samedi 29 février 2020

Conte – La leçon à l’héritier


On raconte qu’autrefois, dans un pays lointain, un riche négociant avait amassé une fortune colossale qui fit sa renommée. Il était aussi connu pour son immense sagesse.

 

Sentant sa mort prochaine,, il fit venir son unique enfant pour les ultimes recommandations. Il voulait pour une dernière fois, enseigner à son héritier le sens des réalités, car dans la vie on se fie souvent aux apparences qui sont, comme tout le monde le sait, trompeuses.
-« Mon fils, lui dit-il, je sens ma mort très proche. Je t’ai fait venir pour te dire trois recommandations. Tu dois me jurer de les appliquer dès que tu m’auras enterré. »
-« Je t’en fais le serment mon père ! répondit le fils. »
-« La première des recommandations est de ne te rendre dans une khamara (taverne) qu’à une heure avancé de la nuit, la seconde est de jouer de grosses sommes mais seulement avec le plus grands des kamardji du monde entier. »
-« Et la troisième, père, c’est quoi ? »
-« La troisième, mon fils, c’est de rendre visite à une femme à la fin de la nuit. Voila je t’ai tout dit ! Souvient-toi bien de cela et applique à la lettre ces trois conseils, si tu veux que j’aie la paix dans l’autre monde. »
-« Je le ferai, père ! »
Le père mort et enterré, le fils resté seul, pensa à la promesse faite au défunt sur son lit de mort.
-« Je vais commencer dès aujourd’hui, se dit l’héritier. Ce soir même, je me rendrai à la taverne pour y boire jusqu’à l’ivresse. »
Le jeune homme attendit minuit et de rendit dans une des tavernes de la ville. Dès l’entrée, il fut accueilli par une odeur âcre de khamr, d’urine et de vomi. Il découvrit la déchéance de tous ceux qu’il connaissait. Il se dit :
-« Jamais je ne serai dans cet état ! Jamais je ne fréquenterai une taverne et jamais je ne consommerai du kohol. »
Quelques jours plus tard, le jeune homme appliqua la deuxième recommandation. Il lança un appel de par le monde pour rencontrer le plus grand kamardji du siècle. L’enjeu était énorme. Il ne tarda pas à recevoir le joueur le plus redoutable de la planète. Il se présenta à lui dans un dénuement à faire pitié.
-« Je suis imbattable au jeu. Tu m’as défié. Me voici ! « 
-« As-tu gagné de grosses sommes par le passé ? lui demanda l’héritier. »
-« Oui ! Des sommes fabuleuses ! Un trésor à faire rougir d’envie les plus gros négociants et les rois les plus riches. »
-« Qu’as-tu fait de tout cet argent ? En as-tu profité ? »
-« Non, pas vraiment ! C’est l’argent du jeu, il repart dans le jeu ! C’est ainsi. « 
-« Merci pour la leçon, lui dit le jeune homme, pour rien au monde, je ne veux te ressembler ! Considère la partie annulée. »
-« Alors, s’il te plait donne-moi un peu d’argent juste de quoi manger ! « 
L »héritier appréciait les enseignements de son père à leur juste valeur et le remerciait. Comme il lui restait une dernière recommandation a
à vérifier, il alla dans un lieu de débauche et choisit la plus belle fille de joie qui était d’ailleurs très courtisée. Il lui demanda de l’attendre chez elle, loin de toute la luxure ambiante.
Elle l’attendit toute la nuit, puis lasse, elle se mit au lit et s’endormit. Au petit matin, l’héritier lui rendit visite. Lorsqu’elle lui ouvrit la porte, il poussa un cri d’épouvante. La fille de la nuit lumineuse sous ses paillettes et ses fards, lui parut dans sa nature fanée, ravagée. Rien d’attrayant dans ce qu’elle lui offrait. Il s’excusa et partit sans se retourner.
-« Mon père est un sage qui connait bien la vie. Les apparences sont trompeuses et tendent des pièges aux ingénus. Jamais l’héritage que mon père m’a laissé n’ira dans la luxure, la débauche et le jeu, jamais je ne me détruirai comme l’ont fait d’autres non avertis. »
Il fit une grande offrande à la mémoire de son père et pria pour qu’il reposât en paix.

Source : Conte du terroir algérien – Editions Dalimen


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 4,1-11


Les tentations de Jésus dans le désert

En ce temps-là, Jésus, fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable. Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Le tentateur s’approcha et lui dit : “Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains.” Mais Jésus répondit : “Il est écrit : l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.” Alors le diable l’emmène à la Ville sainte, le place au sommet du Temple et lui dit : “Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre.” Jésus lui déclara : “Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu.” Le diable  l’emmène encore sur une très haute montagne et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire. Il lui dit : “Tout cela, je te le donnerai, si tombant à pieds, tu tec prosternes devant moi. `` Alors, Jésus lui dit : “Arrière, Satan ! car il est écrit : C’est  le Seigneur ton Dieu que tu  adoreras, à lui seul te rendras un culte. ” Alors le diable le quitte. Et voici que des anges s’approchèrent, et ils le servaient.



Petit commentaire

 Cet Évangile est lu aujourd'hui au début du Carême afin de représenter devant les chrétiens l'exemple du Christ, afin qu'ils observent à juste titre le Carême.

Je ne pense pas qu'il ait été facile pour Jésus de résister aux tentations du diable. Si je regardais strictement à travers des yeux profanes, Jésus mourait littéralement de faim. Il a peut-être même éprouvé les tentations dans une sorte d'hallucination trouble qui vient d'être si proche de la mort. Quoi qu'il en soit, Jésus devait être vraiment tenté de faire tout ce qui devait être fait pour être nourri.


Mais Jésus n'a pas cédé à la tentation. Jésus a fait ce que la plupart d'entre nous ne pourraient probablement pas faire. Jésus a vu un plus grand but à sa propre existence que la satisfaction des besoins physiques. Il voyait un but plus grand que la satisfaction des besoins relationnels ou émotionnels. Pour Jésus, rester fidèle à ses objectifs - fidèle à son honneur de Dieu - était plus important.

