la trompe qui se tortillait, cria sans hésitation
: « Oh, je vois que l’éléphant est certainement une sorte de gros
serpent ! »
Le quatrième, de sa main hésitante,
se mit à palper le genou et la jambe. « De toute évidence, cet animal
fabuleux ressemble à un arbre, j’en touche ici le tronc ! »
Le cinquième qui se tenait
bien droit, les bras tendus et en l’air, lui toucha l’oreille et dit : « Même le plus aveugle des hommes peut dire à quoi
ressemble un éléphant ; nul ne pourra me prouver le contraire, ce magnifique
éléphant est un grand éventail ! »
Oh non ! dit le sixième
qui commençait tout juste à vouloir tâter l’animal, la queue qui se balançait
calmement lui tomba dans la main. « Je vois que l’éléphant n’est
finalement rien d’autre qu’une corde ! »
Ils commencèrent alors à se disputer sur ce qu’était
l’éléphant et chacun d’eux insistait sur le fait qu’il avait raison.
La discussion s’envenimait lorsque le roi de Bénarès qui
était un homme très sage passa par là.
Il s’arrêta et leur
demanda: « Pourquoi tout ce tumulte, quelle est donc la
question ? »
Ils lui répondirent
: « Nous n’arrivons pas à nous entendre sur ce qu’est un éléphant ».
Et chacun d’eux expliqua alors ce qu’il pensait qu’était l’éléphant.
Le sage roi de Bénarès leur expliqua alors calmement :
« Vous avez tous raison. La
vision de chacun est différente des autres parce que chacun d’entre vous a
touché une partie différente de l’éléphant. Ainsi l’éléphant a tous les traits
que vous avez dit. »
Oh !, dirent les six aveugles. Et il n’y eu plus de dispute
ni de combat, car ils se sentaient heureux d’avoir tous eu raison.
Quelle est la morale de cette histoire ?
C’est qu’il y a peut-être une certaine vérité dans ce que quelqu’un dit
ou pense.
Parfois, nous pouvons voir cette vérité et parfois pas, car tout le
monde peut avoir un regard différent.
Regard avec lequel il peut arriver que nous ne soyons pas toujours tous
d’accord.
Chacun peut avoir partiellement raison tout en étant dans l’erreur. Si
vous connaissez et considérez le tout, vous vous éloignez de l’erreur.
Donc, au lieu d’argumenter ou de vous
disputer comme les aveugles, vous devriez dire :
« Oui je comprends, vous avez peut-être vos raisons. »
« Oui je comprends, vous avez peut-être vos raisons. »
De cette façon, vous n’avez pas besoin d’argumenter ou de vous disputer
pour savoir qui a raison ou non.
La vérité peut être vécue de façons
différentes. C’est ainsi qu’elle enseigne à être tolérant envers le point de
vue des autres, cela permet de vivre en harmonie avec les gens de pensée différente
et d’enrichir votre perception et vos conclusions.
Nul ne sait réellement si Dieu existe ou pas, tout
est une question de foi. Certains dirons que nous ne sommes pas aveugles, que
nous avons une conscience. Et pourtant, nous ne voyons et entendons qu’une
faible partie du spectre. Nous sommes des handicapés visuels sans le savoir.
L’autre leçon est qu’une
fois que chacun a accepté d’avoir une partie seulement de la vérité, chacun
peut ensuite admettre que les autres ont, eux aussi, une partie de la vérité,
et donc entretenir avec les autres un respect mutuel.
La vérité n’est alors jamais possédée par une seule personne, en excluant les autres de sa jouissance, non, elle serait ce qui adviendrait après une réflexion collective, une mise en commun de la part de vérité de chacun, pour en faire un tout !!!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire