dimanche 31 mai 2020

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 20, 19- 23


La paix soit avec vous

C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.

 Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »

Petit commentaire

Jésus apparaît à ses  disciples

Jean 20: 19-23 décrit la première rencontre de Jésus après la résurrection avec les disciples. Son apparence nous dit deux choses sur son corps ressuscité. D'abord, il apparaît dans une pièce fermée à clé; son "nouveau" corps n'est pas comme le corps physique qu'il avait avant la mort. Deuxièmement, son corps porte les blessures de la crucifixion; son corps est toujours le même.

Alors que nous avons peur de montrer les blessures affectives, spirituelles et physiques, longues à cicatriser, Jésus ressuscité nous montre les siennes, celles de ses mains et de son côté pour dire que c’est lui qui a vécu un passage par la mort. Il nous dit qu’après un drame, nous sommes capables de saisir toutes les occasions favorables pour construire notre vie. Nous pouvons nous laisser relever, et transformer une souffrance en une force de vie, aidés par d’autres. Nos blessures font jaillir un amour plus grand et révèlent qui nous sommes : des êtres créés à l’image du Dieu de Vie.

Au cours de cette rencontre, Jésus a rassuré ses disciples qu'il était bel et bien vivant, puis il les a mis au travail. 



Question

-Quelle est cette paix que Jésus nous donne ?
-Pourquoi souffle-t-Il sur ses disciples ?
-Comment le don de l’Esprit Saint change les vies des disciples ? Et comment change-t-il nos vies ?

mercredi 27 mai 2020

Le manteau de la Vierge


Auteur : Rainier, Lucien | Ouvrage : Autres textes.
Temps de lecture : 4 minutes
Dès que le convoi des Rois fut parti, saint Joseph, qu’un ange avait averti, prenant avec lui l’Enfant et sa mère, et l’âne, équipé de façon sommaire, quitta Bethléem. Le tyran maudit n’avait pas encore porté son édit, qu’eux fuyaient déjà, trompant sa colère, et gagnaient au loin l’exil tutélaire.
Au cours du voyage, il advint ceci que je vais narrer dans un bref récit. Ayant traversé la Judée entière, ils ont pu franchir, enfin, la frontière, et sont, désormais, en sécurité.
De là, pour atteindre un sol habité, c’est un long trajet qu’il leur faudra faire.
Maintenant, Joseph ne s’en trouble guère ; il leur reste assez de pain ; et voici de l’huile, du miel, des dattes aussi…
L’outre a conservé son eau fraîche et claire. Le baudet, gaillard plus qu’âne sur terre, va son petit train, comme à l’ordinaire. Et, s’il n’avait pas, au cœur, le souci des enfants qu’Hérode abat sans merci, saint Joseph, d’avoir si bien réussi, rirait, dans sa barbe et dans sa prière.
C’est toujours, pourtant, le sable et la pierre, le morne désert, sans lac et sans bois ! À part un chétif palmier, quelquefois, rien ne rompt l’ennui de la plaine immense, où le chemin fuit, fuit et recommence… Il faut s’arrêter, le soir, quelque part, pour manger, dormir ! Ici. Sans retard, la Vierge dépose, en une corbeille qu’elle a pour cela choisie, au départ, le bébé Jésus qui, déjà, sommeille. Son voile, plié sur le petit nid, comme un édredon, le couvre à merveille !
De ses deux paniers l’âne est dégarni. Sans parler, leurs cœurs gonflés de mystère, le repas frugal est vite fini. Après quoi, pour couche, ils auront la terre… Bientôt, sur ce groupe humble et solitaire : l’âne et saint Joseph, Marie et l’Enfant, la lune, qui monte au ciel vaste, étend sa lumière pure et céruléenne…
Or, fraîche est la nuit, quoique égyptienne. La chose, là-bas, arrive souvent dans les mois d’hiver ; et, ce soir, le vent souffle de la mer méditerranée ! Dans son lit d’osier, la tête inclinée, le Poupon divin dort bien chaudement. Mais, à ses côtés, sa frêle maman de froid et de vent est toute glacée. Longtemps elle prie… Enfin, harassée, la Vierge s’endort, mais, en grelottant. L’Enfant se réveille, en ce même instant. Il regarde. Il sort un bras de ses langes. Il lève trois doigts. Oh ! Trois cent mille anges l’entourent, soudain !… Lui, silencieux, leur montre sa mère, avec de gros yeux. C’est alors qu’eut lieu, vraiment, un miracle ! Indicible ! unique ! inouï spectacle, que le ciel entier a vu, sûrement ! Remontés d’un vol en plein firmament, vers je ne sais quel bizarre instrument,
– immense appareil, surgi brusquement, rappelant de loin nos métiers à toile – chacun, pour navette ayant une étoile ; leur troupe scindée en deux légions, d’un geste alterné croisant les rayons ; sans un brin de trop, ni méprise aucune, les anges tissaient, oui ! Du clair de lune !… Et, tout leur travail étant achevé dans le temps qu’on prend à dire un avé, les bons tisserands revinrent, ensuite, soumettre à Jésus la pièce produite. Lui, qui justement venait de poser un doigt sur sa bouche, en fit un baiser ! Alors, deux d’entre eux, lentement, couvrirent la Vierge endormie. Et tous repartirent…
Plus que les satins, brocarts et velours portés par les saints dans leurs beaux atours, cette étoffe était merveilleuse ! et telle que, depuis, Marie a voulu, toujours, même en Paradis, la garder sur elle.
Et voilà pourquoi – me croira qui veut – le manteau de la Sainte Vierge est bleu !
(Lucien Rainier, Avec ma vie)



samedi 23 mai 2020

Évangile de Jésus-Christ selon Saint Matthieu 28, 16-20.


L’Ascension

En ce temps-là, les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes. Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »``


Questions pour une réflexion personnelle puis un partage en groupe


1. Évangile signifie « bonne nouvelle ». Quelle est pour moi la « bonne nouvelle » que j'ai envie d'annoncer aux autres ?
2. Les disciples « virent Jésus et se prosternèrent » et en même temps « certains eurent des doutes ». Cela me paraît normal ? Quelle est mon expérience ? La foi, est-ce tout voir, tout comprendre ? Le chemin du croyant passe-t-il par des remises en questions ?
3. « Allez donc ! » Comment je comprends cette parole de Jésus ? Est-ce que je me sens « disciple » ? « missionnaire » ? « témoin » ? « envoyé »?
4. Jésus nous dit « Je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde ». Je me laisse toucher par cette parole. Je nomme les lieux où le Christ se révèle présent dans ma vie, hier comme aujourd'hui. Quel est celui que je désire partager aux autres ?



