Surmonter le mal par
le bien :
Comme
les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur
disait : Vous avez appris qu'il a été dit : " Œil pour œil, dent pour
dent. " Eh bien moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si
quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l'autre. Et si
quelqu'un veut te faire un procès et te prendre ta tunique, laisse-lui encore
ton manteau. Et si quelqu'un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en
deux mille avec lui. Donne à qui te demande ; ne te détourne pas de celui qui
veut t'emprunter.
Vous avez appris qu'il a été dit : " Tu aimeras ton
prochain et tu haïras ton ennemi." Eh bien moi, je vous dis : Aimez vos
ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d'être vraiment les fils
de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les
méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les
publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos
frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n'en font-ils
pas autant ? Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait.
Un amour sans frontière
Par Daniel Cadrin, o.p.
Photo: Oeuvre : Bob Fitch, Arrestation de Dorothy Day, 1973, Californie
Dans un monde dur et violent, comment survivre? Dans un
monde où individus, groupes et nations s'affrontent, comment éviter le chaos?
Nous avons mis au point au cours des siècles des mécanismes pour y répondre.
Jésus y fait référence. Oeil pour oeil, dent pour dent: cette loi du talion est
un progrès sur la barbarie. Elle permet de limiter les effets de la violence et
d'établir une justice. La réparation, ou la vengeance, doit être proportionnée
au mal fait. Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi: la bienveillance
envers son groupe d'appartenance, la méfiance et la haine pour l'adversaire de
ce groupe. Ces réponses sont naturelles et permettent un certain fonctionnement
social où la violence, acceptée, est claire et cernée.
Face à cela, Jésus propose une voie plus radicale. Il invite
à refuser carrément la violence, même son usage dit légitime, à refuser
d'entrer dans son cercle et son cycle: tends l'autre joue, fais plutôt appel à
la conscience de l'autre. Des gens comme Gandhi, M. Luther King, Dom Camara,
Dorothy Day, ont pris au sérieux cet appel de Jésus. Il s'est avéré qu'il
pouvait être une force de transformation, mais il est risqué. Face aux ennemis
de groupe, de classe, de nation, Jésus invite aussi au dépassement: refuse
d'entrer dans la haine de l'autre, même de celui qui te menace, et reste
bienveillant. Jésus ne demande pas ici un amour au sens affectif et sentimental
pour des gens qui nous en veulent ou qui nous énervent. Il s'agit de refuser la
haine et la vengeance, de vouloir et de faire du bien même à l'ennemi, de
respecter autrui. Il ne devient pas un ami pour autant, mais il reste
quelqu'un.
Ces deux attitudes sont exigeantes, elles ne correspondent
pas aux valeurs promues dans un monde compétitif, valorisant le pouvoir sur
l'autre, les rapports de force, et les solutions violentes. Ces attitudes ne se
vivent pas sans une profonde motivation, sans une conversion de notre regard
sur nous-mêmes, sur autrui et d'abord sur Dieu. Pour Jésus, elles supposent la
découverte du visage d'un Dieu Père, dont l'amour est universel. Cela amène à
se voir soi-même non seulement comme un membre d'un clan, ou un honneur bafoué,
mais d'abord comme un enfant de Dieu, et à voir autrui comme un autre être
humain et comme un possible frère, comme quelqu'un.
Ces options difficiles portent du fruit en nous-mêmes. Elles
nous permettent de garder notre dignité d'être humain, en refusant de devenir
envahis par la violence et la haine, qui nous détruisent autant que ceux à qui
nous en voulons. De plus, il se pourrait même que ces appels de Jésus soient,
pour la vie en société, les seules réponses possibles pour briser les impasses,
dénouer les conflits haineux, les soifs de vengeance sans fin. Mais ces
solutions ne sont pas immédiates, spontanées ou techniques. Elles supposent des
esprits et des coeurs qui veulent aller au-delà des conformismes, des intérêts
personnels ou de groupe. Elles appellent à un dépassement. Mais ainsi seulement
sera rendu témoignage, dans le monde, au Dieu dont la perfection est celle de
son amour sans frontières.
Questions pour la réflexion:
- Qu'est-ce qui me choque ou me réjouit dans cet enseignement
de Jésus?
- Quelle violence ai-je à travailler et face à quoi ou à qui?
- Qui sont les gens ou groupes que je considère comme
"ennemis"? Comment pourrais-je me montrer bienveillant-e et
bienfaisant-e?
Office de catéchèse du Québec
Complète le texte à trous:
Propositions: priez,
ne te détourne pas, tends-lui, haïras, mille, oeil pour oeil, Père, méchant,
laisse-lui.
Jésus disait à ses disciples:
`` Vous avez appris qu'il a été dit:
............................., dent pour dent.
Eh bien moi, je vous dis de ne pas riposter au
...............; mais si quelqu'un te gifle sur la joue droite,
........................... encore l'autre.
Et si quelqu'un veut te faire un procès et prendre ta
tunique, ...................... encore ton manteau.
Et si quelqu'un te réquisitionne pour faire mille pas,
fais-en deux .................. avec lui.
Donne à qui te demande; ............................... de
celui qui veut t'emprunter.
Vous avez appris qu'il a été dit: Tu aimeras ton prochain et
tu ................... ton ennemi.
Eh bien moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, et
.................... pour ceux qui vous persécutent, afin d'être vraiment les
fils de votre ..................... qui est dans les cieux! Vous donc, soyez
parfaits comme votre Père céleste est parfait.
Solutions : Jésus
disait à ses disciples:
`` Vous avez appris qu'il a été dit:
œil pour oeil, dent pour
dent.
Eh bien moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant mais si quelqu'un te gifle sur
la joue droite, tends-lui encore
l'autre.
Et si quelqu'un veut te faire un procès et prendre ta
tunique, laisse-lui encore ton
manteau.
Et si quelqu'un te réquisitionne pour faire mille pas,
fais-en deux mille avec lui.
Donne à qui te demande; ne
te détourne pas de celui qui veut t'emprunter.
Vous avez appris qu'il a été dit: Tu aimeras ton prochain et
tu haïras ton ennemi.
Eh bien moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, et
priez
pour ceux qui vous persécutent, afin d'être vraiment les fils de votre
Père
qui est dans les cieux! Vous donc, soyez parfaits comme votre Père
céleste est parfait.
Aimer c’est
Dieu a temps aimé ce monde qu’il a donné son Fils… dit-on dans la Bible
Aimez-vous les uns
les autres, comme je vous ai aimés, a dit Jésus.
Aimer c’est fabriquer quelque chose pour ceux qu’on aime.
Aimer c’est laisser pousser les fleurs pour que tout le
monde en profite, et nourrir les oiseaux en hiver.
Aimer c’est visiter un ami malade, inviter chez soi un nouveau
voisin.
Aimer c’est préparer une surprise pour faire plaisir à
quelqu’un.
Aimer c’est préparer un gâteau pour une personne seule et
offrir un rafraîchissement à l’ouvrier qui travaille en plein soleil.
Aimer c’est attendre que le plus petit nous rejoigne quand
la fatigue le fait traîner en arrière.
Aimer c’est patienter avec celui qui ne comprends pas, et
éclairer le chemin de celui qui dans l’obscurité.
Aimer c’est d’être là quand on a besoin de nous, et partager
la tâche qui est trop lourde pour une personne seule.
Aimer c’est essuyer les larmes, mais aussi demander pardon.
Aimer c’est se donner soi-même, parce que Dieu nous a aimés.