Es-tu Celui qui doit venir ?
En ce temps-là, Jean le Baptiste entendit parler, dans sa prison, des œuvres réalisés par le Christ. Il lui envoya ses disciples et, par eux, lui demanda: `` Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? `` Jésus leur répondit :``Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez : les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. Heureux celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute! `` Tandis que les envoyés de Jean s’en allaient, Jésus se mit à dire aux foules à propos de Jean : ``Qu’êtes-vous allés regarder au désert ? Un roseau agité par le vent ?…Alors qu’êtes-vous allés voir ? Un homme habillé de façon raffinée? Mais ceux qui portent de tels vêtements vivent dans les palais des rois. Alors, qu’êtes-vous donc allés voir ? Un prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète. C’est de lui qu’il est écrit : ‘Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour préparer le chemin devant toi’. Amen, je vous le dis : parmi ceux qui sont né d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste; et cependant le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui. ```` Devons-nous en attendre un autre ? `` Devons-nous attendre
un autre Messie que Jésus ? Qu’attendons-nous au fond de nous –mêmes ?
2. `` Qui êtes-vous allés voir ? ``
Une curiosité ? Quelqu’un qui attire par son comportement et
ses paroles ? Un témoin qui indique un chemin à notre attente ? Qui allons-nous
voir et pour quoi ?
3. `` Le plus petit dans le Royaume des cieux… ``
Là où Dieu est roi, le plus grand des hommes devient encore
plus grand ! Quel est ce mystère ? Comment cela se fait-il ?
3e dimanche de l’Avent A
Quel autre attendons-nous?
Les signes accompagnant la venue du Messie sont si
beaux et si simples que nous avons du mal à les reconnaître: un malade guéri,
un pauvre nourri, un étranger accueilli, un cœur apaisé. Là où nous attendions
un juge implacable, nous découvrons un Messie déroutant de miséricorde.
Commentaire
Matthieu 11, 2-11: «Es-tu celui qui doit venir?»
Jean Baptiste
s’inquiète parce que l’idée que les gens se faisaient du Messie qui allait
venir ne correspondait pas tout à fait à l’image que son cousin Jésus vient
donner au monde de son temps.
Jésus va
permettre aux disciples de Jean de réaliser qu’il vient justement accomplir les
œuvres que l’on attribuait au Messie attendu. «Allez rapporter à Jean ce
que vous entendez et voyez: Les aveugles voient, les boiteux marchent, les
lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la
Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres.»
Jésus continue
de revenir aujourd’hui encore chaque fois qu’un aveugle est guidé par un
voyant, chaque fois qu’un malade est visité par un bien portant, chaque fois
qu’un sourd peut entendre grâce à un langage prévu pour lui, chaque fois qu’un
pauvre, un petit ou un faible est soutenu par plus fort que lui.
Jésus était
celui qui devait venir. Celui que les prophètes avaient annoncé c’était bien
lui, mais on avait tellement transformé son image que ses contemporains n’ont
pas pu l’accepter tel qu’il se présentait. Le messie attendu en ces jours de
domination par l’étranger devait les libérer du joug des romains alors que
Jésus vient libérer tous les enfants de Dieu sans exception du joug que leur
fait subir leur propre soumission à leur volonté de domination de l’autre.
Jésus vient
comme un petit enfant totalement dépendant des adultes qui l’entourent,
totalement dépendant du milieu qui l’accueille, totalement à la merci des
personnes qui accepteront de le suivre ou non.
Venez,
suivez-moi, et vous verrez. Certains l’ont suivi, d’autres pas. Certains l’ont
suivi un temps, mais lorsque les épreuves sont arrivées, lorsque les
contrariétés se sont présentées, ils l’ont abandonné.
Encore
aujourd’hui, combien l’ont suivi pendant un certain temps, mais lorsque des
difficultés se sont présentées, ils ont dit: non, là tu exagères, tu
demandes trop, on ne peut pas te suivre jusque-là. Le Jésus des miracles,
le Jésus des rameaux, c’était très bien. Mais le Jésus de l’humilité, le Jésus
des souffrances, le Jésus de la croix, c’est moins intéressant.
Jésus de la crèche, oui.
Jésus de la croix, non.
Peut-on accueillir le premier et rejeter le second?
Jean
Jacques Mireault prêtre
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