samedi 31 août 2019

La femme et le mendiant


Une belle histoire…Le juste retour des choses !
Un jour, une femme  aperçoit un mendiant, assis sur un trottoir, dans la rue …
Elle s’est approchée de lui et comme le pauvre est déjà habitué à être humilié par tous, il l’a ignorée …
Un policier, observant la scène, s’est approché :
– Il vous importune Madame ?
Elle a répondu :
– D’aucune façon, j’essaye de l’emmener jusqu’à ce restaurant, parce que je vois qu’il a faim et il n’a même plus la force de se lever. Vous Monsieur le policier,  m’aideriez-vous à l’emmener jusqu’ au restaurant à côté ?
Rapidement, le policier a aidé le pauvre homme, même comme ça, il ne voulait pas croire que cela pouvait arriver !
En arrivant au restaurant, le serveur qui est allé les accueillir, dit, sans aucune délicatesse :
– Excuser moi Madame, mais il ne peut pas rester ici. Il va faire peur à mes clients !
La femme vexée, a soulevé les yeux et dit :
– Vous savez que l’énorme entreprise là en face, trois fois par semaine, leurs directeurs viennent ici avec des clients, et qu’ils viennent aussi pour faire des réunions dans ce restaurant ! Et je sais combien d’argent ils vous laissent, et c’est essentiellement ce qui fait vivre ce restaurant. Et je le sais, parce que je suis le patron de cette entreprise. Alors je peux prendre le repas ici, avec mon ami ou non ?
Le serveur a fait un signe positif de la tête, le policier qui observait la scène a été stupéfié, et le pauvre homme très ému, à ce moment précis, laissa couler une larme de ses yeux.
Quand le serveur, a reculé, l’homme a demandé :
– Merci Madame, mais je ne comprends pas ce geste de bonté.
Elle lui prit les mains et lui dit :
– Tu ne te rappelles pas de moi, Jean ?
– votre visage me dit quelque chose, a-t-il répondu timidement, mais je ne me souviens plus d’où.
Elle, les larmes aux yeux, lui dit :
– Il y a un certain temps, jeune et sans expérience, je suis arrivée dans cette ville … Sans aucun argent en poche … j’avais très faim, je me suis assise à cette place où je vous ai trouvé, car j’avais un entretien d’embauche dans cette entreprise, qui aujourd’hui est la mienne …
Quand un homme, s’est approché de moi, avec un regard généreux. Tu te rappelles maintenant Jean ?
En larmes, il affirma que oui.
– À ce moment-là, vous travailliez ici même, dans ce restaurant. Ce jour-là, j’ai fait le meilleur repas de ma vie, parce que j’étais très affamée et quasiment sans forces. Chaque minute, je vous regardais, parce que j’avais peur de vous nuire, parce que j’étais là à manger gratuitement.  Quand j’ai vu que vous preniez de l’argent de votre poche et que vous le mettiez dans la caisse du restaurant, j’ai été bouleversée … Et j’espérais qu’un jour je pourrais vous rendre la pareille. J’ai mangé et puis je suis allée avec plus de confiance,  à mon entretien.
À ce moment-là, l’entreprise était toute petite … j’ai été acceptée à l’entretien, je me suis spécialisée, j’ai gagné beaucoup d’argent, puis j’ai fini par acheter quelques actions de l’entreprise, et finalement, j’en suis devenue la patronne … J’ai fait de l’entreprise ce qu’elle est aujourd’hui.
J’ai vous ai recherché, mais je n’ai jamais réussi à vous retrouver … Jusqu’à aujourd’hui, et je vous vois dans cette situation. A partir d’aujourd’hui, vous ne dormirez plus dans la rue Jean ! Vous venez avec moi, chez moi … Demain, nous vous achèterons de nouveaux vêtements et vous travaillerez avec moi !
Ils se sont pris dans les bras,  en pleurs.
Le policier, le serveur et les autres personnes, qui ont vu la scène, ont été ébahies en raison de la grande leçon de vie, dont ils venaient d’être témoins.

Moralité de l'histoire :

Aujourd'hui, c'est moi qui suis dans le besoin ... Demain, ça peut être, toi !

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 14, 1.7-14


Choisir la dernière place



Un jour de sabbat, Jésus était entré dans la maison d’un chef des pharisiens pour y prendre son repas, et ces derniers l’observaient. Jésus dit une parabole aux invités lorsqu’il remarqua comment ils choisissaient les premières places, et il leur dit : « Quand quelqu’un t’invite à des noces, ne va pas t’installer à la première place, de peur qu’il ait invité un autre plus considéré que toi. Alors, celui qui vous a invités, toi et lui, viendra te dire : “Cède-lui ta place” ; et, à ce moment, tu iras, plein de honte, prendre la dernière place. Au contraire, quand tu es invité, va te mettre à la dernière place. Alors, quand viendra celui qui t’a invité, il te dira : “Mon ami, avance plus haut”, et ce sera pour toi un honneur aux yeux de tous ceux qui seront à la table avec toi. En effet, quiconque s’élève sera abaissé ; et qui s’abaisse sera élevé. »

Jésus disait aussi à celui qui l’avait invité : « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; sinon, eux aussi te rendraient l’invitation et ce serait pour toi un don en retour. Au contraire, quand tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; heureux seras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour : cela te sera rendu à la résurrection des justes. »



Je réfléchis ! 

1- Chez qui Jésus est-il invité ?
2- Que remarque-t-il ?
3- Que conseille-t-il ?
4- Est-ce mal de vouloir être le premier ? Qu’en penses-tu ?
5- Quand, à ton tour, tu fais une fête, que te conseille-t-il ? Qu’en penses-tu ?
6- Qu’est-ce que Jésus voulait dire  en racontant cette parabole ? De quoi veut-il vraiment nous parler ?
7- A qui s’adressait-il ?

La dernière place 


La dernière place, ce n'est pas une place où l'on cesse d'être soi-même, mais où l'on est humblement soi-même devant Dieu. Ce n'est pas une place où l'on se déprécie, mais où on apprécie toutes choses selon Dieu.

À la dernière place, on n'est pas au-dessous de tout, mais au service de tous.