Je ne pense pas pouvoir refuser de la nourriture après avoir jeûnée pendant 40 jours. Heck, je deviens grincheux (se) quand je manque un repas. Mais la détermination de Jésus me donne quelque chose à penser. Y a-t-il des moments où je cède à la tentation, où peut-être ferais-je mieux de me souvenir qu'il y a plus de biens que de satisfaction? Je suis une créature de satisfaction. J'aime être nourri. J'aime être bien habillé. J'aime avoir de nombreuses relations saines. Que faudrait-il, je me demande, pour que je reconnaisse que la seule chose dont j'ai vraiment besoin est Dieu?


Questions pour la feuille de travail:

Lisez Matthieu 4: 1-11 et Luc 4: 1-13

Quelle est la première tentation à laquelle Jésus est confronté?
Que pensez-vous que cela représente?
Quelle est la réponse de Jésus?
Quelle est la deuxième tentation à laquelle Jésus est confronté?
Que pensez-vous que cela représente?
Quelle est la réponse de Jésus?
Quelle est la troisième tentation à laquelle Jésus est confronté?
Que pensez-vous que cela représente?
Quelle est la réponse de Jésus?

Quelles sont les tentations similaires auxquelles les gens sont confrontés aujourd'hui?

Comment pouvez-vous bénéficier des tentations de Jésus lorsque vous êtes tenté de faire le mal? En d'autres termes, qu'apprenez-vous de cette histoire pour vous aider à résister lorsque vous êtes confronté à des tentations?



QUIZ Premier dimanche de carême

Satan tente Jésus Quiz Matthieu 4: 1-11

Choisissez la bonne réponse à chaque question.

1- Le diable est aussi appelé? (Matthieu 10: 1, 10)

A)  Dieu
B)  Satan 
C) Bon 
D) pharaon

2- Le diable est aussi le père de quoi? (Jean 8:44)

A)  L'amour 
B) Vérité 
C) Le mensonge 
D) Princes

3- Que signifie jeûner? (Matthieu 4: 2)

 A) Va sans nourriture  
B)  Pour courir vite
C) Manger beaucoup              
D) Pour économiser de la nourriture

4- Combien de temps Jésus a-t-il jeûné? (Matthieu 4: 2)

 A) 40 heures
B)  2 jours 
C) 40 jours et nuits     
D) Un jour

5- Quel autre événement dans l'histoire de la Bible a duré 40 jours et nuits? (Genèse 7:12)

A)  La grande inondation (pluie)
B)  Création
C)  Pâque    
D)  Destruction de Sodome et Gomorrhe
                                                              
6- Qu'est-ce que le diable a demandé à Jésus de faire avec des pierres? (Matthieu 4: 3)

A) Jette-les 
B) Faire un autel
C)  Mange-les   
D) Transformez-les en pain

7- Jésus a-t-il obéi au diable? (Matthieu 4: 3-4)

A)  Oui
B)  Non

8- Qu'est-ce que Jésus a utilisé contre le diable? (Matthieu 4: 4)

 A) Écriture 
B) Des pierres

9- Quand le diable a emmené Jésus au sommet d'un temple, que voulait-il qu'il fasse? (Matthieu 4: 5-6)

A) Espionner la ville
B)  Se jeter en bas
C)  Chanter 
D) Crier

10- Jésus a-t-il fait ce que le diable lui a dit de faire? (Matthieu 4: 7)

A)  Oui 
B) Non

11- Que signifie tenter quelqu'un? (Matthieu 4: 7)

A) Essayez de leur faire faire quelque chose que Dieu ne veut pas qu'ils fassent
B)  Pour leur montrer de l'amour
C)  Pour les rendre grands 
D)  Pour leur apporter du bonheur


12- Qu'est-ce que le diable voulait que Jésus fasse quand il l'a élevé sur une haute montagne? (Matthieu 4: 8-9)

A)  Inclinez-vous et adorez le diable
 B) Parlez-lui des Écritures

13- Qu'est-ce que Jésus a dit au diable? (Matthieu 4:10)

  A) Arrière, Satan ! car il est écrit : C’est  le Seigneur ton Dieu que tu  adoreras, à lui seul te rendras un culte. 
B)  Reste ici et je t'adorerai
C)  Les dix Commandements
           
14- Que devons-nous faire lorsque le diable nous tente de faire quelque chose de mal? (Matthieu 4:10)

A)  Dites une Écriture
B)  Faites ce qu'il dit
C)  Dites les dix commandements

mercredi 26 février 2020

L’accident de la troisième arche


Auteur : Duroc, Bertrand | Ouvrage : Et maintenant une histoire I, Les commandements à observer, les vertus à pratiquer.

« Dis donc, André, si tu as envie de faire un tour avec nous, il reste une petite place sur la banquette. Tu nous aideras à décharger tout à l’heure. »
André veut aider les autres - Livraison en camion
C’est Raymond, le grand frère de Jacques, qui parle. André réfléchit une minute. Rien ne le retient pour le moment. Ça va rudement être chic cette petite promenade, sur le lourd camion.
« Oui, pourquoi pas ? Par où passez-vous ?
— Nous allons franchir le pont du Rhône, puis nous rejoindrons, sur la route de Valence, le hangar où nous devons décharger nos poutres.
— Ça va ! En avant ! »
D’un bond, André saute sur la banquette, à côté du frère de son ami. Ils sont dix maintenant sur le lourd véhicule qui s’ébranle avec un bruit de ferraille.
« Inutile de parler ; pas moyen de s’entendre là-dedans. », crie le jeune homme.
D’ailleurs, André n’a pas envie de parler. Il lui suffit de regarder, de respirer largement l’air chargé d’enthousiasme de ce matin de printemps. Quand Raymond, du seuil de la scierie, l’avait hélé, il sortait de la petite église où chaque jour de ses vacances de Pâques il vient prier pour son équipe. Elle ne va pas trop bien en ce moment. On ne sait pas au juste pourquoi d’ailleurs, mais les gars n’ont plus la même ardeur qu’avant. « Peut-être qu’il manque des saints parmi nous ; des gars prêts à tout offrir pour les autres. Ça devient mou… on s’habitue ! » Mais malgré tout, ça n’a rien de décourageant ces pensées-là. C’est au contraire exaltant, et André se dit tout bas : « C’est quand même chic la vie, surtout quand on a un travail pareil à faire avec Jésus.
Oui, c’est chic ; mais c’est dur aussi. On n’est pas Cœur Vaillant « pour rire ». Et il le savait bien, le hardi garçon qui roulait sans le savoir vers son destin…