La grande mission

La mission des disciples de Jésus consiste à faire advenir la justice du royaume des Cieux...

Obéissant à l’ordre de Jésus que les femmes leur ont transmis, les Onze se rendent en Galilée, là où la mission d’aller faire des disciples « de toutes les nations » prend tout son sens. Ils reviennent ainsi au-devant de la scène d’où ils étaient absents depuis leur fuite au moment de l’arrestation de Jésus. La rencontre a lieu « sur la montagne », lieu symbolique où sont situés des épisodes majeurs : la troisième tentation du diable, montrant, de là, « tous les royaumes du monde avec leur gloire » à Jésus ; l’enseignement sur le Royaume (Sermon sur la montagne, aujourd’hui le mont des Béatitudes) ; la Transfiguration. Le fait qu’ils se prosternent lorsqu’ils le voient montre qu’ils le reconnaissent, l’inouï de l’événement étant souligné par la mention que « certains eurent des doutes » ! Peut-être n’en sont-ils pas encore à partager la joie des femmes, née de leur accueil du message de l’Ange ! Cela n’empêche pas Jésus de s’approcher d’eux et de les envoyer en mission, au nom de la royauté universelle conférée au « Fils de l’homme dans la gloire » évoquée dans la parabole du Jugement dernier (25,31).

La mission des Onze consiste à « faire des disciples », c’est-à-dire à partager avec d’autres leur engagement, à la suite du Christ, à faire advenir la justice du royaume des Cieux en se conformant à l’enseignement qu’ils ont reçu de Jésus. En recevant le baptême « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » (une formule trinitaire unique dans le Nouveau Testament, sans doute issue de la liturgie baptismale en vigueur dans la communauté de Matthieu), les disciples signifieront leur commune appartenance à l’Église du Christ. La formule trinitaire (qui, bien qu’en étant à sa source, n’est pas encore le dogme élaboré par l’Église) renvoie au baptême de Jésus : l’Esprit est descendu sur lui et la voix du ciel a établi une relation de Père à Fils entre Jésus et Dieu. À ceux qui ont encore des doutes, le Seigneur ressuscité promet d’être « avec eux » jusqu’à la fin des temps : « Moi avec vous je Suis tous les jours jusqu’à la fin du monde », c’est-à-dire, comme l’avait annoncé l’ange du Seigneur, « Emmanuel : avec nous, Dieu ». « Ainsi se répondent le début et la fin de l’évangile : la personne de Jésus assume toute l’histoire humaine, mais, depuis “le premier jour de la semaine”, le matin de Pâques, cette histoire incorpore l’engagement et le témoignage des chrétiens. » (Claude Tassin).

Cherche le mot caché dans cette charade : 


Mon 1er est le mot « viens » en flamand ou en allemand
Mon 2ème est le féminin de « un »
Mon 3ème sort du robinet
Mon 4ème est une boisson chaude qu’on obtient en mettant un petit sachet dans l’eau bouillante

Come- une- eau- thé = Communauté 

samedi 16 mai 2020

La légende du Puy des Roches


Les Pierres ou Rochers de la Vierge ou Roches de Narfouilloux (Villemonteix)
Les Roches se situent à Puy des Roches sur les hauteurs de Villemonteix.
Les gens du pays disent que la Sainte Vierge les avait portées dans son tablier.
Au sommet d’une éminence dominant le village de Villemonteix, on remarque deux énormes masses rocheuses que dans la région on appelle « Les Roches ». On prétend que c’est la Sainte Vierge qui les a apportées dans son tablier, et on y montre la trace de ses pas ainsi que la forme gravée du « berceau de l’Enfant Jésus ». L’endroit est mal famé. Ces roches ont longtemps servi de tannière à une louve qui fit beaucoup de victimes dans le pays.
                 (Denise Roux)
Albert Goursaud : Pierres à légendes et pierre curieuses du Limousin (BSELM n°34, Limoges, 1969, page 154)

Version religieuse de l’histoire des Roches de Villemonteix

Voici la version religieuse de l’histoire des Roches de Villemonteix, racontée par Françoise Myrh, qui la tenait d’un vieux curé qui lui avait fait lire cette légende.
Comme toutes les mères douloureuses, quand la Sainte Vierge vit son fils expirer sur la croix, elle resta un long moment complètement insensible, à force de souffrance, et sa raison vacilla, telle la raison de toutes les pauvres mamans amputées de leurs enfants… Dieu eut pitié de ce cœur en détresse : deux anges descendirent du ciel et portèrent la Vierge en la soutenant de chaque côté, la portèrent en volant, par-dessus les collines, par-dessus les vallées, par-dessus les hautes montagnes, afin de bercer sa douleur, afin de la ramener à la réalité et à la vérité qui est dans le calme et dans l’acceptation de tout ce qui nous arrive par la volonté du Tout-Puissant.
Elle parcourut ainsi la Palestine et l’Europe Centrale, puis arriva dans un pays d’Occident, pays sauvage et frais dont l’air vif la fit sortir de sa torpeur et la força à examiner les lieux. L’herbe humide, les genêts verts, les mousses crissantes, les bruyères roses répandaient des parfums pénétrants qui, avec l’appel de la grande forêt, l’incitèrent au repos et à goûter un peu la douceur et la fraîcheur du climat Lemovice. Elle demanda à s’arrêter sur une humble colline de faible altitude, couverte de bruyère rose et d’ajoncs piquants. Elle se recueillit un peu au sein de cette nature morose et mélancolique et en joignant les mains pour sa prière instinctive, elle s’aperçut qu’elle avait emporté deux petits cailloux qu’elle avait arrachés en se roulant de douleur là-bas sur le Golgotha. Elle leur dit en les posant à terre et sans penser que c’étaient des choses inertes et inanimées : « – Croissez, croissez petites pierres et donnez-moi le calme en soulageant ma peine. »
Dès qu’elle eut prononcé cette vague formule, elle vit les deux petites pierres grandir rapidement et former deux énormes blocs de granit gris. Les deux anges qui ne l’avaient pas quitté, la hissèrent au sommet des roches et ce qu’elle vit, l’hypnotisa et la charma de suite.
Dans une sorte d’excavation de l’une des roches, creusée en forme de berceau où plutôt de crèche, un petit enfant rose aux cheveux blonds vagissait et souriait… Elle poussa un cri de bonheur angoissé, auquel une voix douce et connue répondit doucement : « – Ne pleure pas, c’est moi »… et alors elle pleura, pleura tant et tant que ses larmes creusèrent et remplir l’autre excavation qui est en forme de chaudron. Et quand elle eut pleuré, pleuré toutes les larmes de son corps, comme le veut l’expression consacrée à la douleur, quand elle eut bien épanché sa peine comme tous les humains… le petit enfant qui n’était qu’un mythe hélas, le petit enfant rose disparut du berceau… mais la mère consolée, grave et sereine, reprenait le chemin de son pays de la même manière qu’elle était venue en répandant autour d’elle un charme suave et doux qui persiste encore et berce les douleurs. Un chevrier qui ramenait une bande de chevrettes sauvages et un chasseur qui portait un chevreuil sur un épieu pointu, furent témoins des faits que je viens de vous raconter.
Ils aidèrent à bâtir la chapelle qui, transformée et rapetassé bien des fois depuis ce temps, sert encore d’église au lieu- dit « Cheissoux-la-Chapelle », on peut même y constater l’absence de clocher, car ce n’était pas une vraie église. Le chevrier qui n’était pas un artiste, essaya pourtant de fixer les traits de la Vierge et des anges, et ne réussit qu’à deux statuettes grossières, qui ornent quand même la grande croix de granit qui marque l’entrée de la chapelle, là-bas, dans le fond du petit bourg de Cheissoux. Celui-ci ne voulait pas que je vous décèle sa légende, car il préférait vivre heureux et caché dans le calme paisible de son air embaumé.
Une statue de la Vierge trône et orne seule l’humble église du village. Jadis les mariées portaient toutes leur bouquet nuptial sur l’autel de Marie et recevaient en récompense au bout du temps prescrit, le petit bébé rose qui avait consolé la mère douloureuse. Je sais qu’ayant abandonné cette pieuse coutume, elles n’ont plus aussi facilement d’aussi beaux enfants, ni d’aussi nombreux enfants que les mamans de jadis.
Je sais pourtant que du haut de sa petite chapelle, la Vierge Marie leur sourit à toutes, qu’elle aime tous leurs petits- enfants et réserve aux mamans douloureuses l’apaisement et le calme lorsqu’elles ont pleuré à ses pieds.


