samedi 28 décembre 2019

Le conte des trois Mages et des trois vertus


Foi, espérance et charité.
Comme chaque année, les trois Mages, Gaspard, Balthazar et Melchior, guidés par l’étoile d’Orient qui flambait, plus que jamais, dans la nuit de nos temps, se dirigeaient avec la même ferveur vers la crèche de l’Enfant Roi pour lui offrir leurs traditionnels présents – de l’or, de l’encens et de la myrrhe – lorsque, contre toute habitude, un ange leur apparut en chemin pour leur annoncer que cette fois-ci l’Enfant désirait d’autres cadeaux qui ne lui soient pas destinés à lui, mais aux visiteurs de sa crèche.
Les mages furent aussi surpris que troublés et interrogèrent l’Envoyé :
– Gaspard : Comment ? D’autres cadeaux ? Et pas à LUI ? Pourquoi ? Il n’apprécie plus nos cadeaux ? Il s’est lassé de nous ?
– L’ange : Non, non, pas du tout, au contraire, mais il s’est peut-être lassé des mêmes cadeaux. De plus, il n’en veut pas pour Lui. Il est venu pour donner et se donner, pas pour recevoir.
– Balthazar : Mais quels autres cadeaux offrir ? Et à des visiteurs ? Nous sommes déjà en route et nous allons presque arriver à Bethléem ! Nous ne pouvons pas rebrousser chemin, retourner en ville pour en chercher d’autres !
– L’ange : Je sais, mais vous pourriez penser à des cadeaux immatériels, que vous portez déjà en vous. C’est à vous de vous concerter et de les trouver. Je n’en dirai pas plus.
Et l’ange disparut. Les Rois mages, encore sous le choc, échangèrent leurs émotions avant de se calmer pour échanger des idées :
– Gaspard : Melchior, tu as une idée ? Tu viens d’Europe, tu dois avoir plein d’idées !
– Melchior : Malheureusement, ma région est cette année à court d’idées et aux prises avec des idéologies. Mais nous gardons espoir…
– Balthazar : Moi, je viens d’une région pauvre d’Afrique où nous avons plus besoin de ressources que d’idées. La charité manque.
– Gaspard : Moi, mon Asie natale est devenue une pépinière de croyances où chacun a son idée de Dieu. On ne s’en sort plus. Il faut s’armer de la vraie foi… Mais nous n’en sommes pas plus avancés, dans cet échange, pour trouver l’idée…
– Melchior : Tiens, tiens…Tu viens de sortir une idée !
– Gaspard : Laquelle ?
– Melchior : Tu as mentionné la foi… la vraie.
– Gaspard : C’est vrai, et Balthazar a mentionné la charité !
– Balthazar : Et toi, Melchior, tu as mentionné l’espoir ! Ça ne vous rappelle pas quelque chose ?
Et les trois s’exclamèrent en chœur:
– Les trois vertus théologales !
Foi, Espérance, Charité !
– Balthazar : Très bien ! Nous irons offrir ces présents aux visiteurs de la crèche, cette fois-ci, comme le veut l’Enfant. Moi je prends la Charité, et toi Gaspard…
– Melchior : Non, moi je veux la Charité ! Toi, prends l’Espérance…
– Gaspard : Toutes les trois sont aussi précieuses aux yeux du Seigneur, et puis nous n’allons pas faire comme certains visiteurs de crèche et nous chamailler ! Nous sommes des mages et de bons chrétiens, nous devons donner le bon exemple !
– Melchior : C’est vrai, je crois avoir péché. Choisissez, vous, les vertus que vous voulez et je prendrai celle qui reste.
– Balthazar : En fait, chacun a déjà fait son choix en mentionnant sa vertu durant notre remue-méninges. Melchior offrira l’Espérance, Gaspard la Foi et moi la Charité. Mais nous devrons les offrir toutes les trois à chacun des visiteurs, comme nous avons l’habitude d’offrir l’or, la myrrhe et l’encens à l’Enfant !
Et les trois Mages poursuivirent leur route sous le scintillement favorable de l’étoile qui les guida vers toutes les crèches du monde où ils offrirent à chaque visiteur, curieux, passant, fidèle, pèlerin… les trois présents réunis : les trois vertus théologales, avec la recommandation de les partager avec leur entourage.
Les jours qui suivirent l’Épiphanie marquèrent un tournant dans la marche précipitée, désordonnée et boiteuse du monde : une amélioration notable était observée. Les Églises d’Orient étaient plus remplies que d’ordinaire, et celles, désertes ou désertées, des pays d’Occident, reprenaient vie. Les célébrants voyaient des fidèles se présenter à la messe escortés de leurs trois vertus. Des mariages mystiques étaient contractés, partout. Les trois vertus étaient devenues les épouses d’un grand nombre de chrétiens. Ceux-là paraissaient tellement heureux, tellement épanouis, qu’ils firent des convertis. Beaucoup d’athées furent séduits à l’idée de contracter ce genre d’alliance, de connaître un tel bonheur et succombèrent à la force de la foi, à la chaleur de l’espérance et au charme de la charité. Le monde était devenu moins désespérant et plus charitable. Les œuvres caritatives se multiplièrent. La haine et la violence accusèrent un net recul et l’amour gagna plus de cœurs, jusqu’aux plus hauts échelons, où il manque le plus.
En cette année-là, l’Enfant de la crèche était plus rayonnant que jamais. Et les Rois mages enchantés de leur propre magie.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 2, 13-15,19-23

La fuite en Égypte : Joseph fuit avec Marie et Jésus

Après le départ des mages, voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. » Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Égypte, où il resta jusqu’à la mort d’Hérode, pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : D’Égypte, j’ai appelé mon fils . Après la mort d’Hérode, voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph en Égypte et lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et pars pour le pays d’Israël, car ils sont morts, ceux qui en voulaient à la vie de l’enfant. » Joseph se leva, prit l’enfant et sa mère, et il entra dans le pays d’Israël. Mais, apprenant qu’Arkélaüs régnait sur la Judée à la place de son père Hérode, il eut peur de s’y rendre. Averti en songe, il se retira dans la région de Galilée et vint habiter dans une ville appelée Nazareth, pour que soit accomplie la parole dite par les prophètes : Il sera appelé Nazaréen. –

Question


Comment cette lecture de l'Évangile nous aide-t-elle à comprendre le sens profond de Noël?
Le courage de Joseph nous montre-t-il comment réagir à la violence de notre temps?

Petit commentaire

Les épreuves de la vie familiale à Nazareth

 

Ce dimanche, la vie de famille de Jésus, Marie et Joseph nous est présentée comme un modèle à imiter. Nous les appelons la sainte famille, mais cela ne signifie pas qu'ils n'ont pas eu de problèmes. Tout comme chaque famille doit faire face à des problèmes et les surmonter. Autrement dit, comme chacun de nous doit porter une croix, la sainte famille a également dû porter la croix. Leurs nombreuses épreuves et tribulations me viennent à l'esprit en lisant les Évangiles. Nous pouvons facilement imaginer à quel point Marie et Joseph ont dû être mal compris lorsque Marie a conçu Jésus «avant de venir vivre ensemble». Bien que cet événement merveilleux se soit produit par la puissance du Saint-Esprit, leur histoire n'aurait jamais été crue. Même Joseph prévoyait de divorcer de Marie en privé avant que l'ange n'intervienne dans un rêve pour lui assurer que c'était l'œuvre de Dieu.

Lorsque vint le moment de la livraison de Jésus, cela eut lieu dans un abri car Bethléem était déjà si bondée. Ensuite, la famille a dû fuir en tant que réfugiés en Égypte parce que la vie de l'enfant Jésus était en danger pour le roi Hérode, de la même manière que les réfugiés des pays déchirés par la guerre entrent maintenant en Europe pour sauver leur vie. Bien plus tard, lorsque Jésus avait douze ans, Marie et Joseph ont subi la terrible expérience de le perdre pendant trois jours et la réponse insatisfaisante qu'ils ont obtenue de lui était qu'il «devait s'occuper des affaires de son père». Mais il est retourné avec eux à Nazareth et leur était soumis. Nous n'entendons plus parler de Joseph après cela, donc nous supposons qu'il était mort avant que Jésus ne commence son ministère public. À la mort de Joseph, la sainte famille souffre de la plus grande douleur de toutes les familles, de la douleur du deuil et de la séparation finale par la mort.

Le ministère public de Jésus a dû faire des ravages sur Marie. Lors de sa présentation au Temple en tant qu'enfant, le vieil homme Siméon avait prédit qu'une épée de douleur transpercerait l'âme de Marie. Nous pouvons imaginer qu'une telle occasion a été celle que nous avons lue de l'occasion où Jésus est revenu à Nazareth et ses cousins ​​sont venus le prendre de force, convaincu qu'il était hors de son esprit (Marc 3:21). Elle doit aussi avoir été peinée par la provocation faite à propos de Jésus: voici un glouton et un ivrogne, un ami de collecteurs d'impôts et de pécheurs (Luc 7:34). Et il y avait son inquiétude face à l'hostilité croissante envers Jésus de la part des autorités juives qui étaient déterminées qu'il devait mourir. Le moment le plus triste de tous est venu lorsque Mary a vu son fils mourir sur la croix.

Qu'est-ce qui a soutenu la famille de Nazareth à travers toutes ces épreuves et ces croix? La réponse est l'amour les uns pour les autres et pour Dieu. Nous pouvons voir l'amour de Jésus pour sa mère quand il était en train de mourir sur la croix et l'a confiée aux soins de son disciple le plus proche, Jean avec les mots mémorables, "Femme voici ton fils", et au disciple bien-aimé, "Voici ta mère »(Jean 19: 26-27).

Ce qui unit les familles également en période de difficulté, c'est l'amour et le pardon. C'est l'amour qui triomphe finalement, même si parfois il doit prendre la forme d'un «amour dur» et d'une parole honnête. Lorsqu'une discipline doit être imposée, si elle n'est pas donnée dans l'amour, elle est rejetée comme abus. Si jamais nos familles échouent de quelque façon que ce soit, c'est à cause d'un manque d'amour de la part de quelqu'un. Chaque fois que les familles réussissent, c'est parce que ce sont des endroits où l'amour est très apprécié. Une menace majeure pour les familles de nos jours est simplement que nous ne passons pas assez de temps ensemble. Nous sommes tellement occupés à travailler, à socialiser, sur nos iPad et androïdes, ou à regarder la télévision que nous avons de moins en moins de temps pour nous parler.

Tout comme la sainte famille a survécu à toutes ses crises grâce à son amour les uns pour les autres et à sa foi en Dieu, prions pendant cette messe que nos familles surmontent leurs difficultés et tiennent ensemble par amour les unes pour les autres et par la foi en Dieu.

A chaque mot il manque les voyelles. Retrouve-les et place-les au bon endroit (tous

les mots ont un rapport avec Moïse)

D S R T (manque deux voyelles) 
F (manque deux voyelles) 
P H R N (manque trois voyelles) 
P S S G (manque trois voyelles) 
L (manque deux voyelles) 
C N F N C (manque quatre voyelles) 

jeudi 26 décembre 2019

Conte de Noël : Paix sur la terre


L’hiver est là. La neige recouvre les toits du village. Dans le lointain on entend la chorale des enfants. « Que la paix soit sur le monde, pour les cent mille ans... Que la paix soit sur le monde, pour les cent mille ans qui viennent,
Donnez-nous mille colombes à tous les soleils levants.
Donnez-nous mille colombes et des millions d’hirondelles,
Faites un jour que tous les hommes redeviennent des enfants.»
Lutin Malin et son compagnon Mignon se baladent sur les branches du sapin. C’est la nuit de Noël. La nuit où tout est possible. Même les animaux retrouvent la parole durant cette nuit magique. Tandis que la lune s’efforce de percer les nuages. Les colombes qui font partie de la parure du sapin s’animent. Elles roucoulent à qui mieux mieux. C’est à celle qui trouvera la meilleure manière pour fêter dignement la naissance de Jésus.
Ma douce compagne, entends-tu les enfants qui chantent au dehors? C’est là un air qui remplit mon coeur de sérénité d’amour et de paix. J’aimerais porter, un tel message, à toute la terre, pour célébrer Noël. Qu’en penses-tu ma tendre amie ? »
C’est là une très belle idée, vite adoptée par tous les oiseaux présents sur le sapin de Noël. Lorsque l’aube pointe à l’horizon, inondant la pièce de sa douce clarté. Les colombes sont prêtes pour le grand voyage porteur de paix. Les lutins, n’ont rien perdu de la conversation. Ils voudraient participer, s’envoler avec les colombes, chanter, transmettre, eux aussi, le message de paix. Les oiseaux veulent bien. Mais comment faire? Transporter un lutin ce n’est pas évident ! Sur la queue, ce n’est pas possible. Il y a de quoi perdre l’équilibre. Sur l’aile ? Quelle idée! Il y a de quoi chuter... A califourchon sur le dos, c’est beaucoup mieux. C’est même très bien. C’est ainsi que lutins et colombes partent pour un vol à travers le monde. La musique étant le langage universel compris de tous les hommes, quelque soit leur nationalité, c’est par le chant que les voyageurs transmettent leur message de paix. Ils sont heureux de contribuer de cette manière à l'apport d’une ambiance sereine et paisible. Ils joignent leurs voix à celles des anges et des enfants.... Leur message est accepté de tous. C’est depuis ce jour, qu’on entend, durant les fêtes de Noël, la chorale des enfants qui chante :« Paix sur la terre... » mais aussi
«  Donne-moi ta main et vivons en paix comme la petite colombe qui vole à travers le monde.»

samedi 21 décembre 2019

Le Père Noël et les cadeaux


Noël approche, tout le monde est occupé dans l'atelier du Père Noël. Les petits lutins et le Père Noël ont beaucoup de travail. Il y a tant de lettres à lire et à classer, et tant de jouets à fabriquer ; tout doit être prêt et livré à temps pour Noël, personne n'a droit à l'erreur.
Quelle activité ! Il y a le coin poupée où les lutins fabriquent de jolies poupées, d'autres lutins confectionnent les habits et les accessoires des poupées. Il y a le coin voitures où des lutins créent de belles voitures de toutes les couleurs, il y en a des grandes, des petites, il y a même des engins de chantier, des camions et des motos. Il y a aussi le coin peluche où d'adorables animaux tous doux et au regard tendre, qui n'attendent qu'une chose c'est de partager de gros câlins avec des enfants, sont réalisés par de joyeux lutins un peu artistes. Il y a bien sur beaucoup d'autres coins dans l'atelier du père noël mais je ne pourrais pas tous les raconter tant il y a de jouets différents souhaités par les enfants.
Tout au fond de l'atelier, près de la maison des rennes, des lutins sont occupés à emballer tous les jouets et à écrire les noms et les adresses des enfants pour que le père noël les dépose au bon endroit. Imagine qu'une petite fille qui voulait un gros nounours tout blanc avec un nez rouge en forme de cœur se retrouve avec un camion de pompier, ça ne serait pas très sérieux, alors les lutins s'appliquent et font très attention de ne pas se tromper.
Ca y est c'est le grand jour. Nous sommes le 24 décembre au matin, les rennes sont partis faire un petit footing dans les bois pour échauffer leurs pattes et entretenir leur forme pour ce soir. Il faut dire que tous les enfants sages de la terre comptent un peu sur eux pour recevoir leurs cadeaux. Les rennes ont besoin d'être très en forme, ils faut livrer tous les jouets ce soir, tout doit être déposé sous les sapins pendant que les enfants dormiront et avant qu'ils ne se réveillent. Alors pas question d'avoir mal aux pattes ni la goutte au nez ; les rennes sont très prévoyants ils ont mis un bonnet et une écharpe pour ne pas attraper froid.
Pendant ce temps, les lutins et le père noël remplissent le traîneau avec tous les paquets colorés renfermant les jouets qu'ils ont confectionnés pour tous les enfants. Il faut faire vite car le soir approche et la route va être longue.
Ca y est, c'est l'heure de partir porter les cadeaux aux enfants. Les rennes et le père noël ont mangé un bon repas copieux pour prendre des forces. Tous les lutins se pressent autour du traîneau pour vérifier que tout est en ordre et pour dire au revoir au père noël et aux rennes. Tout est prêt, les rennes s'élancent d'un bon et le père noël fait un petit signe de la main aux joyeux petits lutins. La grande tournée des cadeaux a commencée. Tous les enfants auront de jolis paquets dans leurs chaussons demain quand ils se réveilleront car le père noël est maintenant en route avec ses valeureux rennes.

Pendant que le père noël distribue les cadeaux sous les sapins, les lutins sont retourné mettre un peu d'ordre dans l'atelier des jouets en attendant l'année prochaine. C'est alors qu'un lutin a une idée resplendissante. Tous les ans, le père noël distribue des tas et des tas de cadeaux à tous les enfants mais personne ne lui en offre à lui. Et les rennes non plus n'ont rien. Pourtant ils rendent beaucoup d'enfants heureux. Ils mériteraient bien une jolie surprise à leur tour.
Les petits lutins se mettent alors au travail pour préparer une surprise au père noël et aux rennes à leur retour. Les petits lutins se partagent le travail pour aller plus vite. Dehors, une équipe de lutins décorent un grand sapin devant la maison du père noël, le spectacle est grandiose. Des milliers de guirlandes et des boules multicolores illuminent le paysage. Les étoiles filantes ont promis aux lutins de faire un spectacle dans le ciel pour le père noël et les rennes à leur retour.
 Dans l’atelier, une équipe de lutins confectionne un fauteuil très confortable pour que le père noël puisse s’y reposer en rentrant. Des autres lutins tricotent des chaussons moelleux pour les rennes pour le confort de leurs pattes après une telle course. Une fois finis, le fauteuil et les chaussons sont vites emballés et mis sous le sapin dehors. Il a fallu un grand papier pour emballer le fauteuil. Une bonne odeur de chocolat chaud et de gâteux flotte dans l’air ; ce sont les lutins qui préparent un petit encas pour le retour du père noël et des rennes.
Il est minuit, vite les voilà enfin qui reviennent ! Tous les lutins sont sortis dehors avec des lampions pour les accueillir. Les étoiles filantes illuminent le ciel et les décorations du sapin brillent dans la nuit. Le père noël et les rennes heureux et émerveillés par le spectacle ouvrent leurs cadeaux.
Ils remercient tous leurs amis les lutins pour cette bonne surprise, boivent un chocolat bien chaud, mangent des petits gâteaux et vont se reposer après cette longue et fatigante livraison de cadeaux de la nuit du réveillon. Le père noël s’endort bien vite bercé dans son fauteuil. Les rennes ferment leurs grands yeux et s’endorment bien vite à leur tour, les pattes bien au chaud dans leurs chaussons moelleux.
Voilà mon histoire est terminée, et n’oublie pas si tu veux faire plaisir au père noël et à ses rennes de leur prévoir un petit encas près du sapin.



Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 1, 18-24

 `` Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse! ``

Voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint.
Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ». Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse.
Quatrième dimanche de  l’Avent : Faire confiance


Dans l’agitation du quotidien, nous sommes invités, comme Joseph, Paul et Isaïe, à grandir dans l’espérance en faisant confiance à Dieu et en le laissant agir de concert avec nous.

C'est le dernier dimanche de notre préparation pour Noël, l'anniversaire de la naissance du Christ. Comme Joseph, nous pouvons tous nous sentir indignes de l'honneur de l'accueillir dans nos cœurs et nos foyers.
 
Nous faisons bien souvent face à des situations délicates. Il nous arrive de partager quelque-chose du silence gêné de Joseph face à sa fiancé, Marie. À trois jours de la Nativité du Sauveur, nous avons, comme Joseph, à ne pas nous laisser troubler et à ouvrir notre cœur au Mystère, à l’inédit de Dieu. C’est justement dans la confiance en Dieu, en le laissant agir de concert avec nous, que l’on grandit dans l’espérance. Suivons l’exemple de Joseph et de tant d’autres après lui.

Piste de réflexion

Qu'est ce qui est le plus important pour moi à Noël, la fête commerciale ou la fête du partage et des retrouvailles?
 Entre recevoir un cadeau fait mains ou un cadeau acheté, quelle est ma préférence?
 J'ai combien d'argent à mettre pour les achats entourant cette fête, cadeaux, bouffe, alcool, vêtements, décoration?
Oserais-je proposer à mes proches d'y aller mollo sur les emplettes?
 Est-ce qu’offrir du «temps» en cadeau est une manière originale de montrer que je les aime?


Prière pour l'Avent 2020

Dieu a choisi de se faire attendre
Dieu, tu as choisi de te faire attendre tout le temps d'un Avent.
Moi je n'aime pas attendre dans les files d'attente.
Je n'aime pas attendre mon tour.
Je n'aime pas attendre le train.
Je n'aime pas attendre pour juger.
Je n'aime pas attendre le moment.
Je n'aime pas attendre un autre jour.
Je n'aime pas attendre parce que je n'ai pas le temps et que je ne vis que dans l'instant.
Tu le sais bien d'ailleurs, tout est fait pour m'éviter l'attente : les cartes bleues et les libre services, les ventes à crédit et les distributeurs automatiques, les coups de téléphone et les photos à développement instantané, les télex et les terminaux d'ordinateur, la télévision et les flashes à la radio...
Je n'ai pas besoin d'attendre les nouvelles, elles me précèdent.
Mais Toi Dieu, tu as choisi de te faire attendre le temps de tout un Avent.
Parce que tu as fait de l'attente l'espace de la conversion, le face à face avec ce qui est caché, l'usure qui ne s'use pas.
L'attente, seulement l'attente, l'attente de l'attente, l'intimité avec l'attente qui est en nous parce que seule l'attente réveille l'attention et que seule l'attention est capable d'aimer.
Tout est déjà donné dans l'attente, et pour Toi, Dieu, attendre se conjugue Prier.
Père Jean Debruynne

mercredi 18 décembre 2019

LA PETITE SOURIS ET LA BOUGIE, conte de Noël


Il était une fois une pauvre petite souris qui vivait dans une belle et vaste église.
Mais dans une église, il fait froid et la nourriture est rare.
Alors, lorsqu’à quelques jours de Noël, un doux parfum de miel flottât tout à coup dans l’édifice, la petite souris fut-elle attirée.

« Mhum, d’où peut bien venir ce délicieux parfum »?
Elle se laissa guider par son odorat et ne tarda pas à se trouver face à une grande bougie autour de laquelle on avait disposé des branches de sapin.
« Oh ! Que tu sens bon » s’exclama la petite souris ».
« Qu’est-ce que mon parfum à côté de ma lumière » ?  répliqua la bougie.
« J’aimerais tant te voir allumée »,  rajouta la souris.
« Je ne viens dans cette église que lorsqu’il y fait sombre ».
Alors, la bougie décida de briller pour la souris et rien que pour elle.
A l’issue d’un office, parce qu’elle n’avait pas été correctement mouchée,  la bougie retint dans sa mèche, une faible étincelle.
Quand plus personne ne prit garde à elle, elle se remit à brûler, aidée par un léger courant d’air.
Quand la souris la vit, dans cette grande et obscure église, sa voix s’étrangla. Jamais elle n’avait vu pareille beauté.
La faible lueur de la bougie transformait l’obscurité de l’église en un jeu d’ombre et de lumière prodigieux.
« Oh, que c’est beau », chicota la petite souris, tout en s’approchant de la bougie dont la lumière éclairait tout ce qui l’entourait.
La pauvre souris se sentait tellement bien près d’elle.

C’était comme en été, lorsqu’elle trouvait une pierre bien chaude pour se reposer.
« Merci », chuchota la souris
« Merci. Jamais mon église n’avait été aussi belle ».
Cette remarque fit sourire la bougie et ce sourire la fit paraître plus petite.
Longtemps, longtemps, la souris se tint assise à côté de la bougie près de laquelle tout n’était que chaleur, lumière et beauté. Elle avait l’impression de baigner dans sa lumière et sa chaleur. Elle jouissait pleinement de cette nuit
Soudain, la souris fut prise de panique.
« Mais tu es devenue toute petite »
« Et ce n’est que maintenant que tu le remarques », répondit la bougie d’une voix faible.
« Approche toi, je vais te dévoiler un secret », murmura-t-elle.
La petite souris dressa les oreilles.
Alors, la bougie en cire d’abeille commença à parler.
« Petite souris, le bonheur c’est de brûler et  se consumer. Tu comprends » ?
Pour toute réponse, la petite souris secoua la tête.
« Je t’explique : ce que nous avons vécu ensemble, petite souris, n’a été possible que parce que je n’ai pas hésité à diminuer.
Si j’avais voulu rester grande, belle et odorante,  jamais je n’aurais eu le plaisir de lire le bonheur dans tes jolis petits yeux. Jamais, je n’aurais pu partager ta joie, si je n’avais pas permis à une petite étincelle de raviver ma mèche pour  me faire briller pour toi.
Sans ma lumière, l’église serait à présent obscure et froide et non pas chaleureuse et illuminée ».
« Je comprends », dit la souris. « C’est parce que tu te consumes et que tu diminues, que je suis contente. Par ta lumière et ta chaleur, tu te donnes à moi. »
« C’est bien dit », répliqua la petite bougie en cire d’abeille.
« Oui, je m’offre à toi pour te rendre heureuse ».
La petite souris fixa de ses yeux écarquillés la petite bougie qui ne cessait de rétrécir :
« Le bonheur, c’est de brûler et se consumer », murmura-elle.

La bougie approuva par un signe affirmatif et resplendit, pendant quelques instants, d’une clarté encore plus vive. Sa lueur éclairât le visage de bois du Christ crucifié sur la croix posée sur l’autel. Dans ce visage, la souris crut deviner un sourire.
Par la suite, à maintes reprises, elle profita de moments de tranquillité pour venir regarder ce Jésus, tout en songeant à la bougie en cire d’abeille et à la phrase qu’elle avait prononcée :
« Je m’offre à toi afin que tu sois heureuse ».

samedi 14 décembre 2019

PRÉPARONS NOËL


J’ai lu, je ne sais plus dans quelle revue, l’histoire suivante. Dans un temps de disette, par une rude et froide journée d’hiver, une pauvre femme inconnue avait parcouru le village, mendiant de porte en porte.
Ses vêtements étaient propres, mais bien usés et rapiécés. Comme la neige tombait en abondance et que le vent soufflait avec force, la pauvre femme avait serré autour de sa tête un fichu qui cachait en partie ses traits. Elle tenait à la main droite un bâton et au bras gauche un panier. Dans la plupart des maisons, on ne lui donnait qu’une misérable aumône ; quelques fermiers - à leur aise cependant - la renvoyèrent même avec dureté. Un seul villageois - et non un des plus riches - la fit entrer dans la cuisine où régnait une douce chaleur, et la fermière, qui sortait du four un beau gâteau doré à point, en donna un gros morceau à la mendiante, qui, réchauffée, réconfortée, reprit sa route.
  Quelques jours plus tard, les villageois furent tout surpris de recevoir une invitation de Mme la Comtesse, qui les priait à souper à son château. C’était bien la première fois que la châtelaine faisait une telle invitation ! Les braves paysans mirent leurs plus beaux atours et, un peu intimidés, arrivèrent au château à l’heure indiquée.
 Des domestiques, bien stylés, les aidèrent à ôter manteaux, chapeaux et galoches et les introduisirent dans la salle du festin. Une grande table avait été dressée, elle était couverte de pièces d’argenterie, de cristaux, de fleurs. Chacun trouva sa place indiquée par une jolie carte fleurie.
 Mais quelles ne furent pas la surprise et l’indignation des convives, de voir les valets leur apporter des assiettes contenant quelques croûtes de pain, un bout de fromage moisi, ou un os …
  Seule une famille, assise près de la châtelaine, était servie de mets succulents : poulet rôti, salade, légumes rares.
 Des murmures s’élevèrent dans la salle :
  - On se moque de nous ! C’est honteux ! …
  La châtelaine s’était levée, tous les yeux se fixèrent sur elle : l’énigme allait être expliquée.
  - Mes amis, dit-elle, la mendiante qui s’est présentée chez vous, il y a quelques jours, c’était moi ! J’ai voulu mettre à l’épreuve votre bienfaisance. Hélas ! J’ai été déçue, car seule, dans tout le village, une famille m’a reçue avec bonté et a partagé avec moi ce qu’elle possédait. Les autres …  voyez ce que vous avez donné, tout est là.
   On imagine facilement les sentiments que ces invités ont pu éprouver en écoutant ces paroles : Oh ! S’ils avaient su qui ils recevaient ce jour-là !
 Il y a près de vingt siècles que le Roi des rois est venu dans ce monde en prenant une forme de serviteur. Au moment où nous nous préparons à célébrer ce grand événement de l’histoire, fixons nos regards sur Jésus qui, de riche qu’il était, s’est fait pauvre pour nous, et offrons-lui notre adoration. Mais que nos regards se tournent aussi vers l’avenir, vers ce second Noël qui sera l’avènement du Fils de Dieu, dans la puissance et dans la gloire. Et puisque Dieu nous a aimés jusqu’à envoyer son Fils unique pour nous sauver, que Jésus n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en devenant semblable aux hommes, soyons les messagers de cet amour autour de nous, et que nos yeux soient ouverts sur les autres. Car Jésus a dit : « Toutes les fois que vous avez fait du bien à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. »

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 11, 2-11


Es-tu Celui qui doit venir ?