Le pont, en un large pas de pierre, enjambait le fleuve. Le camion s’engagea en une résonnance infernale. Ce fut alors que, brusquement, la catastrophe arriva. André ne comprit rien. Il sentit soudain un choc formidable, puis il entendit des cris. Et puis, plus rien… Ce fut le vide, la nuit… Le gars n’était plus qu’une petite chose, emportée par le courant. La masse énorme du camion, en se retournant, l’entraîna dans son remous, puis il remonta comme un bouchon une fois, deux fois, à la surface. Sur son cœur, sur son insigne, ses mains s’étaient croisées.

André est emporté par le courant - Charité envers le prochain
Pourtant, il rouvrit les yeux. Il vivait, il vivait ! Il voulait vivre, malgré cette eau qui l’étouffait, qui l’aveuglait, malgré cette douleur, là, à la tête. Alors, il tenta un effort suprême. Une poutre était là, tout près… il la saisit à pleins bras et, pour la deuxième fois, il perdit connaissance.
Dans la grande salle blanche, des infirmières, des médecins s’activent autour de l’unique rescapé de l’épouvantable catastrophe. Depuis de longs moments, ils pratiquent des tractions. Ils frictionnent André qui, peu à peu, se réchauffe.
Soudain, le jeune externe en blouse blanche se penche :
« Il a parlé ! »
Il s’incline plus encore vers la bouche du gosse. Alors, il tressaille violemment. Voyant son émotion, ses camarades se sont rapprochés. Et la voix monte, comme un rêve, des lèvres décolorées du garçon évanoui :
« Jésus… je Vous offre ma vie… ma vie… pour tous mes frères… pour la France… »
André offre ses souffrances et sa vie au bon Dieu pour le salut des autres
Les étudiants en médecine se regardent émus… Ils pensent peut-être au beau jour de leur première Communion, il y a quelques années. L’un d’eux, qui sans doute ne sait pas, hausse les épaules. Son camarade, un grand diable à la figure joviale, lui saisit le bras :
« Pourquoi se moquer ? Son premier réflexe… ne trouves-tu pas cela formidable ? »
Et un troisième, qui tourne entre ses doigts l’insigne d’André, achève :
« Si tous les gars étaient comme ça, il y aurait quelque chose de changé dans le pays. »
Maintenant, André achève de se rétablir. Il est encore très pâle et ses yeux sont bien cernés ; mais dans son cœur habite une joie calme et forte. Soudain, la porte s’ouvre. C’est Jacques, dans ses habits de deuil.
« Il fallait ce rude coup, dit-il. Mon frère tué… toi, mon plus chic copain, sauvé presque par miracle… Maintenant, j’ai compris ! Nous avons tous compris ! On va s’y mettre à fond dans l’équipe, ça collera. On commence demain. Tu ne peux pas savoir comme on a changé tous… Tu as dû être le témoin qu’il nous fallait, mon vieux !
— Moi ? Mais je n’ai rien fait… répond André faiblement.
Mais voilà Louis…
— Dis donc, André, je viens te dire quelque chose qui te fera plaisir ; tu sais ton grand docteur, le jeune et son copain, le blond, ces deux que j’ai vus l’autre jour auprès de ton lit… ils étaient à la messe dimanche. »
André ferme les yeux. Le sacrifice total ne lui a pas été demandé et pourtant sa prière a été exaucée. Il veut vivre ! Il vivra ! C’est tellement beau la vie, surtout quand on a du chic travail à faire avec Jésus…

Bertrand Duroc.


samedi 22 février 2020

Conte sur le jugement : La fragilité du jugement !


Il était une fois, un homme qui avait quatre fils. Il désirait leur apprendre à ne pas juger les choses trop rapidement. Aussi il leur recommanda en partant, d'aller examiner un poirier qui se trouvait à une grande distance.

Le premier fils y alla en hiver, le deuxième au printemps, le troisième en été et le dernier à l'automne.
Lorsqu'ils  furent tous revenus, il les appela ensemble et leur demanda de décrire ce qu'ils avaient vu.

Hiver : Le premier fils dit que l'arbre qu'il avait vu était laid, tordu et pourri.

Printemps : Le second dit qu'il était recouvert de bourgeons verts et plein de promesses.

Été : Le troisième fils n'était pas d'accord, il dit qu'il était chargé de fleurs qui sentaient très bon et étaient fort belles, c'était la plus belle chose qu'il n'ait jamais vu.

Automne : Le dernier fils n'était pas d'accord avec aucun d'eux: il dit que l'arbre était vieux et croulait sous les fruits, mais on sentait plein de vie et satisfait.

L'homme expliqua à ses fils qu'ils avaient tous raison, parce qu'ils avaient chacun vu une seule saison de la vie de l'arbre.

Il leur demanda de ne pas juger de la valeur d'un arbre ou d'une personne seulement sur une saison ; de même que le plaisir, la joie et l'amour que nous éprouvons dans cette vie ne peuvent seulement être mesurés que lorsque toutes les saisons sont passées.

Moralité : Ne laissez pas la peine d'une saison détruire la joie de toutes les autres.

Ne jugez pas la vie seulement sur les difficultés passagères.