On peut avoir de grandes responsabilités, beaucoup de relations, un travail aux avant-postes, et en même temps choisir la dernière place, quand on accepte d'œuvrer au poste que d'autres fuient, quand on continue à servir malgré les malveillances ou les incompréhensions, quand on reste en vue, exposé, disponible, alors qu'on voudrait se cacher et être un peu à soi-même.

On choisit la dernière place lorsqu'on choisit de ne pas se positionner par rapport aux autres comme celui ou celle qui a droit à des égards spéciaux, à une confiance particulière, comme celui ou celle qui a déjà son petit carton sur la table de Dieu.

On opte pour la dernière place, la place modeste, quand on ne se donne pas à soi-même un rang parmi les frères, quand on se contente, sans amertume, de la place offerte par eux dans leur estime ou leur affection.

À la dernière place, on laisse au Maître toute l'initiative, pour le cas où il voudrait s'avancer en disant: "Mon ami, approche-toi, monte plus haut!"

La dernière place, c'est celle où l'on se perd soi-même de vue, attentif que l'on est à ce que le Maître va dire ou va faire; c'est celle où l'on se contente de Jésus et de son amitié, sans frustrations, sans regrets, sans tristesse; c'est celle où l'on consent à être dérangeable, et où les projets de l'homme s'effacent toujours joyeusement derrière le projet de Dieu.

À la dernière place nous n'attendons plus d'être valorisés, sinon par le regard du Christ, ami et compagnon; nous ne cherchons plus à occuper un espace dans le souvenir ou les visées de qui que ce soit, hormis Dieu qui est pour nous le trésor et donc le lieu de notre coeur. 

Nous nous trouvons tout heureux déjà d'avoir pu entrer et d'avoir part au festin, même en bout de table, puisque c'est la table du Seigneur.

La dernière place, c'est notre Nazareth, où nous retrouvons Marie, servante et pauvre d'elle-même, tout adorante et riche de Dieu; et à l'école de Marie, chaque fois que dans le travail du Seigneur ou la vie fraternelle une dernière place se présente, loin de nous attrister, loin de nous impatienter ou de rester paralysés par le ressentiment, nous avons la joie de dire, ce qui plaît tant à Dieu: "Cette dernière place me revient de droit; elle me revient par amour du Sauveur".

mercredi 28 août 2019

La plus belle maison du village (par Ruben Saillens)


Venez avec moi, je vous montrerai la plus belle maison du village.
La plus belle maison du village, ce n’est pas, à mon avis, ce grand château que vous apercevez là-bas. Avec son parc aux allées sévères, ses pièces d’eau stagnante, ses ifs taillés de façon bizarre, sa façade froide et nue percée de cent fenêtres régulières et banales, le château ne me séduit pas.
La plus belle maison du village, ce n’est pas celle que vient de faire bâtir Beaufils le cabaretier : maison blanche et carrée, couverte de tuiles rouges, maison criarde, insolente et vulgaire, affichant la récente opulence de son propriétaire et narguant l’humble piéton qui s’assied sur la route pour grignoter une croûte de pain et boire à la fontaine…
La plus belle maison du village, ce n’est ni celle du maire, ni celle du médecin, ni le presbytère. Si vous voulez la voir, suivez-moi jusqu’au bout de l’unique rue.
Elle est isolée entre ses deux grandes voisines, son jardin l’entoure de tous côtés. Une porte et une fenêtre au rez-de-chaussée, une seule fenêtre au-dessus, et c’est tout. Le vieux toit moussu s’avance en auvent, offrant aux hirondelles la place la plus commode du monde pour y construire leur nid : elles en ont profité d’ailleurs, car vous n’en trouverez nulle part une aussi grande abondance.
Elle vous paraît, cette maison, bien petite et bien chancelante. Petite, soit, mais chancelante, ne le croyez pas : car de la base au faîte elle est enveloppée, enserrée, étreinte par mille bras dans lesquels circule la vie ; des bras frêles et forts : les multiples rameaux d’une glycine.
La maison est-elle en pierres ou en briques ? A peine saurait-on le dire, tant sa façade est bien couverte, et pour ainsi dire remplacée par cette façade vivante. Le vert feuillage, les magnifiques grappes violettes font en été un cadre ravissant à la porte, et à travers les joints des volets, franchissent les fenêtres, pénètrent dans la maison, enguirlandent, embaument, poétisent l’humble logis. Jamais pareille opulence ne s’est vue au château, jamais boudoir n’a été comparable à cette humble chambrette où, jusques sur le berceau du petit enfant, de belles fleurs sont suspendues. S’il y a des lézardes, la glycine les cache. Et la maison tiendra longtemps, soyez-en sûrs. Il est vrai qu’en hiver le vent souffle très fort ; mais, toute morte que paraisse la glycine, toute dépouillée qu’elle soit, elle vit pourtant, et tient la vieille maison tout aussi fortement embrassée que lorsque, au coeur de l’été, elle lui fait un manteau de verdure et répand sur elle ses parfums
.
En août dernier, le propriétaire du château, jeune homme fraîchement émoulu des écoles, passant dans sa calèche, fit arrêter devant cette maison. Il regarda d’un œil d’envie, non la maison, mais la glycine, alors dans tout son éclat.
— Voilà qui ferait bien, murmura-t-il, pour la façade de mon château neuf. Et appelant le vieux bonhomme qu’il aperçoit assis sur la porte :
— La belle plante que vous avez là ! Voulez-vous me la vendre ?
— Certainement, monsieur, mais à une condition : c’est que vous achetiez ma maison avec.
— Et pourquoi ?
— C’est que l’une ne va pas sans l’autre ; elles s’aiment toutes deux, voyez-vous, à ne pas pouvoir se séparer. Si vous emportiez ma plante, elle mourrait chez vous, et ma maison croulerait sur moi.
La figure du jeune homme s’assombrit.
— Tenez, Monsieur, ajouta le paysan, en voilà une bouture : je vous en fais cadeau. Elle poussera chez vous comme chez moi, car les plantes sont les mêmes pour tout le monde ; elles récompensent qui les soigne bien. Et dans trente ans, ou à peu près, votre glycine vaudra la mienne.
Le châtelain s’en alla, sa branche à la main. Il était ennuyé : il y a donc des choses que l’argent n’achète pas ! …

