mardi 31 juillet 2018

Le chemin de vie ou notre légende personnelle


Le Chemin de Vie est une sorte de fil conducteur que tout être humain suit au cours de son existence. Nous pouvons le comparer au scénario d'un film ou au «livre de route» des ralliements actuels. Nous avançons sur ce chemin en utilisant un véhicule particulier qui est notre corps physique. Les Orientaux nous proposent une image fort intéressante pour ce véhicule et ce Chemin de Vie. Nous sommes, disent-ils, comme une charrette, une Calèche qui représente notre corps physique et qui circule sur un chemin qui symbolise la vie ou plutôt le Chemin de Vie. Voyons jusqu'où nous pouvons pousser cette image ?
    
Le chemin sur lequel circule la Calèche est un chemin de terre. Comme tous les chemins de terre, il comporte des « nids-de-poule », des trous, des bosses, des cailloux, des ornières et des fossés de chaque côté. Les trous, les bosses et les cailloux sont les difficultés, les heurts de la vie. Les ornières sont les schémas déjà existants que nous reprenons des autres et que nous reproduisons. Les fossés, plus ou moins profonds, représentent les règles. Les limites à ne pas franchir sous peine d'accident. Ce chemin comporte parfois des virages qui empêchent la visibilité ou traverse parfois des zones de brume ou des orages. Ce sont toutes ces phases de notre vie où nous sommes « dans le brouillard », où nous avons de la difficulté à voir clair ou à pouvoir anticiper car nous ne pouvons « voir devant ».
   
Cette Calèche est tirée par deux chevaux, un blanc (Yang) qui est à gauche et un noir (Yin) qui est à droite. Ces chevaux symbolisent les émotions, ce qui nous montre à quel point ce sont elles qui nous tirent, voire nous mènent dans la vie. La Calèche est conduite par un Cocher qui représente notre mental, notre Conscient. Elle possède quatre roues, deux devant (les bras), qui donnent la direction ou plutôt impliquent la direction donnée par le Cocher aux chevaux, et deux derrière (les jambes), qui portent et transportent la charge (elles sont d'ailleurs toujours plus grosses que celles de l'avant). À l'intérieur de la Calèche, il y a un passager que l'on ne voit pas. Il s'agit du Maître ou Guide Intérieur de chacun de nous, de notre Non-Conscient, de notre Conscience Holographique. Les chrétiens l'appellent« l'Ange Gardien ».
Notre Calèche personnelle avance donc sur le chemin de la vie, dirigée en apparence par le Cocher. Je dis bien en apparence, car si c'est bien lui qui la conduit, c'est en fait le passager qui a donné la destination... Le Cocher, qui est notre mental, conduit donc la Calèche. De la qualité de sa vigilance et de sa conduite (ferme mais en douceur) vont dépendre la qualité et confort du voyage (existence). S'il brutalise les chevaux (émotions) et les brime, ceux-ci vont s'énerver ou s'emballer à un moment donné et risquer de conduire la Calèche à l'accident, de la même manière que nos émotions nous conduisent parfois à des actes irraisonnables voire dangereux. Si le conducteur est trop relâché, s'il manque de vigilance, l'attelage va passer dans les ornières (reproduction des schémas parentaux, par exemple) et nous suivrons alors les traces des autres, en courant le risque d'aller dans le fossé comme eux s'ils l'ont fait. De la même façon, s'il n'est pas vigilant, le Cocher ne saura pas non plus éviter les trous, les bosses, les nids-de-poule (coups, erreurs de la vie) et le voyage sera très inconfortable pour la Calèche, le Cocher et le Maître ou Guide Intérieur.
S'il s'endort ou ne tient pas les rênes, ce seront alors les chevaux (émotions) qui dirigeront la Calèche. Si le cheval noir est le plus fort (parce que nous l'avons mieux nourri...), la Calèche va tirer à droite et être guidée par les images émo­tives maternelles. Si c'est le cheval blanc dont nous nous occupons le mieux et qui domine, la Calèche va tirer à gauche, vers les représentations émotives paternelles. Lorsque le Cocher conduit trop vite, force trop, comme nous le faisons parfois, ou si les chevaux s'emballent, c'est le fossé, l'acci­dent qui arrête plus ou moins violemment tout l'attelage et avec plus ou moins de dégâts (accidents et traumatismes).

Parfois, une roue ou une pièce de la Calèche lâche (maladie), soit parce qu'elle était fragile, soit parce que la Calèche est passée sur trop de bosses et dans trop de trous (accumulation de comportements, d'attitudes inadéquates). Il faut alors réparer et selon la gravité de la panne, nous allons pouvoir le faire nous-mêmes (repos, cicatrisation), devoir faire appel à un dépanneur (médecine douce, naturelle) ou si c'est encore plus grave à un réparateur (médecine moderne). Mais il sera de toute façon important de ne pas nous contenter de changer la pièce. Il sera essentiel de réfléchir à la conduite du Cocher et à la manière avec laquelle nous allons chan­ger nos comportements, nos attitudes face à la vie, si nous ne voulons pas que « la panne» se reproduise.

Parfois, la Calèche traverse des zones de faible visibilité, c'est-à-dire que nous ne voyons pas vraiment où nous allons. Il peut s'agir d'un simple virage. Nous pouvons le voir et nous préparer à son arrivée en anticipant. Nous devons alors ralentir, repérer dans quel sens tourne le chemin et suivre la courbe en tenant bien les chevaux (maîtriser par exemple nos émotions quand nous vivons une phase de changement voulue ou subie). Lorsqu'il s'agit de brume ou d'orage, il nous est alors plus difficile de conduire notre Calèche. Nous devons « naviguer à vue », en ralentissant l'allure et en nous fiant aux bords immédiats du chemin. Nous devons dans cette phase faire une confiance totale, pour ne pas dire « aveugle », dans le Chemin de Vie (lois naturelles, règles de la Tradition, Foi, etc.) et le Maître ou Guide Intérieur (Non-Conscient) qui a choisi ce chemin. Ce sont les phases de la vie où nous sommes perdus « dans le brouillard» et où nous ne savons plus où nous allons. Dans ces moments-là, nous ne pouvons plus faire autrement que laisser la vie nous montrer la route.
    
