mercredi 29 janvier 2020

Conte de - L'OISEAU -VENT - - LE FAISEUR DE TEMPÊTES -


Adapté d'une légende des Indiens micmacs
Une grande famille amérindienne vivait au bord de la mer. Elle comptait plusieurs pêcheurs adroits qui savaient capturer les poissons avec leurs lances. Un jour arriva où il fut impossible de pêcher tant la mer était houleuse. Un vent terrible soufflait jour et nuit empêchant les pêcheurs de sortir dans leurs canots. Après plusieurs jours de tempête on commença à avoir faim. Alors le père dit à ses fils :
- Allez sur la grève, allez voir si les vagues n'ont pas rejeté quelques poissons morts.
Tiaho, le plus jeune parmi les pêcheurs, partit aussitôt et se mit à longer la rive. Mais plus il avançait plus le vent soufflait, si bien qu'il avait peine à se tenir debout. Il parvint à une pointe rocheuse qui s'avançait dans la mer et là, d'un seul coup, il comprit d'où venait la tempête.
Au bout de la pointe, sur le dernier des gros rochers qui émergeaient de la mer déchaînée se tenait un grand oiseau. C'était l'oiseau-vent, le faiseur de tempêtes. Il agitait bruyamment ses grandes ailes et donnait ainsi naissance au vent.
Avec courage et détermination, Tiaho décida de déjouer ce maître des éléments. Il s'approcha de la pointe en s'agrippant aux rochers fouettés par les vagues et cria :
- Nikskamich, grand-père, n'as-tu pas froid ?
- Non, répondit l'oiseau-vent.
Le jeune homme reprit :
- Je vois bien que tu es transi, viens, je vais te transporter sur mon dos jusqu'à la rive.
À sa grande surprise l'oiseau répondit :
- J'accepte.
Alors Tiaho réussit à se rendre jusqu'au dernier rocher. Il prit l'oiseau sur son dos et revint avec précaution vers la grève en se tenant aux rochers glissants et en évitant les vagues rugissantes.
Mais à quelques pas de la rive il trébucha volontairement : il glissa sur les cailloux avec l'oiseau qui se brisa une aile. Tiaho prétendit être désolé. Il se mit aussitôt à soigner l'aile brisée en la maintenant immobile à l'aide d'un morceau de varech.
- Oiseau-vent, dit-il, tu dois rester tranquille et éviter de remuer tes ailes jusqu'à ce que ton os brisé soit guéri. Reste à l'abri dans les rochers, je viendrai t’apporter à manger.
L'oiseau-vent se mit à l'abri derrière des rochers tandis que Tiaho s'en retournait près des siens.
En marchant, Tiaho constata que la mer avait retrouvé son calme et que les branches des arbres ne remuaient plus. Le vent avait disparu. Les pêcheurs sautèrent dans leurs canots et la pêche fut bonne. On fit ample provision de poissons car il est facile de pêcher par temps calme.
Tous les jours, comme promis, Tiaho portait à manger à l'oiseau-vent. Tous les membres de la famille étaient rassasiés de poisson. Mais on dit qu'il est dangereux d'abuser des bonnes choses.
Alors il arriva qu'après plusieurs jours sans une ride, la mer se couvrit d'une écume blanchâtre. Les pêcheurs comprirent que les poissons se sentaient malades : ils vomissaient, ne pouvant supporter une mer sans mouvement. Alors Tiaho courut vers les rochers. Il examina l'aile de l'oiseau-vert et délia le pansement.
- Grand-père, ton aile est réparée, s'écria-t-il, avec joie. Bouge-la doucement.
L'oiseau-vert déploya toutes grandes ses deux puissantes ailes et aussitôt la mer endormie s'éveilla et se rida de vagues légères. L'oiseau-vert agita ses ailes un peu plus fort et une bonne brise se mit à parcourir la terre. En quelques heures la brise chassa l'écume sur la mer et les pêcheurs reprirent place dans leurs canots.
Grâce à Tiaho l'ordre revint dans la nature...


samedi 25 janvier 2020

Le match de sa vie : Et maintenant une histoire !


Auteur : Marie-France | Ouvrage : À l'ombre du clocher - 1. Les sacrements.
Temps de lecture : 6 minutes

Pierre dut appuyer sur la manette du starter pour donner les gaz. L’air, en ce beau matin du jeune été, surprenait par son caractère glacial ; le vélo-moteur partait mal.
Pourtant, comme Pierre dévalait la côte de Moulin-Blanc, l’engin se lança et ce fut, pour le garçon épris de vitesse, la griserie de la course.
Mobylette, cadeau pour récompenser la réussite à l'examen. Une joie forte et profonde pénétrait dans le cœur de l’adolescent, comme apportée par la pureté extraordinaire de l’air matinal. Mais cette joie avait de plus solides bases et Pierre ne put se défendre de songer à ce succès, brillant et tout neuf, qu’il avait remporté l’avant-veille à son examen.
— Reçu ! Je suis reçu ! Maintenant, à moi les vacances, les randonnées sur deux roues motorisées (le magnifique cadeau reçu la veille), l’espace, la liberté. Quelle pêche je vais faire !
Naturellement, grand-père n’avait pas eu d’objection à ce projet du collégien, arrivé en vacances chez lui avec toute cette gloire que lui méritait son succès. Grand-père avait été lui-même passionné par ce « sport » du temps où il n’était pas perclus de rhumatismes.
— Prends tout mon attirail, fiston, avait-il dit. Et tâche de nous ramener un saumon.
Un saumon ! Grand-père le trouvant digne d’essayer de tirer un de ces fabuleux poissons, quelle consécration !
— Tu as vu, quelle est ma technique quand tu m’accompagnais les autres années ; tu te souviens d’Oscar.
S’il se souvenait ! Oscar ! la plus belle prise que le vieillard eut jamais faîte ; un saumon de près de deux mètres de long…
— J’irai au bon endroit, avait décidé le garçon. Pourquoi ne réussirais-je pas à prendre aussi un Oscar ?
Maintenant il était au bord de la torrentueuse petite rivière, se glissant à travers les rochers pour joindre le « saut du géant », une fosse que grand-père connaissait seul et où il avait fait ses pèches les plus miraculeuses.

