1673 :
Aîné des dix-huit enfants d'un avocat breton, Louis-Marie naît à Montfort le 31
janvier 1673 près de Rennes. À 19 ans, il entre au séminaire Saint-Sulpice de
Paris. Il est un bon élève du collège des jésuites à Rennes où un prêtre
l’initie à la mission auprès des pauvres. Il sent l’appel au sacerdoce.
Il étudie deux ans à la Sorbonne, puis au petit
séminaire de saint Sulpice qui à cette époque est un lieu de rencontre pour des
théologiens de toute la France, et même de l’étranger.
1700 : Il est ordonné.
1701 : Il est l’aumônier de l’hôpital de Poitiers,
un lieu où sont enfermés des exclus de toutes sortes. Il étonne (et irrite) les
notables en voulant demeurer avec les pauvres et en les traitants comme des
égaux. Il leur révèle l’amour du Christ Sagesse, et les noces de la Croix. Il
abandonne son nom de famille « Grignion », et signe ses lettres
« père de Montfort », pour souligner l’importance de son baptême.
1703 est une année d’incertitude : il
dérange par son ascèse, par sa façon de se situer à égalité avec les plus
pauvres, par son amour lumineux pour Marie…Il est renvoyé de Poitiers puis de
la Salpetrière à Paris. Il alors est appelé pour aider la réforme des ermites
du Mont Valérien, une réforme qu’il mena de manière exemplaire. Puis il
retourne à Poitiers, les pauvres, qui l’aimaient, l’ayant fait demander. Il
fonde « les filles de la Sagesse ». Il fait ensuite des missions
populaires mais il rencontre de nouveau l’incompréhension.
1706 : Il va à Rome à pied pour demander de
partir en Orient, mais le pape, qui approuve ses méthodes missionnaires, lui
demande de rester en France.
1707 : Il entre dans l’équipe des missions
paroissiales à saint Brieuc et environ. Prédicateur très aimé, il attire
semble-t-il la jalousie de ses confrères qui l’excluent. Il s’installe alors
dans l’ermitage saint Lazare, près de Montfort, de là il rayonne, prêchant sur
place ou dans les paroisses environnantes.
1710 : Avec l’enthousiasme des habitants, il
construisit à Pontchâteau, dans le pays nantais une colline artificielle
surmontée de trois croix, avec aussi le jardin de l’agonie et celui du paradis,
l’eau du baptême et la présence de Marie. C’était un haut lieu spirituel. Mais,
pour d’obscurs motifs, la colline fut détruite et Montfort fut interdit
d’exercer un ministère dans ce diocèse. Il fut alors accueilli dans les
diocèses de Luçon et de la Rochelle où son apostolat s’épanouit.
1716 : C’est au cours d’une mission à
Saint-Laurent-sur-Sèvre qu’il meure, le 28 avril 1716, à l’âge de 43 ans.
Montfort, homme de l’époque baroque
L’époque baroque aime explorer les extrémités du
monde, mais aussi celle de l’esprit humain. Montfort et l’expression
« esclavage d’amour » sont typiquement de l’âge baroque qui explore
les limites du possible.
Montfort, homme du XVIII, siècle des lumières
Le XVIII est le siècle de la raison. Les hommes de
ce temps veulent comprendre, raisonner, prouver, donner une logique au discours
et une intelligence à la foi. Montfort est typiquement un auteur du XVIII
siècle, son Traité est fortement structuré et il énumère des arguments.
Montfort dans la contre-réforme
Montfort se distingue des clercs de son temps par
une grande douceur et un esprit de dialogue vis-à-vis des réformés. Il corrige
les déviations de la mariolâtrie présente à son époque, il réoriente la piété
populaire vers le Christ et vers le baptême : l’Incarnation et le baptême
sont le cœur de sa consécration mariale.
Montfort, un homme non-conformiste, courageux
Montfort a su dépasser les habitudes de son temps
pour vivre l’Évangile de façon radicale, notamment lorsqu’il a considéré à part
égale les exclus de l’hôpital de Poitiers, et lorsqu’il développa une méthode
d’apostolat profonde et féconde.
Ses méthodes d’apostolat : vivre le baptême
avec Marie
Ses méthodes d’apostolat s’inspirent de celles de
ses prédécesseurs : cantiques, conférences, conférences dialoguées, il
permettait à l’assistance de l’interroger ; processions qu’il savait
organiser dans un grand recueillement juste après son sermon ; confession
et amende honorable ; communion ; rénovation des vœux du baptême. Son
originalité se manifeste dans son choix de faire prier devant les tableaux du
rosaire, et dans sa proposition, du « Contrat d’alliance » :
« Je me donne tout entier à Jésus Christ par
les mains de Marie pour porter ma croix à sa suite tous les jours de ma
vie ».
Cette brève prière est la traduction populaire de la
consécration ou parfaite dévotion, qu’il ne réservait pas à l’élite mais qu’il
prêchait à tous.
Montfort fut l’un des premiers à donner au
renouvellement des vœux du baptême une place essentielle au cœur des cérémonies
de la mission, encouragé en ce sens par le pape Clément XI qui l’envoya
« faire renouveler partout l’esprit du christianisme par le renouvellement
des vœux du baptême ». Aujourd’hui, les vœux du baptême que l’on a fait
enfant par le parrain et la marraine sont renouvelés lors de la profession de
foi et dans la liturgie de la nuit pascale.) En outre, Montfort innove en
introduisant un don de soi-même au Christ par les mains de Marie dans la
cérémonie du renouvellement des vœux du baptême (CA 1-3), et en identifiant les
deux démarches spirituelles (VD 120).
Ses principaux écrits
Montfort a écrit de nombreux petits ouvrages, voici
les plus connus : SM : Le Secret de Marie ; ASE : L’amour de la
Sagesse éternelle ; C : Cantiques ; CA : le Contrat
d’Alliance ; LAC : Lettre aux amis de la Croix ; S.R. Le secret
du très saint rosaire ; V.D. : Traité de la vraie dévotion à
Marie. P.E. Prière embrasée.
Un futur docteur de l’Église ?
L’enseignement de saint Louis Marie de Montfort a
été remarqué pour sa grande qualité, sa pertinence, sa profondeur nouvelle.
Actuellement, sa cause de doctorat est étudiée à Rome. Une chose est déjà sûre,
sa théologie et sa spiritualité, centrées sur l’Incarnation, ont été reprises
par le concile Vatican II et Jean Paul II.
Louis-Marie Grignion de Montfort est béatifié
le 22 janvier 1888 à Rome par le pape Léon XIII et canonisé le 20 juillet 1947
à Rome par le pape Pie XII. Il est fêté le 28 avril.
Source : https://www.mariedenazareth.com
http://laviedesparoisses.over-blog.com/2019/04/vie-de-saint-louis-marie-grignion-de-montfort.html
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