Et moi, je ne suis qu’une pauvre maison lézardée, une cabane qui tomberait en ruines et disparaîtrait bientôt sans que personne y prît garde, si le Seigneur, sur ma misère, n’avait jeté le riche manteau de sa grâce, et de ses bras tout-puissants ne me soutenait jour par jour. . .
Elle est bien humble, ma vie, et bien insignifiante ! D’autres que moi possèdent la richesse, les titres et le savoir. Quel serait mon rôle en ce monde si je ne servais de support et de piédestal à la plante divine qui m’enserre, m’étreint, parfume et embellit ma vie, la rend plus heureuse, et, je le crois, plus utile, que celle des hommes de grand renom ?
Ah ! Même si j’avais ces choses que j’ai cessé de désirer depuis que la miséricorde infinie m’a pris entre ses bras : même si j’étais grand autant que je suis petit, je voudrais que ma vie n’eût pour ornement, pour seule parure que la fleur par Dieu même plantée ici-bas !
Si vous me demandez comment ma pauvre existence est devenue heureuse ainsi, comment les lézardes de mon âme ont été recouvertes, comment cette vie nouvelle a commencé pour moi, et si vous me demandez comment, à votre tour, vous pouvez posséder la Plante royale, comment, pour vous aussi, la décrépitude morale, la honte, le péché, peuvent disparaître, sous les fleurs et les parfums du ciel, — je vous répondrai comme le paysan au châtelain :
« C’est par une petite bouture qu’il faut commencer. »
Il faut que, par la foi, l’âme s’empare de Jésus, ce « rejeton qui sort d’une terre sèche » et le transplante en elle-même, l’arrosant des larmes de sa repentance et de son amour naissant.
La bouture prendra-t-elle, grandira-t-elle ?
— Laissez-la faire ! Tous vos soucis, tous vos efforts n’y pourraient rien. Si vous avez commencé par le commencement, si votre repentance est vraie, si votre foi au Christ vivant est sincère, alors soyez sans inquiétude. Les fleurs viendront en leur temps. Avec une rapidité merveilleuse, la plante céleste croîtra, vous enveloppera, vous pénétrera, s’identifiera à vous comme la triomphante glycine à la vieille masure. Elle entourera de ses splendeurs les détails de votre vie ordinaire, elle tressera une guirlande de fleurs immortelles autour du berceau de vos enfants et de la tombe de vos bien-aimés ; autour de votre propre lit de mort, quand l’heure sera venue pour vous de partir.
O Jésus, Rose de Saron, Cep divin aux grappes généreuses ! Viens naître, viens grandir en nous ! Que chaque année, chaque jour, chaque heure ajoute de nouvelles branches à celles par lesquelles tu nous tiens enlacés ! Divine Plante de renom, revêts- nous de toi tellement qu’on nous confonde avec toi-même, qu’on ne voie plus nos misères, et qu’on admire, en t’adorant, comment ta tendresse a su cacher nos laideurs sous ta beauté !

lundi 26 août 2019

Dieu répond aux prières - Petite histoire d'obéissance... par Sur la Montagne


Que des pas de foi et d'obéissance........
Dieu répond aux prières.

Voici l'histoire d'un jeune homme qui est allé à l'étude biblique du mercredi soir.
Le pasteur a enseigné au sujet de l'écoute de Dieu et d'obéir à Sa voix.
Le jeune homme ne pouvait pas s'empêcher de penser,
"Est-ce que Dieu parle encore aux gens ?"
Après l'étude, il est sorti avec des amis pour un café et un morceau de tarte et ils ont eu une discussion sur le message de la soirée d'étude.
Plusieurs personnes ont parlé de la façon dont Dieu les a dirigés dans différents sentiers.
Il était à peu près 22h00 lorsque le jeune homme s'est mis en route pour rentrer à la maison.
Assis dans sa voiture, il a commencé à prier, "Seigneur...
Si Tu parles encore aux gens, parle-moi.
Je vais t'écouter et je vais faire de mon mieux pour t'obéir."

Comme il roulait sur la rue principale de sa ville,
il eut la pensée étrange d'aller acheter un 4 litres de lait.
En se secouant la tête il a demandé à voix haute,
"Seigneur, est-ce que c'est Toi ?"
Comme il n'a eu aucune réponse, il a continué sa route.
Mais la pensée lui revint à l'esprit, achète un 4 litres de lait.
Le jeune homme s'est souvenu alors de Samuel et la façon dont il n'a pas reconnu la voix du Seigneur et il allait toujours courir voir Élie parce qu'il pensait que c'était lui qui l'appelait.
"Ok, mon Dieu, au cas où ce serait Toi, je vais acheter le lait.
" Ça n'avait pas l'air d'un gros test d'obéissance. Il pouvait toujours utiliser le lait.
Il s'arrêta dans un dépanneur et acheta le 4 litres de lait et s'est aussitôt remis en route pour la maison.