Récit de l'appel d'un pêcheur d'hommes.

La vocation racontée aux jeunes. Le garçon prépara sa ligne méticuleusement, imitant très bien les gestes de l’aïeul, il amorça. Une émotion puissante et agréable montait en lui ; la grande aventure commençait.
Car c’est une aventure que de pêcher le saumon !
L’attente de l’occasion est sans ennui ; l’eau qui court cascadeuse de rocher en rocher est une eau vivante, chatoyante. A tout moment, un reflet argenté vous donne l’illusion que « ça y est » !
Et tout à coup, « ça y fut vraiment » ; la ligne se tendit si fortement que Pierre crut la perdre à la minute même. D’un coup de l’avant-bras il redressa ; le duel était commencé.
Un saumon ne se ramène pas comme un simple goujon. La bête, blessée dans sa chair par le hameçon, combative, vigoureuse, lutte jusqu’à épuisement de ses forces. C’est elle, trop souvent, qui gagne dans ce match contre l’homme.
Car le poisson se débat dans un élément qui lui est favorable, en des lieux qu’il connaît bien.
Le pêcheur, gêné par le terrain, contraint à une longue course sur le sol irrégulier, fatigué lui aussi par le considérable effort fourni, a du mal à persévérer.
Peut-être fils de l’Oscar pris par le grand-père, Oscar II s’affirma tout de suite comme le champion des champions.
La course se déroula inégale, épuisante. Le saumon filait, filait toujours ; si vite, par moments, que Pierre avait peine à suivre son rythme.
L’enfant jeta un coup d’œil au soleil, calcula l’heure probable d’après la hauteur de celui-ci.
— Bientôt midi, déjà ! Je me reposerais bien, mais cet animal a la vie dure…
II accusait pourtant des signes de lassitude ; il y eut un répit dans le manège de la bête ; puis elle repartit, plus ardente que jamais, tirant derrière elle un Pierre aux jambes écorchées, aux mains en sang. Un Pierre qui avait déjà perdu son chapeau de paille et semé une espadrille.
Le saumon bondit hors de l’eau, par surprise. Pierre, béat d’admiration devant la beauté du poisson, relâcha une seconde son effort. Alors la ligne claqua et l’adolescent se retrouva, désarmé et désolé, seul au bord de l’eau.
Il en aurait pleuré.

Il s’assit, épuisé, à l’ombre d’un rocher, ferma un instant ses yeux longuement éblouis par le soleil. Quand il les rouvrit, un vieil homme était devant lui, amical et discret.
— Ce sont des choses qui arrivent, mon fils, finit-il par dire. Mais, crois-moi, cela n’a pas grande importance. Ce qui compte, c’est le mal que l’on se donne… et tu t’en es beaucoup donné ; je t’ai observé du haut de la colline depuis ce matin. Quel pêcheur d’hommes tu ferais !
Le vieillard n’en dit pas plus. Déjà il repartait vers les hauteurs.
« Pêcheur d’hommes » ?
Dans la tête de Pierre, ces mots résonnaient étrangement. Bien sûr, il les connaissait depuis longtemps pour les avoir souvent lus ou entendus dans son existence de collégien chrétien. Mais jamais il ne leur avait prêté d’attention.
Et tout d’un coup, parce qu’un vieil homme, peut-être inspiré, lui avait fait un étrange compliment, Pierre songeait à cette autre pêche qui manque de bras et de cœurs de jeunes à l’esprit sportif et à l’âme combative.
 « Pierre, tu es pierre ; et sur cette pierre… »
Une voix encore ; celle-ci résonne dans le silence méditatif d’un adolescent qui ce matin encore ne rêvait que de succès aux examens, applaudissements, vacances motorisées et liberté !
Tout lâcher pour faire comme Pierre et suivre le Maître. Se lancer avec foi et ardeur, dans cette pêche tellement plus ingrate encore que celle du saumon !
Et, longuement, le garçon songea…
Le soleil déjà commençait à descendre vers l’horizon quand le jeune pêcheur s’aperçut qu’il avait faim et qu’il lui fallait songer au retour. Il rangea son attirail, récupéra ses espadrilles, rejoignit le vélomoteur mis à l’abri.
— Alors, dit grand-père ; tu as pris quelque chose, mon fils ?
— Oui, dit Pierre, j’ai pris une décision, je serai prêtre.
Marie-France.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 4,12-23


Je ferai de vous des Pêcheurs d’hommes

Quand Jésus apprit l’arrestation de Jean le Baptiste, il se retira en Galilée. Il quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord de la mer de Galilée, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali. C’était pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète Isaïe : Pays de Zabulon et pays de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée des nations ! Le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort, une lumière s’est levée. À partir de ce moment, Jésus commença à proclamer : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. »

Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans la mer ; car c’étaient des pêcheurs. Jésus leur dit : « Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. De là, il avança et il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque avec leur père, en train de réparer leurs filets. Il les appela.  Aussitôt, laissant la barque et leur père, ils le suivirent.

Jésus parcourait toute la Galilée ; il enseignait dans leurs synagogues, proclamait l’Évangile du Royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple.



Piste de réflexion

- Au cœur de la mission de Jésus, il y a la proclamation "le royaume des cieux s’est approché". Qu’est-ce que cela signifie ?

- "Pêcheurs d’hommes", c’est ainsi que Jésus nomme la tâche de ses disciples. Qu’est-ce que cela signifie ?

- Jésus est venu à travers la Galilée proclamer "la bonne nouvelle du royaume". De quelle bonne nouvelle s’agit-il ?



Réflexion:

Chaque rencontre avec Jésus provoque une réponse; cet évangile montre une réponse de disciple rapide et décisive. Notre propre appel à devenir disciple vient lors de notre baptême, mais contrairement aux disciples de l’Évangile, notre réponse n’est généralement pas aussi rapide et décisive. Nous passons toute notre vie à essayer de voir la grande lumière qui est le Sauveur du monde. Mais nous pratiquons le suivi de Jésus dans les choses simples et quotidiennes qui nous arrivent: l'ami qui a besoin d'une oreille attentive, le parent âgé qui a besoin d'un appel téléphonique réconfortant, l'enfant malade qui interrompt notre sommeil. Dans tous ces cas, entendons-nous le refrain de Jésus: repentez-vous? Tournez-vous de nous-mêmes vers ceux qui sont dans le besoin. Passons des ténèbres à la lumière. (Liturgie vivante, p.50)



Jeu : remettre les étiquettes dans l’ordre du récit

- soit en travail individuel en s’aidant de la Bible ou en écoutant encore une fois la lecture biblique, - soit en groupe, en faisant appel à sa mémoire et en lisant une ultime fois le texte biblique pour vérifier.

