jeudi 28 avril 2022

Sainte Marie Guyart de l’Incarnation (1599-1672) La Thérèse de la Nouvelle-France Fête liturgique : 30 avril

 Sa vie

Marie Guyart naît à Tours, en France, le 28 octobre 1599. À sept ans, elle répond « oui » au Seigneur qui, dans un songe, lui demande d’être à lui. À 17 ans, malgré son attrait pour le cloître, elle épouse Claude Martin, maître ouvrier en soie, pour respecter la volonté de ses parents. Veuve à 19 ans, avec un fils de six mois, elle liquide le commerce de son mari voué à la faillite. Dépouillée, elle retourne chez son père et voit à l’éducation de son fils Claude.

À compter de cette époque, elle est favorisée de grâces mystiques qui intensifient son union avec Dieu à qui elle parle « avec une grande privauté ». Elle mène une profonde vie contemplative tout en déployant ses talents pour l’administration. En 1621, son beau-frère lui confie la direction de son entreprise de transport. Elle passe ses jours dans l’écurie qui sert de magasin et d’abri pour les débardeurs. On la trouve encore debout à minuit, sur les quais, à faire charger et décharger les marchandises.

Poursuivie par son appel à la vie religieuse, elle confie à sa soeur la charge et l’éducation de son fils de 12 ans et entre au monastère des Ursulines de Tours en 1631. Elle y prend le nom de Marie de l’Incarnation.

En 1639, elle répond à l’appel de Dieu de venir au Canada pour « y faire une maison à Jésus et à Marie » et s’embarque à Dieppe le 4 mai, avec deux autres Ursulines et trois Hospitalières. Les accompagne Madeleine Chauvigny de la Peltrie qui a choisi de mettre sa fortune au service

d’une fondation en Nouvelle-France. Arrivée à Québec, Marie de l’Incarnation écrit : « La première chose que nous fîmes fut de baiser cette terre en laquelle nous étions venues pour y consommer nos vies pour le service de Dieu et de nos pauvres sauvages ». Elle ne retournera jamais en France.

Elle bâtit et rebâtit un petit monastère pour loger la communauté ainsi que les Indiennes et Françaises que les Ursulines reçoivent et éduquent ensemble. Elle accueille et nourrit les Hurons et les Algonquins qui frappent à sa porte, les instruit et les encourage à partager la Bonne Nouvelle avec leurs tribus. Sa porte est ouverte aux gouverneurs, aux notables, aux habitants du pays comme aux coureurs de bois, aux Français comme aux Indiens. Tous y trouvent conseil, soutien et, au besoin, nourriture et refuge.

Elle rédige les Constitutions et Règlements des Ursulines de Québec (1647), puis entreprend d’écrire des dictionnaires et grammaires, des catéchismes et prières dans les principales langues indigènes. À la demande de son fils et à son intention, elle rédige une relation autobiographique de « ses états d’oraison et de grâce », qui la placent parmi les grands maîtres de vie spirituelle. On a aussi conservé d’elle un recueil des enseignements aux novices de Tours. La qualité mystique de ses écrits a amené Bossuet à la surnommer « la Thérèse de la Nouvelle France ».

Au coeur de ces activités, elle entretient avec ses parents, amis et bienfaiteurs de France une correspondance d’intérêt historique et spirituel dont près de 300 lettres ont été retrouvées et conservées.

Marie de l’Incarnation meurt à Québec le 30 avril 1672. Elle est déclarée bienheureuse par le pape Jean Paul II le 22 juin 1980 et sainte par le pape François le 3 avril 2014.

Sa spiritualité

Relisant sa vie depuis sa tendre enfance, Marie Guyart reconnaît : « Dieu ne m’a jamais conduite par un esprit de crainte, mais par celui de l’amour et de la confiance. » Elle en a reçu très tôt « une pente au bien » et un immense désir de répondre à cet amour et de le faire connaître.

Jeune, elle est prise d’une telle compassion pour les pauvres qu’elle veut tout leur donner. « Je ne saurais dire combien je les aimais et le ressentiment que j’avais quand on leur refusait la charité m’était fort sensible. » On disait qu’elle était « née pour faire la charité ».

Surchargée d’affaires presque toute sa vie, c’est dans cela même que Marie de l’Incarnation vit sa relation avec le Dieu Amour. Elle écrit : « Ces tracas ne me détournaient point de la grande application que j’avais à Dieu et qui m’occupait toujours, mais plutôt je m’y sentais fortifiée parce que tout était pour la charité et non pour mon profit particulier. »

Marie de l’Incarnation a bénéficié d’expériences mystiques trinitaires et elle entretient avec Dieu une relation amoureuse faite de confiance, de fidélité, de don mutuel. Elle écrit à son fils : « Pourquoi tant hésiter à nous perdre en Celui qui nous veut nettoyer et qui le fera si nous nous perdons en lui par une amoureuse et hardie confiance ? […] Je me plais plus à l’aimer et à le caresser qu’à me tant arrêter à considérer mes bassesses et mes indignités. »

Elle s’adresse familièrement à Dieu comme à son « refuge ordinaire » : « Mon Amour, il n’y a pas moyen que je fasse toutes ces choses, mais faites-les pour moi. Sinon, elles resteront. »

Rien ne la sépare de Dieu, même au coeur des nuits et des épreuves qui ne lui ont pas manqué. Elle écrit à son fils : « Quand je me vois dans cette impuissance, je tâche de me perdre en lui, et si mon coeur en a le pouvoir, il traite avec lui familièrement. […] Pour vous parler ingénument, ma vie est d’entretenir continuellement ce commerce. »

Marie de l’Incarnation brûle du désir que le Dieu de son amour soit connu et aimé. Pas étonnant que, bien que cloîtrée, elle devienne la première femme missionnaire et développe une spiritualité marquée par l’universalité, comme en témoigne la prière apostolique qu’elle récitait tous les jours : « C’est par le coeur de mon Jésus, ma voie, ma vérité et ma vie, que je m’approche de vous, ô Père éternel. […] Je fais en esprit le tour du monde pour chercher toutes les âmes rachetées du sang très précieux de mon Divin Époux, afin de vous satisfaire pour toutes par ce divin Coeur. Je les embrasse pour vous les présenter par lui et par lui je vous demande leur conversion. […] Ah ! Faites qu’elles vivent par ce Divin Coeur. »

Conjuguant merveilleusement contemplation et action, elle trouve Dieu en toutes choses et vit aussi familièrement avec la Vierge Marie : « Je la sentais sans la voir, auprès de moi, m’accompagnant partout dans les allées et venues qu’il me convenait de faire dans le bâtiment. » Tout en sautant les échafaudages, elle l’invite : « Allons, ma divine Mère, allons voir nos ouvriers. »

Quant à saint Joseph, qui lui est apparu comme guide dans sa vision du Canada, il restera son protecteur habituel, qu’elle associe régulièrement à Jésus et à Marie.