En passant la 7e avenue, il a senti une urgence, "tourne dans cette rue".
C'est fou, a-t-il pensé, et il est passé tout droit à l'intersection.
Encore, la pensée lui revint qu'il devait descendre la 7e avenue.
À l'intersection suivante, il a fait demi-tour et a rejoint la 7e avenue.
Sur un ton plutôt amusé, il a dit : "Ok, Seigneur, j'y vais."
Il a descendu la rue sur plusieurs pâtés de maison,
quand soudainement, il a senti comme s'il devait s'arrêter là.
Il gara la voiture au bord du chemin et fit le tour des lieux du regard.
Il était dans un quartier semi-commercial de la ville.
Ce n'était pas le meilleur ni le pire voisinage de la ville.
Tous les commerces étaient fermés et dans la plupart des maisons,
les lumières étaient éteintes et les gens semblaient déjà être au lit.
Là, encore, il sentit quelque chose comme
"Va et donne le lait aux personnes dans la maison qui est juste en face,
de l'autre côté de la rue."
Le jeune homme regarda la maison.
Il faisait noir et les gens à l'intérieur avaient tous l'air partis ou déjà endormis.
Il est descendu de la voiture et immédiatement, il s'est assis de nouveau sur le siège.
"Seigneur, ça n'a pas de bon sens..
Ces gens sont déjà couchés et si je les réveille,
ils vont être en colère après moi et je vais avoir l'air stupide."
Encore une fois, il sentit le besoin qu'il devait aller donner le lait à ces gens.
Finalement, il est sorti de la voiture, "Ok Seigneur, si c'est Toi,
je vais aller à cette porte et leur donner le lait.
Si tu veux que j'aie l'air d'un fou, ok.
Je veux être obéissant. Je suppose que ça compte pour quelque chose, mais s'ils ne répondent pas à la porte immédiatement, je déguerpis."
Il traverse la rue et sonne à la porte. Il pouvait entendre du bruit à l'intérieur.
Soudain, il entendit la voix d'un homme crier,
"Qui est là ? Qu'est-ce que vous voulez ?"
Et avant même que le jeune homme n'ait le temps de répondre ou de se sauver, la porte s'ouvrit.
L'homme était debout devant lui en jeans et t-shirt.
Il semblait tout droit sorti du lit.
Il avait un regard bizarre et n'avait pas l'air heureux de s'être fait sortir du lit par un étranger.
"Qu'y a-t-il ?"
Le jeune homme lui tend le 4 litres de lait,
"Voilà, je vous ai apporté ceci.
" L'homme prit le lait et courut le long du couloir.
Soudain, il aperçut une femme à l'autre bout du couloir avec le 4 litres de lait dans sa main.
Elle avait dans ses bras un bébé qui pleurait.
L'homme avait des larmes qui coulaient sur son visage.
Il s'est mis à parler et pleurer en même temps,
"Nous étions justement en train de prier.
Nous avions de grosses factures à payer ce mois-ci et nous avons manqué d'argent.
Nous n'avions plus de lait pour notre bébé.
J'étais justement en train de prier et demander à Dieu
de me montrer comment je pourrais me procurer du lait."
Et la femme a crié de la cuisine,
"J'ai demandé à Dieu de nous envoyer un ange avec du lait.
Es-tu un ange ?"
Le jeune homme a sorti son porte- monnaie et a pris tout l'argent qui s'y trouvait et le mit dans la main de l'homme.
Il est reparti vers sa voiture avec des larmes qui coulaient sur son visage.
Il sut à l'instant que Dieu répond aux prières.

C'est vrai.
De temps à autres, ce sont les choses simples que Dieu nous demande de faire qui font que nous sommes obéissants à ce qu'Il demande, et d'être capable d'entendre ce qu'Il dit.
Sa voix est plus forte que jamais. S.V.P. écoutez et obéissez !
Tu seras béni (et le monde aussi).. Phil. 4;13


samedi 24 août 2019

Dieu au contrôle La route de la vie


Au début, je voyais Dieu comme mon observateur, mon juge, comptant toutes les choses que j'avais mal faites, pour qu'Il puisse savoir si j'avais mérité le Ciel ou l'enfer quand je mourrai.
 Mais plus tard, quand j'ai rencontré Jésus, il me sembla que ma vie était plutôt comme une balade en vélo, mais c'est un vélo-tandem, et j'ai remarqué que Jésus-Christ était à l'arrière m'aidant à pédaler.
 Je ne sais plus juste quand Il me suggéra que nous changions de place, mais la vie n'a jamais été la même depuis. Quand j'avais le contrôle, je connaissais le chemin. C'était plutôt ennuyeux, mais prévisible...
 C'était le chemin le plus court entre 2 points.
 Mais quand Il prit le guidon, Il connaissait de beaux et longs détours, par des montagnes, des endroits rocheux à des vitesses à se casser le cou, tout ce que je pouvais faire était de m'accrocher ! Même si ça semblait être folie, Il me disait :" Pédale !"
 Je m'inquiétais, j’étais anxieux et je me demandais : " où m'emmènes-tu? " Il riait et ne répondait pas, et je commençais à apprendre la confiance.
J'oubliais ma vie ennuyeuse et j’entrais dans l'aventure. Et quand je dirais, "j'ai peur", Il se pencherait derrière pour toucher ma main.
 Il m'amena à des gens pour donner ce dont j'avais besoin, des cadeaux de guérison, acceptation et joie. Ils m'offrirent des cadeaux à emporter pour mon voyage, celui de mon Seigneur et le mien.
Et nous étions sur la route de nouveau. Il disait : " donne ces cadeaux ; ils sont des bagages en trop, trop de poids ". Alors je les donnais aux personnes que nous rencontrions, et je découvrais qu'en donnant je recevais, et toujours notre fardeau était léger.
 Au début, je ne Lui faisais pas confiance pour le contrôle de ma vie. Je pensais qu'Il allait me mener à un accident ; mais Il connaît les secrets du vélo, Il sait comment l'incliner pour prendre des virages difficiles, Il sait comment le faire sauter pour éviter des rochers, Il sait comment aborder des passages effrayants.
 Et j'apprenais à me taire et à pédaler dans les endroits les plus étranges. Je commençais à apprécier la vue et l'air frais sur mon visage avec mon agréable compagnon de tout instant, Jésus-Christ.
Et quand je suis certain que je ne peux plus continuer, Il sourit seulement et dit : "Pédale"...


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 13, 22‐30


Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite.

En ce temps-là, tandis qu’il faisait route vers Jérusalem, Jésus traversait villes et villages en enseignant. Quelqu’un lui demanda : « Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? » Jésus leur dit : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et n’y parviendront pas. Lorsque le maître de maison se sera levé pour fermer la porte, si vous, du dehors, vous vous mettez à frapper à la porte, en disant : “Seigneur, ouvre-nous”, il vous répondra : “Je ne sais pas d’où vous êtes.” Alors vous vous mettrez à dire : “Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné sur nos places.” Il vous répondra : “Je ne sais pas d’où vous êtes. Éloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l’injustice.” Là, il y aura des pleurs et des grincements de dents, quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, et que vous-mêmes, vous serez jetés dehors. Alors on viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le royaume de Dieu. Oui, il y a des derniers qui seront premiers, et des premiers qui seront derniers. »



Petit commentaire du texte

Pourquoi y a-t-il une porte qui est étroite et une autre qui est ouverte à tout le monde?

 La porte de la miséricorde de Dieu est étroite mais toujours grande ouverte, et grande ouverte pour tous ! Dieu ne fait pas de préférences, mais il accueille toujours tout le monde, sans distinctions. Une porte étroite pour limiter notre orgueil et notre peur, grande ouverte parce que Dieu nous accueille sans distinction. Et le salut qu’Il nous donne est un flux incessant de miséricorde qui abat toute barrière et ouvre des perspectives surprenantes de lumière et de paix. Une porte étroite mais toujours grande ouverte, n’oubliez pas cela : porte étroite mais toujours grande ouverte.

Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite. Il ne suffit donc pas d'avoir entendu l'Évangile; la bonne nouvelle, pour être sauvé. Il est indispensable d'avoir reçu Jésus-Christ comme son Sauveur personnel. Aujourd’hui, Jésus vient nous rappeler que l’entrée dans le Royaume ne sera pas possible sans une conversion personnelle. Passer par la porte étroite c’est se libérer des privilèges, des honneurs et des prétentions qui encombrent notre vie. La porte du Royaume de Dieu est étroite, je dois déposer des valises qui m’encombrent. Quand je suis avec Jésus, je ne manque de rien. Toutes ces richesses que nous aurons accumulées ne nous seront d’aucune utilité lors de notre passage vers `` l’autre rive ``. Cette porte étroite c’est celle que le Christ a franchie. En mourant sur une croix et en ressuscitant, il nous a ouvert un passage ver la Vie Éternelle.

Question


1. Qu'est-ce que Jésus voulait dire pour être sauvé nous devons traverser l'étroite porte?
2. De quelles différentes manières les gens font-ils effort pour entrer par la porte étroite?
3.  A quelle sorte de gens la porte du royaume des cieux est-elle particulièrement étroite?
4. Pourquoi Jésus veut nous faire passer à travers la porte étroite ?
5. Qu’est- ce qu’il y a de l’autre côté de la porte étroite ?
6. Est-ce difficile de croire que Jésus est le seul moyen de se rendre au paradis?
7. Qui sont les gens qui sont à la porte à frapper?
8. Que fait Jésus à la question : « N’y aura-t-il que peu de gens à être sauvés ? »
9. Pourquoi le maître de la maison nous dit : « Je ne sais pas d’où vous êtes ? »
10. Pourquoi les derniers seront les premiers et les premiers seront derniers ?

mercredi 21 août 2019

La Leçon du papillon par lilavande


Un jour, apparut un petit trou dans un cocon ; un homme, qui passait par hasard, s'arrêta et passa des heures à observer le papillon, qui s'efforçait de sortir par ce petit trou. 
Après un long moment, on eût dit que le papillon avait abandonné, et le trou demeurait toujours aussi petit. On eût dit que le papillon avait fait tout ses efforts, et qu'il ne pouvait plus rien faire d'autre.
Alors l'homme décida d'aider le papillon : il prit un canif et ouvrit le cocon. Le papillon sortit aussitôt. Mais son corps était maigre et engourdi ; ses ailes peu développées bougeaient à peine.
L'homme continua à observer, pensant que, d'un moment à l'autre, les ailes du papillon s'ouvriraient et seraient capables de supporter le poids de son corps pour qu'il prenne son envol. Il n'en fut rien !
Le papillon passa le reste de son existence à se traîner par terre avec son corps maigre et ses ailes rabougries. Jamais il ne put voler.
Ce que l'homme, avec son geste de gentillesse et son intention d'aider, n'avait pas compris, c'est que le passage par le trou étroit du cocon et le temps laissé pour la maturation des échanges à l'intérieur de la chrysalide étaient les conditions nécessaires pour que le papillon transmette le liquide de son corps à ses ailes de manière à avoir assez de force pour être en mesure de voler. C'était le moule à travers lequel la vie le faisait passer pour grandir et se développer.
...Parfois, le temps, l'effort et la patience sont exactement ce dont nous avons besoin dans notre vie. Si l'on nous permettait de vivre toute notre vie sans rencontrer d'obstacles, nous serions limités. Nous ne pourrions pas être aussi forts que nous le sommes.
...Nous ne pourrions jamais voler de nos propres ailes.
  


