samedi 31 octobre 2020

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 5, 1-12

 

Les Béatitudes

En ce temps-là, voyant les foules, Jésus gravit la  montagne. Il s'assit, et ses disciples s'approchèrent. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait.

Il disait :

  Heureux les pauvres de coeur : car le Royaume des cieux est à eux !
Heureux les doux : car ils recevront la terre en héritage!
Heureux ceux qui pleurent : car ils seront consolés !
Heureux ceux qui ont faim et soif de  La justice : car ils seront rassasiés !
Heureux les miséricordieux : car ils obtiendront miséricorde !
Heureux les coeurs purs : car  ils verront Dieu !
Heureux les artisans de paix : car ils seront appelés fils de Dieu !
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : car le Royaume des cieux est à eux !

Heureux serez-vous si l'on vous insulte, si l'on vous persécute et si l'on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.  Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux

Je réfléchis !

 1- Dans les Béatitudes, de quel bonheur Jésus nous parle-t-il ?
2- A qui s’adresse cette invitation au bonheur ?
3- Pour Jésus, le bonheur est-il dans les richesses ?
4- Quels appels entendons-nous, pour notre vie, en écoutant ces Béatitudes ? Que pouvons-nous faire pour les vivre encore plus fort ?
5- Quelle est la béatitude qui te paraît la plus simple à vivre ?
6- Et la plus exigeante ?
7- Connais-tu des acteurs des Béatitudes aujourd’hui ?
8- Quel est le mot qui revient de nombreuses fois dans ce texte ? Qu'est-ce que cela montre que Dieu désire le plus pour nous ?

Petit commentaire

 La première partie du sermon est appelée «béatitudes», ce qui signifie être le plus béni. Être béni, c'est plus qu'être heureux. C'est un état d'esprit spirituel et un sentiment d'accomplissement qui vient du choix de la voie de Dieu dans toutes les circonstances où nous nous trouvons. Jésus énumère un certain nombre de circonstances difficiles et la bénédiction qui peut venir malgré elles.

 Faites-le bien par petit bout là où vous êtes ; car ce sont tous  ces petits bouts de bien, une fois assemblés, qui transforment le monde.(-Desmond Tutu -)

Béatitudes de la douceur

 Heureux celui dont la douceur apporte aux hommes
un peu de paix puis la joie de vivre.

 Heureux celui dont la douceur fait respirer
le temps qui passe,
vient calmer la tristesse ou réduire la souffrance.

 Heureux celui dont la douceur
n’est pas suave, ni faible.
Celui-là sait ouvrir les yeux.
Celui-là fait contempler à l’homme
le monde qui l’environne,
les hommes qui l’entourent.

 Alors celui-là ouvrira l’ère d’un monde nouveau.
En lui toute larme saura disparaître,
En lui la mort s’ouvrira vers la vie,
En lui toute la terre deviendra le Royaume;

 sur le site "Port-Saint-Nicolas"

 Quiz ``Béatitudes``

 Choisir la bonne phrase pour compléter le début de chaque «Béatitude» que l'on trouve dans Matthieu 5 

 10 points pour chaque bonne réponse -

 1. Heureux les pauvres en esprit...

 *car ils seront des enfants de Dieu
*pour eux est le royaume des cieux
*car ils seront appelés fils de Dieu

2. Heureux ceux qui pleurent ...

 *car ils verront Dieu
*pour eux est le royaume des cieux
*car ils seront consolés

 3. Heureux les doux ...

 *car ils hériteront la terre
*pour eux est le royaume des cieux
*car ils seront consolés

 4. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice ...

 *car ils seront des enfants de Dieu
*car ils seront consolés
*car ils seront rassasiés!

5. Heureux les miséricordieux ...

 *car ils obtiendront miséricorde
*car ils seront consolés
*car ils hériteront la terre

 6. Heureux les cœurs purs ...

 *car ils hériteront la terre
*car ils verront Dieu
*car ils seront consolés

 7. Heureux les artisans de paix ...

 *car ils seront appelés fils de Dieu
*car ils seront consolés
*pour eux est le royaume des cieux

 8. Heureux ceux qui sont persécutés pour la cause de la justice ...

 *car ils hériteront la terre
*car ils verront Dieu
*pour eux est le royaume des cieux

 9. Heureux êtes-vous quand les gens vous insultent et vous persécutera et qu'on dira toute sorte de mal contre vous ...

 *à cause de moi
*parce que des prophètes
*à cause de votre frère

 Solutions : 1- *pour eux est le royaume des cieux; 2- *car ils seront consolés; 3- *car ils hériteront la terre; 4-*car ils seront rassasiés!; 5- *car ils obtiendront miséricorde; 6- *car ils verront Dieu; 7- *car ils seront appelés fils de Dieu; 8-*pour eux est le royaume des cieux; 9- *à cause de moi

 


samedi 24 octobre 2020

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu, 22, 34-40

 L’amour de Dieu et L’amour du prochain

En ce temps-là, les pharisiens, apprenant que Jésus avait fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent, et l'un d'entre eux, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l'épreuve: «Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement?» Jésus lui répondit: «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et voici le second, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même.  De ces deux commandements dépend toute la loi, ainsi que les Prophètes.>>

Question

 À votre avis, que signifie aimer Dieu de tout votre cœur, âme et esprit?
Comment pouvez-vous montrer que vous aimez votre prochain comme vous-même? Diriez-vous que ce sont les deux principales priorités de votre vie en ce moment?
Pensez-vous qu'il soit possible de faire de ces deux choses vos principales priorités?

Petit commentaire

 Qu'est-ce que l'amour? Pourquoi devrions-nous aimer? Qui devrions-nous aimer?

Le grand commandement! Amour de Dieu et amour du prochain. Tout dépend de l'amour. Tout ce que nous avons à faire est d'entendre ces paroles de notre Seigneur pour réaliser que l'amour est à la base de toute notre vie - si nous voulons Le suivre.
On ne peut pas dire aimer Dieu si on n’aime pas son prochain comme soi - même.
Les deux commandements se complètes et sont inséparables.
•Aimer LE SEIGNEUR, Son DIEU : C’est obéir à Ses Commandements.
•Aimer son prochain : Cela consiste à lui faire ce que tu voudrais qu’il te fasse ; comme dit LE SEIGNEUR JÉSUS. Lorsqu’on fait le bien, ce bienfait revient vers soi.
Ton Coeur est fait pour Aimer, et non pour trahir. Ta langue est faite pour bénir, et non pour maudire. Tes mains sont faites pour donner, et non pour frapper.
Tes yeux sont fait pour contempler, et non pour convoiter. Si tu crois que Dieu ne t'écoute pas, Écoute- le et  Tu sauras peut-être pourquoi il ne t'écoute pas.

 Dans une famille ou dans une communauté religieuse ou dans une communauté paroissiale, il n'est pas facile d'aimer ceux qui rejettent le mode de vie de la famille, de la communauté religieuse ou de la paroisse. Aimer ces personnes ne signifie pas rejeter le mode de vie qui nous est transmis dans le Seigneur. Cela signifie chercher des moyens d'aimer ceux qui la rejettent. Cela fait partie du défi permanent de suivre Jésus-Christ.

 Aujourd'hui, alors que nous entendons à nouveau la Parole de Dieu, nous pouvons nous engager à aimer à nouveau les autres et à rechercher des voies actives d'amour pour ceux qui ne peuvent pas suivre le chemin de vie que nous avons reçu de Jésus. Que le Saint-Esprit nous guide!

mardi 20 octobre 2020

Conte d’automne : La petite feuille qui ne voulait pas mourir !


Tandis que j’avançais dans la brume matinale, mes yeux se fixèrent sur une petite feuille qui tournoyait sans fin, emportée par la brise de ce matin d’automne. Il ne faisait pas encore très froid mais l’air était frais et tonique. Le soleil tendait à percer un brouillard léger qui nous rappelait que l’été était bel et bien terminé et que l’automne déversait sur la nature, sa palette de couleurs chaudes et généreuses.

  Couleurs d’automne… où allez-vous donc chercher tant d’éclats, de beauté et de vie ? Quel est donc votre force pour parvenir à nous faire aimer la fin de l’été et nous jeter à corps perdus vers l’inévitable hiver ? Quel est ce paradoxe qui vous anime, pour que vous sachiez si bien exprimer la fin de tout ce qui nous paraît être le meilleur, à nous êtres humains qui ne vivons si souvent que pour le bonheur des longues journées d’été, la chaleur du soleil – dont on se plaint pourtant dès qu’il brûle notre peau – mais que nous recherchons à tout prix pour plonger dans une atmosphère de détente, de laisser-aller, et synonyme de vacances…

 Couleurs d’automne… comment parvenez-vous donc à détourner notre attention de la mort du beau temps en dessinant si habilement l’histoire d’une fin et l’image de la mort vêtue de vos teintes empreintes de gaieté, de lumière et de joie de vivre ?

 Couleurs d’automne… quelle est donc cette main qui étend son pinceau d’est en ouest, du nord au sud pour nous enivrer de cette unique beauté dont le printemps même ne saurait offrir à nos yeux fatigués à l’issue de trop longs hivers ?

 Couleurs d’automne… quel est donc votre secret ? Qui donc vous a dicté chaque place à occuper, tantôt dorée, tantôt cuivrée, allant jusqu’à imiter la rouille qui, au lieu d’évoquer usure et prochaine cassure, donne à croire à un jour meilleur, étale sous nos yeux une harmonie sans fin renouvelée… justement quand tout ne sera plus que nudité, froid, sécheresse et… mort ?

Qu’y a-t-il de plus beau ? Quelle saison exprime-t-elle mieux la vie, sinon l’automne ? Elle qui devrait annoncer la mort…  L’automne, messagère de la fin de l’été, éclatante de mille feux, rayonnante d’une beauté que seule la nature peut offrir à nos regards émerveillés…

L’automne…

Tandis que, plongée dans mes pensées face à cet automne merveilleux, une petite feuille vint se poser sur la pointe de mes pieds. Si je n’y avais pris garde, je l’aurais certes piétinée.. Me baissant pour la regarder, je n’osais point y toucher. 

“Pauvre petite feuille” pensais-je, “ta saison est terminée, tu es morte...”

Je m’enhardis et la pris entre le pouce et l’index de ma main droite. J’avais peur de la voir s’effriter, et l’arracher de sa tige qui semblait encore solide. Oui, sa tige vivait encore. Si j’avais osé plonger mon ongle dans son corps, j’en aurais trouvé la sève restante. Je la fis alors tournoyer doucement entre mes doigts et j’en admirais son contour délicatement dentelé sur…

C’est alors que je me souvins que lorsque j’étais enfant, je m’amusais à déchiqueter les parties sèches entre les nervures… mais pour cela il fallait que la feuille soit totalement morte… et, celle-ci semblait vivre encore. Je souris, honteuse à l’idée d’avoir été si cruelle et d’avoir ainsi déchiqueté quelques feuilles mortes qui peut-être vivaient leurs dernières heures de beauté et de gloire. Oui, de gloire, car qu’y a-t-il de plus beau, de plus glorieux qu’un arbre aux branchages verdoyants nous faisant bénéficier de son ombre et de son chant ?

Certes, l’enfance est parfois cruelle et tend à briser ce qui est faible entre ses mains. Mains d’enfants, mains d’hommes, mains de cette humanité où le faible est forcément écrasé par le plus fort. Et quand on se sent faible, ne s’attaque-t-on pas justement à ce qui est encore plus fragile que soi ?… A l’image de cette petite feuille, presque morte entre mes doigts…

Je me surpris à lui parler. Doucement, comme pour ne pas la réveiller. Elle semblait s’être assoupie mais épanouie. Elle a terminé sa course, pourquoi l’a-t-elle achevé sur la pointe de mes pieds ? Et plus je la contemplais, plus je m’y attachais.

C’est alors qu’elle se mit à parler… pour me raconter sa merveilleuse histoire.