Traversez avec persévérance les mauvais moments et soyez certains, que tôt ou tard, des moments meilleurs viendront.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 5, 38-48


« Sermon sur la montagne. Aimez vos ennemis, soyez parfaits comme votre Père céleste »

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :`` Vous avez appris qu'il a été dit : " Œil pour œil, dent pour dent. " Eh bien! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l'autre. Et si quelqu'un veut te poursuivre  en justice et te prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu'un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. À qui te demande, donne; à qui veut t'emprunter, ne tourne pas le dos!
Vous avez appris qu'il a été dit : " Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi." Eh bien! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d'être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant ? Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait.

Petit commentaire

Aujourd'hui, Jésus nous demande d'aimer nos voisins et de partager généreusement tout ce que nous avons.

 Jésus enseigne que pour être comme Dieu, nous devons faire plus que ce qui nous vient naturellement. Nous aimons tous les gens qui sont gentils avec nous. Mais ce n'est pas facile d'être gentil avec ceux qui sont méchants avec vous. Mais c'est ce que Dieu a fait. Il prend soin de tout le monde et a envoyé son fils mourir pour tous, même s'ils ne l'ont pas tous bien traité.

Jésus dit que nous devons aimer nos ennemis. Qu'est-ce que ça veut dire? Est-ce à dire que nous devons ressentir de l'affection pour eux? Non, cela signifie que nous devons les traiter aussi bien que nous traitons les gens que nous aimons. Nous devons être gentils et respectueux envers eux. Nous devons faire passer leurs besoins avant les nôtres. Nous ne devons pas les maltraiter.

Questions 

Est-ce difficile d'aimer ceux qui ne vous aiment pas?
     Est-il difficile de respecter les personnes que vous détestez?


Jeux

  1. Nous n'avons pas d'ennemis. 
  2. Nous devons être gentils avec nos ennemis. 
  3. Être méchant avec les gens peut résoudre nos problèmes. 
  4. Jésus était bon pour ses ennemis. 
  5. Nous pouvons convertir les gens en étant méchants avec eux. 
Questions
  1. Comment les ennemis nous font-ils sentir?
  2. Que devons-nous ressentir envers nos ennemis?
  3. Que ressent Dieu envers ses ennemis?
  4. Que ressentira un ennemi si nous sommes gentils avec lui?
  5. Qu'est-ce que Dieu a fait pour ses ennemis?
  6. Nommez 2 belles choses que Jésus a faites sur terre.
  7. Définis l'amour.

mercredi 19 février 2020

Maman, le feu vient de notre côté!


« Maman, viens voir, vite, vite! cria la petite Chosan à sa mère.

Regarde, maman, la fumée et les flammes approchent de plus en plus de notre rue. Qu'allons-nous faire, maman? »

Maman Wang revenait de son travail et tout le long du chemin elle avait surveillé la fumée et les flammes qui s'élevaient d'une partie de la grande ville de Bangkok, en Thaïlande. Ces petites maisons construites en bois brûlaient comme des boîtes d'allumettes et des centaines de personnes transportaient en lieu sûr les quelques biens qu'elles possédaient.

« Chosan, le feu est encore loin d'ici, dit la maman. Les pompiers vont peut-être parvenir à le maîtriser avant qu'il atteigne notre quartier. Ou bien le vent peut tomber, ou souffler dans une autre direction, avant qu'il vienne de notre côté. »

Cette fillette chinoise de Bangkok avait déjà vu de nombreux incendies. Elle ne pouvait oublier les flammes. Avec beaucoup d'autres enfants, elle courut jusqu'au coin de son pâté de maisons et grimpa sur un mur pour juger de la direction que prenait le feu. Il était évident qu'il avançait vers sa maison, car la fumée venait de ce côté.

Elle ne pouvait rester là plus longtemps. Elle descendit rapidement la rue en courant et prit la direction du sentier qui conduisait à sa maison. Maman, cria-t-elle, le feu approche de plus en plus; qu'allons-nous faire? » Le visage de la maman avait un air grave et inquiet. Oui, sa petite fille avait raison. Les flammes en furie se dirigeaient vers leur quartier. La fumée était si dense qu'il était parfois difficile de respirer. Les voisins prenaient peur et essayaient d'emporter en lieu sûr le peu qu'ils possédaient. Madame Wang rassembla aussi ce qu'elle et la petite Chosan pourraient emporter et sauver. Le papa était absent et personne ne pouvait les aider, car tous étaient également occupés. Elles ne pourraient pas sauver grand-chose de ce qui se trouvait dans leur petite maison. À chaque instant, la maman sortait en courant pour voir si le feu avait changé de direction; mais il approchait de plus en plus, avec une ardeur redoublée. Elles ne pouvaient plus respirer l'air chaud, qui roussissait presque leurs vêtements.

Finalement, la maman dit: « Chosan, il ne nous reste plus qu'à prendre les objets que nous pourrons porter et aller en lieu sûr. Nous devons au moins sauver nos vies. »

Pendant qu'elles rassemblaient tout ce qu'elles pouvaient tenir, Chosan s'arrêta soudain et regarda sa mère. « Maman, avons-nous demandé à Jésus d'arrêter le feu? » dit-elle pensivement. La maman se sentit un peu réprimandée en pensant qu'une telle suggestion était venue de sa petite fille.

« Non, ma chérie, répondit-elle, je n'ai pas mis ma confiance en lui comme j'aurais dû le faire. » Chosan laissa tomber ses paquets et la mère et la fille s'agenouillèrent ensemble dans leur maison et se mirent à prier.

Tandis qu'elles étaient agenouillées, les policiers crièrent d'une voix perçante qui résonna dans la petite rue: « Tout le monde dehors! Le feu arrive! Dépêchez-vous! » Sans se laisser troubler par l'avertissement, la maman et Chosan continuèrent de supplier Dieu d'épargner leur petite maison et leurs possessions terrestres.