Jésus marche au bord du lac de Galilée
et ils sont en train de jeter un filet dans le lac
Jésus leur dit :
Ce sont des pêcheurs,
les fils de Zébédée. Ils sont dans la barque avec leur père Zébédée.
Ils suivent Jésus.
Aussitôt, ils laissent leurs filets et ils suivent Jésus.
Ils réparent leurs filets
Aussitôt ils laissent leur barque et leur père et ils suivent Jésus.
Jésus voit deux frères : Simon (qu’on appelle Pierre) et André son frère
« Venez avec moi et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes »
En allant un peu plus loin, Jésus voit deux autres frères : Jacques et Jean,
Jésus les appelle



lundi 20 janvier 2020

LE PAIN DU BOULANGER


Par Catherine DARRIET VANDAMME

Il était une fois, il y a bien longtemps, dans un pays très lointain, vivait un boulanger.

Il pétrissait sa pâte chaque jour mettant beaucoup de coeur à cet ouvrage. Il travaillait en développant de nombreuses qualités d’attention et d’émerveillement.

Les gens de ce pays venaient de très loin pour chercher ce pain qui restait délicieux des lunes durant.

Un jour, un berger se présenta et lui annonça que son père le demandait ; connaissant ce dernier, il ne pouvait s’agir que d’une histoire sérieuse, aussi décida- t-il immédiatement de se rendre à son chevet. Il prit la route et entreprit ce long voyage à la grande insatisfaction des villageois qui n’avaient jamais imaginer devoir un jour ne plus avoir leur boulanger et surtout leur bon pain !

Le boulanger prévoyant se munit de nombreuses miches pour des hommes et des femmes qu’ils pourraient rencontrer sur son chemin ; malgré la lourdeur des pains, c’était le cœur léger et heureux qu’il avançait tant son bonheur était grand de revoir son père.

Il s’était couvert d’une longue pèlerine car il faisait très froid dans la montagne et avait pris un bâton pour le soutenir dans sa marche.

Il marcha, marcha essayant de retrouver avec précision le chemin parcouru de si lointaines années auparavant dans l’autre sens quand il avait décidé, il ne savait plus comment, de partir loin de son père pour s’installer dans la plaine.

Alors qu’il marchait, il pensait à tout cela ; la nuit était tombée et ses yeux ne percevaient plus grand-chose aussi il s’arrêta près d’un ruisseau d’une eau claire et limpide, serpentant avec fluidité et vivacité. Il s’installa pour la nuit en ayant pris bien soin de mettre son précieux chargement à l’abri.

Il s’endormit et fut réveillé en sursaut par des grognements. Des bêtes attirés et séduits par la délicieuse odeur du pain essayait de s’emparer du sac, le mordant et le déchirant avec leurs crocs. Quand le valeureux boulanger réussit à les faire fuir, ils s’étaient bien servis et il ne restait qu’une petite boule de pain dorée. Le boulanger la serra contre lui et comme le jour commençait à poindre, il se remit en route et se hâta, traversant des zones arides et escarpées pour arriver au plus vite.

Tout à coup, il se sentit très abattu. Il ne reconnaissait plus le chemin, les larmes lui montèrent aux yeux car il sentait que les heures étaient comptées…
A cet instant, un oiseau, un superbe rossignol par son chant mélodieux attira son attention ; il chantait sur un arbre dont les branches formaient une échelle. Il grimpa aussitôt au sommet de l’arbre et avec cette nouvelle vision, il reconnut sa route. Il arriva à la nuit tombée près de la maison de son père. Il vit qu’il n’y avait pas de fumée qui passait par la cheminée, lui-même avait mis 2 jours pour parvenir à cet endroit si isolé où son père avait choisi de vivre seul méditant et soignant ceux qui arrivaient jusqu’à lui pour le solliciter pour sa grande sagesse.

Au moment où il rentrait dans la cabane, son regard se porta dans un coin de la pièce ; son père était allongé sur une fine natte. Il s’accroupit immédiatement auprès de lui, le recouvrit de sa pèlerine, pris sa gourde d’eau et fit boire son père délicatement.

Son père sourit avant même d’avoir ouvert les yeux car il savait qui se tenait là.
La bonne odeur du pain, de la miche rescapée, de ces tout petits morceaux que son fils lui portait à la bouche avec précaution le firent sourire une nouvelle fois.

Le boulanger alla chercher du bois et il alluma un bon feu pour son père. La pièce commença à tiédir et le boulanger sortit quelque nourriture de sa besace pour préparer un repas simple à son père. Il lui donna quelques bouchées accompagnées de gorgées d’eau.

Son père avait le regard qui brillait de joie et de bonheur malgré son état très faible ; le boulanger était heureux, il retrouvait son père et son pain le nourrissait.

Son père parvint à lui murmurer à l’oreille : « C’est la vie ». Le boulanger ne savait pas si son père parlait de son pain, de sa venue ou de son issue qui paraissait inéluctable. Ils parlèrent un peu en se tenant la main avec pudeur puis s’endormirent.

Au matin, le visage du père radieux affichait un sourire et lui faisait un clin d'oeil. Les yeux du boulanger se remplirent de larmes d’avoir eu un père si bon.
Sur le chemin du retour, les paroles de son père lui trottaient dans la tête : c’est la vie, c’est la vie ; il savait qu’il rentrait avec un cadeau inestimable.

Il comprit qu’à sa façon de pétrir la pâte, d’attendre qu’elle se lève, de le cuire avec attention, bienveillance et émerveillement, il sût à compter de ce jour que son pain donnait la Vie, l’Énergie et l’Amour autour de lui.

samedi 18 janvier 2020

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 1, 29-34



En ce temps-là, voyant Jésus venir vers lui, Jean le baptiste déclara : “Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ; c’est de lui que j’ai dit : l’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. Et moi, je ne le connaissais pas ; mais, si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté à Israël.”