 En ce temps-là,  Jean le Baptiste  entendit parler, dans sa prison, des œuvres réalisés par le Christ. Il lui envoya ses disciples  et, par eux, lui demanda: `` Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? `` Jésus leur répondit :``Allez  annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez : les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et  les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent  la Bonne Nouvelle. Heureux celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute! `` Tandis que les envoyés de Jean s’en allaient, Jésus se mit à dire aux foules à propos de Jean : ``Qu’êtes-vous allés regarder au désert ? Un roseau agité par le vent ?…Alors qu’êtes-vous allés voir ? Un homme habillé de façon raffinée? Mais ceux qui portent de tels vêtements vivent dans les palais des rois. Alors, qu’êtes-vous donc allés voir ? Un prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète. C’est de lui qu’il est écrit : ‘Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour préparer le chemin devant toi’. Amen, je vous le dis : parmi ceux qui sont né d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que  Jean le Baptiste;  et cependant le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui. ``

Question


 Quelle avait été la mission de Jean-Baptiste selon Matthieu 3: 3 ? 
Qu'est-ce que Jean-Baptiste demandait à ses disciples de découvrir sur Jésus?
Est-ce que je regarde avec le cœur et me réjouis des jolies choses dans ma vie et celle des autres ?
Que fait Jean-Baptiste de sa prison? Pourquoi envoie-t-il ses disciples vers le Christ?
À quoi les invite Jésus?
Et nous quels signes avons-nous de la présence et de la venue de Jésus?


La joie de l’espérance

La joie est au rendez-vous pour ceux et celles qui se laissent interpeller par les promesses annoncées par les prophètes de bonheur. Jésus Christ est bien celui qui doit venir, car ses œuvres manifestent  que le royaume des Cieux est déjà présent.

Jésus invite les amis de Jean Baptiste à être des témoins : ils doivent aller lui dire ce qu’ils ont vu de leurs propres yeux et entendu de leurs propres oreilles : ces aveugles qui voient, ces boiteux qui marchent… Ainsi, Jean Baptiste sera rassuré, heureux. Même s’il est en prison, grâce aux signes que ses amis ont vus, il saura que Jésus est le Sauveur promis par Dieu. Croire que Dieu vient nous sauver, cela s’appelle la foi. Cela nous aide à supporter nos peines de chaque jour et cela nous donne une joie plus grande encore.

La Bonne Nouvelle ! Qu’annonce la Bonne Nouvelle de Jésus ? …………………………………………………………………………………………………………………………
Aujourd’hui, la Bonne Nouvelle de Jésus est-elle facilement réalisable ? .......................................................................................................................



Prions

Noël arrive, je veux me préparer
Je voudrais remplir ma maison de lumières !
J’accrocherai des étoiles
Dans MES YEUX pour mieux voir toutes les lumières qui m’entourent
Dans MES OREILLES pour entendre plus clairement ceux qui me parlent et même ceux qui sont silencieux
Dans MES MAINS pour donner quelques étincelles de courage et de tendresse à ceux qui sont tristes
Sur MA BOUCHE pour que mes mots ne soient jamais remplis d’obscurité, de laideur.
Noël, viens Jésus étoile du cœur !
Rends droits mes chemins pour que je marche vers toi, dans la joie et l'espérance.