Dès que la maman eut dit: « Amen », Chosan courut jusqu'à la porte et regarda au-dehors. Le flot continu de gens portant des paquets, des meubles et des enfants remplissait l'allée. Mais Chosan cria à sa mère: Jésus a entendu notre prière! Jésus nous a sauvées! La fumée va dans la direction opposée! »

Tandis que la maman laissait tomber ce qu'elle tenait dans les mains et venait voir, elle dit: « Merci, mon Dieu, d'avoir répondu à notre prière. » Le vent avait soudain changé de direction et le feu s'éloignait des maisons qui avaient été sur le point de brûler. Les pompiers turent bientôt en mesure de se rendre maîtres du feu. Qui peut dire que Jésus n'entendit pas la prière fervente que lui adressa cette petite fille de Thaïlande?

samedi 15 février 2020


André avait en poche ce qui était pour lui une petite fortune: une pièce de cinq francs. Il se demanda anxieusement ce qu'il pourrait bien en faire. Acheter une boîte d'aquarelle? Pour ce prix elle serait toute petite. Une balle de tennis? Son chien avait déchiqueté l'une des siennes. Non, plutôt cette belle voiture de pompiers qu'il avait vue dans une vitrine. Ou bien? Que c'était difficile, de se décider!

Il parla toute la journée de sa pièce, et de ce qu'il comptait faire avec, si bien que son grand-papa lui dit:

- Elle brûle donc ta poche, que tu veuilles à tout prix t'en débarrasser?

André secoua la tête. Il n'y avait là rien de risible. Un choix est toujours difficile à faire, c'est tout.

- Tu pourrais la mettre à la collecte de l'École du Sabbat, suggéra sa soeur, puisque ce sera une collecte spéciale.

- Ah! non! protesta André. C'est mon argent, et je veux acheter avec ce qui me fera plaisir.

Mais il était si indécis que l'argent resta dans sa poche.

Vint le sabbat matin. André transféra sa pièce de son pantalon de semaine dans celui de sabbat.

- Il ne faut pas que j'oublie de demander à papa de l'argent pour la collecte, se dit-il.

À ce moment, la maman appela pour le déjeuner.

- Dépêche-toi, André, si tu ne veux pas être en retard.

Au moment où le garçon ouvrait la bouche pour demander de l'argent à son père, le bébé renversa son lait et, distrait, il oublia ce qu'il avait dans l'esprit. En fait, il ne pensa plus à l'argent de sa collecte jusqu'au moment où il arriva à l'École du Sabbat. Pour une raison quelconque, papa semblait l'avoir oublié aussi.

Quand le sachet lui fut présenté, André le prit et le passa à son voisin, mais son camarade Georges lui dit:

- Est-ce que tu ne mets rien?

Tout rougissant, il atteignit péniblement sa pièce et la laissa tomber dans le sachet. « Hélas, pensa-t-il, je ne pourrais plus rien m'acheter de beau, maintenant! »

Après l'École du Sabbat, il alla trouver sa maman et lui dit avec humeur:

- J'ai dû mettre ma pièce à la collecte, papa a oublié de me donner de l'argent.

- Comme c'est gentil d'avoir donné ta pièce! dit la maman.

- Oh! mais je ne voulais pas le faire!

- Alors, tu ne l'as pas vraiment donnée.

- Comment? Je l'ai mise dans le sachet!

- Oui, mais ton coeur n'y était pas. Tu sais que « Dieu aime celui qui donne avec joie ». Aimerais-tu recevoir un cadeau qui te serait offert à contrecœur?

André baissa la tête:

- Je n'avais pas pensé à cela. Je n'ai pas voulu donner mon argent à Dieu. Je l'ai seulement mis dans le sachet.

- Donner pour les missions, c'est donner à Dieu, expliqua la maman. Jésus dit que tout ce que nous faisons pour ces plus petits, c'est à lui que nous le faisons.

- J'espère que je n'ai pas offensé Dieu, dit André. Maintenant, je voudrais vraiment lui donner ma pièce.

- Dieu nous comprend, va. Il nous comprend mieux que nous ne nous comprenons nous-mêmes.

- La prochaine fois, je ne me montrerai pas si égoïste, dit André. Je donnerai réellement mon offrande, au lieu de la laisser seulement tomber dans le sachet. Je la donnerai de tout mon coeur.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 5,17-37


En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :``Ne pensez pas  je ne sois venu abolir, la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu'à ce que tout se réalise. Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le Royaume des cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera sera déclaré grand dans le Royaume des cieux.

 Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu'un commet un meurtre,  il devra passer en jugement. Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement. Si quelqu'un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal. Si quelqu'un le traite de fou, il sera passible de la  géhenne de feu. Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande sur l'autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande là, devant l'autel, va d'abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande.  Accorde-toi vite avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu'on ne te jette en prison. Amen, je te le dis : tu n'en sortiras pas avant d'avoir payé jusqu'au dernier sou.

Vous avez appris qu'il a été dit : Tu ne commettras pas d'adultère. Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui regarde une femme avec convoitise  a déjà commis l'adultère avec elle dans son cœur. Si ton œil droit entraîne ta chute, arrache-le et jette-le loin de toi : car mieux vaut pour toi  perdre un de tes membres, et d’avoir  ton corps tout entier jeté dans la géhenne. Et si ta main droite entraîne ta chute, coupe-là et jette-la loin de toi : car mieux vaut pour toi  perdre un de tes membres, et d’avoir  ton corps tout entier ne s'en aille  dans la géhenne.

Il a été dit  également : Si quelqu'un renvoie sa femme, qu'il lui donne un acte de répudiation. Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui renvoie sa femme, sauf en cas d'union illégitime, la pousse à l'adultère ; et si quelqu'un épouse une femme renvoyée, il est adultère.
  