Je suis la petite feuille qui ne voulait pas mourir, me dit-elle. Je vais te raconter mon histoire pour que tu la fasses connaître à ceux qui regardent mourir toutes les feuilles des arbres sur la terre et tu leur diras de nous laisser nous envoler et mourir doucement, tout doucement, comme nous sommes nées, doucement, discrètement par un beau matin de printemps. Il y a de longs mois, m’expliqua-t-elle, je me suis réveillée sur la plus belle branche du plus bel arbre de la prairie. Regarde, s’exclama-t-elle toute fière, c’est celui qui agite ses branches là-bas, c’est le plus gros, le plus beau et le plus fort. Comme toutes mes soeurs, je sortis de mon joli berceau, le bourgeon. Nous étions nombreuses et heureuses de faire connaissance après ces longs mois enfermées. Nous avions hâte de connaître la vie et de découvrir tout ce qui se passait dans la prairie.

Dès la fin de l’hiver, l’arbre avait beau nous expliquer qu’il fallait patienter, que nous étions bien au chaud et à l’abri dans nos bourgeons, nous ne tenions plus en place. D’ailleurs, et sa voix devint toute triste, certaines d’entre nous sont tombées de leur branche et n’ont pas même eu le temps de connaître la vie. Nous ne savions pas que dehors il faisait parfois si froid ou le vent soufflait si fort qu’il valait mieux laisser passer l’hiver et attendre les dernières gelées avant d’éclore, puis laisser tomber le doux manteau dont nos bourgeons nous recouvraient.

Les branches nous répétaient que l’hiver était fait pour dormir et se préparer pour être les plus belles à l’heure du printemps. Mais nous ignorions ce qu’était l’hiver. Quand un flocon de neige se glissait à l’intérieur de nos bourgeons, nous éclations de rire car il était tout frais et délicieux. Parfois, nous entendions le vent siffler et nous aurions voulu le voir passer sur notre arbre. Alors notre arbre nous expliquait avec patience qu’il fallait nous taire et dormir. Que le vent était encore bien trop froid et que nous ne pourrions pas le voir. Le vent, nous disait-il, il souffle, passe et poursuit sa route sans que vous puissiez le voir. Le vent, vous le sentirez bien assez tôt, quand vous serez grandes et assez fortes pour y résister. En attendant, restez tranquilles, accrochez-vous au fond de vos berceaux et dormez…

Dormir, dormir, me dit-elle dans un soupir, je ne savais pas comme il était bon de pouvoir ainsi dormir à l’abri et sans soucis.

Elle se tut un instant. J’ai cru qu’elle avait terminé son histoire, et quand j’allai lui parler elle s’envola et se posa sur mes lèvres en me disant sur un ton bien autoritaire pour une petite feuille sur le point de mourir : tais-toi, c’est moi qui parle ! Je souris et la laissai retomber dans le creux de ma main. Je m’assis au bord du chemin pour l’écouter attentivement et lui promis de ne plus l’interrompre.

Dès le début du printemps, c’était la fête. Nous regardions tout ce qui se passait et nous transmettions les informations à celles qui ne pouvaient pas apercevoir la prairie. Moi, j’étais bien installée. Ma branche n’était ni trop haute, ni trop basse. Je pouvais ainsi observer librement tout ce que je voulais sans vertige et sans risquer d’être cueillie par les passants. Comme elle me vit esquisser un sourire elle me dit sur un ton de reproche : vous avez de drôles de manières vous les humains. Qu’est-ce qui vous amuse tant à venir nous arracher pour ensuite nous piétiner ou nous laisser tomber ? Tandis que j’allais essayer de lui donner une explication, elle me coupa la parole, non, ne réponds pas, laisse tomber, de toute façon cela ne changerait rien, c’est vous les maîtres, vous faites ce que vous voulez. J’allai m’en défendre et lui dire que non, les hommes ne savent pas toujours ce qu’ils font, et ne sont pas les maîtres de la nature, mais elle refusa toute explication et m’intima de me taire… Maîtres ou pas, vous faites quand même ce que vous voulez, laisse-moi te raconter mon histoire, elle ne fait que commencer.

Donc, le printemps s’est écoulé dans une féerie merveilleuse. Bien sûr, il y avait parfois des cris et des larmes, car toutes mes soeurs n’ont pas survécu. Beaucoup d’entre elles sont mortes très jeunes. Je les vois encore se détacher de leur tige, tournoyer en criant avant de se retrouver sur l’herbe. Nous les regardions, leur parlions et tentions de les rassurer aussi longtemps qu’elles survivaient, là quelques mètres en dessous de nous. Mais détachées de l’arbre, elles n’avaient aucune chance de survivre et mouraient lentement. Alors, dès que le vent soufflait, nous chantions de tout notre coeur et ainsi, elle s’endormaient bercées par nos chants.

Et puis, il y avait les branches coupées par les hommes ou cassées par les tempêtes. C’était alors des familles entières qui disparaissaient de notre arbre et nous quittaient. Elle soupira une fois encore et poursuivit comme essoufflée : …mais la vie continue et il y a tellement de choses à voir du haut de nos branches que bien vite nous reprenions goût à la découverte. Si tu pouvais savoir tout ce qui se passait sous notre arbre. Car l’ombre vous est donnée grâce à nous les milliers de petites feuilles et des quantités de tes semblables viennent s’y reposer. Certains restent assis, adossés contre le tronc. Ils ferment les yeux et viennent oublier leurs soucis. D’autres nous parlent et nous racontent leurs joies ou leurs peines. Parfois l’arbre grogne car ils s’amusent à en égratigner l’écorce… oh, cela ne lui fait pas grand mal, mais d’année en année, si cela continue dit-il, il va se retrouver nu comme un vers…  D’autres s’étendent, et nous regardent. Ils ne savent pas qu’on les épie et que l’on suit tous leurs mouvements. Seuls, à deux ou à plusieurs, ils sont nombreux à venir à l’ombre que nous leur offrons. Quand il pleut, nous les protégeons de la pluie… mais après la pluie, si le vent se lève, nous nous ébattons en laissant tomber les gouttes d’eau restées accrochées sur nos belles robes vertes et nous éclatons de rire en les voyant partir en courant…

Il y a aussi abondance de vie dans nos branches. Animaux, oiseaux, insectes, tous se délectent du refuge que nous leur offrons. Ils nous font parfois du mal. Certains d’entre eux nous piquent de leurs becs, ou se nourrissent de notre écorce et de nos feuilles… mais c’est la loi de la nature nous a expliqué l’arbre et nous devons les laisser faire. Nous sommes bien contents de leur servir d’abri contre le mauvais temps ou contre les animaux qui voudraient les dévorer.

Sur ma branche, à deux feuilles de ma place, chaque année, des mésanges viennent nicher. Quel bonheur de les entendre piailler. Quand leurs parents tardent à venir les nourrir, quel concert ! Il m’est arrivé de leur demander de se taire, mais ces petits affamés n’ont même pas daigné m’écouter! Quel plaisir de les voir s’envoler pour la première fois. Cela ne prend pas beaucoup de temps. Si tu as le malheur de t’assoupir en plein jour quand ils sont prêts, ils ne sont plus là quand tu te réveilles et tu auras manqué le spectacle. Mais si tu es attentif et patiente, c’est un spectacle merveilleux de les voir s’envoler de leur nid.

Les oiseaux, quelles merveilleuses créatures… ils sont libres, eux, et n’ont pas besoin de revenir sur notre arbre. Plus tard, les jeunes iront faire leurs propres nids… ailleurs… Ah… que j’aurais aimé être un oiseau, m’envoler et me promener à travers la prairie sans avoir à en mourir aussitôt! Qu’est-ce que j’en aurais appris en une année… et je pourrais te raconter bien plus de choses que tu ne connais sûrement pas… mais je ne suis qu’une petite feuille et une fois détachée de ma branche, c’est la mort qui m’attend !

Elle se tut. Je ne savais pas si j’osais reprendre la parole. Brusquement je me sentis tellement triste pensant qu’elle était peut-être vraiment morte, mais tandis que je cherchais quelques mots de réconfort, elle reprit :

Après le printemps, arrive l’été. Alors là, quelle chaleur, même nous qui offrons la fraîcheur de l’ombre, nous transpirons ! Mais nous devenons plus solides et nous craignons beaucoup moins le vent. Pourtant les orages peuvent être très violents et tout au long de l’été  certaines de nos amies s’envolent bien que belles vertes et vigoureuses. Tiens, l’été passé, nous avons subit une grêle terrible. Les petites boules de glace semblaient avoir une aiguille qui nous transperçait sans pitié. Un grand nombre d’entre nous ont terminé l’été complètement déchiquetées, leurs robes étaient en lambeaux. Elles n’ont pu terminer la saison avec nous et c’est souvent grâce à elles que nous avons survécu, protégées par l’une d’entre elles, située juste au-dessus de nos têtes! Quelle chance nous avons eue ! Mais notre arbre nous rappelle souvent que nous n’avons pas à être fières d’être restées intactes et il nous explique comment nous nous protégeons mutuellement des agressions extérieures… Si tu savais le nombre d’embûches qu’il faut traverser pour terminer la saison et arriver à l’automne !

Et puis, quand mon automne est arrivé, ma robe est devenue étincelante de beauté. Jour après jour, mes compagnes et moi étions figées d’admiration de nous voir ainsi embellies et vêtues de mille feux. Les unes dorées à souhait, les autres rousses ou cuivrées, aux premiers rayons de soleil de ces matins qui devaient être les derniers de notre vie, nous étions tellement excitées à l’idée de voir notre métamorphose que nous en oublions les réalités de notre mort prochaine. Mais un matin, le soleil ne parvint plus à percer la brume automnale qui nous surprenait dès le réveil. L’après-midi s’annonçait aussi froid que la nuit et quelques-unes de mes soeurs s’envolèrent.

Au début nous étions presque envieuses de les voir entreprendre un si beau voyage. Leurs cris partagés entre la peur et l’émerveillement étaient empreints d’un paradoxe qui créait en nous tantôt l’envie de nous détacher du lien qui nous retenait si fermement et grâce auquel nous avions pu braver les vents impétueux de l’été, tantôt l’angoisse nous saisissait de quitter l’arbre dont nous étions naturellement attachées pour y vivre les trois saisons qui prenaient fin dans ce tourbillon d’or, d’ocre et de bronze  venant s’échouer sur l’herbe verte pour la tapisser de mille feux

C’est alors que j’ai décidé de ne pas me laisser emporter! Je me suis accrochée de toutes mes forces à ma branche. Parfois j’étais complètement découragée et je me demandais si j’allais tenir jusqu’au bout de l’automne pour connaître l’hiver. Il était devenu impossible de dormir avec les cris de mes amies détachées qui m’étourdissaient. Les unes sachant que l’heure était venue gémissaient, les autres commentaient les plaintes et les récits de celles qui tournoyaient sans fin autour de nous en essayant de raconter ce qu’elles avaient vécu durant les heures de voltige au-dessus de la prairie ou de leurs atterrissages forcés aux pieds des promeneurs, de leurs vols interminables au-dessus des routes; balayées par les automobiles, blessées, meurtries, déchirées, elles criaient, pleuraient, ou même riaient toutes en même temps! Nous étions là, incapables de comprendre de quoi elles parlaient,  rendues insensibles à leurs douleurs, paralysées par nos peurs indescriptibles. Mais je voulais rester là, accrochée et déterminée à connaître l’hiver, le passer pour le raconter à mes compagnes qui naîtront au printemps prochain.