Parfois, enfin, nous arrivons à des carrefours, des bifurcations. Si le chemin n'est pas balisé, nous ne savons pas quelle direction prendre. Le Cocher (le mental, l'intellect) peut prendre une direction au hasard. Le risque de se tromper, voire de se perdre, est grand. Plus le Cocher est sûr de lui, persuadé de tout connaître et de tout maîtriser, plus il va vouloir et penser savoir quelle direction choisir et plus le risque sera important. Nous sommes alors dans le règne de la «technocratie rationaliste », où la raison et l'intellect croient pouvoir tout résoudre. S'il est, en revanche, humble et honnête avec lui-même, il demandera quelle route prendre au passager (Maître ou Guide Intérieur). Celui-là sait où il va, il connaît la destination finale. Il pourra alors l'indiquer au Cocher, qui la prendra, à condition que ce dernier ait été capable de l'entendre. En effet, la Calèche fait parfois beaucoup de bruit en roulant, et il est nécessaire de s'arrêter pour pouvoir dialoguer avec le Maître ou Guide Intérieur. Ce sont les pauses, les retraites que nous faisons parfois pour nous retrouver, car il nous arrive de nous perdre.

Voilà une image simple mais qui représente vraiment bien ce qu'est le Chemin de Vie. Grâce à elle nous pouvons comprendre facilement de quelle façon les choses se passent dans notre vie et ce qui peut les faire déraper.

Le Chemin de la vie ou la Légende Personnelle
Extrait de « Dis-moi où tu as mal je te dirai pourquoi » - Michel Odoul (Albin Michel)


lundi 30 juillet 2018

Le brin d'herbe


« Il était une fois un brin d’herbe. Il était totalement désespéré, tantôt congelé par le froid, tantôt inondé par les pluies, ou brûlé par le soleil, et parfois même piétiné par des centaines de grosses chaussures et de bottes. Dès lors qu’il commençait à être heureux, à s’étendre vers le ciel bleu et la chaleur du soleil en écoutant les oiseaux s’interpeller et en sentant la brise le caresser, il était tondu ou aplati et compressé contre la terre.

Un jour, ne sachant pas ce qu’il faisait, quelqu’un le coupa si court qu’il savait à peine respirer et ne pouvait certainement plus entendre le chant des oiseaux ou sentir la brise. Mais, on ne sait pas comment, quelques jours plus tard, il remarqua qu’il avait légèrement grandi et qu’il pouvait à nouveau s’étirer et voir le ciel.

Malheureusement, après quelques semaines, le soleil le brûla si fort qu’il perdit sa couleur verte et devint brun et sec. Il pensa que sa fin était proche jusqu’au moment ou la pluie tomba et qu’il put boire goulûment et s’imprégner d’humidité. Bientôt, il regagna en couleur.

Il y avait toujours quelque chose qui semblait arriver pour le blesser, ou pour le mettre en danger ; la gelée et la neige, le soleil brûlant, les gens qui marchaient, couraient ou sautaient sur lui. Il était désespéré, ça ne valait pas le coup de vivre de cette manière.

Un jour un joli papillon se posa non loin de lui. Quelque chose de magnifique émanait de ce papillon et le brin d’herbe commença à lui parler pour en arriver à lui raconter son histoire misérable.
Le papillon fort sympathique, commença à lui parler. “Je peux comprendre ce que tu ressens mais je dois dire que je suis assez surpris d’entendre ton histoire. Vois- tu, de ma perspective, vu d’en haut, au- dessus de toi, je te regarde chaque jour. Je vois que tu es tellement flexible que la pire des tempêtes ne te casse jamais, peu importe ce qu’il t’arrive – être écrasé de façon répétitive, être gelé ou brûlé, tu te relèves toujours, lèves les yeux et t’étends vers le ciel et les nuages. Et quand le vent souffle je peux entendre ta chanson, jolie et légère.

Le brin d’herbe remercia le papillon et resta silencieux pendant longtemps. Puis, il commença à murmurer un chant joyeux – car il avait enfin réalisé que toute sa vie était un succès et non un échec.”

Quel message cette histoire vous apporte-t-elle ? A vous ? A votre vie ?

samedi 28 juillet 2018

Jésus nourrit une grande foule


Jésus multiplie les pains (d’après Jn 6,1-15)