lundi 19 août 2019

Les Roses de l’Oncle Paul


Agnès apercevant la maison veut lâcher la main de Marthe, mais sa grande sœur la retient jusqu’au perron. Elles posent leur cartable dans l’entrée et courent à la cuisine.
Maman est là et Marthe la voit glisser une lettre dans la grande poche de son tablier. Quand elle embrasse ses filles, elle ne parle pas et semble soucieuse. Les fillettes s’asseyent pour goûter et leur père entre dans la cuisine.
– Papa !, s’écrie Agnès.
Marthe s’étonne :
– Tu es déjà rentré ?
Il s’assied en face d’elles, avec le même air tourmenté que Maman.
– Nous allons avoir une visite, ce soir, dit-il.
Agnès sent à son tour que ses parents sont tendus et attend sans rien dire, mordant dans sa tartine de confiture.
– Votre oncle Paul va venir nous voir.
Elles échangent un regard d’étonnement : oncle Paul ? Le frère de Papa qui a disparu et dont on ne parle jamais parce que Grand-Papa se met dans des colères terribles en entendant ce nom ?
– Mais où était-il, pendant tout ce temps ?, questionne Marthe.
Papa et Maman se regardent, puis leur père répond :
– Il vous le dira lui-même… s’il le veut.
Le soir venu, les fillettes ont fait leurs devoirs, pris leur bain, elles ont dîné dans la cuisine. Maman a mis la table pour trois dans la salle à manger, et Marthe a plié les serviettes en éventail dans les verres à pied. Papa ne s’arrête pas de marcher, les mains dans les poches. Quand la sonnette retentit, chacun retient son souffle et Papa va ouvrir. Les deux sœurs voient alors entrer un gros bouquet de roses, de belles roses rouges largement écloses. Le visiteur tend le bouquet à Maman :
– Je me suis souvenu que tu les aimais, dit-il très vite, d’une voix qui tremble un peu.
– Oh, Paul… Comme c’est gentil…
Maman prend les fleurs et embrasse l’oncle Paul, puis elle penche la tête pour respirer le parfum qui monte du bouquet et Marthe voit qu’elle va pleurer. Elle regarde l’homme, s’étonnant de le trouver si jeune. On entend parler de lui depuis si longtemps ! Son visage est marqué durement, mais il a des yeux d’un bleu aussi clair que ceux de Papa, de Grand-Papa et d’Agnès. Il semble intimidé par les deux paires d’yeux qui le fixent curieusement ; Marthe s’avance avec son plus joli sourire :
– Bonjour, oncle Paul.
Agnès l’imite aussitôt et l’oncle, très ému, reçoit sur chaque joue les frais baisers des petites filles.
Dans le salon, l’oncle Paul boit du jus de fruits, il n’est plus intimidé. Papa et lui évoquent des souvenirs d’enfance et ils rient comme des écoliers. Marthe et Agnès, sur le tapis, se font toutes petites pour qu’on oublie de les envoyer au lit et elles écoutent ces histoires d’un temps où Papa était un petit garçon pas toujours très sage…
Quand Papa va rejoindre Maman à la cuisine, Agnès se rapproche du fauteuil du visiteur.
– C’est agréable, d’avoir un oncle, déclare-t-elle. Pourquoi tu ne venais jamais nous voir ? Où étais-tu ?
Marthe fronce les sourcils. L’oncle Paul est devenu un peu pâle, il a baissé la tête comme s’il cherchait la réponse au fond du verre de jus de fruits. Agnès, sous le regard sévère de sa sœur, cherche quelque chose à dire pour se rattraper. Mais il les regarde toutes les deux et se penche en avant, comme Maman quand elle raconte une histoire :
– Quand j’étais jeune, j’ai beaucoup désobéi, votre grand-père se fâchait souvent et je n’écoutais personne, ni lui, ni ma maman, ni votre papa. Un jour, je suis parti, comme l’enfant dans l’Évangile, vous connaissez ? J’ai fait beaucoup de bêtises et on m’a mis en prison.
Agnès murmure « Oh… » et Marthe ouvre de grands yeux. Papa s’est assis près de Paul et Maman prend Agnès sur ses genoux.
– J’étais malheureux et méchant. Je ne voulais voir personne. Un prêtre est venu, pourtant, et m’a apporté un livre. Je l’ai chassé. Il est revenu, avec un autre livre et des chocolats. J’ai partagé les chocolats avec lui et on a parlé. Quand il est parti, j’ai lu le livre. Et Jésus a touché mon cœur, là, dans cette prison triste aux murs jaunes. Mes camarades n’ont pas compris ; quand ils m’ont vu prier, ils se sont moqués de moi. Mais le père Raphaël venait toutes les semaines et me donnait du courage. Un jour, l’un d’eux m’a posé des questions et on a prié ensemble. Un mois plus tard, on était douze. Le père Raphaël est parti en Afrique, mais Jésus, lui, est toujours avec nous ! Nous avons continué à prier, à lire l’Évangile. Un prisonnier a demandé le Baptême et il l’a reçu dans la prison, la nuit de Pâques. J’ai été libéré au bout de trois ans et me voilà… pour rester ou pour repartir.
Quand il se tait, il y a un grand silence dans la salle à manger. Il a l’air triste en caressant de la main un coussin de soie jaune. Marthe hésite. En prison… Elle a peur, elle a un peu honte, aussi. Soudain, elle voit, sur la cheminée, le bouquet de roses rouges, si beau contre le mur blanc. Oncle Paul a certainement donné tout ce qu’il avait, pour l’acheter. Elle se lève et s’assied contre lui, prenant sa grande main brune dans sa petite main douce :
– Reste…
Agnès vient à son tour et monte sur ses genoux, l’entourant de ses petits bras :
– Reste, oncle Paul !
– Nous expliquerons à Grand-Papa tout ce que tu nous as dit. Il ne sera plus fâché, promet Marthe.
Oncle Paul les regarde, l’une après l’autre, et un sourire éclaire son visage fatigué, un vrai sourire de bonheur.

samedi 17 août 2019

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 12, 49-53


Je suis venu jeter un feu sur la terre
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli ! Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division. Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois ; ils se diviseront : le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère. »

Questions de réflexion:

 1.      Qu'est-ce que Jésus voulait dire quand il a dit: “Je suis venu jeter le feu sur la terre”?
2.      Avec quoi le baptême de Jésus devait-il être baptisé? Pourquoi était-il en détresse à ce sujet?
3.      Jésus a dit qu'il ne devait pas apporter la paix mais la division. Comment est Jésus le grand diviseur?
4.      Qui est divisé par Jésus selon les versets 52-53?

« C’est un feu que je suis venu apporter sur la terre et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! » (Lc 12, 49)

 Dans l’Ancien Testament, le feu symbolise la Parole de Dieu proclamée par les prophètes. Cependant, le feu est aussi le jugement divin qui, en passant au milieu du peuple, le purifie. Il en va de même de la Parole de Jésus : elle construit, et en même temps détruit ce qui est sans consistance, ce qui est corruptible, ce qui est vanité. Elle laisse debout la vérité seule. Jean Baptiste avait dit de Jésus : « Il vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu »  Il annonçait le baptême chrétien qui sera inauguré le jour de la Pentecôte avec l’effusion de l’Esprit Saint sous forme de langues de feu. Telle est donc la mission de Jésus : répandre le feu sur la terre, communiquer l’Esprit Saint et sa force rénovatrice et purificatrice. « C’est un feu que je suis venu apporter sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! » Jésus nous donne l’Esprit. Mais comment l’Esprit Saint agit-il ? En répandant l’amour en nos cœurs. Cet amour qu’il nous faut maintenir allumé en nous, selon son désir. Quelle est la nature de cet amour ? C’est l’amour évangélique qui n’est ni terrestre, ni limité, mais universel comme celui du Père du ciel qui « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons et tomber la pluie sur les justes et les injustes », y compris sur les ennemis. Cet amour n’attend rien des autres. Il prend toujours l’initiative, il aime en premier. Cet amour ‘se fait un’ avec chaque personne. Il souffre et se réjouit avec elle, se préoccupe ou espère avec elle et il le fait en agissant concrètement si c’est nécessaire. C’est un amour qui n’est pas seulement un sentiment et qui ne se contente pas de mots. Cet amour nous fait aimer le Christ en chaque frère et sœur rencontrés, nous rappelant qu’il a dit : « C’est à moi que vous l’avez fait. » Il tend à la réciprocité, à réaliser avec les autres l’amour réciproque. Expression visible, concrète de notre vie évangélique, cet amour accrédite, donne toute sa portée à la parole qu’ensuite nous pourrons et devrons annoncer pour évangéliser. « C’est un feu que je suis venu apporter sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! » L’amour est comme un feu, l’important, c’est qu’il reste allumé. Pour cela, il lui faut toujours quelque chose à brûler. Avant tout, notre moi égoïste, et cela se réalise car en aimant nous sommes complètement projetés en dehors de nous-même, soit vers Dieu, en accomplissant sa volonté, ou vers le prochain, lorsque nous l’aidons. Un feu qui brûle, même petit, peut devenir un grand incendie s’il est alimenté. C’est l’incendie d’amour, de paix, de fraternité universelle que Jésus a apporté sur la terre. (Chiara LUBICH)

Et maintenant une histoire ! Histoires à l’usage des parents, catéchistes et éducateurs.