Alors Jean rendit ce témoignage : “J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui. Et moi,  je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : ``Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint.’ Moi  j’ai vu, et je rends  témoignage : c’est lui le Fils de Dieu.”

Petit commentaire

Témoins recherchés

Depuis toujours, Dieu se révèle par l’entremise de témoins. Par son attitude et son courage, Jean Baptiste nous apprend ce que signifie être témoin du Christ.

Aujourd’hui, Jean Baptiste ne se présente plus comme le précurseur, comme celui qui annonce la venue du Messie ; il en est carrément le témoin. Ce Messie qu'il avait annoncé est là, devant lui. C'est Jésus de Nazareth ; rien ne le distingue des autres. Et cependant Jean va reconnaître en lui « l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Pourtant, cette reconnaissance ne va pas de soi pour Jean Baptiste. « Je ne le connaissais pas » affirme-t-il. Car, en effet, entre connaître Jésus (son identité : nom, origine, lieu et date de naissance) et reconnaître en Lui le « Fils de Dieu », « Agneau de Dieu », il y a nécessairement tout un parcours! Peu à peu, Jean découvre émerveillé, un peu ébahi, la véritable identité de ce Jésus qui vient à lui pour se faire baptiser. Jean connaissait Jésus comme de sa parenté, il ne le connaissait pas comme Fils de Dieu. Jean a « vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et demeurer » sur Jésus. Jean a compris ainsi ce qui habitait Jésus. Jean a découvert ce lien particulier qui l’unit à son Père. Bref, Jean a vu, a découvert, a compris, et c’est pourquoi il peut « rendre ce témoignage : c’est lui le Fils de Dieu ! » Aussi, pour nous croyants d’aujourd’hui, comme pour les premiers chrétiens, il faut souvent tout un long parcours dans la foi et dans les doutes, pour parvenir à confesser en vérité, Jésus Fils de Dieu, Agneau de Dieu, Sauveur du monde. « J’ai vu », dit Jean Baptiste. Oui, notre parole sur Jésus ne peut qu’être le fruit d’une expérience. Sinon, la parole sonne faux. Cela ne demande pas un effort particulier mais une disponibilité, une ouverture. Une attente aussi. On ne parle pas de Jésus seulement par ouï-dire, on ne raconte pas des « vérités » apprises par cœur. Comme Jean-Baptiste, nous racontons ce qui nous est arrivé avec Jésus. Avant d’être une connaissance à apprendre, notre foi chrétienne est d’abord une expérience à vivre ; au lieu de nous demander : que savons-nous du Christ ? Posons-nous d’abord la question : que vivons-nous avec le Christ ? Quels chemins désirons-nous parcourir avec lui ? Qu’à chacun, il nous soit donné de vivre avec Jésus. Qu’il nous soit accordé, quel que soit notre âge, notre situation et notre itinéraire personnel, de nous souvenir de tout ce qu’il a déjà fait pour nous, comment il nous a déjà ramenés à la vie, et combien sa présence nous rend libre pour traverser l’existence. Qu’il nous soit accordé de lui donner ou redonner notre confiance pour parcourir avec lui notre aventure humaine. Et ainsi rendre permanente notre prière d’action de grâce, d’étonnement, et de reconnaissance émerveillée de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Amen. Père Antoine JABRE, Vicaire

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Quelles sont les personnes envoyées à Jean-Baptiste ?
En quels termes Jean-Baptiste se situe-t-il ? Que veulent dire ces termes ?
Quelle est sa double mission dans la 2ème partie du texte ?
Que dit-on de Jésus ? En quoi cela nous concerne-t-il ?
Quel visage de Jésus le témoignage de Jean m'invite-t-il à reconnaître?
Comment puis-je devenir à mon tour un témoin qui invite à réfléchir?

VOICI L'AGNEAU DE DIEU: Texte à trous::

Complète avec les mots: l’Esprit, Fils de Dieu, baptiser, demeura, celui qui m’a envoyé, devant, connaissais, colombe, l’Agneau de Dieu, descendre, Jean le Baptiste, derrière.


Voyant Jésus venir vers lui,............................... déclara:
« Voici ........................ qui enlève le péché du monde;
c’est de lui que j’ai dit: L’homme qui vient.................... moi est passé ...................... moi, car avant moi il était. Et moi, je ne le ......................... pas; mais, si je suis venu ........................... dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté à Israël.»
Alors Jean rendit ce témoignage: « J’ai vu ........................ descendre du ciel comme une .......................... et il .............................. sur lui. Et moi, je ne le connaissais pas, mais ..................................................... baptiser dans l’eau m’a dit: ‘Celui sur qui tu verras l’Esprit .................... et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint.’ Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le........................................ »

lundi 13 janvier 2020

Le secret qui fait lever le jour


Tous les habitants d'un village cherchaient dans la nuit le secret qui fait lever le jour.
La nuit avait mis tout le village comme dans un grand sac noir.
Le Père Thouron, Huguette et Baptiste, l'épicière et le cordonnier,  le facteur et la marchande de journaux, tous, ils étaient en train de chercher.
Ils cherchaient le secret qui fait lever le jour. Ils cherchaient dehors, ils cherchaient dedans.
Toute la nuit, ils ont cherché, mais ils n'ont rien trouvé...

Au petit matin, des guerriers sont arrivés.
Ils portaient l'armure des chevaliers, leurs chevaux étaient noirs.
- Bonjour ! dit le Père Thouron,
- Bonjour ! disent les guerriers.
Le chef s'avance pour parler :
- Nous vous apportons la force, la puissance et la gloire... Vous serez les plus forts, tout le monde aura peur de vous, vous commanderez la mort et vous serez les maîtres du monde...
Tous les gens du village se regardent avec les yeux brillants.
Le Père Thouron demande :
- Dites-moi, dites-moi... comment s'appelle votre secret ?
- Il s'appelle la guerre, dit le chef des guerriers.
Alors, les gens du village ont regardé derrière les guerriers. Derrière eux, il y avait trop de blessés, trop d'affamés et de prisonniers.
Les gens du village disent :
- Non, messieurs les guerriers, allez votre chemin !