Ce conte biblique reprend la structure des récits de la multiplication des pains des différents évangélistes. Le personnage de Mathias, fictif, est inspiré du jeune garçon présent dans le texte de l’Évangile de Jean.
Mathias n’a que 5 ans et il sait déjà pêcher des poissons. Ce matin, avec son papa, ils sont allés sur le lac de Galilée pour pêcher. Il a attrapé deux beaux poissons argentés. Son papa est fier de lui. Mathias met les poissons dans son panier avec les cinq pains que sa maman lui a donnés pour le déjeuner. Maintenant il est temps de rentrer.
En chemin, ils croisent beaucoup de monde. Les gens du village s’en vont sur la montagne pour voir Jésus.
Mathias reconnaît une voisine avec son bébé malade dans les bras. Il y a la grand-mère qui marche avec ses cannes et un homme sourd et muet qui l’accompagne. Mathias et son papa décident de les suivre.
En arrivant, Mathias aperçoit sa maman avec ses deux petites sœurs. Elles sont assises tout près de Jésus. Ils vont à côté d’elles. Des gens des autres villages les ont rejoints. Ils sont des centaines, des milliers peut-être !
Jésus guérit les malades : le bébé ne pleure plus, l’homme muet se met à chanter et la grand-mère laisse ses cannes pour faire un pas de danse.
Puis Jésus parle de Dieu son Père, il parle de son royaume à venir où tout le monde sera heureux, où il n’y aura plus de maladies, ni de guerres. Mathias écoute pendant des heures.
La nuit va bientôt tomber, les petites sœurs de Mathias en ont assez :
— Maman, on va à la maison ! On a faim !
Alors Mathias voit Philippe, un ami de Jésus, se pencher et dire :
— Jésus, il se fait tard. Les gens doivent rentrer chez eux pour manger.
Jésus répond :
— Toi Philippe, et les autres, donnez-leur vous-mêmes à manger.
— Mais Jésus, c’est impossible, il n’y a pas de magasin, ni de restaurant ici. Nous sommes loin des villages.
Comment faire ?
Mathias tire la manche d’André, un autre ami de Jésus, et il lui dit :
— J’ai cinq pains et deux poissons ! Pour le repas, c’est déjà ça !
André regarde Jésus. Jésus sourit.
Jésus prend les cinq pains et les deux poissons, il lève les yeux au ciel et dit une prière pour remercier Dieu.
Le papa de Mathias fait la même chose à la maison avant les repas. Puis Jésus dit :
— Allez ! Donnez à manger à tout le monde.
Mathias s’assoit dans l’herbe fraîche avec sa famille. Jésus et ses amis donnent à manger à tout le monde : deux pains pour les petites sœurs, un poisson pour Mathias et sa maman, et un autre pour le copain qui a vraiment faim. Encore un pain et un autre poisson…
Mais… C’est incroyable ! Le panier ne se vide pas. Au contraire il est toujours plein. À la fin du repas, alors que tout le monde a mangé, il en reste encore ! Mathias a compté, il y en a douze, douze paniers remplis.
C’est beaucoup ! Personne n’a jamais vu une chose pareille ! C’est Jésus qui a fait ça. Il est trop fort !
Jusque tard dans la nuit, les gens dansent et chantent. Ils sont si heureux. Ils s’exclament :
— Jésus est notre roi, grâce à lui on n’aura plus jamais faim !
Au moment de partir, on cherche Jésus partout mais Jésus n’est plus là. Il ne veut pas être un roi boulanger.
Cette nuit-là, Mathias rentre très tard à la maison. En chemin, il sourit. Il est heureux. Jésus a fait des merveilles.
Avec cinq pains et deux poissons, il a nourri tout le monde, et le panier est resté plein !

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 6, 1-15


La multiplication des pains et des poissons

 En ce temps-là, Jésus passa de l’autre côté de la mer de Galilée, le lac de Tibériade.
Une grande foule le suivait, parce qu’elle avait vu les signes qu’il accomplissait sur les malades.
Jésus gravit la montagne, et là, il était assis avec ses disciples.
Or, la Pâque, la fête des Juifs, était proche.
Jésus leva les yeux et vit qu’une foule nombreuse venait à lui. Il dit à Philippe : « Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? »
Il disait cela pour le mettre à l’épreuve, car il savait bien, lui, ce qu’il allait faire.
Philippe lui répondit : « Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas pour que chacun reçoive un peu de pain. »
Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit :
« Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons, mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ! »
Jésus dit : « Faites asseoir les gens. » Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit. Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes.
Alors Jésus prit les pains et, après avoir rendu grâce, il les distribua aux convives ; il leur donna aussi du poisson, autant qu’ils en voulaient.
Quand ils eurent mangé à leur faim, il dit à ses disciples : « Rassemblez les morceaux en surplus, pour que rien ne se perde. »
Ils les rassemblèrent, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux des cinq pains d’orge, restés en surplus pour ceux qui prenaient cette nourriture.
À la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : « C’est vraiment lui le Prophète annoncé, celui qui vient dans le monde. »
Mais Jésus savait qu’ils allaient venir l’enlever pour faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira dans la montagne, lui seul.



Jésus nourrit les cinq mille - Jean 6: 1-15

Questions

1. * Quelle est la situation la plus difficile dans laquelle vous vous êtes jamais trouvé?
2. Dans quels événements passionnants avez-vous récemment participé? Qu'est-ce qui les rend excitants?
3. Où est-ce que Jésus est allé? (6: 1 )
4. Pourquoi la foule des gens a-t-elle suivi Jésus? (6: 2 )
5. Où sont allés Jésus et ses disciples? (6: 3 )
6. Quel festin juif était proche? (6: 4 )
7. * Quelle question Jésus a-t-il posée à Philippe? (6: 5 )
 8. Pourquoi Jésus a-t-il posé une question à Philippe? (6: 6 )
 9. Comment Philippe a-t-il répondu à la question de Jésus? (6: 7 )
10. Qui était André? (6: 8 )
11. Quel rôle André a-t-il joué pour nourrir les cinq mille? (6: 8-9 )
 12. Quelle solution André a-t-il proposée à la question de Jésus? (6: 8-9 )
13. * Quel miracle Jésus a-t-il accompli? (6: 10-11 )
 14. Combien de pain restait-il? (6: 12-13 )
15. * Comment la foule a-t-elle réagi au miracle de Jésus? (6:14 )
16. Qu'est-ce que la foule avait l'intention de faire? (6:15 )
17. Quelle était la réaction de Jésus à l'intention de la foule? (6:15 )