Pour plus de renseignements :

 Français

 http://www.biographi.ca/fr/bio/guyart_marie_1E.html

 http://www.ursulines-uc.com/marie.php

 Anglais

 http://www.biographi.ca/en/bio/guyart_marie_1E.html

 http://www.ursulines-uc.com/eng/marie.php

Crédit photo : François-Marie Héraud, Sanctuaire Sainte-Anne-de-Beaupré

mercredi 27 avril 2022

29 avril: Sainte Catherine de Sienne (1347-1380) JACQUES GAUTHIER

 


Au temps de Catherine, des fléaux s’abattent sur l’Europe : peste, famines, guerres. L’Église elle-même traverse une crise majeure de son histoire. Un pape est à Rome, l’autre à Avignon. La chrétienté se divise en deux. Le clergé délaisse de plus en plus le soin des âmes pour le luxe et la décadence. C’est dans ce contexte que Catherine travaillera à réformer l’Église et la société par la prière, le dialogue et l’espérance invincible en l’amour du Christ. La liberté que lui donna l’Esprit nous inspire encore aujourd’hui.

La cellule intérieure

Caterina naît à Sienne, le 25 mars 1347, jour de l’Annonciation. Elle est le vingt-troisième enfant de Lapa dei Nuccio et du teinturier Giacomo Benincasa. À l’âge de six ans, elle reçoit une apparition du Seigneur sur le chevet de l’église des Dominicains. Il lui sourit et la bénit. Émerveillée par la beauté du Christ, l’enfant n’aura plus d’autre espoir que de lui appartenir entièrement. Elle se retire souvent dans une pièce obscure de la maison familiale pour prier et espérer en son divin Époux.

Sa famille souhaiterait un autre époux, en chair et en os celui-là, pour la jolie fille qui vient d’avoir douze ans. Mais après la mort en couches de sa sœur Bonaventura, en 1362, Catherine se coupe les cheveux et mène une vie austère. La famille fait d’elle la servante de la maison et lui retire sa chambre. C’est alors qu’elle découvre sa « cellule intérieure » que personne ne pourra lui enlever. Elle ne sort plus de ce lieu puisqu’elle y retrouve la présence de son Bien-Aimé. Pour elle, la vie est un pont, on la traverse sans y fixer sa demeure. Le Christ est le vrai pont qui va de la terre au ciel.

À cette époque, devant le manque de ferveur du clergé, des chrétiens aspirent à la perfection, sans vouloir vivre dans les cloîtres. À seize ans, Catherine est admise dans la confrérie des Mantellate, du nom du manteau que portent les membres. Ce n’est pas un ordre religieux, mais une sorte de communauté nouvelle. Catherine restera laïque. Les membres des confréries vivent dans leur propre maison ou en petits groupes, dans la solitude et l’espérance, et se sanctifient par une vie d’oraison intense qui rythme leur journée.

L’épouse du Christ

Un jour, en prière dans sa cellule, Catherine a une vision : Marie prend sa main et la met dans celle de Jésus qui lui passe un anneau d’or au doigt. Ces épousailles mystiques inaugurent le ministère apostolique de Catherine. Elle sort de sa solitude et se met au service des autres. Son amour de Dieu débouche sur l’action. Elle veut sauver les âmes, en commençant par les pauvres, les malades, les prisonniers et les condamnés à mort. Femme d’espérance, elle a l’élan pour aimer jusqu’au bout, comme le Christ qui aima les siens jusqu’à la fin. Jamais, dit-elle, on ne doit estimer sa misère plus grande que la miséricorde divine.

L’espérance infaillible de Catherine se nourrit dans un échange cœur à cœur avec le Christ. Elle y expérimente les douleurs de la passion. C’est ce qui lui donnera la force de devenir messagère auprès des pontifes et des princes, selon ce message du Christ : « Moi je serai toujours avec toi, soit que tu ailles, soit que tu reviennes; et toi tu porteras l’honneur de mon nom et ma doctrine aux petits et aux grands, qu’ils soient laïques, clercs ou religieux. »

Elle commence sa mission en réconciliant des familles de la Toscane. Les guérisons et les conversions se font de plus en plus nombreuses. Des disciples de toutes conditions forment autour d’elle une fraternité qui l’accompagne dans son ministère. Sa mission est maintenant claire : ramener à Rome le pape qui, pour des raisons politiques, s’est installé à Avignon, et faire cesser la division dans l’Église.

Fille de l’Église

En 1370, elle commence une activité diplomatique et politique qui la mène sur les routes de l’Italie. Elle échange des lettres avec des cardinaux pour préparer la réforme de l’Église. Elle espère un renouveau des ordres religieux, un retour à l’Évangile. Mais pour guérir l’Église des maux qui la ravagent de l’intérieur, Catherine prie et s’offre elle-même. Contre de telles armes, il ne peut pas y avoir de défaite. Jésus lui avait dit : « Fais-toi capacité et je me ferai torrent. »

Ses Oraisons, à fort contenu théologique et liturgique, sont un cri d’amour adressé à la Trinité, la vie de toute vie, la source d’espérance qui ne tarit jamais. « Ô Trinité éternelle, mon doux amour! Toi lumière donne-moi la lumière, toi sagesse donne-moi la sagesse, toi suprême force fortifie-moi. Aujourd’hui, Père éternel, que se dissolve notre nuage afin que parfaitement nous connaissions et suivions en vérité ta Vérité d’un cœur pur et libre » (Oraison XXII).