Plus tard, à la fin de la matinée, le clocher a sonné midi, mais il faisait encore plus nuit.
Alors sont arrivés tous les marchands, habillés de velours et de fourrure.
Les marchands disent : Nous vous apportons la richesse, vous ferez de grandes fêtes, vous serez tous riches.
Huguette demande :
- Dites-moi, dites-moi... comment s'appelle votre secret ?
- Il s'appelle l'argent, dit le patron des marchands.
Alors, les gens du village ont regardé derrière les marchands.
Derrière les marchands il y avait trop de pauvres, trop de chômeurs et de traîne-misère.
Les gens du village disent :
- Non ! Non ! Messieurs les marchands, passez votre chemin.

Le soir, la neige s'est mise à tomber. La nuit était plus noire encore.
Une carriole est arrivée dans le village.
Un homme la conduisait et tout contre lui, une dame était endormie sous son manteau.
C'est baptiste qui les a vus le premier :
- Bonjour, Messieurs-Dames !
La carriole s'est arrêtée, la dame s'est réveillée. La dame dit :
- Bonjour, Baptiste.
L'homme à la carriole dit :
- Nous arrivons d'ailleurs. Nous n'apportons ni la richesse, ni la puissance, ni l'argent, ni la gloire...
Baptiste demande :
- Dites-moi, dites-moi, comment s'appelle votre secret ?
- C'est un secret fragile, c'est mon petit enfant.
Elle montre le nouveau-né qui dort contre elle.
Et l'homme dit en le montrant :
- Voulez-vous nous prendre chez vous ?
Alors les gens du village ont regardé derrière eux. Derrière eux, il y avait tous ceux qui ont trouvé un abri, tous ceux qui ont trouvé des amis, tous ceux qui ne sont plus tristes ni seuls.
Et voilà que tous les gens du village se demandent ce qui leur arrive.
C'est comme s'ils avaient des yeux pour voir la nuit.
Tout le monde crie en même temps :
- Le voilà le secret que nous cherchions !
Venez chez nous ! Entrez chez nous ! Restez chez nous !
Et dans le village il faisait grand jour.


samedi 11 janvier 2020

LE BAPTÊME DE JÉSUS histoire


Ce soir, Jésus range un à un tous les outils de l’atelier : scie à main, maillet, ciseau à bois… Il pense à Joseph, son père. C’est avec lui qu’il a appris le métier de charpentier ; à clouer, raboter, scier les planches. Il regarde les mots écrits sur le bois à côté de la porte : « Écoute Israël, tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force. » Il pense à Marie, sa mère, qui lui a appris toutes ces prières. Jésus habite le village de Nazareth depuis toujours. Il connaît tout le monde ici. Les petites rues étroites du village lui rappellent les parties de cache-cache interminables avec les autres enfants. Les champs d’oliviers tout autour lui rappellent les heures passées à discuter avec son cousin Jean. Demain, il partira, avant même que le soleil se lève. C’est décidé, il va rejoindre son cousin Jean.

Jésus marche longtemps. Jean habite maintenant au bord du fleuve Jourdain, à la limite du désert. Il est devenu un prophète, il parle au nom de Dieu. Toute la journée, Jean annonce le Royaume de Dieu, qui est proche. Des foules entières viennent l’écouter et lui demandent ce qu’il faut faire pour se préparer. Jean les baptise dans l’eau, il les plonge dans le Jourdain pour laver leur cœur des méchancetés et les aider à changer de vie. Tous attendent avec impatience le Royaume de Dieu.

 Jésus s’avance vers Jean. Comme la foule, Jésus veut lui aussi être plongé dans le Jourdain. Jean est étonné. Il connaît bien Jésus. Il n’a pas besoin d’être baptisé. Il est si proche de Dieu ! Jésus insiste. Alors Jean entre dans l’eau avec lui. Ils avancent jusqu’au milieu du Jourdain. Jean met la main sur la tête de Jésus et le plonge entièrement dans le fleuve. Jésus disparaît un instant dans l’eau, puis il se redresse, relève la tête. Ses cheveux dégoulinent.

Alors, Jésus ferme les yeux et se met à prier Dieu, son Père des Cieux. Le ciel s’ouvre : une forme d’oiseau, d’une blancheur éblouissante, descend vers eux. Comme une colombe, l’Esprit de Dieu vient se poser sur Jésus et une voix venue d’en haut dit : « Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j’ai mis toute ma joie. » Tous entendent la voix et ils répètent les mots venus du ciel : — Tu es mon fils bien-aimé, en toi j’ai mis toute ma joie. Ils se disent entre eux : — Jean disait vrai, le Royaume de Dieu est tout proche. Jésus, le fils de Joseph et de Marie, est aussi le fils bien-aimé de Dieu le Père ! Ils sont tous émerveillés et le cœur de Jean est plein de joie. Jésus remonte sur la rive. Ce soir, il ne retournera pas chez lui, à Nazareth. Son travail de charpentier est terminé. Il commence une nouvelle vie. L’Esprit de Dieu le pousse sur d’autres chemins. Il est temps pour lui d’aller annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu. Il est temps pour lui d’aller à la rencontre des hommes et des femmes que Dieu le Père aime tant.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 3,13-17


Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j’ai mis tout mon amour.

Alors paraît Jésus. Il était venu de Galilée jusqu’au Jourdain auprès de Jean, pour être baptisé par lui. Jean voulait l’en empêcher et disait : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi ! » Mais Jésus lui répondit : « Laisse faire pour le moment, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice. » Alors Jean le laisse faire. Dès que Jésus fut baptisé, il remonta de l’eau, et voici que les cieux s’ouvrirent : il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et des cieux, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie. »



Question

Qui a baptisé Jésus? 
Où est-ce que Jésus a été baptisé?

Pourquoi Jésus a-t-il été baptisé?
Pourquoi Jean voulait-il empêcher Jésus?
À qui la voix du ciel a-t-elle parlé?
Quel symbole a montré que Dieu était satisfait du baptême de Jésus? 


Résumé de l'histoire:


Jésus a été baptisé dans le Jourdain par son cousin Jean. Il avait 30 ans. Jésus n'a pas été baptisé parce qu'il avait besoin de se repentir de son tort, mais parce qu'il voulait faire tout ce qui était juste. Il a «accompli toute justice». Son Père céleste était «bien content».

