Jour de naissance du
Seigneur
La liturgie latine désigne la célébration de la Nativité de
Jésus par les mots Festum Nativitatis Natalis Domini Nostri Jesu Christi ou, en
résumé, Dies Natalis Domini, "jour de la naissance du Seigneur". De
là sont venues les expressions populaires pour nommer Noël : Natale en italien
; Navidad en espagnol, Natal en portugais ; Nadal dans le sud de la France puis
Noël dans toute la France.
Trouver la bonne réponse avant de lire les explications.
1. Le bœuf et l’âne sont mentionnés dans l’Évangile de Luc 2
1-20. ____VRAI ___ FAUX
2. La fête de la nativité a toujours été fêtée le 25
décembre. ____VRAI ____FAUX
3. L’arbre de Noël est une coutume chrétienne. ____VRAI
____FAUX
4. La couronne de l’Avent symbolise les quatre dimanches qui
précédent Noël. ___VRAI _____ FAUX
5. Le symbolisme du
gui et le houx a trouvé sa place dans les traditions chrétiennes de Noël. ____VRAI ____FAUX
6. Saint Nicolas récompensa les enfants bien avant le Père
Noël. _____VRAI ___ FAUX
7. Saint François d’Assise a créé la première crèche.
____VRAI ____FAUX
8. Les mages étaient des rois. ____VRAI ____FAUX
9. Les chrétiens célèbrent sous le nom d’Épiphanie, la
manifestation du Fils de Dieu au monde. ___VRAI ___FAUX
Réponses :
1- Le bœuf et l’âne sont mentionnés dans l’Évangile de Luc 2 1-20, FAUX : ce
détail n’est évoqué dans aucun des récits évangéliques de la Nativité (Matthieu
et Luc) ; il vient des évangiles apocryphes (c'est-à-dire non reconnus par le
Canon de l’Église) qui mentionnent `` que le troisième jour après la naissance
du Seigneur, Marie sortit de la grotte, entra dans une étable, et déposa
l’enfant dans la crèche, et le bœuf et l’âne l’adorèrent ``. Ainsi s’accomplit
ce qui avait été écrit par le prophète Isaïe. Les évangiles apocryphes ont eu
un grand impact sur l’imagination populaire ; ils ont fourni maints thèmes
traditionnels que l’Église a respectés lorsqu’ils n’étaient pas contraires à la
foi et pouvaient avoir une valeur symbolique en harmonie avec l’enseignement
biblique : toute la création tend vers Jésus, qui récapitule l’univers.
2- La fête de la Nativité a toujours été fêtée le 25
décembre, FAUX : on ignore le jour et l’heure de la naissance de Jésus qui ne
sont évoqués dans aucun texte du Nouveau Testament. Dès le IIIe siècle, on
célèbre le 6 janvier le baptême du Christ et la ``manifestation `` (en grec
epiphaneia) de sa divinité, sans attribuer à cette date aucune valeur
d’anniversaire. Dès le Ive siècle à Bethléem, la liturgie de ce jour est
centrée sur la Nativité.
Pourquoi le 6 janvier ? Selon divers auteurs du IVe et Ve
siècle, on célébrait dans certaines villes d’Orient la naissance du dieu Aïon
enfant d’une vierge. Il s’agissait probablement d’un culte lié au solstice
d’hiver. Sans doute les responsables de l’Église ont-ils voulu, comme ils le
firent souvent, christianiser des fêtes païennes plutôt que d’obliger la
population à y renoncer.
En Occident, le 25 décembre devint la date officielle en
353. En effet, dans le monde païen latinisé, les Saturnales (célébrant la
remontée du soleil sur l’horizon) se déroulaient du 17 au 24 décembre. Les
chrétiens s’adaptèrent à ces coutumes en donnant à cette période le sens d’une
célébration de ce qui était pour eux la venue de la Vraie lumière, celle du
Christ. L’heure de minuit est tout aussi symbolique : c’est celle qui marque
l’arrivée d’un nouveau jour
3- L’arbre de Noël est une coutume chrétienne, VRAI : l’arbre
de Noël n’est pas d’origine païenne germanique mais une coutume chrétienne
associant deux symboles religieux (la lumière et la vie).
Parmi les divers `` mystères `` (représentations
religieuses) joués dans les églises ou sur les porches à partir du XIe siècle,
l’un connaissait un grand succès pendant l’Avent. Il évoquait le paradis
terrestre figuré par un arbre chargé de fruits, placé au centre de la scène.
Après la disparition des mystères, l’arbre du paradis resta un des symboles des
festivités de Noël : on établissait une correspondance entre la création de
l’humanité, en Adam et Ève et la naissance de Jésus, nouvel Adam venu régénérer
l’humanité.
Cette représentation de l’arbre, source de vie, est
d’ailleurs reprise maintes fois dans la Bible. L’Arbre de Noël proprement dit
apparaît en Alsace au XVIe siècle. Au siècle suivant apparaît l’habitude de
l’illuminer avec des bougies. Au XIXe siècle, il se généralise dans l’Europe du
Nord. L’épouse allemande du duc d’Orléans l’introduit en France en 1837.
4- La couronne de l’Avent symbolise les quatre dimanches qui
précédent Noël, VRAI : Ces couronnes comportent quatre bougies qui sont
allumées progressivement chaque dimanche de l’Avent. Ces bougies, dit-on,
symbolisent les grandes étapes du salut.