Vous avez encore appris qu'il a été dit aux anciens : Tu ne manqueras pas à tes serments, mais tu t'acquitteras de tes serments envers le Seigneur. Eh bien moi, je vous dis de ne jurer du tout, ni par le ciel, car c'est le trône de Dieu, ni par la terre, car elle est son marchepied, ni par Jérusalem, car elle est la Ville du grand Roi. Et  ne jures  pas non plus sur ta tête, parce que tu ne peux pas rendre un seul de tes cheveux blanc ou noir. Que votre parole  soit 'oui', si c’est 'oui', 'non',  si c’est  'non'. Ce qui est en plus vient du Mauvais.

Petit commentaire

Non, Jésus n’est pas venu abolir la loi mais bien l’accomplir jusqu’à la mort.
Il est celui qui a fait des commandements une Parole qui éclaire, qui aide chacun à choisir.
Et pour ce faire, Il est celui qui a risqué pour nous un passage entre l’éternité de Dieu et la fuite des temps qui scande chacune de nos vies
Afin de nous enseigner le ciel, de nous mettre debout, afin de nous offrir le partage du pain
Pour que nous puissions accueillir simplement l’amour que promet chaque jour
Le regard Dieu a pris notre visage
Et sa Parole court dès nos commencements.
 
 Questions pour adultes

- Qu’est-ce que cela veut dire accomplir la loi ?
- Qu’est-ce que Jésus nous propose pour accomplir la loi ?
- Comment pouvons-nous changer notre conduite pendant la semaine à venir selon l’enseignement de Jésus?
Questions pour les jeunes

-Quel est le lien entre le meurtre et la colère ?
-Que devrions-nous faire quand nous sommes en colère selon Jésus ?
-Décidons- nous de nous réconcilier avec quelqu’un cette semaine. Comment le faire ?

TEXTE A TROUS.


Complète avec les noms: te réconcilier, parole, jugement, œil, observera, ton offrande, grand, jette-le loin de toi, accomplir, la Loi, meurtre.

« Ne pensez pas que je sois venu abolir .................: je ne suis pas venu abolir, mais ....................
Celui qui ................................les commandements et les enseignera, celui-là sera déclaré................. dans le royaume des Cieux.

« Vous avez appris qu’il a été dit: Tu ne commettras pas de ......................, et si quelqu’un commet un meurtre, il devra passer en ................................. Eh bien ! moi, je vous dis: Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement.

Lorsque tu vas présenter ................................. à l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande et va d’abord .......................... avec ton frère.

Si ton.................. droit entraîne ta chute, arrache-le et .............................., car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier jeté dans la géhenne.

Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne manqueras pas à tes serments, mais tu t’acquitteras de tes serments envers le Seigneur. Eh bien ! moi, je vous dis que votre............................soit “oui”, si c’est “oui”, “non”, si c’est “non”.


mercredi 12 février 2020

Un jour, en revenant de chez l'épicière, Marie-Lou aperçut une petite chose brillante à ses pieds. Elle se baissa vivement et ramassa une ravissante petite clé, ornée d'amours couronnés de fleurs. La tige de la clé était creuse et l'extrémité carrée. Quelle drôle de petite clé!

Elle l'emporta chez elle et la montra à sa mère.

- Je n'ai jamais vu cette sorte de clé, dit celle-ci. À qui peut-elle bien appartenir? Nous allons regarder chaque jour dans le journal au cas où quelqu'un la réclamerait.

Pendant un mois, Marie-Lou lut la rubrique « Objets perdus » dans le journal quotidien, mais ne trouva aucune mention de la clé.

Alors elle imagina toutes sortes de choses. C'était la clé d'un jardin enchanté, on de quelque mystérieux château. Il y avait dans le château un très beau prince. Bref, c'était une « clé du bonheur ». Elle l'essaya sur toutes les serrures qu'elle put découvrir, mais bien entendu la petite clé n'ouvrait rien du tout. Pourtant Marie-Lou ne se décourageait pas. Un jour, il se produirait quelque chose d'extraordinaire, et tout le monde en serait étonné.

Quelque temps plus tard, sa maman lui dit:

- J'ai appris que depuis quelques semaines une famille est arrivée dans la ville. Et ce qui est très triste, c'est que dans cette famille il y a un jeune infirme. J'ai l'intention d'y aller demain. Viendras-tu avec moi, ma chérie? Il te faudra être très, très gentille avec ce pauvre garçon.

- Certainement, maman, je ferai de mon mieux, répondit Marie-Lou.

Il était tristement assis près de la fenêtre. Et Marie-Lou avait beau tenter de le distraire par des histoires ou par des jeux, il ne riait pas, ou à peine. Toujours lui revenait ce regard triste d'enfant qui voit les autres taper en riant dans un ballon sans pouvoir se mêler à leurs jeux.

Enfin la petite fille eut une inspiration. Tirant de sa poche le ruban jaune auquel était accrochée la bizarre petite clé, elle le tendit an jeune garçon.

- Quelle drôle de clé, dit-il. À quoi sert-elle?

- On ne le sait pas encore. Moi je crois que c'est la clé du bonheur. Et elle commença à lui raconter toutes ses rêveries. Mais le garçon était trop fatigué pour faire travailler autant son imagination.

- Peut-être, dit-il, ouvre-t-elle quelque chose de réel. Essaie dans cette pièce, par exemple.

Marie-Lou, toute heureuse de distraire un peu son petit compagnon commença par les tiroirs de la commode, la serrure du piano, elle essaya même de remonter une vieille horloge. Mais la clé n'entrait nulle part.

- Elle ne sert vraiment à rien, dit-il désappointé, à rien du tout. Comme c'est dommage!

Marie-Lou était aussi terriblement déçue. Elle aurait tant voulu faire plaisir à ce petit infirme!

Et voilà qu'elle aperçut sur une étagère, recouverte à demi par des papiers, une sorte de boîte.

- Qu'est-ce que c'est? demanda Marie-Lou.

- Quoi donc?

- Là, cette boîte...

- Je suppose que c'est une boîte à musique, dit le garçon.

Mais je n'en sais pas plus. Une dame nous l'a envoyée quand elle a su que j'étais infirme. Mais elle ne marche pas.

