Un beau et bon jour, j’ai pris du temps qui
m’était donné et j’ai vécu une fantaisie que j’aimerais vous partager.
Émerveillé, je regardais le ciel et dis :
<<Toi, firmament tout bleu, que dis-tu de ton
Créateur?
- Moi? Me répondit le ciel, je te dis qu’il est infini.
-Toi soleil, que dis-tu de lui?
- Et l’astre de me répondre : il
est lumière et vie.
- Toi, lune, vous les étoiles, que pouvez-vous me
révéler de Dieu?
- Qu’il est présence même dans tes
jours les plus sombres.
-Toi, nuage léger, que peux-tu m’en dire quelque
chose?
- Il est Esprit, Celui que tu
adores.
- Brise légère, vent impétueux, dites-moi quelque
chose de Celui à qui vous êtes soumis?
- Nous te dirons qu’il est insaisissable,
mais qu’il te caresse et qu’il veut
parler à ton cœur.
- Vous, tonnerre et éclairs, que dites-vous de Lui?
- Sa toute -puissance,
grondèrent-ils!>>
Un peu secoué, quittant les choses du ciel, je
m’adressai tour à tour aux végétaux et animaux de la terre; voici ce qu’ils
m’apprirent :
<< - Il est beauté,
me dirent les fleurs.
- Majestueux, me dit le cèdre, ses
branches battant gracieusement l’air comme pour acquiescer.
- Source d’eau vive, murmura le ruisseau.
- Il est ton roi, rugit le lion tapi dans l’herbe haute.
- Sagesse, renchérit la chouette dans un
hululement fort sonore.
- IL est toute bonté, me chanta,
tant bien que mal, l’oiseau un fruit sec à son bec.
- Éternel, cria la montagne dans un écho
lointain et persistant. >>
J’entendis encore :<< Il est abri, cherchant un peu, je me rendis
compte que ça venait d’une grotte du rocher.
- Il est le Bon Pasteur,
me dit encore l’agneau dans un bêlement assuré. >>
Puis, tout à coup, je m’aperçus que toute la
création criait, chacun à sa façon une facette de leur Père.
Bizarrement cependant, je remarquai qu’un seul
animal très têtu ne disait rien et ne bougeait pas. Alors moi, avec mon orgueil
d’homme, je l’interpellai :
<<Eh! Toi… Oui, toi, âne bête, n’as-tu rien à
dire du Créateur? >>
L’âne, tête basse, de me répondre :
<< Un jour, je porterai sa Mère sur mon dos
jusqu’au lieu où il se fit enfant
pour toi; puis je le réchaufferai du mieux que j’ai pu du souffle de mes
naseaux. Quand il fut devenu pleinement homme,
je le porterai en une ville où vous l’avez acclamé comme étant l’Envoyé du Seigneur.
Aujourd’hui, si je suis têtu, c’est pour protester
de ce que vous avez fait de lui sur cette croix, alors qu’il devenait votre
Sauveur et priait son Père de vous pardonner. Si je suis bête, c’est afin de
vous rappeler que parfois, ô homme, vous ne comprenez pas non plus! >> Luc
Le Messager de Saint- Antoine Juin 2021
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