- la 1ère bougie symbolise le pardon à Adam et Ève. Ils
mourront sur la terre mais ils vivront en Dieu.
- la 2e bougie symbolise la foi des patriarches : ils
croient au don de la Terre Promise.
- la 3e bougie symbolise la joie de David : ils célèbrent
l’Alliance et sa pérennité.
- la 4e bougie symbolise l’enseignement des prophètes. Ils
annoncent un règne de paix et de justice.
5- Le symbolisme du gui et le houx a trouvé sa place dans
les traditions chrétiennes de Noël, VRAI : le symbolisme de l’un et de l’autre
est antérieur au christianisme. Le gui était une plante sacrée chez les
Gaulois, on lui attribuait des pouvoirs de guérison des maladies et de
protection contre les sorts. Quand deux ennemis se rencontraient sous le gui,
ils devaient respecter une trêve jusqu’au lendemain, c’est l’origine du gui
placé sur les portes ou au milieu d’une pièce comme signe de paix et
d’hospitalité. Tout ce symbolisme a aisément trouvé sa place dans les
traditions de Noël. Il en est de même pour le houx, auquel étaient là encore,
attribués des pouvoirs contre les sorts ou contre la foudre. Dans l’Europe du
Nord, le Christianisme donna un symbole religieux à cette plante, dans laquelle
on vit l’évocation du buisson ardent de Moïse, de l’amour de Dieu dans le cœur
de Marie, de la couronne d’épines de Jésus.
6- Saint Nicolas récompensa les enfants bien avant le Père
Noël, VRAI : Dans l’Antiquité, on échangeait des cadeaux à l’occasion du
solstice d’hiver ; dans les pays nordiques, le dieu Odin, à cheval sur un
nuage, apportait aux enfants la récompense ou la punition de leur comportement
par les objets qu’il déversait en pluie à leur intention. C’est l’une des
origines du Père Noël.
Mais avant son apparition (très récente), c’est à saint
Nicolas que la tradition chrétienne attribua la mission de récompenser les
enfants. La légende faisant de lui un protecteur. Un chevalier lorrain avait
ramené de la croisade une relique de ce saint, dont on sait peu de choses mais
dont le culte était déjà très répandu en Orient. Il devint très populaire en
Lorraine, dans les Flandres et en Angleterre (Santa Claus) ; on disait aux
enfants que le 6 janvier, il allait de toit en toit déposer présents et
friandises dans leurs souliers disposés devant la cheminée. Il était parfois
accompagné d’un « méchant » chargé de punir les enfants désobéissants.
Le Père Noël vit le jour au États-Unis au milieu du XIXe
siècle ; il s’introduisit en Europe après la première guerre mondiale.
7- Saint François d’Assise a inventé la première crèche,
VRAI : La dévotion à la Nativité du Christ a pris corps très tôt et sous de
multiples formes, à commencer par des pèlerinages à Bethléem, dans la grotte
supposée être le lieu de naissance. En 1223, pour la messe de Noël, François
d’Assise rassembla plusieurs habitants de Greccio, en Ombtie, dans une grotte
où l’on avait disposé une crèche garnie de foin, et amené un bœuf et un âne
véritable, reconstituant ainsi de manière très parlante pour des paysans
l’humble cadre dans lequel le Sauveur était venu sur terre. Par contre, aucune
représentation de Jésus, de Marie et Joseph ne figurait : Jésus Christ était
présent dans l’Eucharistie qu’on célébrait. On a souvent fait de la célébration
de Greccio la première crèche. Au XVe siècle apparaissent les crèches
permanentes dans les églises. Les crèches temporaires à leur tout se
multiplièrent et des traditions se développent dans diverses régions pour la
confection de personnage (comme les santons de Provence).
8- Les mages étaient des rois. FAUX : L’Évangile de Matthieu
est le seul à relater l’histoire des mages venus d’Orient à Bethléem, sous la
conduite d’un astre, pour adorer `` le roi des juifs qui vient de naître ``. Il
s’agit pour cet évangéliste qui s’adresse à des judéo chrétiens persécutés par
les juifs, de montrer que Jésus est bien le Messie, et que se vérifie la
prophétie d’Isaïe (9-11) : `` Les nations marcheront vers ta lumière, et les
rois, vers la clarté de ton aurore (…). Les trésors d'au-delà des mers
afflueront vers toi avec les richesses des nations (… ). Tous les gens de Saba
viendront, apportant l'or et l'encens et proclamant les louanges du Seigneur``.
C’est sur ces textes que s’est bâtie plus tard la légende concernant les rois
mages, notamment avec des récits d’évangiles apocryphes (non retenus par le
Canon de l’Église). Au Ve siècle on déclare leur nombre à trois ; au VIIe
siècle on leur donne un nom : Melchior, Balthasar et Gaspard ; au XVe siècle on
leur attribue des races différentes symbolisant ainsi l’ensemble de l’humanité.
9- Les chrétiens célèbrent sous le nom d’Épiphanie, la
manifestation du Fils de Dieu au monde``, VRAI : la liturgie latine s’est
employée à mettre en relief le sens profond du récit de Matthieu : ces sages
venus d’Orient, ces étrangers d’Israël, sont la manifestation du caractère universel
du salut apporté par le Christ. C’est ce que célèbre aujourd’hui la liturgie
occidentale dans les jours qui suivent Noël. La fête de l’Épiphanie est le
premier dimanche qui suit le 1er janvier.
Source Théo, l’encyclopédie catholique pour tous