Petit commentaire


Un peu de pain et seulement deux poissons, voilà qui n’est pas sans étonner : quelle quantité dérisoire pour nourrir une foule de cinq mille personnes ! Mais voilà qu’à travers le miracle de la multiplication des pains, Jésus fait œuvre de pédagogie. À Philippe tout d’abord, il demande d’apporter de la nourriture : il met ainsi sa foi à l’épreuve, l’invitant à passer d’une logique temporelle apparemment irréaliste à une perspective spirituelle : croire que Jésus peut réellement répondre aux attentes de ces gens affamés.




mercredi 25 juillet 2018

CONTE : DEVENIR CO-PAINS


Cette histoire est celle d’un roi qui a perdu le sourire et le sommeil. Depuis plus d’une semaine, il court dans tous les sens pour faire de la fête la plus belle de toutes. Ce soir, ses convives viendront des quatre coins du royaume pour assister à la plus grande invitation que le roi ait jamais organisée.
Cette histoire est aussi celle d’un boulanger qui est resté endormi et qui n’a pas cuit son pain pour accompagner le banquet du soir. Si personne ne sait où le trouver, c’est qu’il a préféré se cacher pour éviter la colère du roi.
Cette histoire est encore celle de la petite princesse Claire qui a eu l’idée de proposer à son père de cuire du pain elle-même.
— C’est une plaisanterie ? grogne le roi.
— Pas du tout, rétorque la princesse, je peux très bien cuire du pain pour tes invités.
La princesse voit bien que le roi ne la croit pas capable d’une telle chose. Elle tend vers lui une moue suppliante pour qu’il l’autorise à se rendre aux cuisines.
— Très bien, cède le roi, si cela t’amuse. Tu peux y aller !
Arrivée sur place, la princesse se met à l’ouvrage. Elle commence par remuer ciel et terre pour mettre la main sur la farine dont elle a besoin pour faire son pain.
— Que cherches-tu ? Veux-tu que je t’aide ? lui demande un joli garçon.
— Je cherche à faire du pain, répond la princesse Claire, et j’ai besoin de farine.
— Je sais où la trouver, répond le garçon. Je suis le fils du meunier et je sais qu’il faut récolter des milliers de grains de blé, puis les apporter au moulin pour les faire écraser et en faire de la farine. Viens avec moi ! Je vais te montrer où la trouver !
Peu après, la princesse Claire et le fils du meunier transportent les sacs de farine le long du chemin qui va du moulin aux cuisines du château.
Ensemble, ils vont pouvoir faire du pain et voilà qu’ils sont devenus copains.
Pour faire son pain, la princesse a maintenant besoin d’eau, mais elle ne sait pas où la trouver. Elle ne peut quand même pas s’installer dans la cour du château avec un seau et attendre que la pluie se mette à tomber.
Pendant que Claire et le fils du meunier réfléchissent, une petite bergère s’approche d’eux :
— Voulez-vous que je vous aide ? Je sais où trouver de l’eau. Venez avec moi !
Je vais vous emmener au puits, là où toutes les gouttes de pluie sont réunies.
Peu après, la princesse Claire, le fils du meunier et la petite bergère tirent sur la corde à poulie pour faire remonter le seau du fond du puits. Puis ils mélangent la farine et l’eau.
Ensemble, ils vont pouvoir faire du pain et voilà qu’ils sont devenus copains.
Tous les trois sont penchés sur leur mélange de farine et d’eau et se demandent si cela suffit pour faire du pain. Ils ne remarquent même pas l’arrivée du fils du cuisinier :
— Voulez-vous que je vous aide ? Je n’ai jamais fait de pain, mais je sais qu’un plat sans sel n’est pas bon car il n’a aucun goût.
Sur une haute étagère, le fils du cuisinier attrape un pot en céramique bleu et tout en soulevant le couvercle, il leur montre sa réserve.
Peu après, la princesse Claire, le fils du meunier, la petite bergère et le fils du cuisinier ajoutent le sel à la farine et à l’eau pour donner de la saveur au pain.
Ensemble, ils vont pouvoir faire du pain et voilà qu’ils sont devenus copains.
Claire et ses copains ont pétri la pâte à pain pendant longtemps. Ils ont formé de petites boules qui s’effondrent et deviennent plates dès qu’on les regarde. Très déçus, ils sont sur le point de tout abandonner quand le fils du boulanger leur vient en aide :
— Avez-vous mis du levain dans votre pâte ? Sachez que sans lui, votre pâte à pain restera toujours plate. Je vais vous en donner et il vous suffira de le mélanger à la farine, à l’eau et au sel !
Peu après, la princesse Claire, le fils du meunier, la petite bergère, le fils du cuisinier et le fils du boulanger ajoutent le levain à leur pâte. Ils façonnent ensuite des belles miches de pain bien rondes. Puis ils les déposent dans un endroit chaud et attendent le temps qu’il faut que la pâte à pain se soulève.
Ensemble, ils vont pouvoir faire du pain et voilà qu’ils sont devenus copains.
Quant au roi, que fait-il pendant ce temps ? Le roi n’a pas le cœur à la fête. Il se traîne d’une pièce à l’autre et chaque fois qu’on lui demande son avis, il répond :
— Faites ce que vous voulez ! Un repas de fête sans pain sur la table ne sera jamais un festin. Nous avons fait tout ce travail pour rien !
Cependant, un domestique lui fait savoir que la princesse Claire l’attend aux cuisines.
Le roi rejoint sa fille.
— Que fais-tu donc, ma princesse ? Nous as-tu vraiment fait du pain ? demande le roi.
— J’ai bien fait du pain, répond la princesse, avec l’aide du fils du meunier, d’une petite bergère, du fils du cuisinier et du fils du boulanger. Ensemble, nous avons fait du pain et nous sommes devenus copains !
— Vous êtes devenus copains ? S’étonne le roi.
— Veux-tu nous aider ? demande à son tour la princesse. Il nous reste encore une dernière chose à faire.
Et c’est ainsi que le roi se retrouve à enfourner des boules de pâtes dans le four à pain et qu’avec sa chère princesse, le fils du meunier, la petite bergère, le fils du cuisinier et le fils du boulanger, il écoute le feu crépiter et venir dorer la croûte des magnifiques miches de pain.
Ensemble, ils ont fait du pain et voilà qu’ils sont devenus copains !
Alors que dire de cette histoire, qu’elle est celle d’un roi qui a retrouvé le sourire, mais qui n’a aucune envie d’aller dormir, car ce soir il a invité dans son château tous les gens de son royaume pour la plus belle fête qu’il ait jamais organisée.
Cette histoire reste aussi celle d’un boulanger qu’on n’est pas prêt de recroiser.
Et, pour finir, cette histoire est celle d’une petite princesse qui mord à belles dents dans une épaisse tranche de pain entourée de ses nouveaux copains.
fin