En février 1375, elle se rend à Pise avec son groupe et y prêche la croisade. Elle reçoit les stigmates dans l’église Santa Christina de Pise. C’est probablement là qu’elle écrit sa première lettre au pape Grégoire XI pour qu’il nomme des hommes vertueux comme cardinaux : « Veillez aux choses spirituelles, mettez de bons pasteurs et de bons gouverneurs dans nos villes […] Confiez-vous dans le Christ Jésus, et ne craignez rien. » Elle écrira et dictera des centaines de lettres qui commencent par cette phrase : « Au nom de Jésus crucifié et de la douce Marie » et se terminent par « Doux Jésus, Jésus amour ».

Le 18 juin 1376, elle arrive à Avignon et rencontre le pape. Il fera son entrée à Rome en 1377. Pendant ces années-là, Catherine transforme un château en monastère et y fait aménager une chapelle. Elle commence le livre du Dialogue, qu’elle appelle « mon livre », et qui se présente comme un dialogue amoureux entre « celle qui n’est pas et celui qui est », entre l’âme et Dieu. « Sois donc attentive à faire des oraisons pour toutes les créatures douées de raison et pour le corps mystique de la sainte Église, et pour ceux que Je t’ai donnés pour que tu les aimes d’un amour singulier […] Mais ne manque pas, toi, ni eux, d’espérer en moi, et ma providence ne vous manquera pas; et chacun, humblement, recevra ce qu’il est apte à recevoir » (Le Dialogue, CIX).

En cette même année, éclate dans l’Église le Grand Schisme qui ne prendra fin qu’au concile de Constance, en 1417. Elle soutient et encourage le pape Urbain VI qui vient de succéder à Grégoire XI. Elle exhorte les puissants à se rallier au pontife légitime. Sa santé se détériore. En ce début d’année 1380, on voit chaque jour cette jeune femme de 33 ans, revêtue de l’habit des tertiaires dominicaines, se rendre péniblement à la basilique Saint-Pierre pour accomplir sa mission : prier et s’offrir pour la guérison de l’Église.

Catherine meurt à Rome le 29 avril 1380. Elle sera canonisée en 1461. Paul VI la déclare docteur de l’Église en 1970, avec Thérèse d’Avila. Le 1er octobre 1999, Jean-Paul II place l’Europe sous la protection de trois patronnes : Brigitte de Suède, Catherine de Sienne, Édith Stein. Trois femmes d’espérance qui ont donné leur vie pour le Christ et son Église. Trois femmes de prière qui ont habité leur cellule spirituelle, celle « de la connaissance de Dieu en soi et de soi en Dieu ».

Extrait de la nouvelle édition de mon livre Les saints, ces fous admirables, p. 115-118.

https://www.jacquesgauthier.com/blog/entry/29-avril-sainte-catherine-de-sienne-1347-1380.html

mardi 26 avril 2022

Vie de saint Louis Marie Grignion de Montfort fête le 28 avril

 Quelques dates de sa vie

1673 : Aîné des dix-huit enfants d'un avocat breton, Louis-Marie naît à Montfort le 31 janvier 1673 près de Rennes. À 19 ans, il entre au séminaire Saint-Sulpice de Paris. Il est un bon élève du collège des jésuites à Rennes où un prêtre l’initie à la mission auprès des pauvres. Il sent l’appel au sacerdoce.

Il étudie deux ans à la Sorbonne, puis au petit séminaire de saint Sulpice qui à cette époque est un lieu de rencontre pour des théologiens de toute la France, et même de l’étranger.

1700 : Il est ordonné.

1701 : Il est l’aumônier de l’hôpital de Poitiers, un lieu où sont enfermés des exclus de toutes sortes. Il étonne (et irrite) les notables en voulant demeurer avec les pauvres et en les traitants comme des égaux. Il leur révèle l’amour du Christ Sagesse, et les noces de la Croix. Il abandonne son nom de famille « Grignion », et signe ses lettres « père de Montfort », pour souligner l’importance de son baptême.

1703 est une année d’incertitude : il dérange par son ascèse, par sa façon de se situer à égalité avec les plus pauvres, par son amour lumineux pour Marie…Il est renvoyé de Poitiers puis de la Salpetrière à Paris. Il alors est appelé pour aider la réforme des ermites du Mont Valérien, une réforme qu’il mena de manière exemplaire. Puis il retourne à Poitiers, les pauvres, qui l’aimaient, l’ayant fait demander. Il fonde « les filles de la Sagesse ». Il fait ensuite des missions populaires mais il rencontre de nouveau l’incompréhension.

1706 : Il va à Rome à pied pour demander de partir en Orient, mais le pape, qui approuve ses méthodes missionnaires, lui demande de rester en France.

1707 : Il entre dans l’équipe des missions paroissiales à saint Brieuc et environ. Prédicateur très aimé, il attire semble-t-il la jalousie de ses confrères qui l’excluent. Il s’installe alors dans l’ermitage saint Lazare, près de Montfort, de là il rayonne, prêchant sur place ou dans les paroisses environnantes.

1710 : Avec l’enthousiasme des habitants, il construisit à Pontchâteau, dans le pays nantais une colline artificielle surmontée de trois croix, avec aussi le jardin de l’agonie et celui du paradis, l’eau du baptême et la présence de Marie. C’était un haut lieu spirituel. Mais, pour d’obscurs motifs, la colline fut détruite et Montfort fut interdit d’exercer un ministère dans ce diocèse. Il fut alors accueilli dans les diocèses de Luçon et de la Rochelle où son apostolat s’épanouit.

1716 : C’est au cours d’une mission à Saint-Laurent-sur-Sèvre qu’il meure, le 28 avril 1716, à l’âge de 43 ans.

Montfort, homme de l’époque baroque

L’époque baroque aime explorer les extrémités du monde, mais aussi celle de l’esprit humain. Montfort et l’expression « esclavage d’amour » sont typiquement de l’âge baroque qui explore les limites du possible.

Montfort, homme du XVIII, siècle des lumières

Le XVIII est le siècle de la raison. Les hommes de ce temps veulent comprendre, raisonner, prouver, donner une logique au discours et une intelligence à la foi. Montfort est typiquement un auteur du XVIII siècle, son Traité est fortement structuré et il énumère des arguments.

Montfort dans la contre-réforme

Montfort se distingue des clercs de son temps par une grande douceur et un esprit de dialogue vis-à-vis des réformés. Il corrige les déviations de la mariolâtrie présente à son époque, il réoriente la piété populaire vers le Christ et vers le baptême : l’Incarnation et le baptême sont le cœur de sa consécration mariale.

Montfort, un homme non-conformiste, courageux

Montfort a su dépasser les habitudes de son temps pour vivre l’Évangile de façon radicale, notamment lorsqu’il a considéré à part égale les exclus de l’hôpital de Poitiers, et lorsqu’il développa une méthode d’apostolat profonde et féconde.

Ses méthodes d’apostolat : vivre le baptême avec Marie

Ses méthodes d’apostolat s’inspirent de celles de ses prédécesseurs : cantiques, conférences, conférences dialoguées, il permettait à l’assistance de l’interroger ; processions qu’il savait organiser dans un grand recueillement juste après son sermon ; confession et amende honorable ; communion ; rénovation des vœux du baptême. Son originalité se manifeste dans son choix de faire prier devant les tableaux du rosaire, et dans sa proposition, du « Contrat d’alliance » :

« Je me donne tout entier à Jésus Christ par les mains de Marie pour porter ma croix à sa suite tous les jours de ma vie ».

Cette brève prière est la traduction populaire de la consécration ou parfaite dévotion, qu’il ne réservait pas à l’élite mais qu’il prêchait à tous.

Montfort fut l’un des premiers à donner au renouvellement des vœux du baptême une place essentielle au cœur des cérémonies de la mission, encouragé en ce sens par le pape Clément XI qui l’envoya « faire renouveler partout l’esprit du christianisme par le renouvellement des vœux du baptême ». Aujourd’hui, les vœux du baptême que l’on a fait enfant par le parrain et la marraine sont renouvelés lors de la profession de foi et dans la liturgie de la nuit pascale.) En outre, Montfort innove en introduisant un don de soi-même au Christ par les mains de Marie dans la cérémonie du renouvellement des vœux du baptême (CA 1-3), et en identifiant les deux démarches spirituelles (VD 120).

Ses principaux écrits

Montfort a écrit de nombreux petits ouvrages, voici les plus connus : SM : Le Secret de Marie ; ASE : L’amour de la Sagesse éternelle ; C : Cantiques ; CA : le Contrat d’Alliance ; LAC : Lettre aux amis de la Croix ; S.R. Le secret du très saint rosaire ; V.D. : Traité de la vraie dévotion à Marie. P.E. Prière embrasée.

Un futur docteur de l’Église ?

L’enseignement de saint Louis Marie de Montfort a été remarqué pour sa grande qualité, sa pertinence, sa profondeur nouvelle. Actuellement, sa cause de doctorat est étudiée à Rome. Une chose est déjà sûre, sa théologie et sa spiritualité, centrées sur l’Incarnation, ont été reprises par le concile Vatican II et Jean Paul II.

Louis-Marie Grignion de Montfort est béatifié le 22 janvier 1888 à Rome par le pape Léon XIII et canonisé le 20 juillet 1947 à Rome par le pape Pie XII. Il est fêté le 28 avril.

Source : https://www.mariedenazareth.com

http://laviedesparoisses.over-blog.com/2019/04/vie-de-saint-louis-marie-grignion-de-montfort.html


samedi 23 avril 2022

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 20, 19-31

 Cesse d’être incrédule, Sois croyant


C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.

  Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »

 Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »

  Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

  Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.

Questions d'étude biblique - Jean 20: 19-31

 Quelle était l'atmosphère de la pièce avant que Jésus n'entre dans la pièce? Et après? Pourquoi?

Pourquoi ont-ils craint leurs frères juifs? Jean 7: 10-13; Proverbes 29:25; Philippiens 1: 12-14

Pourquoi le témoignage de Marie ressuscité d'entre les morts ne semble-t-il pas avoir d'importance pour les disciples? Luc 24: 9-11; Marc 16: 9-11

Qu'est-ce qui était inhabituel à propos de l'entrée de Jésus dans la pièce? Pourquoi était-ce? 1 Corinthiens 15: 35-44

Alors pourquoi Jésus doit-il conserver ses blessures? 1 Pierre 2:24

Pourquoi les disciples ont-ils besoin d'entendre les paroles de Jésus et pourquoi ont-ils été répétés? Vs.19, 21

Au verset 22, il est écrit que Jésus a soufflé sur eux pour recevoir le Saint-Esprit. Qu'est -ce que cela te rappelle? Genèse 2: 5-7

Que pensez-vous que "respiré sur eux" signifie? Jean 14: 15-17; 2 Corinthiens 1: 19-22

Qu'est-il arrivé aux disciples à cause de cela? Actes 4: 1-3, 8-12

Le verset 23 peut être déroutant. Prenant en compte le verset de l'Écriture, que pensez-vous que cela signifie? Luc 5: 21-26

Comment cette autorité spirituelle est-elle exercée par l'église du Christ? Matthieu 16: 16-19, 18: 15-20

Pourquoi soupçonnez-vous que Thomas n'était pas avec les autres qui grimacent à l'étage? Hébreux 10: 23-25

Pourquoi ont-ils attendu 8 jours pour se revoir (Cela les auraient-ils rencontrés le dimanche)? Actes 20: 7; 1 Corinthiens 16: 2, 16-17

Quand Jésus a finalement vu Thomas, qu'a-t-il demandé à Thomas de faire? Pourquoi? Verset 25 Qu'est-ce que cela nous dit à propos de Jésus?

Pourquoi Thomas n'a-t-il pas cru, même après que les autres apôtres et les femmes lui aient dit que Jésus était ressuscité?

Comment l'histoire pour Douter de Thomas parle-t-elle de rébellion, de passion et de changement?

D'après les versets 29-31, pourquoi l'Évangile de Jean a-t-il été écrit? Quelle est la question fondamentale de cet Évangile? (Indice: ce n'est pas: "Qui est Jésus?")

 https://www.redeemerbellingham.com/bible-study-questions-john-2019-31/

Commentaire

 


Dans la petite troupe des disciples, on le comprend, c’est le désarroi. Après tant d’espérance, de promesses, d’attente, c’est la déception, l’amertume. Les portes sont fermées, verrouillées, on a peur, on se cache. Qu’est-ce que l’avenir nous réserve ? Puis soudain, au soir du premier jour de la semaine, à la nuit tombée, quelqu’un se présente et salue : « La Paix… soit avec vous ! » Puissance de cette parole forte dans un moment de désarroi et de détresse ! Qui n’a jamais vécu un tel moment ! Mais après ce qui s’est passé, comment croire ? Non ! ce n’est pas possible ! Alors, devant l’impensable, c’est l’authentification. On le sait, il y a des moments où l’on ne peut croire sans voir. Il faut des signes tangibles, il faut des preuves …Voir pour comprendre, voir pour accepter l’incompréhensible. Il en sera toujours ainsi avec les hommes. Il nous faut ce petit coup de pouce pour accepter l’incompréhensible. Concession à la faiblesse humaine ou manque de foi ? Non, pas ici, mais simple acceptation de notre condition humaine. C’est sans jugement, sans critique, le Christ vient au-devant d’eux : « Tout en parlant, Il leur montre ses mains et son côté… ». A la joie, déjà, de la rencontre, ils restent pourtant troublés et encore ont besoin d’entendre « la Paix soit avec vous… ». Puis, c’est le rétablissement, l’envoi vers les hommes, vers le monde. Car, on ne peut rester sur un échec. Son esprit souffle sur eux, ils seront ses mains, ils seront sa bouche, ses ambassadeurs… En eux, il revivra… Mais avez-vous bien entendu le récit ? Huit jours après, les disciples se retrouvent dans la même maison, toutes portes verrouillées. Auraient-ils encore peur, ne seraient-ils pas convaincus, après leur mémorable rencontre ? Aujourd’hui Thomas est avec eux. Il n’a ni vu ni entendu, il y a quelques jours, ce qu’ils ont, eux vu et entendu ! Ils n’ont pourtant pas ménagé leurs efforts et lui ont bien dit :« Nous avons vu le Seigneur ». En vain ! Après tout, il n’y a aucune raison que lui, le grand absent de ce moment crucial, croit sans voir… « Pauvre Thomas, tu es resté célèbre dans l’histoire pour ton manque de foi. Mais tu es tellement l’image du chrétien moyen, que tu m’es terriblement sympathique. Je ne saurais te juger. Tu me ressembles tellement, tu es tellement comme tout le monde. Tu es comme tes condisciples qui ont été convaincus par les paroles de paix et les signes de la chair ! Et pourtant aujourd’hui encore et de nouveau, la peur les verrouille !! ». Oui, Thomas est comme l’homme moderne qui a besoin de toucher pour croire : démarche scientifique d’une époque scientifique qui veut tout expliquer… vérifier les résultats, étayer les preuves, garantir les certitudes. Thomas force la mise : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, et si je n’enfonce pas ma main dans son côté… ! » A plusieurs reprises déjà dans l’Evangile, il a fait preuve de scepticisme. Eh oui, il en faut aussi des hommes de sa trempe. Ils nous préservent des trop « béni-ouioui ». Quand on vient annoncer à Jésus la maladie de Lazare, la situation politico-religieuse est déjà critique pour Jésus. Jésus invite ses amis à se rendre chez l’agonisant, c’est risqué. Thomas s’y résigne à contre-cœur : « Allons-y nous aussi et mourons avec lui » ! « Thomas, le résistant, le douteur, le pessimiste, quelqu’un qui a grogné longtemps qu’il ne se laisserait pas faire, qu’il ne se laisserait pas aller à croire, qu’on ne l’aurait pas si facilement ! Il y a des durs à cuire. Thomas est dur à croire ! Il a tenu plus longtemps que les autres, il a fait le dernier carré des réalistes, des pessimistes de ceux qui se méfient quand cela parait trop beau ». Mais ni Thomas, ni Jésus n’en restent là. Admirez la chaleur de la rencontre : pas de jugement, pas de condamnation, pas de réprimande. En d’autres circonstances et en d’autres lieux, Jésus n’hésitait pas à rabrouer les « gens de peu de foi ». C’était en général des bien pensants ! Ici tout est douceur, paix et amitié pour ce chercheur de Dieu ! Jésus sait combien est inconcevable ce retournement de l’histoire, combien il est difficile à l’homme de croire que le chemin qu’il a ouvert peut conduire au de là de la mort…C’est respectueusement, qu’il appelle ses disciples à « devenir des hommes de foi ». Rien ne sert de lancer des anathèmes. Un des familiers de Jean XXIII l’a trouvé un jour un centimètre à la main, se livrant à des mensurations sur un schéma proposé par le Concile : « Mais que font-ils donc là-bas ? Ils ne comprennent rien de ce que je voulais. Rien que dans ce schéma, trente centimètres de condamnation ! ». Alors, le doute de Thomas … et de ses condisciples ? Il nourrit sa recherche et sa foi. Quoi donc? Ferais- je l’apologie du doute ? Comme Thomas, notre époque douloureuse et désespérée cherche à tâtons, dans le doute, des signes et des preuves. Elle cherche des repères, confusément souvent elle cherche le Christ vivant, ressuscité. C’est respectueusement qu’il faut lui offrir un cœur ouvert, des mains ouvertes, une tendresse qui l’accueille et l’apaise. Notre époque cherche des signes de vie et de résurrection. Qui les lui donnera si ce n’est ceux qui ont approché le Christ que Thomas a rencontré et qui réfléchissent sa lumière ? Il est des choses que la raison ne comprend, que seul le cœur peut recevoir ! « Bienheureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru… ». Après Thomas, les disciples ne mettront plus leurs mains dans les plaies du Christ, c’est sa vie rayonnante à travers ses témoins qui leur permettra de dire « Mon Seigneur et mon Dieu » !

 Peut-être que voir Thomas sous un angle différent nous aide aussi à nous réviser. Essayez une nouvelle perspective sur certaines de vos expériences de vie. Où voyez-vous maintenant du courage dans la persévérance là où autrefois vous ne voyiez que de la faiblesse parce que vous aviez peur ? Pouvez-vous voir que retourner au travail, à la famille, à la vie ou à la santé au milieu des difficultés était en fait une grâce ? Quand vous êtes-vous tenu aux côtés d'un être cher qui souffrait, était malade ou mourait ? Pouvez-vous voir que vous avez montré un grand amour par votre seule présence ? Bien sûr, cela vous a presque brisé le cœur, mais vous êtes toujours là – aimer et vous montrer à nouveau pour la prochaine personne qui a besoin de vous. Considérez-vous comme le bien-aimé de Dieu qui vous invite à vous rapprocher puis vous renvoie comme témoin de la résurrection.

 

Thomas l'Apôtre, inspire-nous ! (Sœur Laura Brégar)

 

mercredi 20 avril 2022

Saint Anselme de Cantorbéry

Avant de devenir évêque de Cantorbéry, en Angleterre, saint Anselme (1033-1109) que l'Église fête le 21 avril était prieur à l’abbaye Notre-Dame du Bec, en Normandie. Docteur de l 'Église, il contribua à faire du Bec une des plus prestigieuses écoles de son temps.

Normandie, 1085. Les bâtiments claustraux édifiés il y a quelques années à peine donnent une allure à la fois grandiose et priante à la jeune abbaye du Bec. En cette belle après-midi de juillet, le soleil illumine tout le domaine. Rolan s’empêche de plisser les yeux pour profiter de la vue alors que son chariot approche des lieux. Le jeune chroniqueur n’a qu’une hâte ; rencontrer l’abbé Anselme.

Venu rendre visite à un cousin moine, il espérait pouvoir enfin voir de plus près cette école d’où naissent tant d’hommes dévots et sages. De nombreux seigneurs de Normandie y envoient leurs fils. Ceux-ci suivent avec assiduité les enseignements du trivium (arts de la parole : la grammaire, la rhétorique et la dialectique) et du quadrivium (ensemble des quatre sciences mathématiques : arithmétique, géométrie, musique, astronomie). Leurs matinées sont dédiées aux cours de grammaire, de rhétorique et de dialectique. Tandis que l’après-midi, les pensionnaires apprennent l’arithmétique, la géométrie, la musique et l’astronomie. Des enseignements dispensés dans le cadre d’une riche vie de prières.

Une école de piété et de sagesse

Cette formation si dense révéler plusieurs évêques et même un pape. Des hommes de piété et de sagesse incomparables réclamés en Normandie, en France, outre Rhin, dans les Flandres et bien d’autres provinces encore. Trois hommes sont à l’origine de cette formation. D’abord le père Herluin, moine bénédictin et fondateur de l’abbaye. Ensuite, l’abbé Lanfranc, actuellement archevêque de Cantorbéry. Et enfin… Le chariot s’arrête alors et Rolan descend pour se trouver face à face avec le maître des lieux. 

– Soyez le bienvenu, salue chaleureusement l’abbé Anselme. 

– Merci de m’accueillir, balbutie Rolan, déconcerté par la simplicité du moine. C’est un honneur de vous rencontrer.

Anselme n’est pas beaucoup plus grand que lui. C’est un homme barbu au visage fin et qui malgré des cernes porte un sourire radieux. Il propose à Rolan de le suivre pour découvrir les lieux. Mais le chroniqueur a du mal à se concentrer sur les mots de son hôte. Anselme d’Aoste, successeur de l’abbé Herluin, est celui qui a fait reconnaître au Bec l’importance de la littérature. On dit que c’est aussi grâce à lui que la musique est devenue un enseignement majeur.

– Mon père, demande Rolan. Tout le monde dit que votre enseignement est le meilleur de toute la Normandie.

– Tout le monde ? répond l’abbé en riant. Vraiment ?

– Eh bien, non… bafoue le chroniqueur en rougissant. Mais la plupart.

– Et que disent ceux qui ne sont pas d’accord ?

En défense de la raison

Voilà Rolan bien mal à l’aise. Certes il connaît les rumeurs qui dépeignent l’abbé du Bec comme un hérétique parce qu’il fait lire à ses élèves des œuvres philosophiques datant d’avant le Christ.

– Pardonnez-moi, dit l’abbé après un long silence. Je n’ai pas voulu vous mettre dans l’embarras.

– Oh ce n’est rien. Mais pourquoi vos élèves lisent-ils de la littérature païenne ?

L’abbé rit de nouveau avant de mener son invité au jardin. D’une main, il lui montre le potager et lui demande ce qu’il y voit. Désorienté, Rolan répond qu’il voit des légumes pousser.

– Depuis le début de la création, l’homme a dû faire usage de sa raison pour apprendre du monde autour de lui. Pour distinguer les bonnes plantes des mauvaises. La raison est une qualité qui ne contredit pas celle de la foi. Tous les hommes ne connaissent pas Dieu, mais ils peuvent le trouver par l’exercice de leur raison.

Anselme lui parle alors longuement des philosophes grecs plus vieux que le Christ qui ont su trouver la vérité par la raison. Pour lui, la raison est aussi nécessaire que la foi pour comprendre et rapprocher les incroyants de Dieu.

C’est une philosophie qu’il défend toute sa vie. En 1093, il succède à Lanfranc pour devenir archevêque de Cantorbéry. Là, il entame un combat pour défendre l’indépendance de l’Église face à la couronne d’Angleterre.

Il s’éteint le 21 avril 1109, un mercredi saint. Alexandre VI le canonise en 1494 et il est déclaré docteur de l’Église par Clément XI en 1720. En plus d’un grand sage, saint Anselme est également connu pour son sens de la pédagogie. Chercheur de Dieu, il est volontiers surnommé « docteur magnifique ».

Source : https://fr.aleteia.org/- Aliénor Goudet - publié le 21/04/21

Le Blog de Jackie
 

lundi 18 avril 2022

« Cela aussi passera », un conte perse plein de sagesse

 Tout est mouvement permanent : nos émotions, le temps, les aléas de la vie, les saisons, la pluie et le beau temps… Ainsi va la vie, qui nous berce tout le long de notre existence. Cette vie qui nous fait vivre des montagnes russes ; des ascenseurs émotionnels, des hauts et des bas. Comment ne pas perdre pied et garder le cap quand la vie nous en fait voir de toutes les couleurs ?

Alors, pour les jours où l’horizon se bouche et où notre moral vacille, j’avais envie de vous faire (re)découvrir cette merveilleuse légende perse. Un conte qui, comme tout conte, existe sous de multiples variantes, plus ou moins longues. Parfois, vous la trouverez aussi sous le nom de la “légende de l’anneau du Roi Salomon”.

J’ai choisi d’emprunter la version partagée par Bulles de Légèreté. ni trop longue, ni trop courte pour en saisir tout le message.

Le conte de l’anneau de sagesse

Un roi s’adressa aux sages de sa cour : « je me fais faire une très belle bague, sertie d’un diamant magnifique. Je voudrais y faire cacher, à l’intérieur, un message qui me serait utile dans une situation désespérée. Il doit être très court afin qu’il puisse se cacher sous le diamant. »

C’étaient tous des hommes sages, de grands érudits ; ils étaient capables d’écrire des grands traités. Mais il fallait trouver un message de pas plus de deux ou trois mots, qui puisse l’aider dans une situation désespérée…Ils réfléchirent, se penchèrent dans leurs livres, mais ne purent rien trouver.

Le roi avait un vieux serviteur qu’il considérait presque comme son père avant d’être le sien. La mère du roi était morte très tôt et c’était ce serviteur qui l’avait élevé ; aussi n’était-il pas considéré comme un domestique. Le roi avait un immense respect pour lui.

Le vieil homme lui dit : « Je ne suis pas un sage, ni un savant, ni un érudit ; mais je connais le message – car il n’y en a qu’un. Personne parmi ces gens ne peut te le donner, seul un mystique, un être réalisé peut te le confier. Durant ma longue vie au palais j’ai rencontré toutes sortes de gens, et même une fois un mystique.

C’était aussi un invité de ton père et je fus mis à son service. Alors qu’il partait, dans un geste de reconnaissance pour tous les services rendus, il me donna ce message. » Et il l’écrivit sur un petit bout de papier, qu’il plia et donna au roi en disant :« Ne le lis pas. Garde-le caché dans la bague. Ne l’ouvre que lorsque tout le reste aura échoué, quand il n’y aura plus aucun espoir. »

Ce moment arriva vite. Le pays fut envahi et le roi perdit son royaume. Pour sauver sa vie, il s’enfuit à cheval, poursuivi par les cavaliers ennemis. Il était seul et ils étaient nombreux. Il arriva à un endroit où le chemin s’arrêtait. C’était une voie sans issue ; une falaise surplombant une profonde vallée. Y tomber marquerait sa fin mais il ne pouvait plus faire demi-tour, l’ennemi était là, il entendait déjà le bruit de sabots de leurs chevaux. Il ne pouvait avancer, il n’y avait aucune autre issue…

Soudain il se souvint de la bague. Il l’ouvrit, sortit le papier sur lequel était écrit un petit message d’une immense valeur ; C’était tout simplement :« Ceci aussi passera ».

Un immense silence descendit sur lui alors qu’il lisait cette phrase,« Ceci aussi passera » et c’est ce qui arriva. Tout ne fait que passer ; rien n’est permanent en ce monde.

Les ennemis qui le poursuivaient avaient dû se perdre dans la forêt, avaient dû se tromper de chemin ; peu à peu le son de leurs sabots disparut. Le roi fut immensément reconnaissant envers son serviteur et envers le mystique inconnu. Ces paroles se révélèrent miraculeuses.

Il replia le papier, le remit dans la bague, rassembla à nouveau ses armées et reconquit son royaume. Le jour où il entra victorieux dans la capitale, il y eut une immense célébration dans toute la ville, de la musique, de la danse. Il se sentait si fier de lui.

Le vieil homme qui marchait à côté de son char, lui dit :«C’est encore le bon moment de relire ton message. »

« Que veux-tu dire, lui répondit le roi, à présent je suis victorieux, le peuple m’acclame, je ne suis pas désespéré et je ne suis pas dans une situation sans issue. »

Le vieil homme dit, « Écoute ce que m’avait dit le saint homme :ce message n’est pas seulement fait pour le désespoir mais aussi pour le bonheur ; pas seulement pour la défaite mais aussi quand tu es victorieux ;pas seulement quand tu es le dernier, mais aussi quand tu es le premier. »

Et le roi ouvrit l’anneau et lu le message : « ceci aussi passera.» Et soudain la même paix, le même silence, au milieu de la foule triomphante, qui faisait le fête et dansait…Mais sa fierté avait disparu. Tout passe.

Il invita son vieux serviteur à monter sur le char et à s’asseoir à ses côtés.

Il lui demanda :« Y a-t-il quelque chose de plus ? ceci aussi passera…ton message m’a été immensément salutaire.

Le vieil homme répondit :« La troisième chose qu’a dite le saint homme c’est : Souviens-toi, tout passe. Toi seul subsistes ; tu demeures à jamais en tant que témoin. » Tout passe, mais vous persistez. Vous êtes la réalité, tout le reste n’est qu’un rêve. De beaux rêves, des cauchemars…Peu importe, ce qui importe c’est celui qui est conscient du rêve.

L’unique réalité, c’est le témoin.

 

https://solen-lombard.fr/cela-aussi-passera-un-conte-perse-plein-de-sagesse/

samedi 16 avril 2022

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 20, 1-9

 Christ est ressuscité ! Alléluia !

Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin, c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : ‘’On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. ‘’ Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensembles, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau, et il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire  qui avait entouré la tête de Jésus non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.

Dimanche de Pâques C : Matin de gloire

 Durant la Veillée pascale, nous avons célébré la victoire de la lumière sur la nuit, de la vie sur la mort. Ce matin, nous proclamons un autre aspect de cette victoire: la glorification de Jésus auprès de son Père. Après avoir été humilié et mis à mort, le voici ressuscité et glorifié.

 Réflexion: Le tombeau vide

 Le tombeau est vide, le corps de Jésus n'est plus là. Stupeur ! Marie Madeleine et l'autre Marie étaient venues pour embaumer le corps de leur Maître. Où est Jésus qui avait été couché là après sa mort infâme sur le bois ? Les linges qui l'avaient enveloppé étaient encore là.  Si on avait enlevé Jésus à la hâte les linges n'y seraient plus. Personne n'aurait pris soin de plier à part le linge qui lui avait couvert la tête. Alors venons-en à la seule évidence, Jésus, comme il l'avait annoncé, est ressuscité. Regardons avec les yeux de la foi ce tombeau vide et exclamons nous : "Le Seigneur est vraiment ressuscité !" Quel misérable subterfuge que celui auquel les sacrificateurs eurent recours pour expliquer au peuple la disparition du corps de Jésus. Quand on songe aux rigueurs de la discipline romaine, rigueurs telles qu'une sentinelle qui se laissait surprendre par le sommeil était aussitôt mise à mort, on se demande comment l'audace des ennemis du Sauveur a pu aller jusqu'à imaginer un prétexte pareil. Comment s'est-il trouvé des gens aussi aveugles et aveuglés pour ingurgiter une telle duperie ?

 Oui, Jésus est vraiment ressuscité. Les ténèbres du tombeau ne l'ont pas retenu. Il est vivant. Le sépulcre vide nous invite maintenant à la foi et à la vie, à vivre de sa présence. La pierre a été roulée. Qui a roulé la pierre ? A la mort de Jésus, le voile du Temple s'est déchiré de haut en bas. Qui donc se serait permis de déchirer le voile séparant le lieu Saint du lieu Très Saint, et cachant aux hommes la présence de Dieu ? Qui donc se serait permis de rouler cette pierre cachant aux hommes la résurrection du Christ ? Celui qui déchira aussi le ciel au baptême de Jésus : Dieu. Le Père a ôté l'obstacle. La voie est libre, entrons dans le sépulcre et constatons : il est vide ! Ce vide nous allons maintenant le remplir, le remplir de l'amour du Seigneur qu'il nous donne à profusion. Nos efforts physiques n'auraient pu venir à bout de la pierre, Dieu nous a frayé un chemin. Et sur ce chemin si nous ne le voyons plus, si Jésus n'est plus visible par la vue, alors écoutons et nous le reconnaitrons. C'est à l'appel doux et compatissant de son Maître qu'une femme le reconnut : Marie ! Il nous appelle, écoutons dans le vide de notre coeur pour emplir ce vide de sa divine parole. Dieu a tout fait pour nous ; pas d'effort à fournir, simplement écouter et croire. Le tombeau est vide, la pierre a été roulée, Jésus est ressuscité, nous sommes ressuscités par la foi avec lui.

 Questions:

1. * Qu'a découvert Marie-Madeleine lorsqu'elle est allée au tombeau de Jésus? (20: 1 )

2. Qu'est-ce que Marie-Madeleine a dit à Pierre? Quand? (20: 2 )

3. Qui a répondu aux nouvelles de Marie? (20: 3 )

4. * Comment Pierre a-t-il répondu à ce que Marie lui a dit? (20: 3 )

5. Qui a examiné le tombeau de Jésus? (20: 4-5 )

6. Qu'est-ce que Jean a découvert en arrivant au tombeau? (20: 4-5 )

7. Qu'a découvert Pierre en arrivant au tombeau? (20: 6-7 )

8. Qu'est-ce que Jean a fait après avoir regardé dans le tombeau? (20: 8 )

9. * Comment Jean a-t-il réagi à ce qu'il a trouvé dans la tombe? (20: 8 )

10. Qu'est-ce que Pierre et Jean n'ont pas compris même après avoir visité le tombeau vide de Jésus? (20: 9 )

DIMANCHE DE PÂQUES

 Aube nouvelle


Ô Christ ressuscité, en ce matin de Pâques,
 une aube nouvelle se lève.
Tu as traversé la mort, tu as fait jaillir la vie.
Viens rouler la pierre de nos tombeaux,
viens nous relever de toutes nos morts.
Fais de nous tes témoins, sois notre compagnon de route.
Rends nos coeurs brûlants comme ceux des disciples d’Emmaüs.
Toi, le vivant, pour les siècles des siècles.

Amen.

Yves Chamberland

vendredi 15 avril 2022

SAMEDI SAINT

 


Maintenant, n’en parlons plus

Maintenant, n’en parlons plus, rentrez tous chez vous.
Il est enseveli et la pierre est posée.
La famille pleure, les amis sont désemparés.
Tout est fini cette fois.

Seigneur, ce n’est pas fini.
“Tu es en agonie jusqu’à la fin des temps”, je le sais.
Les hommes se relayent sur le Chemin de la Croix.
La résurrection ne sera complète que tout au bout de la Route du Monde.

 Je suis en marche, j’ai ma petite part et les autres ont la leur.
Ensemble, nous détaillons dans le temps
ce que Tu as pris en charge pour le diviniser.
 C’est là mon espérance, Seigneur, et mon invincible confiance.
Il n’y a pas une parcelle de ma petite souffrance que
Tu n’aies déjà vécue et transformée en infinie rédemption.

Si la route est dure et monotone, si elle mène au tombeau,
 je sais qu’au-delà du tombeau, Tu m’attends glorieux.

 Seigneur, aide-moi à fidèlement parcourir mon chemin,
bien à ma place dans la grande Humanité.
Aide-moi surtout à Te reconnaître et à T’aider
en tous mes frères de pèlerinage
car il serait menteur de pleurer devant Ta froide image,
 si je ne Te suivais Vivant sur la route des hommes.

 Michel Quoist