samedi 22 février 2014

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 5, 38-48

Surmonter le mal par le bien :

Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : Vous avez appris qu'il a été dit : " Œil pour œil, dent pour dent. " Eh bien moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l'autre. Et si quelqu'un veut te faire un procès et te prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu'un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. Donne à qui te demande ; ne te détourne pas de celui qui veut t'emprunter.
Vous avez appris qu'il a été dit : " Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi." Eh bien moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d'être vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant ? Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait.

Un amour sans frontière
 Par Daniel Cadrin, o.p.
Photo: Oeuvre : Bob Fitch, Arrestation de Dorothy Day, 1973, Californie

Dans un monde dur et violent, comment survivre? Dans un monde où individus, groupes et nations s'affrontent, comment éviter le chaos? Nous avons mis au point au cours des siècles des mécanismes pour y répondre. Jésus y fait référence. Oeil pour oeil, dent pour dent: cette loi du talion est un progrès sur la barbarie. Elle permet de limiter les effets de la violence et d'établir une justice. La réparation, ou la vengeance, doit être proportionnée au mal fait. Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi: la bienveillance envers son groupe d'appartenance, la méfiance et la haine pour l'adversaire de ce groupe. Ces réponses sont naturelles et permettent un certain fonctionnement social où la violence, acceptée, est claire et cernée.

Face à cela, Jésus propose une voie plus radicale. Il invite à refuser carrément la violence, même son usage dit légitime, à refuser d'entrer dans son cercle et son cycle: tends l'autre joue, fais plutôt appel à la conscience de l'autre. Des gens comme Gandhi, M. Luther King, Dom Camara, Dorothy Day, ont pris au sérieux cet appel de Jésus. Il s'est avéré qu'il pouvait être une force de transformation, mais il est risqué. Face aux ennemis de groupe, de classe, de nation, Jésus invite aussi au dépassement: refuse d'entrer dans la haine de l'autre, même de celui qui te menace, et reste bienveillant. Jésus ne demande pas ici un amour au sens affectif et sentimental pour des gens qui nous en veulent ou qui nous énervent. Il s'agit de refuser la haine et la vengeance, de vouloir et de faire du bien même à l'ennemi, de respecter autrui. Il ne devient pas un ami pour autant, mais il reste quelqu'un.

Ces deux attitudes sont exigeantes, elles ne correspondent pas aux valeurs promues dans un monde compétitif, valorisant le pouvoir sur l'autre, les rapports de force, et les solutions violentes. Ces attitudes ne se vivent pas sans une profonde motivation, sans une conversion de notre regard sur nous-mêmes, sur autrui et d'abord sur Dieu. Pour Jésus, elles supposent la découverte du visage d'un Dieu Père, dont l'amour est universel. Cela amène à se voir soi-même non seulement comme un membre d'un clan, ou un honneur bafoué, mais d'abord comme un enfant de Dieu, et à voir autrui comme un autre être humain et comme un possible frère, comme quelqu'un.

Ces options difficiles portent du fruit en nous-mêmes. Elles nous permettent de garder notre dignité d'être humain, en refusant de devenir envahis par la violence et la haine, qui nous détruisent autant que ceux à qui nous en voulons. De plus, il se pourrait même que ces appels de Jésus soient, pour la vie en société, les seules réponses possibles pour briser les impasses, dénouer les conflits haineux, les soifs de vengeance sans fin. Mais ces solutions ne sont pas immédiates, spontanées ou techniques. Elles supposent des esprits et des coeurs qui veulent aller au-delà des conformismes, des intérêts personnels ou de groupe. Elles appellent à un dépassement. Mais ainsi seulement sera rendu témoignage, dans le monde, au Dieu dont la perfection est celle de son amour sans frontières.

 Questions pour la réflexion:

- Qu'est-ce qui me choque ou me réjouit dans cet enseignement de Jésus?
- Quelle violence ai-je à travailler et face à quoi ou à qui?
 - Qui sont les gens ou groupes que je considère comme "ennemis"? Comment pourrais-je me montrer bienveillant-e et bienfaisant-e?

 Office de catéchèse du Québec

Complète le texte à trous:

Propositions: priez, ne te détourne pas, tends-lui, haïras, mille, oeil pour oeil, Père, méchant, laisse-lui.

Jésus disait à ses disciples:
`` Vous avez appris qu'il a été dit: ............................., dent pour dent.
Eh bien moi, je vous dis de ne pas riposter au ...............; mais si quelqu'un te gifle sur la joue droite, ........................... encore l'autre.
Et si quelqu'un veut te faire un procès et prendre ta tunique, ...................... encore ton manteau.
Et si quelqu'un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux .................. avec lui.
Donne à qui te demande; ............................... de celui qui veut t'emprunter.

Vous avez appris qu'il a été dit: Tu aimeras ton prochain et tu ................... ton ennemi.
Eh bien moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, et .................... pour ceux qui vous persécutent, afin d'être vraiment les fils de votre ..................... qui est dans les cieux! Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait.

Solutions : Jésus disait à ses disciples:

`` Vous avez appris qu'il a été dit: œil pour oeil,  dent pour dent.
Eh bien moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant mais si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l'autre.
Et si quelqu'un veut te faire un procès et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau.
Et si quelqu'un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui.
Donne à qui te demande; ne te détourne pas de celui qui veut t'emprunter.

Vous avez appris qu'il a été dit: Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.
Eh bien moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, et priez  pour ceux qui vous persécutent, afin d'être vraiment les fils de votre Père  qui est dans les cieux! Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait.

Aimer c’est

Dieu a temps aimé ce monde qu’il  a donné son Fils… dit-on dans la Bible

Aimez-vous les uns  les autres, comme je vous ai aimés, a dit Jésus.

Aimer c’est fabriquer quelque chose pour ceux qu’on aime.
Aimer c’est laisser pousser les fleurs pour que tout le monde en profite, et nourrir les oiseaux en hiver.
Aimer c’est visiter un ami malade, inviter chez soi un nouveau voisin.
Aimer c’est préparer une surprise pour faire plaisir à quelqu’un.
Aimer c’est préparer un gâteau pour une personne seule et offrir un rafraîchissement à l’ouvrier qui travaille en plein soleil.
Aimer c’est attendre que le plus petit nous rejoigne quand la fatigue le fait traîner en arrière.
Aimer c’est patienter avec celui qui ne comprends pas, et éclairer le chemin de celui qui dans l’obscurité.
Aimer c’est d’être là quand on a besoin de nous, et partager la tâche qui est trop lourde pour une personne seule.
Aimer c’est essuyer les larmes, mais aussi demander pardon.
Aimer c’est se donner soi-même, parce que Dieu nous a aimés.

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