Étude de fond:


Le baptême de Jésus a marqué le début officiel de son ministère. C'est le moment où Jésus a publiquement montré son choix de suivre la volonté de Dieu. Jusqu'à cette époque, il vivait probablement à Nazareth en tant que charpentier comme Joseph. Jésus a probablement marché environ 70 miles de Nazareth au Jourdain près de Jéricho. Il devait savoir qu'il était important d'être baptisé.
Jean n'était pas encore sûr que Jésus soit le Messie, mais il savait qu'il serait plus approprié que Jésus le baptise ( Luc 3: 3 ). Jean et Jésus se sont probablement connus personnellement, même s'ils vivaient loin l'un de l'autre. Leurs mères étaient apparentées ( Luc 1:36 ), et ils se sont peut-être vus lorsqu'ils sont allés à Jérusalem pour la Pâque et d'autres fêtes. Il est possible que les parents de Jean lui aient parlé de la naissance miraculeuse de Jésus.
Jésus n'avait pas besoin de se repentir ni de se faire pardonner car il n'avait jamais rien fait de mal. Mais il voulait tout faire correctement. Quand Jésus expliqua cela, Jean le baptisa. Les raisons de son baptême étaient:
·         Cela montrait qu'il remplissait toutes les exigences du Messie.
·         Lors du baptême, il fut officiellement annoncé comme étant le Messie.
·         Jésus s'est complètement identifié avec les défauts de l'homme ( 2 Corinthiens 5:21 ).

·         Son baptême était un exemple pour ses disciples. Rappelez-vous qu'il s'agissait du «baptême de Jean» et non du même baptême que celui décrit dans Actes 2. Le baptême de Jean était un baptême montrant le repentir. Le baptême après la résurrection de Jésus était - et est - un acte qui nous identifie à la mort, à l'inhumation et à la résurrection de Jésus ( Romains 6: 1-14 ).

Jean avait baptisé beaucoup de gens, mais il n'avait jamais rien vu de tel auparavant! Il y avait une ouverture dans le ciel et l'Esprit de Dieu, le Saint-Esprit, est descendu pour se poser sur Jésus. Nous ne savons pas à quoi ressemblait l'Esprit ni comment les gens savaient qu'il s'agissait de l'Esprit. Cela ressemblait-il à une colombe ou est-il simplement descendu? Peut-être que l'Esprit a pris un corps comme une colombe pour que Jean et Jésus puissent le voir. Quand Jean le vit, il sut que Jésus était le Christ, le roi dont Jean avait parlé aux gens ( Jean 1: 32-33 ). Le Père, le Fils et le Saint-Esprit ont tous été révélés ensemble à cette occasion.
La venue du Saint-Esprit aurait suffi à laisser savoir à Jean que Jésus était vraiment le Christ, le roi, mais Dieu ajouta aussi sa propre déclaration. Il a déclaré non seulement que Jésus était son fils, mais aussi qu'il était satisfait de son fils (Matthieu 3:17). Bien sûr, Dieu avait déjà été heureux avec Jésus, mais maintenant, il était particulièrement heureux parce que Jésus voulait faire tout ce qui était juste. Jésus a accompli toute la justice.

mercredi 8 janvier 2020

Conte Chantons la vie PETIT HOMME


Petit Homme est triste. Il est seul. Il n'a pas de couleur. Personne ne joue avec lui. Il n'est pas comme Abédi qui a la peau noire. Il n'est pas comme Sahim qui a la peau bronzée ou comme Alice aux beaux cheveux blonds. Il n'a pas de couleur. Alors un beau matin Petit Homme se décide. Il faut que cela change. Il part chercher des amis.
Petit Homme marche, marche longtemps. Bientôt, il arrive dans un pays baigné de soleil. Il est fatigué et trouve agréable de se reposer à l'ombre d'un grand arbre. Il s'allonge dans les hautes herbes et bientôt, il s'endort.
Tout à coup, une douce voix le réveille :
- Bonjour, qui es-tu ?
- Petit Homme. Et toi, qui es-tu ?
- Moi, je m'appelle Dandé. Que fais-tu là ?
- Je cherche des amis. Là d'où je viens, je suis si seul parce que je n'ai pas de couleur.
- Je ne peux pas te donner de ma couleur, ni celle du soleil mais, suis-moi, le sage de mon village t'aidera.
Arrivés au village, Dandé et Petit Homme s'approchent de la case du sage. Dandé explique l'aventure de son ami Petit Homme. Le sage écoute avec attention et réfléchit longtemps. Puis il va chercher une petite boite qu'il donne à Petit Homme :
- Voici une boite magique, mais tu ne l'ouvriras que lorsque tu seras de retour chez toi.
Petit Homme salue ses amis noirs, regarde une dernière fois ce pays baigné de soleil et s'en va. Il est un peu moins triste en pensant à Dandé. Il se demande ce que peut bien contenir sa boite magique.
Petit Homme marche, marche longtemps… et un matin, il arrive dans un immense pays bercé par les vents. Une petite fille joue avec un magnifique cerf-volant rouge. Il s'approche tout près d'elle mais n'ose pas lui parler. Tout à coup la petite fille s'aperçoit de sa présence et se retourne. Elle a de beaux yeux bridés.
- Oh ! Tu es drôle, toi, tu n'as pas de couleur ! Bonjour, je suis Tchin-Tchan. Et toi, qui es-tu ?
- Oh, moi, je suis Petit Homme. Il allait repartit tout triste quand Tchin-Tchan lui demanda :
- Que veux-tu ?
- Je cherche des amis. Là d'où je viens, je suis si seul parce que je n'ai pas de couleur.
- Je ne peux pas te donner la couleur de ma peau, ni celle du cerf-volant, mais, suis-moi, le sage de ma famille t'aidera.
Tchin-Tchan et Petit Homme arrivent bientôt chez le sage. Tchin-Tchan raconte l'histoire de son ami. Le sage écoute avec attention et réfléchit longtemps. Puis il donne un petit paquet mystérieux à Petit Homme.
- Voici un paquet magique, mais tu ne l'ouvriras que lorsque tu seras de retour chez toi.
Petit Homme salue ses amis aux yeux bridés, joue avec le magnifique cerf-volant rouge et s'en va. En marchant, il pense à Dandé dans son pays de soleil et à Tchin-Tchan avec son magnifique cerf-volant rouge. En pensant à ses amis, il a le cœur gai.
Bientôt, il arrive dans un immense désert. Pas un arbre, pas un seul nuage dans le ciel tout bleu. Petit Homme aimerait bien se reposer. C'est alors que derrière une colline de sable, il aperçoit un petit village. Près du puits, il rencontre un enfant à la peau mate, tout de bleu vêtu.
- Bonjour, je suis Petit Homme. J'ai beaucoup marché car je cherche des amis. Là d'où je viens, je suis si seul parce je n'ai pas de couleur.
- Bonjour, moi, je m'appelle Ali. Je veux bien être ton ami. Je ne peux pas te donner la couleur de ma peau ni celle du ciel, mais suis-moi, le chef de mon village t'aidera.
Ali et Petit Homme arrivent près de la maison du chef. Ali explique l'aventure de son ami. Le chef écoute avec attention et réfléchit longtemps. Puis il va chercher une petite boite qu'il donne à Petit Homme :
- Voici une boite magique, mais tu ne l'ouvriras que lorsque tu seras de retour chez toi.
Petit Homme salue ses amis tout de bleu vêtus et s'en va. Il a hâte de retourner chez lui. I veut savoir ce que contiennent ces trois boites magiques. Tout en pensant à Dandé, Tchin-Tchan et Ali, il arrive chez lui.
Tous les enfants entourent Petit Homme et lui demandent de raconter son aventure. Petit Homme parle de ses rencontres avec Dandé, Tchin-Tchan et Ali. Il montre les trois boites magiques.
Un des enfants lui dit :
- Allez, Petit Homme, ouvre-les maintenant tes boites, puisque tu es de retour chez toi.
Alors, Petit Homme, avec beaucoup de précaution, ouvre les trois boîtes magiques. Et…oh ! Surprise ! De chaque boîte s'envole un rayon de couleur, le jaune du soleil de Dandé, le rouge du cerf-volant de Tchin-Tchan, le bleu des habits d'Ali. Ces trois rayons de couleur tourbillonnent et enveloppent Petit Homme.
- Bravo, bravo, disent les enfants. Comme tu es beau ! Tu ressembles à l'arc en ciel.
Petit Homme est tout heureux. Il n'est plus seul. Ses nouveaux amis l'entraînent dans une joyeuse farandole…