lundi 23 juillet 2018

Le conte du petit Tatou : par Joyce


Il était une fois un petit tatou qui vivait au beau milieu de la forêt. Son terrier était installé sous un grand et magnifique arbre et, tout autour, plantes et arbustes fournissaient facilement de quoi se nourrir. Mais le petit tatou était malheureux.
" Que me manque-t-il pour être heureux ?" se demandait-il souvent.
Un jour qu’il se lamentait ainsi sur son sort, il entendit la voix du héron bleu. Le bruit courait dans la jungle que cet oiseau connaissait le secret des dieux, le secret du bonheur.
- Tu manques de quelque chose petit tatou ?
- Vas-tu me dire ton secret ? " répondit-il intrigué.
Le bel oiseau secoua la tête.
- Tu n’es pas prêt à l’entendre.
Le petit tatou déçu continua à se lamenter :
- De toute façon, je n’ai jamais ce que je veux. Personne ne m’aime. Si au moins j’étais beau, mais mes écailles sont toutes petites comparées à celles des autres tatous. Je n’ai vraiment pas de chance…Ah ! Si seulement j’avais… un manteau de fleurs. Cela m’irait tellement bien. 
Alors le petit tatou se mit à travailler dur, très dur. Il passa des journées entières au boulot pour s’offrir ce précieux manteau.
Alors il le revêtit, il se sentit très fier de sa belle parure.
Le lendemain son enthousiasme avait un peu baissé. Trois jours plus tard, il n’y pensait même plus. Il se retrouva, là, devant son terrier, et se lamenta.
- Que me manque-t-il pour être heureux ?
Et il entendit la voix du héron bleu, qui murmurait :
- Tu manques de quelque chose, petit tatou ?
- Vas-tu me dire le secret des dieux ? demanda-t-il.
- Tu n’es pas prêt, répondit l’oiseau.
Vexé, le petit tatou rentra dans son terrier. Qu’il était sombre, qu’il était inconfortable et froid. Alors le tatou se mit à rêver de confort. Il se mit à désirer un tapis de mousse dans laquelle il pourrait se blottir.
Mais la mousse était rare. Alors il passa des journées entières à en cueillir ça et là pour la
rapporter chez lui et reconstituer un grand tapis recouvrant le sol.
Les premiers temps il apprécia son nouveau confort, puis il s’y habitua et n’y fit plus attention.
Beaucoup d’animaux lui enviaient son manteau de fleurs et son tapis de mousse, mais lui ne se sentait pas pour autant aimé. Il se mit à avoir peur de se les faire voler.
- Que me manque-t-il pour être heureux ? se lamenta-t-il, un soir de désespoir.
Et le héron bleu, du haut de sa branche, lui dit :
- Tu manques de quelque chose petit tatou ?
- Tu ne veux toujours pas me confier ton secret ? murmura-t-il.
Le bel oiseau se pencha vers lui.
- Es-tu prêt à abandonner ton manteau et ton tapis pour connaître ce secret ?
- Abandonner mes biens ? s’écria le tatou. Je me suis donné trop de mal pour les avoir…
- Tu t’es donné du mal ? S’étonna le héron. Alors pourquoi n’y renonces-tu pas pour recevoir du bien ?
Le tatou haussa les épaules et rentra dans son terrier. Personne ne le comprenait. Personne ne le respectait. Si seulement… Si seulement il parvenait à en imposer un peu plus, à montrer sa valeur aux yeux de tous…Alors, là, peut-être le respecterait-on. Soudain, une idée lui traversa l’esprit. Il se précipita dehors et rejoignit le ruisseau qu'il suivit sur des kilomètres, à la recherche des plus beaux cailloux cachés au fond de la rivière et de magnifiques branches de manguier, un arbre rare dans la région. Avec tout cela, il aménagea la sortie de son terrier. Il en fit un espace magnifique et imposant que tout le monde pouvait admirer en passant. Nul terrier n’était plus grandiose que le sien.
Pendant quelque temps le tatou se sentit plus important. Mais au fond de lui il était toujours aussi malheureux. Un jour qu'il se lamentait sur son sort, il entendit la voix du héron et leva les yeux vers lui.
- Tu croix manquer encore de quelque chose, petit tatou ?
Le tatou ne savait plus quoi penser. Il se rendait compte que tous ses efforts n’avaient pas changé grand-chose.
- Veux-tu connaître le secret des dieux ? demanda l’oiseau. Es-tu prêt à te défaire de tout ce que tu possèdes pour recevoir ce secret ?
Le petit tatou resta un long moment silencieux, Puis, sachant sa situation désespérée, il finit
par acquiescer lentement. Alors le héron sauta de sa branche et, d’un coup d’ailes, vint se poser près de lui.
- Même quand tu n’as rien, petit tatou, tu disposes d’un trésor extraordinaire, un trésor d’une valeur inouïe. La vie. Et la vie, petit, elle aime celui qui aime et elle oublie ceux qui oublient d’aimer.
Elle aime celui qui aime…, répéta le tatou, songeur. Mais qui aime… quoi ?
L’oiseau bleu sourit.
- Rappelle-toi : n’est-ce pas l’amour qui est à l’origine de ta propre vie ? L’amour, petit, est l’essence de la vie. Sans amour, il n’y a pas de vie.
- Mais quel est le rapport avec ma situation ?
- Si tu poses ton regard sur la beauté du monde, l’amour que tu ressentiras illuminera ta vie.
Le petit tatou fronça les sourcils.
- Où la trouverai-je, la beauté du monde ? Où se cache-t-elle ?
- Tu ne la vois pas car tu as perdu l’habitude de la regarder, mais elle est là, en ce moment, tout autour de toi.
Le tatou surpris, se retourna et scruta les alentours.
- Où ça ?
- Dans la goutte de pluie qui s’attarde sur une feuille, dans la coccinelle qui grimpe le long d’un brin d’herbe, dans les nuages cotonneux et le tronc sculpté des arbres, dans le parfum d’une fleur ou le chant d’un oiseau, dans la douceur de l’air que tu respires et la lumière qui te baigne, dans la pulpe d’un fruit charnu et le son cristallin de l’eau, dans les yeux des animaux et dans ceux des hommes, dans les rides des vieillards et les rires des enfants. La beauté est partout et tu ne la vois pas, occupé que tu es à courir après des illusions.
Le petit tatou resta un long moment silencieux, interpellé par ces paroles. Puis il s’apprêta à réunir ses possessions et tenir ainsi sa promesse.
- Tu peux les laisser où elles sont, dit alors le héron, maintenant que tu sais qu’elles ne valent rien…
Le petit tatou se tourna vers lui. Le héron reprit :
- Souviens-toi : le secret, c’est d’aimer. Aime ta vie sans rien désirer que tu n’aies déjà et tu goûteras la sérénité des dieux. Et si de plus tu parviens à aimer tout ce qui est autour de toi, à t’aimer toi-même et à aimer tous ceux que tu vois, alors non seulement tu goûteras la sérénité des dieux, mais aussi tu partageras leur extase.
Le bel oiseau bleu prit son envol, et en quelques battements d’ailes disparut dans le ciel.
Conte du petit tatou avec quelques raccourcis tiré du roman de Laurent Gounelle :
Le philosophe qui n'était pas sage.
Un joli conte pour commencer la semaine, n'est-ce pas ?
Très belle semaine à vous !

samedi 21 juillet 2018

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 6, 30-34


Venez à l'écart et reposez-vous un peu




En ce temps-là, après leur première mission, les Apôtres se réunirent auprès de Jésus, et lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné. Il leur dit : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, et l’on n’avait même pas le temps de manger
.
Alors, ils partirent en barque pour un endroit désert, à l’écart.

Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup comprirent leur intention. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux. En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement.


Petit commentaire «Se reposer un peu

Dieu notre Père nous a donné un guide rassembleur et compatissant. C’est son Fils Jésus, le Christ, qui connaît nos aspirations profondes et nous nourrit de sa parole. Passer du temps avec lui nous renouvelle intérieurement et nous procure le repos.

Aujourd’hui dans l’évangile, on assiste à un retour de mission…Un temps de vacances, de repos, de ressourcement, à l’écart, au désert, auprès du Christ, celui pour qui nous sommes les disciples. Par ailleurs, ce temps de vacances n’est pas un temps pour ne rien faire; ce n’est pas un temps de tout repos, car, même en vacances, où on se retire à l’écart pour se ressourcer et renouveler ses forces, on rencontre pleins de gens avec des attentes et des demandes…et l’évangile semble dire qu’il faut porter une attention particulière à ceux et celles qui ont soif d’une Parole : une Parole de réconfort, une Parole d’espérance.

Les Apôtres sont rentrés très contents et heureux. Ils vivent un moment de gloire purement humaine. Jésus les éloigne de cette gloire humaine et Il les amène vers la gloire divine dans un endroit désert. Le désert est un lieu de rencontre divine dans la solitude et dans la prière. C’est un lieu de repos. Quand nous sommes avec le Seigneur, c’est un moment pour reposer des activités extérieures. C’est un moment d’intériorisation et un moment de digestion.

Le temps des vacances est un temps béni pour entendre l’invitation de Jésus à ses Apôtres, revenant de leur première mission : `` Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu ``. Cette parole résonnera dans le cœur de ceux qui, après une année de dur labeur aux prises avec les effets pervers de la crise économique actuelle, aspireront à quelque répit.  (Mgr Aillet, évêque de Bayonne).

Le Seigneur sait bien que nous devons nous reposer pour que nous ayons l’énergie nécessaire pour l’évangélisation. Même si le repos est nécessaire, Il est toujours disponible aux autres. Cette disponibilité est une qualité impérative pour tous les missionnaires.

Voici quelques pistes pour l’Évangile de ce samedi :


- Comment est-ce que je me repose?
- Est-ce que je prends le temps de manger? Est-ce qu’en j’en fais un moment convivial? avec d’autres?
- Que raconterai-je à mon retour de vacances? À qui le dirai-je? Comment ma vie et mes rencontres sont-elles au cœur de mon dialogue avec Dieu dans la prière?
- Quelle attitude de Jésus me marque davantage? Est-ce avec les Apôtres? Avec la foule?
- Dans quelles circonstances ai-je été pris(e) de pitié [= remué au fond de mon cœur]?

Pour les couples et les (grands-) parents :
- Que racontons-nous de ce que nous vivons à nos (petits-) enfants ?
- Quel temps prenons-nous pour nous? pour aller à l’écart nous ressourcer?

Pour ceux qui travaillent (professionnellement ou à la maison) :
- Avec qui m’arrive-t-il de prendre du recul pour réfléchir sur mon travail?
- Qu’est-ce que je raconte sur mon travail?

REPOSEZ-VOUS UN PEU - Marc 6 * 30-34 Poésies

Se reposer....se poser à nouveau devant soi, mais autrement.....
Se retrouver soi-même, avec ses regrets à consoler,
Ses blessures à panser, des besoins à orienter,
Des souvenirs à méditer, des appels à écouter....
Et s'accueillir soi-même, avec patience, miséricorde et confiance....

Se reposer....se poser à nouveau devant la nature, avec un regard neuf....
La nature est le premier livre que Dieu nous a écrit.
Elle porte tant de signes et de paraboles :
La source toujours fidèle,
L'eau qui chante dans les imprévus des cascades et des ravins,
L'arbre debout dans la tempête
Grâce aux racines qui s'embrassent solidement dans le sol.

Se reposer....se poser à nouveau devant les autres avec des yeux renouvelés....
La vie nous met, en file, les uns derrière les autres.
La télévision nous met côte à côte.
Se retrouver face à face, dans un dialogue tout neuf,
Avec un regard vrai, pour une proximité vécue même dans le silence....
"Heureux ceux qui s'aiment assez pour savoir se taire ensemble." (Péguy).

Extrait d'une prière de Marcel PERRIER - Évêque honoraire.


vendredi 20 juillet 2018

"La naissance de Terre" lulu balladart

Il y a de cela bien, bien longtemps, de l’esprit de Lune et de Soleil naquit une petite planète bleue nommée Terre.
Cette planète était toute mignonne et pleine de vie, de longues rivières la parcouraient faisant circuler l’eau vitale à sa surface, des arbres immenses et magnifiques chantaient aux vents, ondulants leurs grands corps noueux et leurs chevelures multicolores sous les caresses alizéennes.
Tout sur cette planète respirait la quiétude.
Terre était calme en surface comme dame Lune, mais bouillonnait intérieurement comme compère Soleil. C’est d’ailleurs pour cela certainement que terre ne croisait jamais au même moment ces deux- là, lorsque l’une veillait l’autre dormait et vice et versa.
Malgré tout Terre savait qu’une forte attraction avait été à l’origine de sa venue dans ce monde, cela la rassurait et la sécurisait.
Tous les jours son père la cajolait de sa chaleureuse présence, et toutes les nuits sa mère l’abreuvait d’histoires tirées de son imagination fertile, inventant mille et une formes à sa surface.
Mais cette paix fut un jour ternie, la pauvre Lune se mit à dépérir, si bien que Soleil s’en inquiéta, il apprit que Lune s’était lassée de projeter chaque nuit, sur la surface de Terre des formes magnifiques qu’elle modelait avec talent mais qui jamais ne bougeaient, disparaissant chaque matin aux premières lueurs du jour.
Un beau matin, alors que l’ouvrage de Lune était achevé, Soleil apparut tout doucement, chauffant progressivement de ses rayons les petites formes laissées par Lune, une chose incroyable se produisit alors, ces figurines s’animèrent tout doucement se remplissant de vie, le sang des rivières se mit à couler dans leurs veines, leurs cheveux suivirent le mouvement ondulant des feuilles des arbres et adoptèrent chaque tonalité de celles- ci, allant du beige au brun en passant par les roux les plus profonds.
On dit que ce furent les premières femmes, les premiers hommes et les premiers animaux qui apparurent sur Terre.
On dit aussi que l’on peut encore parfois voir briller dans les yeux de leurs descendants, de minuscules poussières d’étoiles qu’un beau jour Soleil offrit aux vivants par amour pour douce lune.                                 

mercredi 18 juillet 2018

PERLINETTE


As-tu déjà rencontré une perle, une vraie de vraie? Moi oui, et mon Dieu qu'elle était belle et plus encore parce qu'elle ne le savait pas. Mais, croyez-moi, ça n'avait pas toujours été comme ça.
Dans un petit coin d'eau bien propre, avec un léger courant, un mollusque coulait des heures paisibles sous un climat agréable et un ciel dégagé. Jusqu'au jour où, sans avertir, un étranger s'introduisit dans sa maison. Sans attendre, la coquille mit en branle son système défensif contre cette malencontreuse intrusion.

Tout se passait bien et semblait n'avoir eu aucune fâcheuse conséquence. Mais, un beau matin de plein soleil, encore toute enveloppée de sommeil, la petite huître remarqua qu'il y avait dans sa demeure quelque chose de différent, de nouveau. Un peu de nacre commençait à se former. Jour après jour, un petit corps tout rond se creusait un nid au coeur du mollusque qui se prit à aimer ce petit être fragile et joufflu qu'il nomma affectueusement Perlinette. Les jours se succédaient paisibles et heureux jusqu'à cette heure que toutes deux n'ont plus jamais oubliée.

Il faisait beau, tout était calme, quand soudain sans crier gare, une main vint les arracher à leur petit paradis aquatique. Elles se retrouvèrent hors de l'eau dans une barque où un homme, avec un terrible couteau s'acharnait à forcer la porte de leur demeure. La résistance fut bien inutile!

Une main s'empara aussitôt de la perle et, malgré les efforts déployés par l'huître pour l'en empêcher, son amie lui fut brutalement enlevée. La petite perle était si belle sous les rayons du soleil. Un arc-en-ciel luisait à sa surface lisse et satinée. Sans égard pour l'amitié qui liait l'huître et la perle, le pêcheur rejeta la coquille à la mer. Chacune sentit mourir un coin de son coeur mais elles n'y pouvaient rien et la vie devait continuer.

La petite perle était bien curieuse d'explorer ce monde si nouveau. Malgré sa tristesse et la perte de son amie, un goût d'aventure naissait en elle, attrayant et fascinant. Le pêcheur la traita avec égard et douceur. Elle fut bien vite vendue à un bijoutier qui la métamorphosa en un splendide bijou. Dans la vitrine de la bijouterie elle rayonnait, confortablement installée dans son écrin de velours. Un matin, une dame entra et s'extasia devant cette perle splendide dotée d'un royal arc-en-ciel. Perlinette fut bien surprise du montant que la dame était prête à débourser pour la porter à son cou. Un insidieux sentiment d'orgueil prit racine en son coeur.
       
Pour notre petite amie débuta une vie de rêve : fêtes, soirées mondaines, concerts la ravissaient. Elle se faisait belle et scintillait de tous ses feux. Elle capturait le moindre rayon de lumière et répétait sans cesse : "Regardez comme je suis belle!" Son humble coin de mer lui semblait maintenant bien fade et sans intérêt.

Les jours, les mois passèrent et imperceptiblement, au coeur de Perlinette, le souvenir oublié d'une amitié sincère refaisait surface. Cette vie de pacotille et brillantine, tout cet apparat de lumière et de richesse lui parut soudain bien vide et inutile. Une solitude s'installa et le souvenir d'une coquille au fond de la mer devint de plus en plus insistant.

Un jour, sa propriétaire se rendit à une fête organisée sur un bateau en pleine mer. Les odeurs de sel et de varech ravivaient la mémoire de Perlinette et le désir de retrouver son amie se fit de plus en plus intense. À un certain moment la dame se pencha au-dessus de l'océan et Perlinette attirée par l'appel irrésistible du monde marin tira, tira de toutes ses forces. La chaîne se brisa enfin et Perlinette échappa de justesse à la main qui se tendit pour la rattraper.

Le hasard faisant parfois bien les choses, elle était tombée tout près de sa maison natale. Il y avait si longtemps, les choses avaient changé et Perlinette erra quelque temps avant de retrouver le chemin de son ancienne demeure. À demie enfouie sous le sable, une coquille lui sembla familière. Elle s'approcha doucement, silencieusement. Malgré toutes ces précautions, l'huître détecta une présence qui fit remonter en surface des souvenirs enfouis. D'un seul coup, elle ouvrit grande la porte faisant sursauter la petite perle. Les deux amies se reconnurent immédiatement et s'enlacèrent affectueusement.

La suite, vous vous en doutez bien, fut une longue suite de cris de joie, un merveilleux temps de retrouvailles. Elles en avaient tant à se raconter! Il est des liens que rien ne peut rompre et peuvent attendre même longtemps le moment béni où ils pourront enfin se renouer.

lundi 16 juillet 2018

Texte émouvant sur les femmes et les larmes


LARMES DE FEMME (CONTE PHILOSOPHIQUE) Par Sansubra

Un petit garçon demanda à sa mère :

- Pourquoi pleures-tu ?

- Parce que je suis une femme, lui répondit-elle.

- Je ne comprends pas, dit-il.

Sa mère le prit dans ses bras et lui dit :

- Et jamais tu ne comprendras.

Plus tard le petit garçon demanda à son père :

- Pourquoi maman pleure-t-elle ? Je ne comprends pas !

- Toutes les femmes pleurent sans raison, fut tout ce que son père put lui dire.

Devenu adulte, il demanda à Dieu :

- Seigneur, pourquoi les femmes pleurent-elles aussi facilement ?

Et Dieu répondit :

- Quand j'ai fait la femme, elle devait être spéciale.

J'ai fait ses épaules assez fortes pour porter le poids du monde ;  et assez douces pour être confortables.

Je lui ai donné la force de donner la vie,  et celle d'accepter le rejet qui vient souvent de ses enfants.

"Je lui ai donné la force pour lui permettre de continuer quand tout le monde abandonne, et celle de prendre soin de sa famille en dépit de la maladie et de la fatigue.

Je lui ai donné la sensibilité pour aimer ses enfants d'un amour inconditionnel, même quand ces derniers l'ont blessée durement.

Cette sensibilité lui permet de consoler n'importe quelle tristesse, pleure, ou souffrance d'enfant, et partager les anxiétés, doutes, et peurs d'adolescent !

Je lui ai donné la force de supporter son mari dans ses défauts et de demeurer à ses côtés sans faiblir.

Malgré tout, pour qu'elle puisse supporter tout ça, Je lui ai donné les  larmes, elles sont exclusivement siennes, pour qu'elle les utilise quand  elle en a besoin.

En les laissant couler, la femme abandonne en chaque larme un peu d'amour.  Ces larmes d'amour qui éparpillées par le vent, sauvent l'humanité !

Tu vois mon fils, la beauté d'une femme n'est pas dans les vêtements qu'elle porte, ni dans son visage, ou dans la façon de se coiffer les cheveux.

La beauté d'une femme réside dans ses yeux, car c'est la porte d'entrée de son cœur - le lieu où réside l'amour. Et c'est souvent par ses larmes que tu vois passer son cœur.

Toutes les femmes sont belles, et nous devons les encourager à s'aimer telles qu'elles sont et à avoir une juste estime d'elles-mêmes."