Le troupeau de Monsieur Pierre

Auteur : Dardennes, Rose | Ouvrage : À l'ombre du clocher - 1. Les sacrements. Baptême.

Jean a mené ses deux vaches au parc du Vieux-Chêne. Mains aux poches, nez au vent, il revient d’un bon pas, sifflant avec les merles. Il fait bon respirer dans l’air frais toute la vie des matins !
Tiens ! Voici le Père Pierre et ses moutons : une aubaine pour Jean !
— Bonjour, Monsieur Pierre !
— Bonjour, Jean !
— Vous avez de la chance d’avoir un si beau troupeau !
— Je parie que tu as envie de jouer avec mes moutons !
— Oh ! oui… Surtout avec les petits : ils cabriolent si drôlement autour de leur mère !
Le vieil homme, habile, saisit un agnelet par la patte, le maîtrise, l’apaise.
— Maintenant, viens ! dit-il à Jean en accompagnant son invite d’un geste amical.
Jean ne se le fait pas dire deux fois. Les deux bras autour du cou de l’agneau, il frotte sa tête contre la laine douce, en riant clair.
— Tiens ! Pourquoi a‑t-il un X peint en bleu sur le dos ?
— Tous mes moutons sont de même : c’est leur marque, petit. A cela, je reconnais les miens partout où ils sont.
— Ah ! oui… Je comprends… Au revoir, Monsieur Pierre.
— Au revoir, gamin !
Jean ne siffle plus.
Il pense aux agneaux blancs et câlins, se frottant si gentiment au flanc de leur mère…
Jean aussi aime les caresses de sa maman. Il fait bon, parfois, se serrer tendrement contre elle.
« Elle m’aime bien, ma maman », se dit-il.
Le chemin passe devant le calvaire. Jean regarde le Crucifié et lève son béret.

« Vous aussi, Jésus, vous m’aimez ».
Jean s’immobilise, saisi. Oui, Jésus l’aime jusqu’à accepter la mort pour lui. Jamais il n’y avait pensé comme aujourd’hui.
« Jésus, pour vous remercier, je vais faire un très beau signe de croix ».
Un homme passe. Il voit un gamin qui reprend sa route d’un air préoccupé. Il pense que ce gars a quelque souci. Les anges, seuls, savent qu’il parle à Jésus :
— Ce signe de croix, Jésus, c’est notre « marque » à nous…
Jean repense au troupeau de Monsieur Pierre : tous ses moutons ont un X bleu sur le dos : c’est sa « marque » son signe : cela veut dire qu’ils sont à lui.
« Et le signe de croix, Jésus, c’est votre « marque » à vous ; votre signe. En le traçant sur moi, je me marque à votre nom. Je montre à tous que je suis de votre troupeau ».
Jésus ne répond pas avec des mots. Simplement, dans son cœur recueilli, Jean sait que Jésus est d’accord. Alors, il se tait et marche sans bruit, pour mieux écouter. Une alouette trille en quittant le sillon. Un souffle passe sur le blé.
« Jean, tu es bien plus qu’un mouton de mon troupeau. Tu es de ma famille, mon petit frère… »
Nulle voix n’a troublé le silence, mais Jean sait que Jésus parle parfois au fond des cœurs. Il est heureux. Plus heureux qu’à jouer avec les agneaux de Monsieur Pierre. Heureux d’un bonheur plus rare, plus précieux, plus profond.
« Quelle joie d’être baptisé à votre nom, marqué de votre signe, mon Dieu !… »

Rose Dardennes.

mercredi 14 août 2019

Les boucles d’oreilles de Louise.