L’arbre avait beau m’expliquer que c’était peine perdue, je voulais voir à quoi ressemblait Monsieur Hiver. Et puis, un matin, tout redevint calme ; je me réveillais doucement. J’étais toute engourdie et je ne savais pas ce qui m’arrivait. Inquiète j’interrogeais l’arbre. Il avait l’air fatigué et d’un ton très las, il me répondit que l’hiver avait commencé et que nos forces allaient diminuer chaque jour. Le froid nous paralyse et nous n’arriverons plus à parler, ni chanter, ni même gémir! Je fus horrifiée et lui demandais ce que je devais faire… il sourit avec indulgence mais plein de tristesse il me dit : “ne t’ai-je pas dit cent fois qu’il ne fallait pas résister à l’automne et qu’il valait mieux t’abandonner quand ton heure était venue ?… Eh bien c’était pour t’éviter cette souffrance. Il est très rare que des feuilles voient l’hiver arriver et encore moins le traverser pour revivre un printemps. Chaque fois que cela arrive, c’est comme un miracle, mais c’est au prix d’une grande souffrance pour la feuille qui continue à vivre en hiver. Tu n’auras plus de compagne autour de toi, tu ne seras plus protégée ni encouragée par la voix de tes voisines. Et moi, je  vais bientôt m’endormir pour me reposer et récupérer mes forces afin qu’au printemps ma sève puisse remonter dans les branches et nourrir de nouveaux bourgeons. Je ne peux plus rien pour toi et je ne pourrai bientôt plus te parler. Tu auras froid. Tu auras peur. Tu seras seule. Ta robe sa sécher. Tu vas vieillir, flétrir et tu perdras ta beauté. Déjà, t’es-tu regardée ? Tu ressembles à du papier séché, juste bonne pour allumer un feu. Tu connaîtras peut-être l’hiver et peut-être le raconteras-tu à tes petites soeurs de l’année prochaine. Alors tu leur diras de ne pas résister, que le prix n’en vaut pas la chandelle… tu verras petite feuille orgueilleuse, tu découvriras que la force n’est pas toujours dans l’entêtement de vouloir vivre à n’importe quel prix et que la mort peut être belle et douce quand elle arrive en son temps…. Salut petite feuille, bon hiver et si tu y parviens, au revoir et au printemps prochain.” Puis il s’endormit. Je me sentis très seule. Je me penchais pour regarder si d’autres feuilles étaient restées accrochées comme moi, mais je faillis me casser, car déjà la froid bloquait tous mes mouvements. J’eus juste le temps d’apercevoir une ou deux soeurs aussi entêtées que moi, leurs robes étaient si sombres que je ne les reconnaissais même pas. Elles étaient trop loin pour que l’on puisse se parler et s’encourager…

 Alors je fermai les yeux et tentai de dormir un peu. La nuit fut encore plus glaciale, et la neige commençait à tomber. Au début j’étais toute contente car enfin je n’étais plus seule. Les premiers flocons riaient. Certains fondaient car j’étais encore trop chaude… et ils mourraient devant moi sans avoir le temps de me dire bonjour… J’étais triste et de grosses larmes coulaient de mes nervures pour accompagner les petits flocons fondus… Puis, le froid augmenta et enfin, j’étais recouverte d’un manteau tout blanc.

Comme je devais être jolie, mais je ne pouvais pas me voir et personne ne pouvait me dire à quoi je ressemblais. L’arbre était définitivement silencieux. Au début, j’eus peur de me casser à cause du poids de mon manteau. Et peu à peu je me suis habituée et j’eus moins froid. Il faisait bon sous cet abri de fortune et je recommençais à espérer. Un matin, il y eut un beau soleil, j’étais toute contente, et quelques flocons fondirent très vite, je pus alors admirer ma jupe toute blanche, comme j’étais jolie. Mais le soleil poursuivit son travail et toute la neige disparut… puis le soleil me réchauffa, c’était bien agréable… mais le soir étant revenu, j’eus très froid et j’avais perdu le toit que les flocons avaient fabriqué pour me protéger… il y eut plusieurs jours ainsi et j’ai dû attendre jusqu’au nouvel’an pour recevoir un nouveau manteau de neige. Celui-ci est resté plus longtemps et des enfants sont revenus jouer dans la prairie. Ils riaient, se bousculaient, ils semblaient bien s’amuser, mais je ne pouvais pas les voir, l’épais manteau résistait au soleil mais je ne m’en suis pas plainte car je me sentais bien à l’abri, j’essayais de dormir.

Ainsi l’hiver s’écoula, tantôt doux, tantôt glacial. Les plus beaux jours furent ceux où les flocons m’accompagnaient. On parlait un peu et ils m’expliquaient qu’ils n’étaient que de passage et que leur vie était généralement très courte, car s’ils résistaient trop longtemps à la chaleur que l’arbre parvenait à donner, toutes les branches auraient été cassées sous leur poids. Je riais en me moquant d’eux : vous êtes si légers, vous ne pourriez jamais casser des branches aussi solides que mon arbre… Ah je rigolais bien fort. Mais les flocons m’ont expliqué longuement comment l’un d’entre eux, puis deux, puis trois, dix, cent, mille et des millions parvenaient à faire un poids terriblement lourd qu’aucun arbre n’aurait pu supporter… vois-tu, même le monde des petits flocons de neige aussi éphémère est merveilleusement bien organisé…

Elle se tut et frissonna un instant à l’évocation du froid de l’hiver passé. Alors je m’enhardis pour lui demander : “eh bien alors, tu as survécu à Monsieur Hiver et tu es encore là… tu as donc plus d’un an… tu es bien vieille” lui dis-je en riant gentiment… Tu peux bien rire, me répondit-elle, et c’est vrai, je suis la plus vieille des feuilles de cette année, j’ai même pu vivre mon second automne. Avant de me laisser détacher, j’ai pu encourager mes jeunes compagnes à se laisser emporter par la douceur de la bise automnale en leur expliquant qu’il y a certainement d’autres choses à découvrir, que je n’ai pas pu connaître en restant sur mon arbre… et puis, je me sens très fatiguée et je ne pense pas aller beaucoup plus loin pour découvrir l’autre bout de ma prairie… j’aurais bien voulu, mais je n’en ai plus la force, je suis trop flétrie. Mais je t’ai rencontrée et je suis contente d’avoir pu bavarder avec un être humain et lui expliquer comment nous les feuilles, nous sommes aussi des êtres vivants et j’ai passé un bon moment avec toi.