mercredi 11 décembre 2019

L’épicéa de Noël Conte de l'Avent


Il était une fois un petit arbre chétif perdu dans une grande et vaste forêt peuplée de grands arbres fiers. Le malheureux était écrasé par la hauteur et la puissance de ses voisins. Il avait à subir leurs moqueries tout autant que leur mépris. Il s’en désolait d’autant que lorsque des enfants passaient non loin de lui, ils n’avaient pas un regard pour lui
Le brave petit sapin voulait qu’on lui accorde un peu de considération, lui qui contrairement aux feuillus prétentieux gardait ses épines toute l’année. Il en vint à les jalouser, se mit à croire que c’est parce que, à l’automne, ils se parent de toutes les couleurs avant de perdre leurs feuilles qu’ils étaient ainsi l’objet de l’admiration de tous.
Il en appela à Merlin, le mage de la nature, le brave sorcier qui vivait non loin de là. « Gentil Merlin, accorde-moi des épines de toutes les couleurs. Que l’on me regarde enfin ! » Merlin s’amusa de cette requête, elle lui sembla quelque peu déplacée, le vert sied aux arbres pour assurer la fonction chlorophyllienne, mais le sapin était bien trop petit pour comprendre cela. Il demanda aux lutins de la forêt de venir peindre les aiguilles de leur ami à la condition de prendre une peinture à l’eau pour ne pas le tuer.
Ainsi fut fait selon le désir du petit arbre. Les lutins firent si bien que les enfants s’arrêtaient devant le sapin, s’exclamant devant cet arbre de toutes les couleurs. Ils firent grande ronde autour de lui. Mais l’hiver approchait, la pluie chassa tout les gamins de l’endroit et quand ils revinrent, ses épines avaient retrouvé leur couleur verte.
Le petit sapin avait connu son heure de gloire, il devait s’en satisfaire. C’est alors qu’il remarqua qu’à l’approche de Noël, les adultes venaient dans les bois ramasser des branches de houx et du buis pour décorer leurs demeures. Il en fut jaloux et s’interrogea sur cette curieuse préférence. « Voilà deux plantes qui gardent leurs feuilles, qu’ont-elles de plus que moi ? »
Il se gratta le faîtage avant de comprendre que les petites boules rouges devaient égailler les intérieurs austères au moment de cette belle fête. Il sollicita une fois encore son ami Merlin. « S’il te plaît gentil mage, demande à tes lutins d’aller chercher des pommes de toutes les couleurs dans les bois et de les accrocher à mes branches ! » Ce qu’on demande à Merlin quand on est sage, on l’obtient toujours.
Les lutins choisirent des petites pommes rouges et d’or qui donnèrent à notre épicéa fière allure. Une fois encore, les enfants se précipitèrent pour l’admirer. Ils s’exclamèrent avant que de voler un à un les jolis fruits pour les dévorer. Le petit sapin se retrouvait à nouveau nu et abandonné, n’ayant plus de raison d’attirer l’attention.
La Nuit de Noël arriva, le ciel se para cette nuit -là de milliers d’étoiles. Que c’était beau, que c’était émouvant. Le petit sapin levait les yeux au ciel. Il se dit que jamais il n’avait vu plus merveilleux spectacle. Il eut alors une idée et une fois encore sollicita Merlin. « Gentil mage, pourrais-tu ordonner à tes lutins de décrocher quelques étoiles au ciel pour venir les poser sur mes branches ? ».
Merlin ne voulut pas contrarier l’épicéa. Dans sa naïveté, il ignorait sans doute que l’on ne peut décrocher pas plus la Lune que les étoiles. Il se dit qu’il pouvait mettre à l’ouvrage ses lutins et leur demanda de découper des étoiles dans des cartons dorés et pour faire bonne mesure, de leur associer des bougies éclairées pour leur donner la lumière du ciel.
Les lutins firent ainsi et le lendemain, jour de Noël, le petit sapin brillait de mille flammes. Les enfants, qui en ce temps lointain n’étaient pas couverts de cadeaux, avaient encore du temps après avoir mangé le pain d’épices et l’orange qu’on leur avait offerts, pour courir les bois. Ils se précipitèrent autour du sapin magnifique. Lui firent des compliments pour sa beauté. Le petit sapin était aux anges.
Les bougies finirent par s’éteindre, les étoiles en carton doré tombèrent elles aussi au fil du temps. Le sapin pourtant avait cette fois conservé l’amitié d’un enfant qui avait aimé toutes ses transformations. Il venait chaque jour lui rendre visite, lui parlait, lui disait qu’il avait une belle idée et qu’il devait patienter une année pour retrouver son jour de gloire.
Le sapin était heureux. Il avait un ami. Il n’en demandait pas plus. Le temps passa ainsi jusqu’au Noël suivant. Quelques jours avant, l’ami du sapin arriva avec son père. L’homme avait une pelle à la main. Il fit un grand trou autour de l’arbre, le déposa délicatement dans une vaste caisse remplie de terre. Puis tous deux flanqués du sapin, rentrèrent chez eux.
Durant cette curieuse journée, le gamin accrocha des pommes de toutes couleurs sur les branches de son ami, il ajouta des brins de laine pour retrouver les couleurs de l’automne et découpa à son tour des étoiles dorées. Il fixa aussi quelques bougies et ainsi fit le premier sapin de Noël. La maison de l’enfant brillait dans la nuit. Tout autour, des curieux vinrent regarder par la fenêtre cet arbre qui donnait de la couleur à la plus longue nuit de l’année.
Parmi eux, Merlin vint lui aussi faire le curieux, flanqué de ses lutins. C’est l’une de ses petites créatures qui glissa quelque chose à l’oreille du vieux magicien. Le temps était passé pour lui de créer le monde. Il s’ennuyait depuis quelques temps et la belle idée du lutin fit son chemin. L’année suivante, la nuit précédant Noël, toutes les maisons du pays avait leur sapin décoré. Des sapins dans des caisses remplies de terre afin de les replanter ensuite.
Merlin, quant à lui s’habilla d’une grande cape rouge, demanda à ses lutins de préparer des pains d’épices et des oranges pour tous les enfants du Monde. Toute la nuit, là où un sapin était décoré, il déposa à ses pieds quelques friandises pour les gamins de la maison. Merlin n’était plus, il devint ce soir-là le Père Noël, il restait un gentil magicien et cette fois, il aurait désormais du travail pour les temps à venir.
C’est ainsi que cette merveilleuse histoire n’aurait jamais débuté si un petit sapin n’avait pas voulu se faire beau. Merlin retint la leçon et mit désormais comme condition pour récompenser les enfants qu’ils aient été sages durant l’année. J’espère qu’il n’a pas oublié cette réserve, de nos jours, ils ont trop tendance à penser que tout leur est dû.
Sylvestrement leur

mardi 10 décembre 2019

La chaleur de Noël (Conte de Noël)


L’autre jour, en traversant la forêt enneigée, j’ai vu filer devant moi un renard, rapide comme l’éclair. Avant de disparaître derrière un monticule de neige, il se retourna vers moi, me faisant un clin d’œil. Quelle ne fut pas mon étonnement quand je remarquai qu’autour de son cou, il portait une écharpe rousse brillant de mille feux. Il s’enfuit ensuite dans une gerbe de neige et je me retrouvai à nouveau seule. Avançant péniblement sur le chemin dans lequel je m’enfonçais, j’écoutais les oiseaux s’en donner à cœur joie, distillant au sommet des branches des mélodies gracieuses qui me rappelaient confusément certains chants de mon enfance.
Sur une branche de sapin lourdement chargée de neige et traînant presque à terre, une mésange, dont le charmant pépiement surpassait les autres notes, battit des ailes à mon passage. Je vis que son tout petit cou était orné d’une minuscule étoffe jaune et noire. Étonnée, je continuai cependant mon avancée, sentant confusément que flottait partout un parfum de mystère.
Alors que je peinais de plus en plus sur le chemin, je remarquai qu’une piste s’enfonçait dans le sous-bois sur ma droite. Impossible pour moi de rester sur ma route, une force invisible me poussait à emprunter ce nouveau sentier. Je tentai de me retourner mais sans succès et il fallut donc me résoudre à accepter cette invitation. C’est alors que je distinguai devant moi une biche gracieuse qui gambadait avec agilité. Un bonnet surmonté d’un gros pompon de la couleur de son pelage ornait sa tête délicate et ses yeux noirs, lorsqu’elle se retourna pour voir si je la suivais, me lancèrent un regard espiègle.
Je ne compris pas comment je me retrouvai une seconde plus tard au milieu d’un cortège d’animaux : des chevreuils devisaient entre eux, un gros blaireau se dandinait en compagnie d’un hérisson, un chamois racontait ses escapades montagnardes à un bouquetin qui l’écoutait l’air un peu jaloux pendant qu’une ribambelle d’écureuils distribuaient des noisettes à tout le défilé. Des merles et des mésanges voletaient entre les branches pendant qu’un casse-noix jacassait en compagnie d’une marmotte bien boulotte et un majestueux cerf élaphe paradait au milieu d’un parterre de louveteaux fougueux. Un faon s’approcha de moi, glissant sa charmante tête sous ma main pour une caresse. Mais ce qui me sembla le plus fabuleux, c’était que chaque animal portait un vêtement en laine assorti à la couleur de son plumage ou de son pelage. Ainsi, l’ours qui marchait à ma gauche paradait avec une superbe pelisse en laine épaisse et brune et à ma droite un mouflon trottait, son puissant cou emmitouflé dans une étole somptueuse. En me retournant pour voir qui devisait derrière moi d’une petite voix si aigüe, je ne pus que m’extasier sur le manteau d’une blancheur étincelante de Dame hermine.

Notre procession a duré longtemps. Soudain, un chalet en bois surgit dans la clairière où se reposaient de nombreux moutons. De la fumée sortait de la cheminée alors que des ombres furtives s’affairaient à l’intérieur. La porte s’ouvrit et un très vieil homme barbu salua de la main tous les animaux réunis. Un énorme tonnerre d’applaudissement retentit et se répercuta très loin à la ronde.
Des lutins surgirent alors derrière le gros bonhomme et m’apportèrent une écharpe blanche et scintillante. Il me fit signe de l’enrouler autour de mon cou, ce que je fis et à l’instant même, je fus envahie d’une douce et intense chaleur. Le bonhomme affable me fit entrer ensuite à l’intérieur et je compris enfin. Dans une ambiance féérique qui sentait le pain d’épice, une multitude de lutins tricotaient des habits pour tous les habitants de la forêt mais également pour les gens de passage venus de très loin. Les moutons donnaient la précieuse laine qui était ensuite travaillée, colorée et tricotée par des mains expertes. Dès la fin de l’automne, chaque animal prenait le chemin du chalet en bois et recevait son cadeau, l’hiver étant ainsi bien plus chaud et douillet pour chacun d’entre eux. Et la demeure était devenue un havre de paix et de chaleur où ils se retrouvaient régulièrement pour se reposer dans une douce ambiance.
Ce jour-là, solstice de l’hiver, la cohorte des animaux était venue spécialement remercier leur bienfaiteur et tous ses ouvriers. Une fanfare de farfadets se mit alors en place et les animaux reprirent en chœur des mélodies de Noël, pendant que des enfants bien emmitouflés et venant de tous les pays du monde distribuaient biscuits et autres friandises.
S’approchant de moi, le vieil homme murmura une requête à mon oreille. Puis, quand il me serra la main, je sentis une force prodigieuse qui me renvoya directement au milieu de mon salon, comme hébétée, à l’ombre de mon sapin de Noël.
Pendant tout cet hiver-là, j’ai porté la belle écharpe et aujourd’hui, en souvenir du vieux bonhomme, je vous livre son message : « N’oubliez jamais de donner la chaleur de votre cœur à toutes celles et ceux qui croisent votre chemin et qui ont froid tout au fond d’eux ».

samedi 7 décembre 2019

Conte : l'étoile de Noël


`` Il y a très longtemps, dans un village perdu au creux d’une vallée, vivait un homme si méchant et si dur que les enfants du village l’avaient surnommé "Cœur de pierre".
Sa maison était la dernière du village et ses volets étaient toujours clos. Quand l’hiver arrivait, il passait ses journées à compter l’argent que ses récoltes lui avaient rapporté. Seule une bougie éclairait ses pièces d’or ; le reste de la maison était plongé dans l’obscurité.
Tout le monde fuyait "Cœur de pierre". Les oiseaux ne chantaient jamais au-dessus de sa maison. Même la neige semblait hésiter à déposer ses blancs flocons. La veille de Noël arriva. Au village, toutes les rues étaient illuminées. Le soir, malgré la neige et le froid, les enfants voulurent aider leurs parents à décorer le grand sapin qui trônait sur la place.
Ils attendaient avec impatience le moment où ils verraient l’étoile scintiller au sommet de l’arbre. Soudain, l’étoile fut là, belle et lumineuse. `` Oh ! dirent les enfants, que c’est beau ! `` Les façades des maisons se mirent à briller. Les cinq branches de l’étoile s’étiraient pour rayonner davantage encore, tant et tant que leurs rayons se faufilèrent entre les volets de la maison de "Cœur de pierre".
Ébloui, il hurla : "Mais que se passe-t-il donc ?" La lumière éclairait ses murs gris. "Mon Dieu, que ma maison est triste ! ", se dit-il. "Cœur de pierre" s’aperçut alors que personne n’y venait jamais et que son argent ne lui servait à rien. Il se mit à pleurer. Cela ne lui était jamais arrivé. A ce moment-là, il entendit des pas dehors. Guidés par l’étoile, les enfants venaient le voir, un peu inquiets. Lorsqu’ils poussèrent la porte de sa maison, ils découvrirent des larmes dans les yeux de celui qu’ils appelaient "Cœur de pierre".
L’homme avait levé la tête. Il lui semblait que c’était la première fois qu’il voyait ces enfants. Il les invita à entrer. Alors, l’étoile se retira doucement pour aller éclairer d’autres maisons tristes. Mais l’homme garda en lui cette lumière. Le lendemain matin, tous les gens du village trouvèrent une pièce d’or devant leur porte.
Et quand l’homme revint chez lui, il entendit les oiseaux qui chantaient pour lui au-dessus de sa maison. ``