- Pourquoi ne marche-t-elle pas? demanda Marie-Lou ardemment.

- Parce que nous ne savons pas comment la faire jouer. Et maintenant la dame est partie et nous ne savons à qui nous adresser. Il doit manquer quelque chose.

- Elle devrait jouer, dit Marie-Lou en tournant et retournant la boîte entre ses doigts. Ce serait si joli d'entendre de la musique.

Soudain elle aperçut un petit trou sur le côté de la boîte. Elle regarda plus attentivement.

- Donne-moi la clé du bonheur! s'écria-t-elle.

Le garçon la lui tendit d'un air surpris, et immédiatement elle essaya de l'introduire dans la petite ouverture carrée.

- Elle entre!

Le jeune infirme, très intéressé, se redressait maintenant sur sa chaise.

- Tourne-la! dit-il. Marie-Lou tourna. Elle était devenue toute rouge et pouvait entendre son coeur battre.

Et alors, ce fut la récompense. Le cylindre commença de tourner lentement, et un instant plus tard, une petite musique grêle, délicieuse, se fit entendre. La petite boîte à musique chantait!

Elle chanta et chanta. C'était d'abord comme de l'eau qui court joyeusement sur des cailloux; puis comme les clochettes d'un troupeau dans un pré. Puis une vraie mélodie s'éleva, joyeuse et gaie, plus ravissante à chaque note. Le garçon, les yeux brillants, battait la mesure sur le bras de son fauteuil.

- Je savais que c'était la clé du bonheur! s'écria Marie-Lou.

Je l'ai toujours su!


Possédez-vous, vous aussi, une clé du bonheur? Nous pouvons en avoir toujours une avec nous. Pas nécessairement une vraie clé; mais il faut savoir qu'un visage souriant peut ouvrir presque toutes les portes et qu'un esprit généreux apportera le bonheur à plus d'un coeur angoissé.

