vendredi 26 octobre 2018

UN ÉLÉPHANT ET LES AVEUGLES


Il y avait autrefois six hommes aveugles qui vivaient aux abords d’un petit village de Bénarés.

Un jour, ils entendirent les villageois et les enfants qui disaient : « Hé ! il y a un éléphant dans le village aujourd’hui.»

Les aveugles n’avaient aucune idée de ce que pouvait être un éléphant.
Ils en discutèrent entre eux et décidèrent :
« Même si nous ne sommes pas en mesure de le voir, nous pouvons y aller et nous avons de toute façon nos autres sens pour aussi bien l’observer que pour le découvrir. »

Tous allèrent donc là où était l’éléphant et chacun d’eux s’en approcha pour le sentir et le toucher.
Perdant pied, le premier alla buter contre son robuste et large flanc. Il s’exclama aussitôt : « L’éléphant est un mur immense, tiède et un peu rugueux. »

Tout en palpant une de ses défenses le second s’écria : « Je sens quelque chose de rond, de lisse, qui est long et pointu… Il ne fait aucun doute que cet éléphant extraordinaire ressemble beaucoup à une lance ! »

Le troisième s’avança vers l’éléphant et, saisissant par hasard la trompe qui se tortillait, cria sans hésitation : « Oh, je vois que l’éléphant est certainement une sorte de gros serpent ! »

Le quatrième, de sa main hésitante, se mit à palper le genou et la jambe. « De toute évidence, cet animal fabuleux ressemble à un arbre, j’en touche ici le tronc ! »

Le cinquième qui se tenait bien droit, les bras tendus et en l’air, lui toucha l’oreille et dit : « Même le plus aveugle des hommes peut dire à quoi ressemble un éléphant ; nul ne pourra me prouver le contraire, ce magnifique éléphant est un grand éventail ! »

Oh non ! dit le sixième qui commençait tout juste à vouloir tâter l’animal, la queue qui se balançait calmement lui tomba dans la main. « Je vois que l’éléphant n’est finalement rien d’autre qu’une corde ! »

Ils commencèrent alors à se disputer sur ce qu’était l’éléphant et chacun d’eux insistait sur le fait qu’il avait raison.
La discussion s’envenimait lorsque le roi de Bénarès qui était un homme très sage passa par là.
Il s’arrêta et leur demanda: « Pourquoi tout ce tumulte, quelle est donc la question ? »
Ils lui répondirent : « Nous n’arrivons pas à nous entendre sur ce qu’est un éléphant ». Et chacun d’eux expliqua alors ce qu’il pensait qu’était l’éléphant.
Le sage roi de Bénarès leur expliqua alors calmement :
« Vous avez tous raison. La vision de chacun est différente des autres parce que chacun d’entre vous a touché une partie différente de l’éléphant. Ainsi l’éléphant a tous les traits que vous avez dit. »

Oh !, dirent les six aveugles. Et il n’y eu plus de dispute ni de combat, car ils se sentaient heureux d’avoir tous eu raison.

Quelle est la morale de cette histoire ?
C’est qu’il y a peut-être une certaine vérité dans ce que quelqu’un dit ou pense.
Parfois, nous pouvons voir cette vérité et parfois pas, car tout le monde peut avoir un regard différent.
Regard avec lequel il peut arriver que nous ne soyons pas toujours tous d’accord.
Chacun peut avoir partiellement raison tout en étant dans l’erreur. Si vous connaissez et considérez le tout, vous vous éloignez de l’erreur.
Donc, au lieu d’argumenter ou de vous disputer comme les aveugles, vous devriez dire :
« Oui je comprends, vous avez peut-être vos raisons. »

De cette façon, vous n’avez pas besoin d’argumenter ou de vous disputer pour savoir qui a raison ou non.
La vérité peut être vécue de façons différentes. C’est ainsi qu’elle enseigne à être tolérant envers le point de vue des autres, cela permet de vivre en harmonie avec les gens de pensée différente et d’enrichir votre perception et vos conclusions.
Nul ne sait réellement si Dieu existe ou pas, tout est une question de foi. Certains dirons que nous ne sommes pas aveugles, que nous avons une conscience. Et pourtant, nous ne voyons et entendons qu’une faible partie du spectre. Nous sommes des handicapés visuels sans le savoir.

L’autre leçon est qu’une fois que chacun a accepté d’avoir une partie seulement de la vérité, chacun peut ensuite admettre que les autres ont, eux aussi, une partie de la vérité, et donc entretenir avec les autres un respect mutuel.

La vérité n’est alors jamais possédée par une seule personne, en excluant les autres de sa jouissance, non, elle serait ce qui adviendrait après une réflexion collective, une mise en commun de la part de vérité de chacun, pour en faire un tout !!!


Aucun commentaire: