vendredi 25 février 2022

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 6, 39-45

 Le guide aveugle, la paille et la poutre

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples en parabole : « Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? Ne vont-ils pas tomber tous les deux dans un trou ? Le disciple n’est pas au-dessus du maître ; mais une fois bien formé, chacun sera comme son maître.

Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ? Comment peux-tu dire à ton frère : ‘Frère, laisse-moi enlever la paille qui est dans ton œil’, alors que toi-même ne vois pas la poutre qui est dans le tien ? Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère.

Un bon arbre ne donne pas de fruit pourri ; jamais non plus un arbre qui pourrit ne donne de bon fruit. Chaque arbre, en effet, se reconnaît à son fruit : on ne cueille pas des figues sur des épines ; on ne vendange pas non plus du raisin sur des ronces. L’homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon ; et l’homme mauvais tire le mal de son cœur qui est mauvais : car ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur. »

8e dimanche du temps ordinaire C : Voir clair

Nous sommes appelés à être des personnes de jugement et de patience qui prennent le temps d’écouter et d’observer ce qui se passe autour d'elles et en elles pour discerner les voies de Dieu. Nous avons besoin les uns des autres pour y voir clair. Sommes-nous certains d’être de bons guides?

 Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'oeil de ton frère, mais n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil?  Ou comment peux-tu dire à ton frère, Frère, laisse-moi retirer la paille qui est dans ton oeil, quand tu ne vois pas la poutre qui est dans le tien? Hypocrite, enlève la poutre de ton œil, puis tu verras clairement comment retirer la paille qui est dans l'oeil de ton frère. "

 Que ce soit une paille ou une poutre dans mon œil ou dans celui du voisin, qu'elle importance!? Ça ne fait aucune différence! C'est une écharde dans mon cœur! Un glaive qui ne cesse de me transpercer! Cet Évangile nous invite à changer notre regard sur les autres et sur nous-mêmes. Juger les autres, c’est de l’hypocrisie, c’est vouloir se mettre à la place de Dieu. Nous sommes trop mal placés pour le faire. Le jugement appartient à Dieu seul. À notre jugement, il manque la miséricorde.

 Pour qu’un aveugle puisse guider un autre aveugle, il faut que le premier recouvre la vue et pour que cela se fasse, il faut un miracle ou une guérison. Pour qu’un arbre mauvais porte  de bons fruits, il faut qu’on  le greffe et qu’ainsi on change sa nature profonde. Il faut que grâce à l’art de la botanique le jardinier fasse une manipulation qui relève du miracle. Pour qu’un homme mauvais devienne bon, il faut qu’incontestablement un miracle transforme sa vie.

 
La parole de Jésus a un autre versant. Elle nous demande de commencer par ce que l'on appelle aujourd'hui «un travail sur soi»: enlever ce qui empêche de voir clair. Ce travail commence par une disponibilité intérieure: écarter ce qui se déroule dans notre tête, comme un tourbillon perpétuel qui fait écran et nous empêche de voir la réalité. Ainsi pour vivre en amitié ou fraternité, il faut accueillir l'autre: ne pas projeter sur ce qu'il dit ses propres opinions, mais l'écouter et ensuite prendre le temps de la réflexion en tenant à distance ses propres impatiences, voire ses colères. La parole qui naît alors est une parole qui construit et ne détruit pas. De même, dans la prière personnelle, on passe beaucoup de temps à tenir à distance et à éliminer ce qui occupe l'esprit en vain et empêche d'entendre la Parole de Dieu.

Que je sache enlever la poutre qui rend mon regard trouble; je peux alors, dire à mon frère avec douceur, sans juger, viens, que je te retire cette petite paille. Pour avancer dans l'épreuve et le combat de la vie, nous avons besoin de la présence de nos amis.

Il n'y a que l'amour qui peut éclairer notre regard, notre coeur, nous rendre compatissants, miséricordieux.

Question :

1- A quelles conditions, selon Jésus, une personne est-elle digne de « conduire » les autres ?

2- Pourquoi et comment Jésus demande-t-il de ne pas juger trop vite l’autre ?

 3- En quoi la parabole de l’arbre et de ses fruits éclaire- t-elle sur la source de l’agir ?

Petit jeu

Complète avec les mots: le torrent, ton œil, très profond, raisin, mes paroles, chacun, le mal, frère, paille, roc, trésor de son cœur, trou, pourri, maître, aveugle, disciples, ressemble, des figues, vois pas.

Jésus disait à ses ....................:

« Un ......................... peut-il guider un autre aveugle? Ne vont-ils pas tomber tous les deux dans un .......................?
    Le disciple n’est pas au-dessus du .........................; mais une fois bien formé, ......................... sera comme son maître.

    Qu’as-tu à regarder la .................... dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans .......................... à toi, tu ne la remarques pas?
    Comment peux-tu dire à ton .....................: "Frère, laisse-moi enlever la paille qui est dans ton œil", alors que toi-même ne .................... la poutre qui est dans le tien? Hypocrite! Enlève d’abord la poutre de ton œil; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère.

    Un bon arbre ne donne pas de fruit ...........................; jamais non plus un arbre qui pourrit ne donne de bon fruit.
    Chaque arbre, en effet, se reconnaît à son fruit: on ne cueille pas............................ sur des épines; on ne vendange pas non plus du ...................... sur des ronces.
    L’homme bon tire le bien du .............................................. qui est bon; et l’homme mauvais tire ......................... de son cœur qui est mauvais: car ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur.

Quiconque vient à moi, écoute ......................... et les met en pratique, je vais vous montrer à qui il ....................: Il ressemble à celui qui construit une maison. Il a creusé .............................. et il a posé les fondations sur le ............... Quand est venue l’inondation, .......................... s’est précipité sur cette maison, mais il n’a pas pu l’ébranler parce qu’elle était bien construite. »

 

jeudi 24 février 2022

Tu es une belle personne

 


Tu es une belle personne
Tu es un enfant de Dieu

Ta beauté ne se situe pas au niveau de ton visage
On peut trouver partout de plus belles images

Ta beauté ne se situe pas au niveau de ton corps
Il grossit, se ramollit, lui qui fut jadis si beau et si fort

Ta beauté se situe au niveau de ton cœur
il est plein de tendresse, d’amour et de douceur

Ta beauté se situe au niveau de ton âme
Oui, cherchant la lumière, brûle d’une douce flamme

Ta beauté se situe au niveau de tes mains
Qui essaient de consoler ceux et celles qui ont du chagrin

Ta beauté se situe au niveau de tes yeux
Qui essaient de voir le beau et le merveilleux

Ta beauté se situe au  niveau de ton âge
Car avec les années, tu es devenu (e) plus sage

Ta beauté se situe au niveau de tes épaules
Supporter, consoler, épauler, c’est leur rôle

Finalement ta beauté c’est toi, tel (telle) que tu es
Une belle personne.

Jean-Marie Trépanier

Le messager de Saint-Antoine mars 2022

mardi 22 février 2022

Pris dans la tempête de neige

 Ne doutez jamais qu’un petit groupe de gens prévenants et dévoués puisse changer le monde.

À coup sûr, c’est la seule chose qui ait jamais réussi à le changer.

 

(Margaret Mead)

   S’il faut un village pour élever un enfant, alors, le 17 janvier 1994, il fallut un village pour sauver un enfant.  Barbara Schmitt sirotait son café et regardait la neige s’accumuler de l’autre côté de la fenêtre. La ville de Louisville, au Kentucky, était paralysée par près d’un mètre de neige, mais ses deux petites-filles qu’elle aidait à élever ne s’en faisaient pas. Elles passeraient la journée bien au chaud à l’intérieur à jouer et à regarder la tempête. Ashley, six ans, bavardait sur un ton animé. Sa petite sœur de trois ans, Michelle, était morose. Michelle faisait partie des centaines d’enfants américains en attente d’un nouveau foie. L’attente et la prière faisaient partie de la routine quotidienne de Barbara, mais aujourd’hui la prière était plus pressante. Michelle montrait des signes de danger qui indiquaient qu’une transplantation était urgente, mais le téléphone demeurait aussi silencieux que la neige qui tombait dehors.  Soudain, à neuf heures du matin, le téléphone a sonné. Avec la nouvelle que Barbara attendait. Un hôpital avait trouvé un donneur compatible et on était certain qu’il conviendrait à Michelle. Elle devait se présenter dans les 12 heures.   Au début, Barbara ne savait que faire – se réjouir ou désespérer. Le plus grand cadeau que Michelle ne recevrait jamais l’attendait, mais elles étaient retenues par la neige à 1000 kilomètres de là. «Les routes sont enneigées», dit Barbara à la coordonnatrice médicale de l’autre bout de la ligne. «L’aéroport est à plus de 25 kilomètres et les camions dérapent et font des tête-à-queue. Il est certain que nous ne pourrons nous y rendre.»   «Ne lâchez pas», dit la dame. «Vous avez 12 heures pour vous rendre à Omaha. Agissez dès maintenant!»  Heureusement, le téléphone fonctionnait toujours. Barbara s’est donc mise à l’œuvre. Elle a d’abord appelé quelqu’un qui dirigeait Hair Angels, un fonds destiné aux enfants qui ont des besoins particuliers. Sharon avait déjà réservé un Lear Jet et deux pilotes pour amener les Schmitt à Omaha au moment de la transplantation. Le gros problème demeurait de se rendre de la maison des Schmitt à l’aéroport, mais Sharon était aussi déterminée que Barbara à réussir. «Fais tes bagages. Je ne sais pas comment, mais je sais que tu seras à Omaha.»  La prochaine étape pour Sharon a été d’appeler la station de radio locale. WHAS diffusait sans interruption des messages invitant ses auditeurs à soumettre leurs idées et leurs suggestions. Teresa Amshoff a entendu l’appel et a suggéré que le stationnement de l’église, à moins de deux kilomètres de la maison des Schmitt, ferait un héliport idéal. Pendant que le temps précieux s’écoulait, les Amshoff sont allés de porte en porte pour demander de l’aide pour déneiger le stationnement. Les voisins, déjà épuisés d’avoir pelleté leur propre terrain, se sont présentés sans hésitation. En moins d’une demi-heure, 50 bénévoles travaillaient courageusement dans les rafales de vent pour enlever la neige.

    Quelqu’un a appelé un service de transport par hélicoptère, et le directeur a offert d’envoyer un hélicoptère pour amener Michelle à l’aéroport. On a pu confirmer que le stationnement de l’église pourrait servir d’héliport et Kim s’est empressé d’organiser le transport de l’équipe médicale vers l’église. Entre-temps, Barbara a appelé le pilote du Lear Jet pour s’assurer qu’il serait à l’aéroport. Comme tout le monde, lui et son co-pilote étaient enneigés mais il a promis qu’ils seraient là. Un policier et un voisin ont pu les conduire à l’aéroport à temps.

    Enfin, à la tombée de la nuit, WHAS a envoyé un véhicule à quatre roues motrices pour transporter Michelle et sa famille à l’église. Lorsqu’elles sont arrivées dans le stationnement méticuleusement nettoyé de l’église, il y avait 150 personnes appuyées sur leurs pelles, entourées de montagnes de neige. Alors que des camions de pompier utilisaient leurs gyrophares pour guider l’hélico, la foule a augmenté à 300 personnes qui applaudissaient et faisaient des signes au moment où la famille Schmitt s’envolait dans la nuit enneigée.

 
 La transplantation de Michelle a réussi. Ce n’était pas seulement la réussite d’une équipe médicale habile, d’un enfant qui se battait pour vivre et d’une famille qui n’avait pas baissé les bras, c’était la réussite de tout un village qui avait trouvé mieux à faire un 17 janvier que de rester bien au chaud à l’intérieur à regarder la neige tomber.

 https://contesarever.wordpress.com/2014/03/04/pris-dans-la-tempete-de-neige/  

samedi 19 février 2022

Conte du petit hérisson

 


LE CONTE DU PETIT HÉRISSON QUI NE PIQUAIT PAS DE L’INTÉRIEUR

Il était une fois un jeune hérisson pour qui la vie avait été difficile jusque-là. La seule chose pour laquelle il semblait vraiment doué, c’était de se mettre en boule… De nombreuses attaques lui avaient appris à se protéger et il savait se faire tout rond plus vite que n’importe quel hérisson. À force de se faire agresser, il avait d’ailleurs fini par croire que tout le monde lui en voulait. Bien des êtres avaient essayé de s’en approcher et s’en étaient retournés tout meurtris. C’est qu’en plus, il avait aiguisé chacun de ses piquants et prenait même plaisir à attaquer le premier. Sans doute se sentait-il plus important ainsi...

Avec le temps, il était devenu très solitaire. Les autres se méfiaient de lui. Alors il se contentait de rêver à une vie meilleure ailleurs, ne sachant plus comment s’y prendre pour sortir de cette situation d’agression permanente.  Un jour qu’il se promenait toujours seul, non loin d’une habitation, il entendit une étrange conversation entre deux garçonnets.
– Tu sais, sur le dos il y a plein de piquants, mais mon père dit que le ventre est aussi doux que Caramel, tu sais, ma peluche préférée, disait le plus petit.
– J’aimerais bien voir ça !
– Moi, je sais où il se cache, dit l’autre, sous ces haies.

 » Tiens, se demanda notre ami à quatre pattes, ne seraient-ils pas en train de parler de moi ?  »
Ces paroles avaient excité sa curiosité. Était-il possible qu’il soit fait d’autre chose que des piquants ?  Il se cacha dans un coin et regarda son ventre. Il lui sembla faire ce mouvement pour la première fois. Il avait passé tellement de temps à s’occuper des petites épées sur son dos qu’il en avait oublié cette fourrure douce et chaude qui le tapissait en dessous..

 » Mais oui, moi aussi je suis doux en dedans, constata-t-il avec étonnement. Doux dedans, doudedan, doudedan  » chantonnait-il en sautillant d’une patte sur l’autre. Celles-ci le faisaient rebondir. Tiens, il avait aussi oublié le plaisir de danser. Car les hérissons dansent les soirs de lune, le saviez-vous ?

Tout en dansant, il s’était rapproché des deux garçons. Le plus grand disait à l’autre :
– Les renards font pipi dessus pour les obliger à s’ouvrir. On pourrait bien en faire autant, comme ça on verrait…
– Ah non ! dit le plus jeune. Je ne veux pas leur faire de mal. Ils sont très gentils. Il faut en apprivoiser un en lui apportant tous les jours un œuf. Les hérissons adorent les œufs.
– D’accord, mais il faut d’abord en trouver un ! dit son compagnon.

Le petit animal tendait l’oreille. Cette histoire commençait à beaucoup l’intéresser. Comment ? il existait quelqu’un qui ne lui voulait pas de mal !  Après bien des péripéties que je vous laisse imaginer, et aussi des doutes, des hésitations, des peurs et des envies de fuir, notre ami Doudedan, c’est ainsi qu’il s’appelle lui-même, accepta de se laisser apprivoiser.

Il passa de moins en moins de temps en boule. Chaque jour il s’exerçait à montrer sa fourrure. Du coup elle devenait de plus en plus douce et soyeuse. Et ses piquants à force d’êtres délaissés finirent par s’émousser et devinrent de moins en moins piquants. Ah ! Que c’était bon d’avoir des amis… et aussi de se sentir si doux. À force d’apprendre à être doux, il avait même fini par rencontrer une compagne qui elle aussi avait un ventre très, très doux… et devinez ce qui arriva ?…


Source: Jacques Salomé, Contes à guérir, contes à grandir.
 
https://www.accroc.qc.ca/wordpress/conte-du-petit-herisson/

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 6, 27-38

 Pour que triomphe l’amour

En ce temps-là, Jésus déclarait à ses disciples:     « Je vous le dis, à vous qui m’écoutez :
Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent.
Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient.
À celui qui te frappe sur une joue, présente l’autre joue. À celui qui te prend ton manteau, ne refuse pas ta tunique.
Donne à quiconque te demande, et à qui prend ton bien, ne le réclame pas.
Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux.
Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment.
Si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs en font autant.
Si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir en retour, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs prêtent aux pécheurs pour qu’on leur rende l’équivalent.
Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants.

Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés.     Donnez, et l’on vous donnera : c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »

 7e dimanche du temps ordinaire C : Pardonner, c’est ressembler à Dieu

 Dans nos relations interpersonnelles, nous sommes invités à imiter Dieu, notamment en répondant à l’offense par le pardon.

 PAROLES DU SAINT PÈRE

 Jésus n’use pas de paradoxes, il parle sans ambages. Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent. C’est la nouveauté chrétienne. C’est la différence chrétienne. Prier et aimer. Le Seigneur nous demande le courage d’un amour sans calculs. Parce que la mesure de Jésus est l’amour sans mesure. Combien de fois n’avons-nous pas négligé ses requêtes, en nous comportant comme tout le monde ! Et pourtant, le commandement de l’amour n’est pas une simple provocation, il se trouve au cœur de l’Évangile. Ne te préoccupe pas de la méchanceté des autres, de celui qui pense mal de toi. Commence au contraire par désarmer ton cœur par amour de Jésus. Parce que celui qui aime Dieu n’a pas d’ennemis dans le cœur. Le culte à Dieu est le contraire de la culture de la haine. (Homélie lors de la visite pastorale à Bari, 23 février 2020)

 
La règle d'or de la vie du chrétien est résumée par Jésus dans la phrase suivante: "Ce que vous voudriez que les autres vous fassent, faites-le-leur aussi." Toutes les personnes désirent être aimées, comprises et servies. Par conséquent, elles doivent toutes aimer, comprendre et servir. Nous devons être différents des personnes qui vivent la réciprocité: nous devons vivre la gratuité, être différents de ceux qui vivent en justice: nous devons être miséricordieux. Le critère de notre action envers les autres ne peut pas être l'action des autres, mais Dieu lui-même, qui ne nous traite pas selon nos fautes, mais qui aime indistinctement tous les hommes avec un amour éternel et les accumule avec l'abondance de leurs biens. Si nous vivons selon ce critère, nous serons des enfants du Très Haut et notre récompense au ciel sera grande.

 Questions :

1. « Je vous le dis, à vous qui m’écoutez : Aimez vos ennemis. »

Qui sont vos ennemis ?

Est-ce difficile de les aimer ? De leur faire du bien ? De leur souhaiter du bien ? De prier pour eux ?

Comment Jésus illustre-t-il son commandement ?

Quelle sera la récompense du disciple ? A quelle condition ?

 2. « Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés »

Est-ce facile de ne pas juger ? De ne pas condamner ? De pardonner ?

Jésus ne met-il pas la barre trop haute en nous demandant cela ?

Peut-on espérer arriver à vivre ainsi? Comment ?

 3. « Donnez, et l’on vous donnera, […] une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante »

Cette page est-elle un catalogue de règles morales pour bien vivre en société ? Que nous dit vraiment le Christ ?

L’épisode des noces de Cana, puis celui de la pêche miraculeuse, lus récemment, nous ont permis de constater la surabondance des dons de Dieu. Jésus nous la promet aujourd’hui. Êtes-vous prêts à la recevoir ?

Y a-t-il une contrepartie ?

 


jeudi 17 février 2022

La vie de sainte Bernadette (fête le 18 février)

 

Qui était sainte Bernadette de Lourdes?

La vie de Bernadette Soubirous commence dans la misère. Chétive et asthmatique, elle grandit avec ses parents au "cachot", une pièce insalubre. La Vierge lui apparaît pour la première fois le 11 février 1858. Née en 1844, décédée en 1879, ce n’est pas parce qu’elle a eu des apparitions que Bernadette Soubirous est sainte, mais par sa vie chrétienne, humble et obéissante, attentive aux autres et en particulier aux malades.

Bernadette est née à Lourdes le 7 janvier 1844 de Louise CASTEROT et François SOUBIROUS meunier, elle est baptisée deux jours plus tard.  Elle est l’aînée de 9 enfants dont 4 seulement vivront. Les parents de Bernadette se sont choisis et se sont mariés parce qu’ils s’aimaient. Cet amour sera plus tenace que la misère et les aidera à toujours rester unis. Jusqu’à la fin de sa vie, Bernadette sera sensible à cet amour familial.

De ses parents, elle recevra le témoignage

d’une vie où l’amour a la première place,

d’une vie où l’on donne et se donne sans compter,

d’une vie où la prière est régulière, simple et sincère.

 Durant les 10 premières années de sa vie, Bernadette vivra au Moulin de Boly que loue son père. Elle l’appellera « le moulin du Bonheur » car elle y a été très heureuse. A sa naissance, l’avenir de Bernadette n’est pas si noir. Sa famille fait partie de cette classe intermédiaire des artisans et des commerçants, sans doute pas fortunée, mais qui connaît une certaine aisance.

A partir de 1854 les affaires vont mal. Elle connaît une enfance malheureuse. Injustement ruiné, son père perd son travail. À Lourdes, la famille doit habiter une pièce insalubre, le "cachot". Pauvre parmi les pauvres, chétive et asthmatique, Bernadette est placée par ses parents en 1857 à Bartrès, un petit village situé à quelques kilomètres de Lourdes. Elle est servante et garde des moutons.

En janvier 1858, elle rentre à Lourdes pour faire sa première communion. C'est là que, du 11 février au 16 juillet 1858, la Vierge lui apparaîtra, à dix-huit reprises, au bord du Gave, à la grotte de Massabielle. Après cet événement, Bernadette doit se prêter à de nombreux interrogatoires, parfois pénibles, de la part des autorités ecclésiastiques et civiles. On la prend parfois pour une folle ou une simulatrice. Elle est la risée de beaucoup. Mais Bernadette répond à toutes les questions avec calme, modestie, bon sens et transparence.

Treize années de vie religieuse marquées par la souffrance

En 1860, elle est admise, à Lourdes, comme pensionnaire à l'hospice des Sœurs de la Charité. Là, elle apprend à lire, à écrire et s'y montre simple et docile, plein d'entrain et de gaieté. En 1864, elle demande son admission dans cette congrégation. Mais Monseigneur Laurence, évêques de Tarbes, qui a reconnu en 1862 les apparitions, souhaite que Bernadette attende les fêtes d'inauguration de la Grotte pour quitter Lourdes. Elle commence donc son postulat sur place.

Le 4 juillet 1866, Bernadette quitte Lourdes pour Nevers. Un mois plus tard, elle prend l'habit dans la congrégation des Sœurs de la Charité et reçoit le nom de sœur Marie-Bernard. En octobre 1867, elle fait sa profession religieuse. Ces treize années de vie religieuses seront marquées par la souffrance, en raison de la froideur de ses supérieures et de la maladie pulmonaire qui la mine et la fait se désoler de son inutilité. Affectée à l'infirmerie, elle soigne et réconforte admirablement les malades avec une immense charité.

Elle prie aussi longuement et offre ses souffrances. Le16 avril 1879, après avoir été alitée durant de longs mois, elle meurt, à 35 ans, en murmurant : "Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour moi, pauvre pécheresse." Son corps, demeuré inexplicablement intact, repose aujourd'hui à l'intérieur d'une châsse placée dans la chapelle des Sœurs de la Charité, à Nevers.

Bernadette Soubirous est béatifiée le 14 juin 1925  et  canonisée par le pape Pie XI  le 8 décembre 1933, en la solennité de l'Immaculée Conception. Sainte Bernadette restera à jamais dans les mémoires pour sa persévérance dans la souffrance, sa confiance enfantine et son humilité. Elle est la patronne des bergers et des bergères et des personnes persécutées ou ridiculisées pour leur foi.

Bernadette Soubirous en 10 questions

Quelle est la bonne réponse à la question suivante ?

1-En France, dans le calendrier des saints, quel jour est fêtée Bernadette Soubirous ?

14 février       
18 février       
25 décembre  
31 juillet

2-A quel ordre religieux a-t-elle appartenu ?

Sœurs de la Charité   
Maricoles       
Franciscaines 
Ursulines

3-Combien de fois Bernadette Soubirous aurait-elle eu des apparitions ?

67 fois
7 fois  
18 fois
2 fois

4-Comment s'appelle la grotte où sont survenues ses apparitions ?

Massabielle    
Padirac           
Fatima
Lavalette

5-Pour quelle raison Bernadette Soubirous est-elle célèbre ?

Pour avoir formulé une prophétie     
Pour avoir été témoin d'apparitions de la Vierge Marie       
Pour avoir guéri une personne          
Pour avoir eu le corps recouvert de stigmates

6-En 1944, quelle actrice remporta l'Oscar de la meilleure actrice pour avoir interprété Bernadette Soubirous ?

Jennifer Jones
Olivia de Havilland   
Bette Davis    
Luise Rainer

7-Par quel pape fut elle béatifiée, puis canonisée ?

Pie XI
Léon XIII      
Pie X  
Benoît XV

8-Dans quelle ville est-elle morte ?

Cherbourg      
Lourdes         
Nevers
Angoulême

9-En quelle année est née Bernadette Soubirous ?

1863   
1844   
1826   
1885

10-Dans quelle ville est-elle née ?

Nevers
Lisieux           
Lourdes         
Poitiers

Réponses : 1- 18 février; 2-  Sœurs de la Charité; 3- 18 fois; 4-  Massabielle; 5- Pour avoir été témoin d'apparitions de la Vierge Marie; 6- Jennifer Jones; 7- Pie XI; 8- Nevers ; 9-1844; 10- Lourdes           

lundi 14 février 2022

Le bon curé qui mangea des mûres

 


Un bon curé voulait aller au marché. Il fit seller sa mule, l’enfourcha et le voilà parti. On était en septembre et les haies étaient noires de mûres. Messire le curé lisait son bréviaire. Il n’était pas très loin de la ville quand il voit, débouchant sur la grand-route, un chemin creux bordé de buissons couverts de grosses mûres noires. << Ciel! Jamais, je n’ai vu de si belles mûres!>>

Il arrête sa mule devant un buisson, et se pique en voulant cueillir les plus belles, qui sont aussi les plus inaccessibles. Alors, il monte sur sa selle et se régale. La mule ne bougeait pas. Une fois rassasié, il regarde la bête dont il admire l’immobilité. <<Dieu! Se dit-il, si quelqu’un criait : Hue!>>

Il avait pensé tout haut. La monture part brusquement et le bon curé tombe dans les épines. Il lui est impossible de s’en tirer. La mule retourne au trot à son écurie.

Quand les serviteurs la voient rentrer seule, ils croient le bon curé mort et se lamentent. Ils partent en hâte pour le marché et passent près du buisson. Quand il les entend, le pauvre curé les appelle :<<OÙ allez-vous? Je suis ici. Haïe! Haïe! Que je souffre. Les ronces et les épines m’entrent dans la chair, j’en ai le dos tout en sang.>>

<<Oh! Messire le curé! Qui vous a juché là-haut?>>

<<Qui? Mes amis! C’est le péché. Ce matin, passant par ici, j’allais lisant mon bréviaire, quand, des mûres m’ont tenté. Voyez ce qui m’est arrivé. Le buisson m’a agrippé. Aidez-moi à m’en sortir. Ah! Je ne demande qu’une chose, c’est de retourner chez moi et de me coucher.>>

Moralité : Point n’est prudent de dire trop vite sa pensée; il en résulte maints désagréments et moults humiliations.

(Un fabliau du Moyen Âge)

Le Messager de Saint-Antoine octobre 2021

dimanche 13 février 2022

Un conte de la Saint Valentin : La princesse Valentine

 Il était une fois une jeune princesse très belle .Une méchante fée jalouse de sa beauté lui jeta un sort lors de son quinzième anniversaire.

Elle perdit sa beauté, son visage parfait, sa bouche charmante et la blondeur de sa chevelure, la grâce de son corps et devint une fille laide au nez crochue à la bouche édentée , bossue et qui boitait. Son père un grand seigneur, fit venir la méchante fée et lui ordonna de lever son mauvais sort :

-Ah ah ! Non je ne lèverai jamais mon sort !

-Mais enfin pourquoi ? Que vous a- t-elle donc fait ?

-Elle est trop belle pour une humaine ! Cette beauté n'est réservée qu'aux déesses ! Vous avez seigneur enfreint la loi sacrée en vous accouplant à une déesse ! 

-Ma femme était très belle mais ce n'était pas une déesse car les déesses ne meurent pas, or ma pauvre épouse est morte le jour où elle mit au monde ma petite fille !

-Ce fut sa punition pour avoir épouser un humain ! Ajouta la méchante fée.

Et elle disparut laissant le pauvre père affligé.

Il fit appeler les plus grands médecins et mages pour soigner sa fille afin qu'elle recouvrât son aspect originel. Rien n'y fit !

-Hélas mon père ! Je ne pourrais jamais me marier avec un tel visage et un tel corps! Gémissait-elle en pleurant. Ne pouvant être princesse je vais partir de part le monde soigner les malheureux qui auront besoin de moi et qui ne me repousseront pas à cause de ma laideur.

Elle quitta son château et parcourt les routes et les villages proposant ses services, devenant domestique, ouvrière, infirmière, bergère paysanne, et même maîtresse d'école. C'est ainsi qu'après de rudes journées de travail, elle apprenait aux enfants de la ferme, et aux adultes à lire et à écrire, sans jamais rien demander en retour si ce n’était sa portion de soupe de viande de pain quotidien. 

Cinq années passèrent. Elle apprit que le seigneur de la contrée, son père se mourrait. Alors elle retourna au château. On ne voulut pas lui ouvrir les portes.

-Je suis la princesse fille du seigneur !

-Un laideron pareil ? Princesse ! Tu te moques de qui ? La princesse est morte voilà cinq ans ! Lui dit un soldat en la repoussant.

-Cela ne se peut ! C'est moi !

L'homme ricana. La jeune fille lui montra alors la seule chose qu'elle avait gardé de son enfance : la médaille d'or avec le blason du seigneur 

-Et cela vous la reconnaissez ?

L'homme s'approcha et lui arracha la médaille en hurlant :

-Voleuse !  Elle a volé la princesse et l'a surement tuée  après !

On l’arrêta et on la jeta dans un cachot.

-Je veux voir mon père ! Hurlait la pauvre fille 

Elle fut conduite dans une cellule insalubre éclairée par la lumière du jour qui pénétrait  à travers une petite lucarne. Elle se mit à pleurer. 

-Père, je ne vais jamais vous revoir comme je regrette de vous avoir laissé !

A travers ses larmes, elle vit une colombe qui s'approcha d'elle tenant en son bec une petite fiole qu'elle laissa tomber à ses pieds. La jeune fille la prit, l'ouvrit se versa un peu de cette eau parfumée. Elle sentait bon. Sa main devint toute rose et lisse. Elle prit encore de ce parfum, le mit sur son visage, sur des cheveux. Elle ressentit une impression de bien-être. Elle humidifia sa bouche. Elle sentit les dents manquantes reprendre leur place. Comme il restait encore de cette eau bienfaisante, elle se déshabilla et se frictionna tout le corps.

Miracle son corps reprit l'apparence d'avant. Les quelques gouttes qui restaient, tombèrent sur ses vieux vêtements déchirés et se transformèrent en une  robe neuve simple sans dentelle ni ornement. La métamorphose était terminée lorsque la colombe revint et laissa tomber à ses pieds une clé.

L'oiseau ne dit rien car les colombes ne parlent pas, mais la jeune fille entendit une voix lui murmurer :

-On ne voit bien qu'avez le cœur ! Je suis ta mère ! Ton père est malade. Il faut que tu sois prêt de lui pour l'apaiser .Va à présent. Attention cependant à ne pas éveiller les soupçons de la fée jalouse. Vis cachée dans la discrétion, elle te croit morte. Oublie ta condition de princesse et reste une simple jeune femme au service du peuple et de la bonté.

La jeune fille ouvrit la cellule. Tous les gardes dormaient profondément. Elle sortit du donjon, traversa la cour et monta jusqu'à la chambre du seigneur. Elle y pénétra. Près du lit du mourant, dormait sur un fauteuil un jeune homme, près de lui les ustensiles du médecin.

-Père ! Père je suis de retour.

-Ma fille c'est bien toi ! Comme tu es belle ! Murmura t- il très affaibli. Tu es partie bien longtemps mais tu es encore plus belle qu'avant. Ta robe et ta cape sont bien simples, cependant ...Mais comment as- tu fais?

-J'étais prisonnière dans le donjon quand une colombe est venue me porter une potion qui m'a redonné mon apparence d’antan ! Mais je dois demeurer une fille du peuple pour ma sécurité  et ne pas dire que je suis ta fille!

-Soi! Peu importe si tu t'habilles simplement, si personne ne connait ta vraie  identité du moment où tu demeures auprès de moi !

Le jeune homme se réveilla : il était aussi beau que charmant 

-Seigneur ne vous fatiguez pas ! Mais qui êtes-vous ? Dit- il en dévisagea la beauté qui se tenait au chevet de son malade.

-Sa fille ! Mais chut ! Ne le dites à personne !

- Je croyais sa fille morte voilà cinq ans, partie et disparue

-Je suis de retour et bien de retour ! Vous êtes son médecin alors guérissez mon père !

Le jeune homme n'eut pas vraiment à faire de grands efforts : le retour de sa fille avait guéri le malade de sa longue mélancolie et langueur !

La jeune princesse s'installa au château comme dame de chambre et compagnie du vieux seigneur. Aucun domestique ni bavard ne fit de rapprochement. Tous avaient oublié la belle princesse de quinze ans. La fille du seigneur se fit discrète, cacha ses cheveux sous des bonnets sobres et ne sortit se promener que dans le parc du château.

Un jour, le jeune médecin engagea une longue conversation avec elle :

-Je m'appelle Valentin ! Et vous ?

-Pendant cinq ans : on ne m'appelait pas. Mes maîtres me disaient «  Toi … fais ceci, Toi fais cela « toi » était mon nom.

-Mais comment vous appelaient vos parents, pardon votre père ?

-Ma chérie ma petite !

-Voulez -vous être ma femme ? Ma Valentine ? Si vous acceptez ma main, Valentine sera désormais votre prénom !

-Oui murmura la jeune fille ! Oui je veux bien être Valentine

Le seigneur qui s'était bien rétabli fut ravi de ces épousailles et organisa pour son médecin personnel et sa fiancée sa dame de compagnie un beau mariage. 

Plus tard, entouré de ses petits- enfants et avant de mourir, il fit graver à l'entrée de sa demeure cet adage 

"Pour vivre heureux vivons cachés."





samedi 12 février 2022

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 6, 17-20-26


En ce temps-là, Jésus descendit de la montagne avec les Douze et s’arrêta sur un terrain plat. Il y avait là un grand nombre de ses disciples, et une grande multitude de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon. Et Jésus, levant les yeux sur ses disciples, déclara :

« Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous.

Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés.

Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez.

Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme.

Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie, car alors votre récompense est grande dans le ciel ; c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes.

Mais quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre consolation ! Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant, car vous aurez faim ! Quel malheur pour vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et vous pleurerez ! Quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous ! C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes. »

6e dimanche du temps ordinaire C : Étonnant bonheur

 Les béatitudes sont bien connues, mais ont de quoi nous laisser perplexes, car elles proposent un bonheur étonnant. Elles nous forcent à réfléchir à nos valeurs et à nos choix de vie. Jésus nous invite à devenir heureux à la manière de Dieu.

 C’est vraiment bizarre! Dans l’évangile, Jésus a l’air de dire que tous ceux qui pleurent, ceux qui ont faim, ceux qui sont rejetés seront les plus heureux de tous. Mais pourquoi dit-il cela? Pour Jésus, le vrai bonheur, ce n’est pas simplement avoir tout ce qu’il faut dans la vie. Le vrai bonheur se reçoit de Dieu. Il est pour tous ceux qui mettent leur confiance en Dieu.

 Jésus, dans la version des Béatitudes selon Luc, s'adresse à tous les pauvres de la terre, à tous les malheureux, pour leur dire, en somme : vous êtes malheureux maintenant, mais ça ne durera pas ; vous aurez votre récompense dans le ciel. Dans le Royaume de Dieu, les valeurs sont inversées. Les pauvres, les persécutés et les méprisés d’aujourd’hui et Jésus est l’un d’entre eux, tous ces gens peuvent se réjouir de l’avenir que Dieu leur ouvre.

 Jésus est le Messie des pauvres. Il a lui-même vécu pauvre : il a plusieurs fois montré de quel côté allaient ses préférences. En partageant le sort des pauvres, de la crèche de Bethléem au Golgotha,  Jésus a senti pour eux un coeur fraternel.

 Messie des pauvres,  méprisé par le clergé et les intellectuels de Jérusalem, Jésus a souffert comme les petites gens de l'insulte et du mépris de la part de ceux et de celles qui sont repus.

 Tant de personnes,  satisfaites de leurs biens, pensent progressivement qu'elles peuvent se passer de Dieu…, c'est là le risque de la richesse. Ceux qui se replient sur leurs richesses et mettent leur fierté dans leur bonne réputation, cachent la ruine de leur vie.

 Ces paroles du Christ nous appellent à oeuvrer pour que notre monde social ne soit plus celui des riches, des repus, des jouisseurs quand tant d'autres meurent de faim, de dénuement et de souffrances. (Lc 6,20-26)

 Il importe de bien saisir le secret de la joie insondable qui habite Jésus et qui lui est propre... Si Jésus rayonne une telle paix, une telle assurance, une telle allégresse, une telle disponibilité, c'est à cause de l'amour ineffable dont il se sait aimer de son Père.

 Le bonheur est pour tout de suite… si nous savons le saisir au vol. Mais avec Jésus, le bonheur, c’est le monde à l’envers!

 
Extrait : Le jour du Seigneur