ÉVANGILE DE JÉSUS-CHRIST SELON SAINT JEAN 14, 15-21


Promesse de l'envoi du Saint-Esprit
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : l’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous. Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous. D’ici peu de temps, le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez vivant, et vous vivrez aussi. En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous. Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi, je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. »
Petit commentaire

Dans l'Évangile de ce dimanche, Jésus a ordonné à ses disciples d'aimer, afin qu'ils puissent recevoir l'Esprit et avoir la vie éternelle. Bien que nous ne puissions pas voir Jésus directement, son commandement d'aimer nous montre son visage dans les autres. Lorsque nous nous rapprochons des autres, nous nous rapprochons de Dieu. Ainsi, l'amour est le moyen qui nous fait avancer dans la vie chrétienne.

Comment montrer notre amour l'un pour l'autre? Comment montrez-vous votre amour pour les autres? Comment les autres montrent-ils leur amour pour vous?

Il est souvent facile de montrer notre amour pour les personnes proches de nous. Nous pouvons être gentils et généreux avec nos amis, nous pouvons écouter nos parents, nos soignants et nos professeurs. Nous pouvons partager avec notre frère ou sœur.

Et ils montrent leur amour pour nous en nous réconfortant quand nous sommes bouleversés, en prenant soin de nous et en partageant leurs affaires avec nous aussi.

Mais nous sommes tous les enfants de Dieu. Dieu aime chacun de nous parce que nous sommes spéciaux. Et nous devons donc faire de notre mieux pour montrer notre amour à tous, pas seulement à ceux qui sont à proximité.

Comment allez-vous montrer votre amour pour les autres, ici et dans le monde au cours de la semaine à venir?

mercredi 13 mai 2020


Il y a très très longtemps, dans un pays baigné par la mer et le soleil, vivait un riche seigneur très puissant. Son peuple lui était fidèle et le respectait ou plutôt il le craignait. Ce seigneur possédait tout ce qu’un seigneur peut posséder et pourtant, il n’était pas heureux. Son malheur venait de son mauvais caractère. Il se mettait en colère pour des riens, n’était jamais satisfait, n’aimait rien et ne désirait rien. Bien plus, il terrorisait ses domestiques et se montrait souvent sans cœur pour son bon peuple.
Mais en plus d’être colérique, il était belliqueux et il attaquait ses voisins sans raison. Un matin, il décida de partir en guerre contre son voisin du Sud. Ses troupes étaient nombreuses et bien armées et elles eurent tôt fait de gagner la bataille et d’agrandir la terre du seigneur qui n’en avait pourtant pas besoin. Malgré cette victoire, le seigneur n’était toujours pas heureux.
Les troupes revinrent au pays. Elles furent acclamées par la foule. Les rues avaient été décorées de guirlandes de fleurs et de papier pour l’occasion. Les fanfares jouaient au coin de chaque rue. Les femmes et les enfants dansaient sur les places. Et le soir, un immense feu d’artifice fut tiré depuis les hauteurs de la ville. C’était le plus beau feu d’artifice qu’on n’ait jamais vu de mémoire d’homme. Le peuple était heureux. Mais le seigneur, loin de se réjouir gardait la mine renfermée et n’était toujours pas heureux.
Le peuple se posait bien des questions sur son seigneur triste. A force de le voir, le visage fermé et d’entendre ses soupirs, chaque habitant se sentit lui aussi gagné par la tristesse. Le seigneur s’en redit compte et il ne comprenait pas pourquoi ses sujets affichaient des regards tristes. Il fit seller son plus beau cheval et parcouru toutes les rues de la ville. Chaque fois qu’il rencontrait quelqu’un, il lui demandait : "- Dis-moi : qu’est-ce qui ne va pas ? Parle, je te l’ordonne."
L’homme courbait le dos mais n’osait avouer la cause de sa tristesse. Ils craignaient la colère du seigneur s’il lui disait la vérité. Tous les gens étaient fatigués de se battre sans raison, d’attaquer sans être provoqué, de vaincre des voisins qui quelques temps plus tôt étaient des amis et de trembler à chaque instant dans la peur de ne pas satisfaire le seigneur.
Irrité par le silence de son peuple, le seigneur cravacha son cheval et s’en fut dans la campagne. Il galopa longtemps, longtemps, quand soudain, il entendit un bruit étrange. Ce bruit ressemblait au clapotis de l’eau mais il n’y avait pas d’eau à cet endroit. Intrigué, il arrêta sa monture et tendit l’oreille pour mieux percevoir le frémissement sonore.
A quelques pas de lui, un petit garçon aux cheveux châtains foncés et à la peau matte était agenouillé sur le sol. Il était tellement occupé par son travail qu’il ne remarqua même pas la présence du seigneur. Une à une, le petit garçon plantait des petite graines qu’il sortait d’un petit sac en jute. Il chantonnait une chanson très douce qui ressemblait à l’eau qui caresse les pierres.
En le voyant ainsi affairé, le seigneur sentit monter en lui une grosse colère. C’était bien la première fois que quelqu’un ne faisait pas attention à lui. Il se contint cependant car il était intrigué par la chanson. Au bout de quelques minutes, le seigneur qui n’était pas patient, se mit à toussoter et le petit garçon le regarda un sourire sur les lèvres. Ses grands yeux croisèrent ceux du seigneur qui sous le poids du regard de l’enfant sentit fondre sa colère comme par enchantement. Le petit garçon s’inclina respectueusement et tendit au seigneur son petit sac de jute contenant les graines. Il s’en empara et sans même le remercier cravacha son cheval et s’en retourna vers son palais.
Quand le soir arriva, il posa le sachet de graines à côté de son oreiller et s’endormit. Au matin, il s’éveilla plein de force et d’énergie comme les matins où il décide de partir à la guerre. Mais aujourd’hui, pas de guerre ! Il avait une bien meilleure idée. Il descendit dans son jardin et se mit à labourer la terre.
Vous imaginez sans peine la surprise de ses sujets. Le seigneur travaillait dans les jardins du palais en suant sous le soleil. Jour après jour, mois après mois, par tous les temps, la pluie, la neige, le gel, il laboura, sema, nettoya les jardins en ne ménageant pas ses efforts.
Un matin, le printemps apparu. L’air embaumait d’une senteur nouvelle. Les oiseaux dans le ciel chantaient des mélodies aux accents inconnus. Dans les rues, sous les rayons du soleil, les gens se parlaient en riant. Mais le seigneur ? Où était le seigneur ? Pourquoi ne se réjouissait-il pas avec ses sujets ?
Il se tenait tout seul, à l’écart de tous. Dans sa main, il tenait un petit bouquet de fleurs et de grosses larmes coulaient le long de ses joues. Il était triste de ne pas savoir pourquoi il était triste. Partout autour de lui, ce n’était que joie et bonheur mais dans son cœur, la peine était encore plus grande qu’à l’habitude. Il avait tant travaillé pour donner un superbe jardin au palais. Il avait cru qu’en se dépensant sans compter, il trouverait enfin la clé qui mène à la joie. Hélas ! Mille fois hélas !
Il se désespérait lorsqu’il vit arriver à ses côtés le petit garçon. Il avait bien un peu grandi depuis le jour où il l’avait rencontré dans la campagne mais il le reconnut sans peine à ses grands yeux et ses cheveux foncés.
- "Bonjour, dit l’enfant. Je m’appelle Jeremy. Regarde autour de toi, Seigneur. Regarde avec ton cœur : l’herbe, les fleurs, les oiseaux, les papillons, les gens. Tu sais, c’est là le secret du bonheur".
Il ouvrit les yeux et pour la première fois de sa vie, le seigneur vit les choses et les êtres comme jamais il ne les avait vus auparavant. Il remarqua les couleurs, entendit les chants, sentit les odeurs et la joie emplit son cœur. Il éprouva à cet instant un amour sincère pour son peuple et il se dit qu’il était grand temps de songer à se marier et à fonder une famille. En regardant Jeremy, il pensa que ce serait merveilleux d’avoir un petit garçon comme lui. Il lui prit la main et l’emmena dans son palais.
Quelques temps plus tard, le seigneur se maria et on raconte qu’il a eu de nombreux enfants et a vécu très heureux car il avait compris que le bonheur vivait dans les choses les plus simples qu’on a bien souvent à portée de la main.

lundi 11 mai 2020

La lumière bleue, conte de Grimm.


Il y avait une fois un brave soldat, nommé François, qui pendant plusieurs années avait combattu dans bien des batailles et avait toujours fait son devoir. Mais lorsque la paix fut conclue et qu'il fut congédié avec la plus grande partie de l'armée, on ne lui accorda pas la moindre pension ; il alla trouver le roi et il réclama contre cette injustice. Mais Sa Majesté, qui avait besoin de beaucoup d'argent pour bâtir un magnifique palais, l'envoya promener.
« Tu me le payeras peut-être un jour », se dit le soldat, et il s'en fut s'acheter un pain avec les derniers liards qui lui restaient. Puis il sortit de la ville et parcourut la campagne pour trouver un peu de travail comme homme de peine ; car il n'avait appris d'autre métier que celui de soldat. La journée se passa sans que personne eût voulu l'occuper.
Vers le soir, il s'engagea dans un bois, et, la nuit étant venue, il n'en était pas encore sorti. Tout à coup il aperçut de loin une lumière ; il marcha dans cette direction et finit par atteindre une maisonnette. Il y trouva une vieille femme, qui n'était autre qu'une méchante sorcière.
- Bonsoir, ma bonne femme, dit François ; je me suis égaré dans la forêt et je viens vous prier de me donner un gîte pour la nuit et une croûte pour souper.
- Une autre, répondit la sorcière, refuserait de loger un homme qui, comme toi a quelque air d'un vagabond. Mais moi j'ai bon cœur et je vais te donner de quoi calmer ta faim. Demain tu me rendras, j'espère, un petit service.
- Volontiers, dit François, si c'est dans mon pouvoir.
- Oh ! il ne s'agit que de bêcher mon jardin.
Là-dessus François, ayant soupé, s'en fut au grenier se coucher sur une botte de paille. Le lendemain il se mit à l'ouvrage et bêcha le jardin ; il eut de la peine à avoir fini le soir.
- Nous voilà quittes, lui dit la vieille ; mais si tu veux demain fendre en bûches ma provision de bois pour l'hiver, je te donnerai de nouveau à souper et je t'hébergerai la nuit.
François accepta et, le jour suivant, il joua de la hache jusqu'au soir ; il en était tout harassé.
- Tu as bien travaillé, dit la vieille ; aussi demain je ne te demanderai qu'un léger service qui ne te fatiguera guère. Ce sera de descendre dans le vieux puits de la cour ; il ne contient plus d'eau, mais j'y ai laissé tomber une chandelle ; j'y tiens parce qu'elle donne une belle flamme bleue et qu'elle ne s'éteint jamais.
Le lendemain François se rendit auprès du puits avec la vieille qui le laissa descendre dans un panier attaché à la corde de la poulie. Lorsqu'il fut au fond, il aperçut en effet une flamme bleue qui provenait de la chandelle magique ; une espèce d'étui était à côté, dans lequel on pouvait l'enfermer ; quand on le rouvrait, la flamme brillait de nouveau, et jamais la chandelle ne s'usait. François la prit ainsi que l'étui et agita la corde. La sorcière remonta le panier et, lorsqu'il fut arrivé à l'orifice du puits, elle tendit aussitôt la main et dit : « Allons, vite, passe-moi ma chandelle! »
Mais François, devenu méfiant, répondit :
- Auparavant je veux de nouveau avoir mes pieds sur la terre ferme.
- Donne tout de suite, dit la vieille, pleine de colère.
François refusa de nouveau ; alors, saisie de fureur, la sorcière lâcha la corde, et le pauvre François retomba au fond du puits. Lorsqu'il se fut relevé, il se souvint qu'il avait dans sa poche une pipe à moitié bourrée de tabac.
« Ce sera ma dernière consolation, se dit-il, que de me régaler encore de quelques bonnes bouffées. »
Puis, ayant allumé sa pipe à la flamme bleue, il se mit à fumer. Au bout de quelques secondes apparut devant lui un petit homme noir, qui, se prosternant avec respect, lui dit : Maître, que commandes-tu ?
Comment, ce que je commande ? répondit François. Pourquoi aurais-tu à m'obéir ? Je n'ai jamais eu de ma vie à donner des ordres.
- Tout ce que je sais, dit le petit homme, c'est que je suis chargé d'exécuter tes volontés.
 Soit, dit François ; eh bien, tire-moi de ce vilain lieu.
Le nain alors lui fit apercevoir un couloir qui conduisait à une caverne, où la sorcière avait entassé des trésors. François y puisa largement et, les poches remplies d'or et de diamants, il arriva à la lumière du jour.
- Maintenant, dit-il, va empoigner la sorcière et livre-la à la justice.
Le petit s'en fut bientôt il reparut monté sur un gros chat sauvage, et tenant devant lui, liée aux mains et aux jambes, l'affreuse vieille, qui hurlait.
Au bout de quelque temps, il revint et dit : - Elle est enfermée dans la tour ; demain on la jugera. Que me faut-il faire encore ?
- Va te reposer, mon garçon, répondit François. Mais si j'avais besoin de toi, comment ferais-je ?
- Tu n'auras de nouveau qu'à fumer un peu avec ta pipe après l'avoir allumée à la lumière bleue.
François sortit de la forêt et retourna à la capitale. Après s'être fait habiller tout de neuf et très magnifiquement chez le premier tailleur, il alla loger dans le plus bel hôtel de la ville, et il fit une grande dépense. Au bout de quelques jours de cette vie de luxe, qui lui semblait comme un rêve, une idée lui traversa l'esprit et, avec sa pipe, il fit venir le petit homme noir.
- Écoute, dit-il, j'ai à me venger du roi qui m'a traité si injustement. Cette nuit tu m'amèneras sa fille unique, pour qu'elle me nettoie mes bottes.
- Rien de plus facile, répondit le nain. Seulement tâche que la chose reste secrète; tu dois savoir que le roi n'entend pas la plaisanterie, et du reste celle-ci est un peu forte. Mais cela te regarde ; moi je n'ai qu'à obéir.
Et en effet, sur le coup de minuit, il amena la princesse, qui était plongée dans un état pareil au somnambulisme.
- À l'ouvrage, Mademoiselle, s'écria François, et servez-moi, comme j'ai servi votre père. Prenez ce balai, et balayez le plancher.
La princesse, muette et les yeux presque entièrement fermés, fit tant bien que mal la besogne qui lui était demandée.
- Maintenant, voici des brosses et du cirage, reprit François ; nettoyez mes bottes et faites-les bien briller, je vous prie.
La fille du roi obéit de nouveau mais, n'ayant jamais fait de pareil ouvrage, elle y resta bien longtemps. Puis, sur l'ordre de François, le petit homme la ramena dans son appartement. Le lendemain matin elle raconta à son père ce qu'elle croyait n'avoir été qu'un simple rêve.
- Cependant, ajouta-t-elle, je suis toute fatiguée, et j'ai les os comme rompus. Mais le roi, qui savait que dans ce temps des fées il se passait des choses bien extraordinaires, prit la chose au sérieux et dit à sa fille de remplir, le soir, les poches de son peignoir de pois et d'y faire un trou.
C'est ce qu'elle fit et, lorsque le petit homme vint la prendre et la transporta à travers les airs à la chambre de François, les pois s'échappèrent et auraient pu indiquer le chemin qu'elle avait pris. Mais le petit homme s'aperçut de la ruse et, lorsqu'il eut ramené la princesse chez elle, il alla semer des pois dans toutes les rues de la ville. C'est ce qu'on vint annoncer au roi, qui alors ne douta plus que sa fille n'eût en réalité fait office de servante. Il en fut mortifié. Après avoir réfléchi, il dit à la princesse de garder ses pantoufles en se couchant, et d'en laisser une sous un meuble, si on venait de nouveau l'enlever.
C'est ce qu'elle fit. Cette fois le petit homme ne s'aperçut de rien, et lorsque, le lendemain, les gens du roi vinrent visiter tous les appartements de la ville, ils découvrirent, dans la chambre de François, la mule de la princesse.
Il fut aussitôt appréhendé au corps et jeté en prison. À travers les barreaux de sa cellule, il vit placé là, comme sentinelle, un de ses anciens bons camarades du régiment. Il parvint à ouvrir la fenêtre et il appela son ami.
- Écoute, dit François, quand on t'aura relevé de faction, tâche de t'introduire dans la chambre que j'occupais à l'hôtel. Au fond de l'armoire à bois, tu trouveras un sac plein d'or, ce sera pour toi ; je ne te demande en retour que de m'apporter un étui en cuivre que tu trouveras à côté.
La chose sourit au soldat : il sut s'y prendre habilement, et vint apporter à François l'étui où se trouvait toujours la chandelle, à la flamme bleue ; quant à l'or, il le garda pour lui, comme c'était convenu.
Rassuré maintenant, François, lorsqu'il fut amené devant le tribunal, se laissa, sans protester, condamner à mort. On le mena aussitôt à l'échafaud, sur la plus grande place de la ville. Une foule immense s'y trouvait rassemblée le roi avec toute la cour était venu se placer sur une estrade.
Pendant le trajet, François demanda au bourreau, comme dernière grâce, de pouvoir fumer une pipe de tabac. Cela lui fut accordé. Lorsque ayant allumé sa pipe à la lumière magique, il eut tiré quelques bouffées, le petit homme se présenta à ses côtés.
- Rosse et fouette-moi tout ce monde-là, dit François, le roi, la cour, les juges et toutes les autorités. Ménage seulement la princesse ; je l'ai déjà assez fait souffrir. Au fond j'ai été brutal à son égard elle était innocente des torts de son père.
Le petit homme alors s'élança, et, frappant, daubant avec une force surnaturelle sur toute l'assistance, il mit tout le monde en fuite. Il n'y eut que le roi qui, meurtri de coups, ne pouvait se sauver, alors il demanda grâce à François, qui la lui accorda sans conditions. Le roi alors se piqua d'honneur et il donna à François la princesse en mariage.

samedi 9 mai 2020

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 14, 1-12



En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Que votre cœur ne soit pas bouleversé : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je dit : “Je pars vous préparer une place” ? Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. Pour aller où je vais, vous savez le chemin. » Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? » Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. » Philippe lui dit : “Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit.” Jésus lui répond : “Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : ‘Montre-nous le Père “Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; mais c’est le Père qui demeure en moi fait ses propres oeuvres. Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne me croyez pas, croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes. Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi fera  les oeuvres que je fais. . Il en fera  même de plus grandes, puisque je pars vers le Père``

Petit commentaire

Jésus dit à ses disciples: "Je suis le chemin et la vérité et la vie."
Jésus est la vraie direction; il est la bonne voie à suivre; il nous offre la vie.

Jésus propose un chemin de don de soi et de confiance. Bien que nous ne puissions voir d’avance ce qui  nous attend auprès du Père, la joie que ce chemin procure sur la terre est une preuve qu’il s’agit bien du chemin de la Vie.

Nous vivons avec des conflits, des déceptions et de la douleur.  La vie est dure et remplie de toutes sortes d’essais et tempêtes difficiles. Nous vivons tous des heures de tragédie profonde et des moments d'épreuve sévère, mais Il est avec nous.   En tant que chrétiens, nous ne sommes pas à l'abri des tempêtes, mais les ancres que Jésus a données à ses disciples sont de solides ancres auxquelles nous pouvons nous accrocher pendant les saisons difficiles de notre vie. Puissions-nous apprendre à croire et avoir confiance en Dieu et en Jésus afin que nos cœurs ne soient pas troublés lorsque les tempêtes de la vie viennent.  Quel que soit votre problème, quel que soit le désordre dans lequel vous vous trouvez, quelle que soit l'anxiété ou la perplexité que vous avez, souvenez-vous simplement que le Seigneur lui-même est là. D'une certaine manière, c'est mieux que s'il était visible, car il n'est pas entravé par les limites d'un corps physique. Il peut être partout où nous avons besoin de lui. Pendant qu'Il était ici sur terre, Il ne pouvait être qu'à un seul endroit à la fois. Maintenant, il est disponible pour tous les croyants partout dans le monde.

Lorsque nous essayons de trouver notre chemin à travers le voyage de la vie, nous avons besoin d'aide pour trouver la bonne voie à suivre, n'est-ce pas? Chaque jour, nous sommes confrontés à de nombreuses décisions difficiles et il est parfois difficile de savoir dans quelle direction se tourner. Certaines personnes utilisent leurs sentiments pour prendre des décisions. Ils disent: "Je vais le faire, parce que c'est juste la bonne chose à faire." Ce n'est pas bon. Nos sentiments peuvent changer d'un jour à l'autre, et ce n'est pas parce que nous nous sentons bien dans quelque chose que c'est la bonne chose à faire.

Lorsque nous essayons de suivre Jésus dans notre vie quotidienne, ce serait bien d'avoir un GPS pour nous conduire dans la bonne direction, n'est-ce pas? Ce serait bien d'avoir quelque chose pour nous garder sur la bonne voie et nous empêcher de nous perdre ... quelque chose qui nous aiderait à revenir sur la bonne voie lorsque nous avons pris une mauvaise décision.

Dans l'Évangile d'aujourd'hui, les disciples s'inquiètent que Jésus les quitte. Alors Jésus aide ses disciples à comprendre qu'ils ne seront pas laissés seuls. Quand ils veulent savoir où il va, Jésus réconforte ses amis. Il leur dit qu'il reviendra et emmènera ses partisans avec lui. Ils ont une place dans la maison de son père. Dans cet évangile, le départ de Jésus n'est pas considéré comme une perte. Jésus rassure ses disciples qu'il y a assez de place pour tout le monde dans la maison de Dieu. Le passage de l'Évangile d'aujourd'hui souligne également que tous les croyants sont appelés à agir et à poursuivre l'œuvre de Jésus dans le monde. 

 Questions: 
  • Pourquoi les disciples s'inquiètent-ils que Jésus les quitte?
  • Comment Jésus réconforte-t-il ses amis?
  • Que dit Jésus à ses disciples de la maison de son père?
  • Pourquoi Jésus dit-il à ses amis de continuer son travail?
  • Que dit Jésus à ses amis de la maison de son père?
  • Comment l'œuvre de Jésus peut-elle continuer dans le monde?
  • Qui fait l'œuvre de Jésus dans le monde aujourd'hui?

mercredi 6 mai 2020

Conte du mois de mai : Sylvie Protassieff


Amélie, jolie jeune fille, a mis sa veste rouge, celle qui lui a valu dans son quartier le surnom de « chaperon rouge ». Elle est sérieuse, Amélie. Elle a toujours suivi les conseils de papa, maman, grand-père, grand-mère, et même ceux de la voisine. Tout le monde l’apprécie, elle aura un bon métier plus tard, peut-être un mari, qu’elle aura choisis en famille. Et elle respectera toute sa vie papa et maman, grand-père et grand-mère, et même la voisine…
"Fais très attention", lui ont-ils dit, "le loup n’est pas loin, il rôde … il adore croquer les jolies jeunes filles. De toi il ne ferait qu’une bouchée. Tu n’as pas connu Jonquille, elle était partie au cinéma, toute fraîche, dans sa robe jaune. Et on ne l’a jamais revue… à coup sûr, c’est un coup du loup ! Ah, ça n’a pas traîné !"
Amélie frissonne : heureusement qu’elle est bien gardée, encadrée, conseillée, accompagnée, surveillée, épiée, … espionnée … par tous ceux qui lui veulent du bien et qui l’aiment. C’est pour son bien, elle le sait, ils le lui disent si souvent !
Mais parfois, en cachette, elle entrouvre sa fenêtre pour respirer un peu d’air frais et regarder le ciel. Elle n’est pas sûre que cela soit permis, elle n’en parlera à personne. Mais pourquoi ce mélange de joie et de tristesse, alors qu’elle a tout pour être heureuse ?
Amélie a bien compris que le loup pourrait la manger. Elle a écouté les conseils de papa, maman, et les autres … Mais lorsqu’en cachette, elle entrouvre sa fenêtre pour respirer un peu d’air frais et entrevoir un coin de ciel, elle frissonne et se prend à rêver d’un loup aux yeux gris bleu.
Et il est venu, ce loup au poil gris. Amélie est surprise … troublée, déséquilibrée, même. Comment ! Papa, maman, grand-père, grand-mère, et même la voisine lui avaient dit qu’il allait lui mentir, tenter de la séduire, la violenter, la violer peut-être, la manger toute crue, c’est sûr ! Et voilà qu’il est arrivé ! Oh, certes, il porte beau, il a de la prestance, princier, royal … elle est impressionnée, Amélie ! Il est arrivé en conquérant, séducteur roulant des mécaniques et elle lui a fermement fermé sa porte ! Pas violent non, mais beau parleur … Ah mais !
Heureusement qu’elle est bien gardée, encadrée, conseillée, accompagnée, surveillée, épiée, … espionnée … par tous ceux qui lui veulent du bien et qui l’aiment. C’est pour son bien, elle le sait, ils le lui disent si souvent !
Mais Amélie ne sait plus quoi penser … Elle lui a fermé sa porte, mais regarde par la fenêtre ce beau loup à poils gris et aux yeux bleu gris si expressifs. Il est seul, finalement pas violent, pas méchant, triste, sincère, il a peur lui aussi… Quelle subversion tout à coup, le monde d'Amélie est bouleversé … Va-t-elle accepter de lui parler, de lui répondre ? Va-t-elle tromper papa, maman, et les autres ?
 Amélie, chaperon rouge de notre temps, a décidé de transgresser les règles qui lui ont été inculquées. Et d'abord, pourquoi ces règles ? Sont-elles faites pour la protéger, elle ? Vraiment ? Le monde est-il vraiment si dangereux ? Ou bien sont-elles faites pour la garder pour eux, confite dans une relation stérile, où elle ne sera jamais qu'un clone de ses parents, répétition infinie des générations antérieures ? Mêmes opinions, mêmes préjugés, mêmes modes de vie, ... toute innovation à sa vie, toute idée qui serait vraiment d'elle sera bannie à jamais !
De son côté, le loup à poils gris et aux yeux gris bleu est retourné dans sa tanière. Il se terre. Peut-être qu'à lui aussi, on a dit que l'amour est subversif, et que les chaperons rouges sont dangereux !
Comment feront-ils, ces deux-là, pour se rencontrer, alors que tout en eux appelle l'autre ? L'un d'entre eux va-t-il finir par ouvrir sa fenêtre et faire signe ?

lundi 4 mai 2020

La chèvre et le muguet


En ce temps-là, il y a très longtemps, vivait un berger. Ce berger s’appelait Martin et il habitait une petite maison autour de laquelle gambadaient les chèvres qu’il gardait pour son maître.
Martin aimait bien ses chèvres, qui étaient très jolies, surtout Sarah, une petite chèvre espiègle et très coquette.
Les fleurs faisaient la révérence devant elle et ne cessaient de l’admirer.
Sauf le muguet, qui la trouvait trop orgueilleuse.
Ce manque de considération de la part du muguet vexait très fort Sarah, qui passait devant cette fleur si différente que les autres en lui lançaient des regards méprisants. Il faut vous dire qu’en ce temps-là, le muguet n’avait pas encore les jolies clochettes qu’il montre au printemps : c’était une plante sauvage dont les fleurs étaient dépourvues d’éclat, rondes et sans ornement.
 Plus capricieuse de jour en jour, la jolie Sarah se moquait aussi de Martin, son berger. Elle s’éloignait souvent du troupeau et se cachait derrière un buisson où Martin la retrouvait facilement.
Comme Sarah aimait alors entendre la voix soucieuse de son berger qui l’appelait, très inquiet!
Parce qu’il craignait de perdre la chèvre la plus jolie de son troupeau !
Sarah était très fière de le voir la chercher partout…
Peu à peu, Sarah provoqua ainsi la mauvaise humeur de ses compagnes. Car elle se moquait bien des autres chèvres, qui n’étaient pas aussi jolies qu’elle.
Son orgueil devenait vraiment insupportable. Martin lui-même se fâchait lorsque Sarah se montrait trop désobéissante.
Et l’herbe murmurait :
 "Comme Sarah est capricieuse !"
Les fleurs elles-mêmes ne faisaient plus la révérence devant une chèvre aussi désobéissante. Elles finirent par partager l’opinion du muguet.  Mais, indifférente à la mauvaise humeur qu’elle provoquait autour d’elle, Sarah restait capricieuse.
Un jour, le maître du domaine passa et il demanda à Martin si ses chèvres se portaient bien.
- Oui, dit Martin, mais Sarah me cause bien des soucis.
- Mets-lui donc un collier autour du cou ! suggéra le maître. Un collier muni d’une clochette : de cette manière tu sauras toujours où elle se trouve en entendant le bruit de la clochette !
Déjà, tout le monde se moquait d’elle. Tout le monde ? Eh bien, non ! Car le muguet ne riait pas. Il avait bon cœur, au fond, le petit muguet, et il voyait des larmes dans les yeux de Sarah.
La petite chèvre s’en alla tristement à l’écart de ses compagnes. Et elle se mit à verser de grosses larmes.
Adieu, fierté ! Adieu, caprices ! Elle allait porter un collier ! Quelle honte pour une petite chèvre indépendante !
Lorsque le maître fut parti, Martin prit un collier muni d’une clochette et il voulut le passer autour du cou de Sarah. Mais la petite chèvre fit des bonds si terribles qu’elle abîma le collier et que Martin dut le jeter.
- Tu ne perds rien pour attendre, dit-il. Je laisse la clochette sur l’étagère de la grange et j’apporterai un autre collier demain.
Et Martin regagna sa maison. Sous l’étagère sur laquelle il avait déposé la clochette, la nuit venue, Sarah pleurait toujours. Elle regrettait bien, à présent, de n’avoir pas été obéissante. Quand le soleil réapparut dans le ciel, la petite chèvre se traîna tristement sur l’herbe.
Pris de pitié, le muguet l’appela :
- Secoue l’étagère, dit-il, et fais tomber la clochette sur le sol, puis apporte-la-moi.
Sarah ne comprenait pas ce que le muguet avait l’intention de faire, mais elle obéit et lui apporta la clochette.
- Maintenant, dit le muguet, devant toutes les autres chèvres, promets d’être plus gentille et plus sage !
- Oui, oui, je le promets ! dit Sarah.
- Alors, dit le muguet, rejoins le troupeau comme si rien ne s’était passé.

- Que vas-tu faire de la clochette ? demanda Sarah.
- J’en fais mon affaire ! répliqua le muguet.
Sarah était si heureuse de pouvoir gambader avec insouciance qu’elle n’insista guère. Mais elle n’oubliait pas sa promesse et se montrait gentille et amicale.
Le muguet de son côté, rassembla ses pétales autour de la clochette qui se trouvait par terre, à côté de lui, la recouvrant presque complètement. Et il demeura immobile dans cette position, pour cacher la clochette. Peu à peu, les pétales réunis prirent la forme de la clochette.
C’est de là que vient l’aspect de ces fleurs.
Martin, le berger, ne retrouva jamais la clochette.
Mais il ne s’en soucia guère, car Sarah était devenue si docile et répondait si bien au moindre de ses appels qu’il n’en avait plus besoin pour la retrouver. Pourtant, Martin se demanda toujours pourquoi Sarah caressait du bout de sa langue un étrange muguet qu’elle semblait adorer. Il ne comprenait pas davantage comment il se faisait que tous les muguets qui poussaient par- là ressemblaient à des clochettes. Mais il trouva les fleurs jolies et prit l’habitude d’en offrir à son maître tous les ans, au mois de mai.
Les grandes personnes ignorent tout cela, quand elles offrent du muguet. Mais les enfants pensent toujours à Sarah, au mois de mai.

samedi 2 mai 2020

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 10, 1-10


Jésus est la porte et le bon berger



En ce temps-là, Jésus déclara : “Amen, amen, je vous le dis : celui qui entre dans l’enclos  des brebis sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit. Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur, le berger des brebis. Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. Quand il a poussé dehors toutes les siennes, il marche à leur tête, et les brebis le suivent car elles connaissent sa voix. Jamais elles ne suivront un étranger, mais elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne connaissent pas la voix des étrangers.” Jésus employa cette image pour s’adresser aux pharisiens, mais eux ne comprirent pas de quoi il leur parlait. C’est pourquoi Jésus reprit la parole : “Amen, amen, je vous le dis : Moi je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont tous des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra voler, égorger, faire périr. Moi, je suis venu pour que les brebis  aient la vie en abondance.”



Jésus le bon berger

L’image de Jésus le bon berger touche, apaise, rassure, réconforte et réjouit les chrétiens de tous les âges. Mais les images de la brebis et du troupeau qui lui sont reliées, prêtent à équivoque. Elles semblent véhiculer l’idée que les chrétiens sont des gens qui se laissent facilement mener et berner. Des gens qui renoncent aisément à leur liberté de pensée et de conscience pour suivre le troupeau et obéir aveuglément même si cela va contre leurs intérêts.
Or, l’évangile de Jean dissipe cette ambiguïté en nous rappelant que Jésus ne veut pas que nous soyons ses serviteurs mais que nous soyons ses amis (Jean 15, 15). Qui demanderait à un ami de renoncer à sa liberté et d’agir contre son intérêt ? La présentation de Jésus comme le bon berger au chapitre 10 de l’évangile de Jean nous montre plutôt que Jésus notre bon berger souhaite que nous soyons pleinement libres et pleinement épanouis.
En effet, le chapitre 10 de l’évangile de Jean nous révèle que Jésus est un bon berger qui aime infiniment ses brebis. Il appelle chacune d’elles par son nom. Et il établit avec elles une connaissance réciproque semblable à la connaissance d’amour qui unit le Père et le Fils (Jean 10, 3-13). Avec Jésus, les brebis peuvent aller et venir à leur guise. Et elles trouvent de l’excellente nourriture car Jésus est venu pour que les humains aient la vie en abondance (Jean 10, 9-10).
Jésus est la porte qui nous met en contact avec notre être profond. En Jésus, nous avons accès à notre être complet et à la plénitude de la vie. Il nous permet d’expérimenter que nous participons à la nature divine. Il nous donne la force de vivre librement l’amour de Dieu, des autres et de soi. Jésus est le bon berger qui nous donne son amour, sa paix et sa force pour guérir les blessures que la vie nous inflige et pour que nous puissions déployer ce que nous portons en nous de meilleur selon nos possibilités.
Jésus est le bon berger qui nous aime jusqu’à donner sa vie pour nous afin que l’amour soit plus fort que toutes nos difficultés et nous permette de nous réaliser (Jean 10, 11). Jésus est le bon berger qui donne à ses brebis la vie éternelle et qui leur affirme que personne ne pourra les arracher de sa main (Jean 10, 28).
Accepter que Jésus soit notre berger, c’est choisir de suivre le chemin de vie en abondance qu’il nous propose. Un chemin qui passe par l’amour de Dieu, des autres et de soi. Un chemin qui passe par la solidarité avec les affligés, les appauvris et les opprimés. Un chemin qui passe par l’engagement pour bâtir un monde plus juste qui favorise l’épanouissement de toutes et de tous !

Abbé Pierre Major




Questions de discussion:

1. De quoi s'occupe un berger? 
2. Un bon berger donne-t-il (ou donne-t-il) sa vie aux brebis? 
3. Que pensez-vous que cela signifie? 
4. Que fait une main engagée lorsqu'elle voit le loup arriver? 
5. Qu'arrive-t-il à un troupeau de moutons s'il n'y a pas de berger?
6. Dans notre histoire biblique, le bon berger connaît-il ses brebis?
7. Les brebis connaissent-elles le bon berger?
8. Comment sommes-nous comme des moutons? 
9. Avons-nous un bon berger?  Qui est notre bon berger?