Maintenant, me dit-elle, il faut me laisser toute seule un moment, peut-être que le vent va me pousser un peu plus loin pour que je découvre ma destinée jusqu’au bout. S’il te plaît, ne me retiens pas. Je vais peut-être me faire piétiner ou déchirer par un enfant, mais qu’importe, quand cela sera mon heure, je ne chercherai plus à m’accrocher à la vie, je ne saurais endurer un second hiver. Laisse-moi partir un peu plus loin ou mourir ici…

Je la posai délicatement sur le sol. Et elle se tut tout en s’éloignant doucement poussée par un courant d’air qui n’était même pas dû le vent. Une voiture avait passé à toute vitesse sur le chemin qui longeait la prairie. Je la regardai partir, me levai et m’arrêtai à ses côtés : “adieu petite feuille, merci pour ta leçon et n’aie crainte de te faire écraser, je veille sur toi”…

Je la suivis ainsi aussi longtemps que je le pus, mais une rafale de vent l’emporta de l’autre côté de la route, d’un seul bond elle tournoya, s’arrêta un instant sur le pare-brise d’un camion, puis atterrit sur le trottoir où des passants risquaient de l’écraser. Je fus stupéfaite car je n’avais pas tenu ma promesse de la protéger d’une fin brutale. Je traversai la route aussi vite que je pus et sur le trottoir, une centaine de feuilles étaient ballottées d’un bord à l’autre. Certaines allaient s’écraser contre le grillage du parc, d’autres étaient retenues sur un tas d’ordures et je ne savais plus où était ma petite amie… Je m’arrêtai, restai silencieuse et m’enhardis au risque d’être prise pour une folle… « où es-tu petite feuille qui ne voulait pas mourir ?… Fais-moi un signe »…   c’est alors que je la vis… elle était un peu plus loin; elle tourbillonna et semblait danser rien que pour moi et dans un dernier souffle me dit : “je suis là, regarde, je suis arrivée au bout de ma course, maintenant tu peux me prendre, et me garder si tu le veux. Tu peux aussi me déposer dans ma prairie, sous mon arbre où je servirai de tapis pour mes soeurs qui viendront me rejoindre.

En souvenir de notre rencontre, me dit-elle encore, chaque fois que tu verras l’une de mes soeurs, souviens-toi, ne les arrache pas, laisse-les vivre sur leurs branches afin qu’elles poursuivent leur destinée… “ et dans un tout dernier souffle, elle me dit “adieu”…

Je me suis baissée et la pris précautionneusement. Effectivement, il s’en serait fallu de peu pour qu’elle ne soit réduite en poussière. Plus aucune vie ne se manifestait. Elle était sèche mais elle sentait bon. Sa course était terminée. Je l’emportai et allai la déposer sous son arbre. J’en admirai le tronc et regardai les branches. Je déposai ma petite amie toute flétrie parmi les autres feuilles mortes. Je ne savais plus où poser mes pieds, j’en écrasais tant !

 Sur ce magnifique tapis de chaudes couleurs cuivrées, le cirque infini de la vie se poursuivit avec les millions de feuilles qui se détachaient en cette belle journée d’automne. Durant un instant, je crus entendre leurs éclats de rires émerveillés devant leurs fins glorieuses, vêtues des plus beaux atours dont le Créateur les avait revêtues en ce jour où leur mission s’achevait !

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samedi 17 octobre 2020

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu, 22, 15-21

 En ce temps-là, les pharisiens allèrent tenir conseil pour prendre Jésus au piège en le faisant parler. Ils lui envoient leurs disciples, accompagnés des partisans d’Hérode : « Maître, lui disent-ils, nous le savons : tu es toujours vrai et tu enseignes le chemin de Dieu en vérité ; tu ne te laisses influencer par personne, car ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens. Alors, donne-nous ton avis : Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? » Connaissant leur perversité, Jésus dit : « Hypocrites ! Pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ? Montrez-moi la monnaie de l’impôt. » Ils lui présentèrent une pièce d’un denier. Il leur dit : « Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? » Ils répondirent : « De César. » Alors il leur dit : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »

« Rendez à César ce qui est à César » 

Dans l'Évangile de ce dimanche (Matthieu 22, 15-21), Jésus prononce une phrase bien connue, qui a donné un proverbe. Mais la comprend-on si bien ?

« Hypocrites ! »

Le texte commence par un piège tendu au Christ : des disciples des pharisiens et des partisans d'Hérode essaient de le flatter pour mieux lui reprocher ce qu'il dira ensuite à propos de l'impôt romain. Et pourtant, même s'ils n'en pensent pas un mot, ils font l'une des présentations les plus justes de Jésus : « Tu es toujours vrai et tu enseignes le chemin de Dieu en vérité... » Lui n'est pas dupe, mais il ne les contredit pas : ils ont parfaitement compris cela !

Rendre à César...

Évidemment, le Christ ne tombe pas dans le piège, et sa réponse lui permet de souligner autre chose de plus profond. C'est ainsi qu'il évoque l'image qui se trouve sur la pièce de monnaie, renvoyant ainsi à la Genèse : qui, en effet, est « à l'image » de Dieu ? L'être humain. Souvent, on ne cite que la moitié de la phrase, et on réduit cela à l'idée de ne pas mélanger les affaires politiques avec la religion. C'est dommage.
...et à Dieu
Si, donc, il faut « rendre à Dieu ce qui est à (l'image de) Dieu », c'est toute notre personne, toute notre vie qu'il nous faut lui consacrer. On peut rendre à César l'argent par l'impôt, mais c'est à Dieu que reviendra notre âme. L'autre leçon que l'on peut en tirer, c'est que si César utilise de l'or pour sa monnaie, Dieu a forcément choisi une matière encore plus précieuse pour imprimer son image : toute vie humaine vaut donc bien plus que l'or !

Voici quelques questions pour l’Évangile de ce dimanche : 

 - M'arriverait-il parfois de vouloir piéger Jésus, de vouloir le tenter (cf aussi Mt 4, 3-10)?

- Quelle perversité peut m'habiter? Quelle perversité Jésus peut-il venir démasquer chez moi?

- Quelle(s) réalité(s) humaine(s), terrestre(s) m'arrive-t-il de mettre à la place de Dieu? Quels sont les "césars" qui prennent la place de Dieu?

- A quoi Jésus m'invite-t-il à changer pour retrouver l'image de Dieu à la ressemblance duquel nous avons été créés?

- Quand m'arrive-t-il de poser des questions vraies (des questions bonnes qui demandent à la personne qui doit répondre de donner le meilleur d'elle-même, de chercher la vérité; quand quelqu'un au cœur droit, à l'esprit généreux, veut faire grandir quelqu'un d'autre. C'est ce que voulait faire Jésus avec ceux qui lui ont posé la question. Il leur répond par une autre question! Alors là c'est très fort! L'effigie et la légende sur la pièce que vous me montrez, de qui sont-elles? C'était déjà la même chose lorsque Jésus avait posé à ses disciples: « "Et vous, que dites-vous? Pour vous, qui suis-je?" Prenant la parole, Simon-Pierre déclara : "Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant." » (Mt 16, 15-16))?

