Un homme d'un certain âge
passait dans un village pour aller de l'autre côté de son département. Il avait
une rencontre à faire de la plus haute importance.
Alors qu'il avançait
tranquillement pas à pas vers ce qui l'animait tant, il croisa sur son chemin
un enfant pas très grand.
Il s'étonna de le voir assis
là, comme si, il attendait quelque chose. Il décida de prendre quelques
minutes de son précieux temps pour aller lui demander s'il avait besoin d'aide
ou de réconfort.
"Bonjour petit garçon,
comment t'appelles-tu?" "Jean", répondit l'enfant. "Et que
fais-tu là à cette heure-ci?" "N'as-tu pas eu envie de rejoindre
tes camarades de classe?"
"Non", répondit
l'enfant "car là-bas à l'école de mon village, je m'ennuie tout le
temps. Les enfants de ma classe posent des questions auxquelles je connais
déjà la réponse et le maître ne veut pas que je parle, sinon il dit que je vais
perturber tout le monde."
"Ah oui", répondit le
vieil homme, "c'est ennuyeux pour toi de ne pas pouvoir t'exprimer comme
tu l'entends. Et ton maître ne t'a-t-il pas trouvé quelque chose de mieux
à faire une fois que tu as terminé ce qu'il enseigne à tout le
monde?"
Jean répondit : "II dit
que je dois rester calme et que je ne dois gêner personne car les autres
travaillent. Et que si pour moi c'est simple ce qu'il nous apprend, pour les
autres c'est encore parfois un peu compliqué de comprendre ce qu'on leur
demande."
"Alors, tu as décidé de
prendre la poudre d'escampette et de t'isoler du monde?" "Oui"
répondit Jean. "J'ai compris la dernière fois en classe que si je ne
faisais pas comme les autres, je serai puni de récréation. Alors j'ai décidé de
moi-même de prendre la route des champs car ainsi je ne gênerai pas la classe
et je pourrai faire ce que bon me semble."
"Et qu'est ce qui te plait
de faire Jean, dans ta vie de tous les jours?" demanda le vieil
homme.
"Moi j'aime voir des
choses que je ne connais pas encore. Je veux découvrir le monde
extérieur, celui qui m'émerveille car quand je le regarde avec mes yeux
d'enfant, il brille de mille feux et a toutes les saveurs qui me rendent bien
plus heureux ."
"Et en classe, tu
n'apprends rien sur le monde?"
"Si", répondit Jean,
"mais tout ce que l'on nous montre c'est dans des livres si lourds et si
épais qu'on ne sait même plus dans quel endroit ça se trouve quand quelque
chose nous plait. Et puis moi, j'aime bien voir avec mes mains, comme me
disent mes parents, alors les livres c'est bien mais aller dans la nature c'est
mieux."
"En parlant de tes
parents, Jean, ils doivent s'inquiéter de ton absence car ton maître
a dû les prévenir que tu n'étais pas en classe."
"Oui sûrement".
"Il faudrait peut-être que
tu penses à rentrer chez toi? Mais avant, si tu veux Jean, je vais te
confier une petite anecdote. Quand j'étais encore un tout petit enfant
comme toi, je prenais comme on disait à mon époque "le chemin des écoliers",
en fait je faisais l'école buissonnière et dès que l'école m'ennuyait, je
partais dans la nature pour tout explorer. Alors je te comprends Jean et je
suis sûr que tu seras heureux dans ta vie car tu sauras être qui tu veux
vraiment. En attendant, il te faut aussi recevoir l'enseignement de ton maître
et continuer de ton côté à expérimenter le monde qui t'entoure quand cela t'est
permis."
"Il faut que je te laisse
maintenant, j'ai un rendez-vous important aujourd'hui et qui va très
certainement changer le cours de ma vie."
Sur ces belles paroles, Jean
reprit le chemin de son village et de son école surtout et l'homme partit à son
tour vers ce qui l'attendait et qui le rendait si heureux : l'espoir de jours
meilleurs à venir.
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