Dame Tortue se prépare pour l’hiver… Dame Tortue
avait bien préparé l’hiver. Car savez-vous que les tortues hibernent ? Tout
l’hiver, elles s’enfouissent et bien protégées de leur carapace, elles
attendent le printemps. Dame Tortue avait donc bien préparé l’hiver : elle
avait soigneusement et lentement – car une tortue, tout le monde le sait, n’est
pas rapide – sillonné la campagne tout l’été et fait provisions de petites
merveilles qui l’aideraient à patienter durant tout l’hiver. Elle avait ainsi
ramassé une pomme de pin un peu rongée, quelques brins de paille fraîchement
coupée, un morceau de miroir poli par le temps qui reflétait le soleil et dans
lequel elle pouvait s’admirer, quelques branches de lavande et de romarin pour
garder les parfums et la douceur de l’été. Et Dame Tortue était heureuse, il ne
restait plus qu’à trouver un coin tranquille, bien abrité pour s’endormir
jusqu’au printemps.
Dame
Tortue partage et offre un peu de chaleur…
Dame Tortue, souvenez-vous, cherchait un coin abrité
pour passer l’hiver. Mais elle savait où aller et emprunta tranquillement le
sentier des bois, quand un peu plus loin, des pleurs lui firent tendre le cou…
Dame Tortue est très curieuse, elle s’approche : Un écureuil frottait ses deux
pattes avant avec désespoir … - Ohé, l’ami écureuil, que se passe-t-il ? -
C’est bientôt l’hiver et on a pillé ma maison. Il ne reste plus aucune
provision dans mon arbre creux ! Sans aucune hésitation, Dame Tortue rentre
alors la tête dans sa carapace et en retire la pomme de pin. - Tiens !
Prends-la ! Elle n’est pas bien grosse, un peu rongée, mais elle t’aidera à
apaiser ta faim ! Et dès que l’écureuil eut séché ses larmes, elle poursuivit
sa route un peu plus légère, quand soudain des gémissements se font entendre
et, vous le savez déjà, Dame Tortue est curieuse ! Alors, elle regarde aux
alentours : c’est une mésange qui se désespère… - Qu’as-tu, Dame Mésange,
s’inquiète-t-elle ? - Un coup de vent a abîmé mon nid ! Mes petits ne pourront
pas se protéger du froid ! Il faudra trouver de quoi combler les trous, l’hiver
arrive et le temps presse ! Oh la la, que vais-je faire ? - Attends, j’ai
quelque chose qui pourrait te servir, réfléchit Dame Tortue. Elle rentre la tête
dans sa carapace et en retire les brins de paille qu’elle avait rangés. - J’ai
ramassé cette paille pour rendre ma coquille plus confortable. Mais je crois
que tu en as plus besoin que moi… Et Dame Tortue aida la mésange à refaire son
nid.
Dame
Tortue partage et offre la lumière et la douceur
Après avoir aidé Dame Mésange à refaire son nid,
Dame Tortue poursuivait sa route à travers les bois. Et puis, près d’un arbre,
un gros soupir intrigua notre amie Tortue : c’était une taupe. Dame Tortue,
toujours aussi curieuse, s’approche, s’approcha sans que la taupe ne la voie :
- Ohé ! l’amie ! Qu’as-tu donc à soupirer ? - Oh ! Je ne t’avais pas vu. Je
vois mal d’ailleurs et ma maison est toute sombre ! Quel triste hiver je vais
encore passer ! - J’ai quelque chose qui peut te faire plaisir ! Et Dame Tortue
rentra dans sa carapace et en sortit le petit morceau de miroir. - Mets-le à
l’entrée de ton trou ! Le soleil viendra s’y refléter et toute ta maison en
sera illuminée ! Tu en as plus besoin que moi… Et tandis que la taupe faisait
briller le soleil dans son miroir, Dame Tortue repartit à la quête d’un endroit
confortable pour hiberner, encore plus légère… Déjà, elle apercevait un tas de
feuilles craquantes où se reposer un moment, mais une vilaine odeur l’empêcha de
s’attarder. C’est alors qu’elle vit un animal noir et blanc qui déambulait tout
triste. Toujours curieuse, Dame Tortue l’interpelle : - Eh l’ami, pourquoi
sembles-tu si triste ? - Je vais passer l’hiver seul, sans ami, tant ma maison
et moi-même sentons mauvais ! - Ah ! Tu es un putois ! mais je crois que j’ai
quelque chose pour toi ! En fouillant une dernière fois dans sa carapace, Dame
Tortue en sort les brindilles de romarin et de lavande. - Tu pourras en remplir
ta maison et recevoir tes amis ! Et Dame Tortue reprit sa route, pressée
d’arriver maintenant dans la grotte obscure qu’elle avait repérée au fond des
bois, pour y passer tout l’hiver.
Dame
Tortue accueille la paix de l’enfant qui vient de naître
Dame Tortue avançait toujours… Comme la hotte du
Père Noël, sa carapace était maintenant vide… Alors qu’elle approchait de la
grotte, des chants résonnèrent dans la nuit : Dame Tortue, intriguée, tenta de
presser le pas. La musique s’atténua et quand elle arriva près de la grotte où
elle pensait s’abriter pour l’hiver, une grande lueur éclairait les lieux et
illuminait le visage d’un petit enfant, couché sur la paille d’une mangeoire.
Dame Tortue s’avança encore. Il régnait une douce paix dans la grotte. Il y
avait là, Marie et Joseph et des bergers qui entouraient l’enfant. Un bœuf et
un âne s’étaient assoupis dans la paille et des petits moutons souriaient
paisiblement à l’enfant. Dame Tortue, alors toute légère, s’enfouit pour
l’hiver, dans sa maison vide du superflu, mais le cœur rempli de la chaleur
qu’elle avait distribuée sur son chemin. Elle rentra la tête, ses yeux se
fermèrent, mais ils brillaient encore de la douce lumière qui régnait dans la
grotte et elle reçut alors comme un cadeau la paix de l’enfant qui vient de
naître.
Comme Dame Tortue, nous accueillons la paix de Jésus
Dans sa maison vide de tout ce que Dame Tortue a donné sur son chemin, il y a
maintenant de la place. Dame Tortue peut s’y blottir et recevoir dans son cœur
l’amitié de tous ceux qu’elle a croisés sur sa route, elle reçoit aussi la paix
de Jésus dans son cœur.
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