Ouvrage : 90 Histoires pour les catéchistes. I. Les vertus théologales
Charité
Je me suis engagé à ne faire connaître ni le nom ni le pays de la petite héroïne de ce récit. Je puis toutefois certifier qu’il est absolument vrai. C’était en septembre 1899. Étant brancardier à l’hôpital des Sept-Douleurs, à Lourdes, je venais de lever de sa voiturette une pauvre enfant de 14 ans paralysée des deux jambes et du bras droit. Elle avait assisté à la procession du Saint-Sacrement et, avec toutes les précautions possibles, je l’avais transportée à nouveau sur son lit. J’allais m’éloigner pour m’occuper d’autres malades lorsque, de sa main encore valide, Louise, c’était le nom de la jeune infirme, me fit signe de m’asseoir près d’elle.
— « Pas maintenant, répondis-je ; je n’ai pas le temps ! »
L’enfant renouvela son geste :
— « Si, asseyez-vous là, je veux ! »
La pauvre petite m’avait dit cela d’un ton à la fois si énergique et si suppliant qu’il ne me restait plus qu’à obéir ! C’est ce que je fis…
« Voyons, lui dis-je, parlez vite. Je suis très pressé !
— Oui, mais tout bas. Je ne voudrais pas que les autres m’entendent ! »
Je m’approchai plus près du lit et Louise me murmura à l’oreille :
— « J’ai fait une promesse à la Sainte Vierge si elle m’accordait une grande faveur.
— Ah ! Et alors ?
— Eh ! bien, elle m’a exaucée !
— Vous vous sentez mieux ? Repris-je étonné.
— Oh ! Non… Je n’ai rien demandé pour moi, répondit l’infirme.
— Alors, quelle grâce avez-vous obtenue ?
— Ça ne se dit pas, répliqua Louise d’un petit air mutin !
— Bon, lui dis-je. C’est bien. Mais que voulez-vous de moi ?
— J’ai promis à Notre-Dame de faire brûler un beau cierge à la Grotte.
— Et vous voulez que j’aille vous l’acheter ?
— Oui. Seulement voilà ! Je n’ai pas d’argent ! Dans notre vallée des Alpes mes parents sont pauvres et ils n’ont rien pu me donner pour le voyage. C’est un comité qui a payé pour moi.
— Vous voudriez alors que je vous fasse cadeau d’un cierge ?
— Oh ! Non. Ce serait trop facile !
— Enfin, que faut-il que je fasse ? »
Louise hésita, puis me prenant par la main, me dit tout bas :
— « Allez vendre mes boucles d’oreilles ! »
Je restai stupéfait devant une pareille proposition… Lentement mes yeux se portèrent vers les oreilles de la généreuse enfant. Deux mignonnes pâquerettes, toutes simples, ayant pour cœur une pauvre petite perle de verre, y étaient suspendues. Valaient-elles un franc cinquante ? Certainement non ! Mais pour la Sainte Vierge qui voyait le sacrifice que faisait la petite malade, ces deux boucles valaient certainement les plus beaux diamants du inonde.
— « Dites, Monsieur, reprit Louise, vous ne me refuserez pas ce service ? »
Que répondre ? Pouvais-je ne pas accepter ? Dire à cette enfant que son trésor ne valait pas la peine d’être vendu ? Rien que mon silence attristait déjà son cœur et je voyais poindre des larmes sous ses paupières. J’essayai de me tirer d’affaire par une nouvelle question.
— « Si je vends vos boucles, Louise, que dira votre maman ? Elle vous grondera et moi aussi ?
— …Ne craignez rien, Monsieur, répliqua-t-elle aussitôt. Maman veut tout ce que je veux, pourvu que ça me fasse plaisir. »
Je n’avais plus rien à dire… et je cédai. La petite fille enlevant alors le petit bijou de son oreille gauche me le mit dans la main. Ensuite, me présentant l’oreille droite elle me dit :
— « De ce côté, c’est plus difficile ! Il faudra que vous m’aidiez ! Mon pauvre bras paralysé ne veut plus m’obéir. »
Je détachai alors avec précaution la seconde boucle tandis que la malade me disait, toute joyeuse :
— « Vous les vendrez bien cher, n’est-ce pas ! Et demain, nous achèterons un gros cierge ! »
Après avoir tout promis je m’éloignai, des larmes plein les yeux… En traversant la salle et les longs corridors de l’hôpital, je me demandais toutefois ce que j’allais bien pouvoir faire de ces deux pauvres boucles. Je songeais à les garder pour moi et à aller acheter un beau cierge pour Louise lorsque, en traversant la cour, je me trouvai en présence de Mme de M., une des grandes amies et bienfaitrices de l’hôpital.
— « Eh ! bien, M. le brancardier, me dit-elle, comment vont nos chers malades ? Et votre petite Louise ? Mademoiselle « Je veux » comme vous l’appelez ? N’a-t-elle pas été trop exigeante aujourd’hui ?
— Pas trop, Madame, répondis-je un peu gêné. La pauvre enfant souffre tellement qu’il faut être indulgent envers elle ! D’ailleurs elle vient de me donner une drôle de mission à remplir !
— Laquelle, si ce n’est pas indiscret ? »
En deux mots je racontai à la charitable dame la touchante histoire des boucles d’oreilles.
— « Mais c’est magnifique cela, me dit-elle. Et que comptez-vous faire de ce précieux dépôt ?
— Je pense le garder, Madame et acheter un joli cierge pour ma petite infirme.
— Je vous en prie ; cédez-moi ces boucles ! J’ai une fille malade, je suis sûre qu’elles lui porteront bonheur. »
Madame de M. ouvrit alors son sac à main et, devant la belle offrande qu’elle me tendit, je lui abandonnais les humbles bijoux.
Le lendemain, aussitôt arrivé à l’hôpital, j’allai trouver Louise.
— « Alors vous les avez vendues ? » me dit-elle dès qu’elle m’aperçut.
— « Oui… Et un bon prix ! Tenez, voici l’argent.
— Oh ! Quel bonheur s’écria-t-elle en voyant la belle pièce d’or que je lui tendais… Vite, mettez-moi dans ma voiture et partons pour la Grotte ! »
Apparition de la Sainte Vierge à Sainte Bernadette dans la grotte de Lourdes
Presque tous les malades étaient déjà rangés dans la cour de l’hôpital. On donna le signal du départ et je pris la tête du convoi, traînant ma chère infirme qui, radieuse, tenait sa pièce dans la main. En route elle acheta le cierge tant désiré, un des plus grands et des plus beaux du magasin puis, continuant d’égrener notre chapelet, nous arrivâmes à la Grotte. Tandis qu’il faisait ranger les voitures à la place qui leur était réservée, le chef de service, apercevant le cierge de Louise dit à celle-ci :
— « C’est pour la Grotte ?
— Oui, Monsieur, répondit la fillette.
— Donnez-le-moi, je vais vous le porter.
— Ah ! non, protesta-t-elle. C’est moi qui veux l’offrir à la Sainte Vierge ! »
Le chef sourit et se tournant vers moi me dit :
— « Faites-lui ce plaisir si elle y tient tant ! »
Je pris alors Louise dans mes bras et la portai tout près de la Grotte. Elle eut ainsi la joie d’allumer elle-même son cierge et de le placer devant l’autel. Comme elle n’avait pas dépensé toute la somme obtenue par la vente de ses boucles, elle voulut que je l’approche du tronc des offrandes, là elle versa généreusement tout ce qui lui restait !
Levant ensuite son regard vers la blanche Vierge du Rocher, je l’entendis murmurer cette phrase qui m’expliqua tout et me bouleversa « Merci, Bonne Mère, d’avoir exaucé ma prière et guéri ma compagne ! Maintenant faites de moi ce qui vous plaira ! »
J’étais, sans le vouloir, en possession du grand secret de Louise. Oubliant ses propres souffrances elle n’avait songé qu’à celles de sa voisine d’hôpital ! Et la Sainte Vierge avait exaucé son héroïque prière… La veille, en effet, au cours de la procession du Saint Sacrement, la jeune fille qui occupait le brancard placé tout près du sien s’était levée guérie !
Et aujourd’hui, Louise en remerciait la Madone, ne demandait rien pour elle !
« Annales du Très Saint Rosaire »