lundi 6 janvier 2020

La rencontre des Mages


Le mage Gaspard est assis sur la margelle d'un puits. Il regarde le reflet d'une grande étoile danser à la surface de l'eau. Maintenant que la nuit est tombée, l'étoile brille d'un éclat extraordinaire. Parmi toutes les étoiles, c'est la seule à se refléter dans l'eau noire du puits...
Soudain, son reflet disparaît. Levant les yeux, Gaspard voit que l'étoile s'est déplacée dans le ciel.
Comme chaque soir, il réveille son chameau : "Allons, Tabriz, en route. L'étoile nous invite à continuer le voyage !"
Un autre chameau s'approche du puits, conduit par un homme noir. Dans les yeux de cet inconnu brille le reflet de l'étoile...

"La paix soit avec toi, ami voyageur ! dit l'homme noir à Gaspard. Je m'appelle Balthazar. J'arrive du sud de la Terre en suivant cette étoile. D'après ma connaissance des astres, elle annonce la naissance d'un grand roi...
- Nous allons donc au même endroit, répond Gaspard. J'ai quitté mon pays à l'est de la Terre, pour voir cet enfant royal. Nous pourrions finir le voyage ensemble ?
- Bien sûr ! " dit Balthazar.
C'est alors qu'un troisième homme atteint le puits. Son chameau est chargé d'un coffre d'or sur lequel brille le reflet de la grande étoile.
"La paix soit avec vous ! Je m'appelle Melchior. J'arrive d'un pays lointain, guidé par cette étoile.
- Elle brille donc partout, dit Gaspard, rêveur. Elle annonce sa bonne nouvelle au monde entier. Vraiment, le roi qui va naître sera grand !"

Les trois hommes lèvent ensemble la tête vers l'étoile scintillante et se remettent en route. Gaspard demande à ses compagnons : "Avez-vous préparé des cadeaux pour l'Enfant Roi ?
- Oui, dit Melchior. Dans mon coffre se trouvent des pépites d'or, car l'or est le métal le plus précieux qui existe.
- Moi, dit Balthazar, je lui apporte de l'encens.
- Mais c'est à Dieu qu'on offre de l'encens ! S'étonne Melchior.
- J'ai pensé que c'était un cadeau digne de ce grand roi, répond Balthazar... Et toi, ami Gaspard ? Quel cadeau apportes-tu ?
De la myrrhe, répond Gaspard.

- Malheureux ! s'exclame Balthazar. Ne sais-tu pas, dans ton pays, que cette résine précieuse sert à parfumer le corps des morts ? Quel étrange cadeau pour un nouveau-né !
- Oui, dit Gaspard en hochant la tête. Mais un jour, qui sait ? Ce grand roi mourra. Je ne serai plus là pour l'honorer. Alors..."
Gaspard s'interrompt. Les mages continuent leur route en silence sous l'étoile, remuant dans leur coeur des pensées joyeuses et des pensées tristes.


                                                                        
        Tirée du livre "24 histoires de Noël pour attendre Jésus" Edition 

samedi 4 janvier 2020

Le Noël des Rois Mages


Qui étaient-ils ?
D’où venaient-ils ?

 Du fin fond de l’Orient, et ils étaient trois, dit-on, venus chacun de leur pays lointain jusqu’à Bethléem.
Le premier avait la barbe blanche des vieux sages, le second était dans la force de l’âge, le troisième très jeune encore.
Portaient-ils un bonnet phrygien, un chapeau de magicien, un turban de sultan ?
Le plus jeune était-il noir ? Était-il blanc ?
Personne ne le sait vraiment.
Les Mages firent naître bien des légendes et bien des peintres en firent le portrait.
On les nomma Melchior, Gaspard et Balthazar.
Au fil du temps, les trois savants reçurent une couronne, ce qui en fit des rois. Les Rois Mages, nobles et généreux mais avant tout curieux…
Chaque soir, de leur longue lunette d’astronome, ils scrutaient le ciel. La lune, le soleil, les étoiles, les constellations, les comètes. Ce monde céleste, si beau, était plein de mystères.