Petits jeux

 1- Qui a dit "rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu" ?

 a. Jésus
 b. César
  c. Auguste
d. Hérode

 2- Il faut rendre à César ce qui appartient à César. Qu’est-ce que cela veut dire?

a. Donner à chacun son dû, ce n'est que justice.
b. On fait chez soi comme on aime.
c. On doit réparer le dommage que l’on cause
d. Difficile d'arriver à ce que l'on veut sans peine

 3- Quelle question les pharisiens et les hérodiens ont-ils posée à Jésus?

a. Est-il permis de payer des impôts à César?
b. Êtes-vous pour ou contre les hérodiens?
c.  Y aura-t-il une résurrection?

 4-  Après que Jésus a vu l'argent avec la photo de César dessus, quelle réponse leur a-t-il donnée?

 a. Donnez seulement des contributions au gouvernement, pas à l'église.
b.  Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu, ce qui est à Dieu.
c. César est absolument la meilleure que j'ai vue.

 

mercredi 14 octobre 2020

L’arbre aux feuilles d’or !


Il était une fois un petit arbre dont c’était le premier automne.

Il n’était pas tout seul et il n’avait pas peur, bien entouré qu’il était, par une ceinture d’arbres protecteurs.

 De grands et beaux arbres bien vieux, qui avaient connu des dizaines et des dizaines de printemps et d’étés, d’automnes et d’hivers.

Il se trouvait vraiment ravissant et se disait:

 "Quelle chance j’ai d’être aussi élégant. J’aime mon costume d’or et même je l’adore "!

 Mais aux premiers vents de l’automne, il avait commencé à frissonner, et une de ses feuilles était tombée.

Il pensait que c’était comme quand on perd un bouton sur un costume qu’il suffisait de le recoudre,  qu’il n’y avait qu’à la ramasser et la recoller.

Jeune et souple, il se pencha, posa l’une de ses branches à terre en guise de genou, et la ramassa.

Mais il restait à la recoller….

 Ingénieux, il demanda à son voisin, un jeune sapin, un peu de résine.

 "Heureusement que je n’ai jamais cherché à recoller mes aiguilles.

Autant chercher une aiguille de pin dans une botte de foin! Lui dit le sapin.

Enfin! Essaie si tu veux.

Mais moi, si j’étais toi, je demanderais conseil aux plus vieux."

 Timide, le petit arbre n’osa pas.

Il se contenta de recoller tant bien que mal sa feuille dorée, si précieuse à ses yeux.

 Mais le lendemain, il y eut une nouvelle feuille à ses pieds.

Puis deux, puis trois. Il s’affola.

Il pensait que seuls les vieux arbres se déplumaient, pas les jeunes comme lui.

Alors qu’avant, il aimait jouer avec le vent, maintenant à la moindre risée, il s’immobilisait et se raidissait.

Il se mit à avoir peur du grand méchant vent.

 Les vieux arbres lui expliquèrent gentiment: "Ce n’est qu’un mauvais moment à passer.

Après tu seras récompensé, de nouvelles feuilles vont repousser.

Dorées? Non! Vertes au printemps"

 Il se dit: "finalement, mon beau costume d’or commençait  à se faner.

Je vais moins le regretter que je ne le pensais.

Et puis, je perds un beau costume, c’est vrai, mais je gagne un tapis"

 Et petit à petit, il accepta son destin, car de toute façon, personne n’y pouvait rien.

Toute la résine de tous les sapins de toutes les forêts de toute la terre ne suffirait point à recoller toutes les feuilles que les arbres perdaient.

 Et le petit arbre aux feuilles d’or connu un bel automne, en acceptant son sort.

samedi 10 octobre 2020

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 22, 1-14

 Parabole des invités au festin

En ce temps-là, Jésus se mit de nouveau à parler aux grands prêtres et aux anciens du peuple, et il leur dit en paraboles :

« Le royaume des Cieux est comparable à un roi qui célébra les noces de son fils.
Il envoya ses serviteurs appeler à la noce les invités, mais ceux-ci ne voulaient pas venir.
Il envoya encore d’autres serviteurs dire aux invités : “Voilà : j’ai préparé mon banquet, mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ; tout est prêt : venez à la noce.”
Mais ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce ;
les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent.
Le roi se mit en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et incendia leur ville.
Alors il dit à ses serviteurs : “Le repas de noce est prêt, mais les invités n’en étaient pas dignes.
Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce.”
Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives.
Le roi entra pour examiner les convives, et là il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce.
Il lui dit : “Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ?” L’autre garda le silence.
Alors le roi dit aux serviteurs : “Jetez-le, pieds et poings liés, dans les ténèbres du dehors ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.”
Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. »

Piste de réflexion

 1- Dans ce texte d’évangile, quels sont les personnages ?
2- Quelles sont les attitudes et les paroles de chacun d’eux ? Celles du Roi ?
3- Qu’est-ce qui m’interroge ? Qu’est-ce qui me touche ?
4- Comment ces attitudes rejoignent ma propre expérience de vie ?
5- Quelles paroles, excuses ou colères j’ai pu entendre et/ou donner ?
6- Quels appels à la confiance j’ai pu exprimer ou entendre ?
7-  Qu’est-ce que cela nous dit des fragilités dans notre vie, pour moi, pour les autres ?
8- Quelles sont les solidarités, les attentions fraternelles vécues?

Petit commentaire

L’amour de Dieu est un cadeau gratuit qui ne peut ni s’acheter ni se mériter. Dans cette parabole, le « festin » symbolise le don du salut et la vie éternelle que Jésus nous offre. Nous avons une décision à prendre. Nous pouvons décider d’accepter son invitation ou permettre à d’autres choses de prendre toute la place.

 Dans cette parabole, Dieu invite, mais à quoi ? A partager sa vie. Il ne garde pas son amour pour lui, il veut que ça circule. C'est cela que Jésus appelle le Royaume, et il le compare à une fête. Tout le monde est invité, dès maintenant. Sans cesse Dieu nous donne des occasions de lui répondre oui ou non, à travers les évènements qui nous arrivent chaque jour. Si nous avons passé notre chance, sûrement, il renouvellera l'invitation.

 Dieu nous invite à un grand repas, un banquet, ou un festin de noces. C’est une bonne nouvelle. Le Royaume de Dieu, ce n’est pas le Paradis après la mort, mais le fait de vivre dans la présence de Dieu, c’est la foi. La présence de Dieu, c’est la fête, la joie, ce n’est pas le bagne ou la galère. Dieu apporte plein de joies dans une vie, et aussi une communauté, du monde, on n’est pas seuls (c’est l’Église). Il y a beaucoup de joie dans la présence de Dieu, la foi peut apporter une dimension formidable à la vie.

 Dieu invite à la rejoindre. Mais tout le monde a plein de bonnes excuses (v. 18-20) Excuses très modernes... On a toujours mieux à faire que de prier, lire la Bible, aller au temple, mais c’est dommage, on se prive de quelque chose d’important.

 Dieu ne leur en veut pas, il va juste en inviter d’autres. « bons ou mauvais » (dit Matthieu). Le Royaume de Dieu, il est ouvert à tous, pas d’examen d’entrée, pas de condition d’être bon ou saint, ou parfait, tous sont invités, il suffit d’accepter l’invitation.

 Les noces, c’est la joie, l’Alliance : Dieu invite tous les hommes à vivre une Alliance avec Lui, en réponse à son Amour. Pour que les hommes découvrent combien ils sont tous aimés. Nous aussi, nous sommes invités ! Baptisés, aimés de Dieu, nous sommes invités à venir au repas de noce qu’est l’Eucharistie, que Jésus a instituée pour nous dire la nouvelle Alliance de Dieu avec l’humanité, c’est-à-dire la Messe.

 Pour cette fête que Dieu a préparée, chaque invité (nous) a revêtu des habits neufs, ils se sont changés. En changeant notre coeur, nous y mettons du neuf et nous profiterons ainsi à fond de la vie avec Dieu.

 Nous sommes aussi invités à partager jour après jour, simplement, l’Amour de Dieu pour nous. Entendrons-nous cet appel ? « Venez maintenant tout est prêt Venez partager le banquet, Heureux celui qui prendra son repas Au Royaume avec moi »


samedi 3 octobre 2020

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 21, 33-43

 


La parabole des mauvais vignerons

En ce temps-là, Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple : « Écoutez cette parabole : Un homme était propriétaire d’un domaine ; il planta une vigne, l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et bâtit une tour de garde. Puis il loua cette vigne à des vignerons, et partit en voyage. Quand arriva le temps des fruits, il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de sa vigne.  Mais les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l’un, tuèrent l’autre, lapidèrent le troisième. De nouveau, le propriétaire envoya d’autres serviteurs plus nombreux que les premiers ; mais on les traita de la même façon.  Finalement, il leur envoya son fils, en se disant : ‘Ils respecteront mon fils.’ Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux : ‘Voici l’héritier : venez ! Tuons-le, nous aurons son héritage !’Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent.   Eh bien ! Quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? »  On lui répond : « Ces misérables, il les fera périr misérablement.

Il louera la vigne à d’autres vignerons, qui lui en remettront le produit en temps voulu. »

    Jésus leur dit : « N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux !  Aussi, je vous le dis : Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à une nation qui lui fera produire ses fruits. »

Quiz biblique: parabole des méchants locataires

1) La parabole des méchants locataires est racontée dans Matthieu 21: 33-43, Marc 12: 1-11 et Luc 20: 9-18 . Jésus raconte l'histoire d'un propriétaire terrien qui a construit une vigne et l'a louée à des locataires pour la cultiver. Qui le propriétaire a-t-il représenté dans cette histoire?

 A) Le grand prêtre du temple
B) Jésus
C) Jean le Baptiste
D) Dieu

 2) Lorsque le propriétaire a envoyé ses esclaves (ou serviteurs) pour percevoir le loyer, les locataires les ont tués. Qui représentaient les esclaves?

 A)  Les pharisiens
B)  Les prophètes
C)  Les sadducéens
D)  Les Romains

 3) Le propriétaire a ensuite envoyé son fils, et les locataires ont tué le fils aussi. Qui le fils représentait-il?

 A)  Le grand prêtre du temple
B)  Jésus
C)  Jean le Baptiste
D)  Dieu

 4) Qui représentaient les méchants locataires?

 A) Les sadducéens
B)  Les Romains
C)  Les chefs religieux
D)  Les Philistins

L'Évangile d'aujourd'hui nous propose une déclinaison sur le thème de la vigne violente, tendue, menaçante! Cela va comme ceci: Dieu a confié le soin de sa vigne - son peuple - à des locataires. Il est merveilleux que le Seigneur soit prêt à risquer de remettre son œuvre entre les mains de pécheurs comme nous! Quand Dieu envoie des intendants pour ramasser les vendanges, les fermiers, voulant prendre la vigne pour eux-mêmes, battent certains des intendants et en tuent d'autres. C'est ainsi qu'ils avaient traité les prophètes, que Dieu avait envoyés.

Faisant preuve d'une incroyable patience, Dieu, a envoyé son Fils comme son représentant, pensant que les locataires l'accueilleraient. Prédiction très forte de sa propre passion.

Cependant, même le meurtre du Fils de Dieu ne pouvait pas contrecarrer son plan pour sa vigne - son peuple. Au lieu de cela, Dieu a puisé dans d'autres ressources! Son vignoble serait remis à d'autres locataires - convertis païens! En revanche, ils accueilleraient le Fils et produiraient une récolte exceptionnelle.

À travers la parabole de l'Évangile d'aujourd'hui, l'Église vous confronte, vous et moi, aux questions: «Comment assumons-nous les responsabilités que Dieu a confiées à chacun de nous? Portons-nous les fruits de l'amour et du service de Dieu et les uns des autres - les fruits que Dieu attend ou sommes-nous juste une grappe de raisins aigres inutiles?! "