samedi 8 février 2020

Prédication : C’est vous qui êtes le sel de la terre Matthieu 5, 13-16 histoire


C’est une histoire que je vais vous raconter. Une histoire qui aurait pu arriver, dans laquelle deux jeunes gens, Mathias et Judith, vont faire une expérience du Christ, une expérience que n’importe qui pourrait faire.
Mathias et Judith se lancèrent un coup d’œil et se mirent à courir en même temps. Ils avaient vu un tas de gens partir sur la route, et ils s’étaient dit qu’il pouvait y avoir des choses intéressantes, des choses qui les changeraient de leur ordinaire.
 Mathias travaillait déjà avec son père, le pêcheur. Il ne faisait pas encore toutes les sorties de nuit avec lui pour attraper le poisson qui leur permettait de vivre. Mais il fallait qu’il soit là au petit matin pour accueillir le bateau. Il devait alors aider à débarquer les paniers pleins, à les installer pour la vente ; et puis, il réparait les filets.
 Dans l’agitation générale, il s’était échappé, non sans avoir fait signe à son amie de toujours. Judith avait le même âge que lui, 12 ans. Elle était déjà une ménagère accomplie ; elle savait cuisiner, filer la laine, tisser des étoffes pour des vêtements, ou bien même des tapis. C’est elle aussi qui allait chercher l’eau au puits. Mathias et Judith étaient nés le même jour, et cela les liait ; mais ils avaient aussi bien d’autres choses en commun. Des idées, des sensibilités ; ils riaient des mêmes choses ; ils se faisaient des petits cadeaux, et étaient vraiment très complices. Une vraie belle amitié.
Ils coururent donc à perdre haleine, et rejoignirent la foule qui s’était installée sur l’herbe, sur le flanc de la colline. Ils reprirent leur souffle doucement. L’homme que la foule avait suivi regardait tout ce monde. Le silence se fit. Mathias et Judith n’avaient plus le choix. S’ils voulaient communiquer, ils devaient uniquement faire des mouvements de lèvres et des gestes ; et encore, de façon discrète, pour ne pas trop se faire remarquer. Il s’appelait Jésus, l’homme qui réussissait à faire taire la foule et qui parlait. Mathias et Judith n’avaient pas écouté le début de son discours, tout à leur joie d’avoir réussi ce tour pendable de s’échapper ensemble de la maison et de leurs tâches quotidiennes, et de se fondre dans la foule. Une fois calmés les battements de leurs cœurs, ils entendirent la voix forte qui disait : « c’est vous, qui êtes le sel de la terre, et s’il perd son goût comment le rendre de nouveau salé ?». Ben oui, évidemment, si le sel n’est plus salé, c’est fini. On ne peut plus en faire du sel. Un clin d’œil suffit aux deux amis pour éclater de rire. Ce qui fait que lorsqu’il fut question d’une lampe à mettre sous un seau, ils se tinrent les côtes et pouffèrent sans plus pouvoir s’arrêter. Un de ces fous rires qu’on aime piquer à 12 ans. Jésus parla longtemps encore. Mais il les avait perdus. Ils gloussaient tellement, qu’à la fin, ils en avaient les larmes aux yeux. Jésus fit une pause dans son discours. C’est à ce moment que Mathias se sentit soulevé par l’arrière de sa tunique, et secoué comme un petit chat par sa mère. Son père se tenait derrière lui ; il lui dit fermement à l’oreille : « bon, mon petit coco, puisque c’est comme ça, tu vas m’accompagner, et ta copine aussi. Nous allons chez Jésus, et vous allez lui expliquer ce que vous trouvez de si drôle à ce qu’il vient de nous dire. » Si le ciel était tombé sur la tête de Mathias et Judith ils n’auraient pas été plus bouleversés. C’est donc un mini cortège qui fendit la foule et se dirigea vers Jésus. - Je t’amène deux lascars qui ont eu un énorme fou rire pendant que tu parlais. Ce serait peut-être intéressant que tu leur dises ta façon de penser et que tu les remettes à leur place. Des vauriens je te dis !
Jésus regarda Mathias et Judith d’un air amusé. Les deux n’en menaient pas large et étaient convaincus qu’ils allaient se prendre une rouste.
 - Qu’est-ce qui vous a fait rire comme cela ? Mathias regarda Judith par en-dessous, espérant que le fou rire ne les reprendrait pas. L’heure était grave.
- Enfin, tu vois, du sel pas salé, resaler du sel… Et puis mettre une lampe sous un seau. Vraiment, tu vois l’image ? Enfin, on trouvait ça très drôle… Les deux regardaient la pointe de leurs pieds avec beaucoup d’attention, comme si elle allait pouvoir les tirer de ce mauvais pas.
 - Mais moi aussi je trouve ça très très drôle. C’est même ridicule ! Je m’étonne d’ailleurs que personne d’autre n’ait ri. Parfois, les adultes ont perdu le sens de l’humour. Finalement c’est vous le sel de la terre ! Pour le coup, Mathias et Judith ne savaient plus sur quel pied danser. Ils s’étaient fait allumer par le père de Mathias qui les avait traînés jusque chez Jésus, et celui-ci leur disait qu’ils avaient raison de rire, parce que ce qu’il avait dit se voulait drôle.
 - Vous êtes le sel de la terre ; c’est vous qui donnez du goût à ce monde.
 - Oh ben nous, on doit travailler pour le moment, et la fermer. On n’a pas grand-chose à dire.
 - Vous n’êtes pas encore des adultes, mais le monde n’est pas seulement fait d’adultes.
- Mais qu’est-ce que tu as voulu dire exactement avec cette histoire de sel ? Jésus sourit. Enfin quelqu’un qui lui demandait ce qu’il avait voulu dire…
 - Sans sel, on ne peut pas vivre. Le corps en a besoin. Le monde a besoin de sel. Savez-vous à quoi sert le sel ? Toi, Judith, tu dois savoir cela !
- Il sert à assaisonner ! (Judith était ravie de pouvoir étaler son savoir. Les grandes discussions d’adultes, ça la dépassait un peu.) Et puis, le sel empêche les aliments de pourrir.
 - J'étais sûr que tu savais déjà plein de choses !
- Et puis, on met du sel sur les nouveaux-nés pour les nettoyer.
- Très juste. Mais tu vois, rien que cette histoire de nourriture est très intéressante. On met du sel pour assaisonner et empêcher de pourrir. Rien ne peut remplacer le sel. On a cherché, mais le sel est unique. Et vous êtes le sel de la terre.
- Nous sommes uniques ! Fanfaronna Mathias.
 - Et vous empêchez le monde de pourrir. Vous le renouvelez ! Vous ne vous adaptez pas simplement au monde : vous avez envie de le changer, de faire en sorte que les relations avec les gens soient meilleures. Vous ne voulez pas vous contenter de ce qui s’est toujours fait.
 - Qui ? Nous ? Rien que nous ?
- Oui, vous. Mais ne vous emballez pas trop vite non plus ! Vous, et puis un certain nombre de personnes qui vous entourent : vos parents, vos voisins…
 - Oui, mais nous quand même… On en fait partie, de ceux qui sont le sel de la terre.
 - Nous sommes le sel de la terre… reprit Judith. Mais il ne faut pas non plus qu'il y ait trop de sel. Parce que tu vois, la dernière fois que j'ai fait le repas, je me suis un peu loupée. J'ai mis trop de sel. C'était immangeable, autant l'avouer.
 - Parfaitement, sourit Jésus, il faut arrêter de s'inquiéter. Dieu pourvoira de toute façon. Toujours. Judith continua de réfléchir.
- Et cette histoire de lampe qu’il ne faut pas mettre sous un seau ? Bien sûr qu’il ne faut pas mettre une lampe allumée sous un seau ! Ça tombe sous le sens !
- Tu trouves ? Combien de fois a-t-on des idées lumineuses, et on ne les met pas en pratique ? Combien de fois a-t-on envie de dire quelque chose de gentil, de positif à quelqu’un et on ne le fait pas ? Combien de fois a-t-on des mouvements de sympathie, d’affection, et on les retient ?... C’est vraiment comme si on mettait un seau sur une lampe allumée. Le Royaume de Dieu vient quand on enlève le seau, et qu’on laisse parler son cœur. Et je crois bien que vous deux, vous savez faire cela.
Mathias se retourna vers son père, avec une lueur de fierté dans les yeux. Mais il se garda bien de dire quoi que ce soit : son père avait l’air de ne plus rien comprendre. Il était venu pour que Jésus remette son fils et son amie en place, et voilà qu'il semblait ravi de leurs rires et leur insolence. Tout autre rabbi aurait sorti son bâton pour remettre ces jeunes en place, et lui leur disait qu'ils donnaient de la saveur au monde. Le père de Mathias ne s'attendait pas tout à fait à cela. Des années plus tard, Mathias et Judith devaient se souvenir de ces paroles que Jésus leur avait adressées sur cette colline de Galilée. Ils s’en souvinrent lors de leur pèlerinage à Jérusalem avec leurs parents, en cette Pâque si particulière où le prédicateur entendu dans l’herbe venait d’être exécuté. Ils s’en souvinrent lorsque des rumeurs de tombeau vide commencèrent à circuler et à agiter un petit cercle de disciples. Au fil du temps, Mathias et Judith finirent par se dire que Jésus n’était pas simplement un prédicateur un peu original, un gentil gars qui trouvait qu’on ne s’aimait pas assez les uns les autres, ou qui exhortait juste à donner le meilleur de soi-même. Alors qu’ils avaient pris au sérieux d’être sel et lumière, il leur apparut que le premier à avoir été sel et lumière, c’était lui, qui par amour était mort sur la croix, dans l’espérance d’une vie nouvelle donnée par Dieu. Et alors que résonnait encore en eux cette parole : « vous êtes le sel de la terre. Vous êtes la lumière du monde », ils pouvaient murmurer « oui, mais avec toi, à ta suite, pour ce monde que Dieu aime tant. » Amen