 Une nuit pourtant…

Une nuit, tandis qu’ils observaient la voie lactée comme à l’accoutumée, un astre étrange apparu au firmament, plus lumineux que tous les autres.
Aussitôt, les Mages sortirent leurs compas, leurs cartes d’Orient et se mirent à faire de savants calculs. Tout semblait annoncer la naissance du nouveau roi que les prophètes avaient prédite.
Sans hésiter, ils appelèrent leurs valets, firent seller leurs montures et préparer des cadeaux. Puis ils se mirent en chemin.
Un long voyage les attendait. En bateau, contre vents et marées, ils traversèrent des forêts profondes, à dos de chameau, des déserts sans fin, suivant sans relâche l’étoile qui, de là-haut, guidait leurs pas. Une longue caravane les suivait.
 À peine étaient-ils arrivés en Judée, que l’astre disparut.
Les Mages s’en allèrent donc au palais royal trouver Hérode, qui régnait sur le pays, et lui demandèrent :
« Où est l’enfant-roi qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile apparaître en Orient et sommes venus l’adorer. »
« Un nouveau roi ? »
Hérode sursauta les maîtres de la loi.
« Allez à Bethléem et cherchez ce nouveau roi, leur dit-il. Et quand vous l’aurez trouvé, faites-le moi savoir afin que j’aille, moi aussi l’adorer. »
En vérité, la jalousie lui rongeait le cœur.

Les Rois reprirent la route et voilà que l’étoile réapparut au-devant d’eux, ce qui les remplit d’une grande joie. Lorsqu’elle s’arrêta au-dessus d’un pauvre toit de bois, ils s’étonnèrent cependant.
Une étable ? Était-ce possible ? C’est un château qu’ils avaient cru trouver ! À l’intérieur, ils aperçurent bien l’enfant avec sa mère, Marie, et Joseph de Nazareth. Le Messie ! Couché à même la paille, entre un bœuf et un âne gris…

Des bergers, qui gardaient leurs moutons non loin de là, étaient déjà à ses côtés, arrivés les premiers pour le vénérer.
Chacun d’eux avait apporté un cadeau : une peau de mouton, une touffe de laine, un peu de lait dans un panier.
Ils offrirent même un agneau à l’enfant.
 Pour lui, rien n’était trop doux.
 Lorsque les bergers se retirèrent, les Mages s’approchèrent à leur tour et se mirent à genoux pour adorer le nouveau-né. Eux aussi avaient des présents qu’ils sortirent de leurs bagages : le premier, l’or des rois. Le second, l’encens de la prière. Le troisième, la myrrhe de l’éternité.
Pour ce petit Roi, rien n’était trop beau.
Ce furent- là les premiers cadeaux du premier Noël…
 Tandis que Balthazar ôtait sa couronne, Gaspard observait le fin visage de Marie. Qui était-elle pour devenir ainsi la mère du Sauveur ?
Elle était jeune, presque aussi jeune que lui. Enveloppée dans son beau manteau bleu, elle suivait la scène en silence, sans rien manquer de ces moments qui resteraient gravés dans sa mémoire. Tant de richesses, tant d’honneurs pour son fils premier-né qu’elle avait mis au monde dans un tel dénuement. Pensive, presque inquiète, elle le serrait contre elle.
Dans ses bras, il était protégé du monde entier.
 Derrière les Rois, la foule se pressait. On bavardait, on riait, on criait, on se bousculait. Chacun voulait voir l’enfant. Chacun voulait être le premier près de la crèche.
Les bêtes étaient tout excitées elles aussi. Que se passait-il ? Quelque chose de particulier, elles le sentaient.
 La nuit, un songe avertit les Rois de ne pas révéler à Hérode l’endroit où se trouvait l’enfant. Sa jalousie était telle que les jours du nouveau-né se trouvaient en danger. Les Mages prirent donc une autre route pour rentrer chez eux, profondément émus et heureux.
Une chose était sûre et certaine : de toute sa vie, jamais le vieux Roi n’oublierait cette menotte posée sur sa tête tandis que dans sa main, il tenait le petit pied du roi nouveau-né…

Ils dorment aujourd’hui, les Rois Mages, pour l’éternité, dans les parfums d’encens d’une grande cathédrale construite pour eux il y a bien longtemps.
Un magnifique reliquaire d’or, décoré de pierres précieuses et de camées, y abrite leurs reliques, apportées de Milan jusqu’à Cologne en l’an 1164. Des visiteurs du monde entier viennent depuis en Allemagne pour les vénérer.
Les Mages venus d’Orient ont aussi traversé le temps…
 Chaque année, le 6 janvier, l’Épiphanie est l’occasion de les fêter. Dans certains pays, des enfants y collectent des dons pour d’autres enfants du monde, habillés en rois. Ailleurs, des défilés sont organisés dans les rues.
Chez nous, une galette des Rois est partagée entre les convives, le plus jeune désignant à chacun sa part, caché sous la table. Les présents des Rois, eux, se trouveraient en Grèce, au Mont Athos. Un souvenir de cadeaux ravivé chaque année à Noël…
 ♣ ♣ ♣
 La fête des Rois…
 Le 6 janvier, jour des galettes, l’Épiphanie vient clore la période de Noël et nous rappelle le long voyage des Mages venus d’Orient, guidés par une mystérieuse étoile, jusqu’à l’enfant qui vient de naître sur la paille d’une étable. Dans leurs bagages, trois cadeaux : l’or, l’encens et la myrrhe. Qui étaient-ils ? Seul un bref épisode de la Bible nous rapporte leur histoire (Matthieu, 2), mais bien des légendes s’y rattachent, et nombreuses sont leurs représentations dans l’art. Celles-ci accompagnent aujourd’hui le récit de leur périple vers Bethléem.

Géraldine Elschner
Le Noël des rois mages
Paris, Minedition, 2013