Leur jeu préféré
était de s’élancer élégamment dans l’atmosphère en criant, afin de dessiner au
crayon noir et blanc de magnifiques arabesques dans le ciel immense.
Elles
volaient très haut dans l’air tout en se souriant et leurs gracieuses
silhouettes étaient semblables à des notes de musique que l’on aurait posées
sur une partition. Parfois, elles formaient une ronde en se tenant par le bout
des ailes, légères tel du coton, puis se laissaient griser par le vent. Elles
tournaient jusqu’à l’ivresse en riant, et de les voir toutes deux s’amuser dans
les cieux était un enchantement. Elles coulaient des jours heureux, ainsi donc
passait le temps…
Les deux
petites hirondelles étaient très gentilles et aimaient rendre service. Tantôt
en apportant des miettes de pain à une hirondelle âgée, tantôt en prenant grand
soin du petit d’une jeune maman, ou bien encore en se rendant à la chasse
aux vers pour un convalescent.
Tous les
appelaient des amours d’hirondelles et leur bonne réputation parvint aux
oreilles du roi des oiseaux. Un jour, celui-ci les convoqua en son grand nid
afin de leur parler. En fait, il voulait les mettre à l’épreuve afin de tester
la solidité de leur dévouement.
Il leur
dit : “cui-cui, mes chères enfants, cui-cui, ouvrez grandes vos oreilles !
J’ai, par mégarde, laissé tomber sur la terre la clé de l’horloge du temps. Je
suis désolé par cette histoire car le printemps ne pourra pas se faire. Vous
devez absolument la retrouver et revenir immédiatement.
Nous
n’avons que très peu de temps, allez mes chères enfants, partez à sa quête sur
le champ. Surtout n’oubliez pas votre mission en cours de route ! J’offrirais
une belle récompense à celle qui me rapportera la clé la première.
Les
petites hirondelles ne savaient pas trop par où commencer car elles n’avaient pas
eu beaucoup de renseignements. Elles comprenaient bien que c’était très urgent
et qu’elles ne devaient pas se détourner de leur objectif.
Alors,
afin de multiplier leurs chances, elles se sont concertées :
“Ma douce
amie, si tu es d’accord, partageons la terre en deux continents. Je volerais
sur le nord en pensant très fort à toi. Je te souhaite bonne chance et bon
voyage, que la meilleure gagne.
“Je suis
d’accord et je te remercie. Je volerais sur le sud en pensant très fort à toi.
Amie, je te souhaite pleins de merveilleuses aventures, que la meilleure gagne
!”.
Elles se
sont embrassées en pleurant puis elles sont parties chacune de leur côté.
Elles
étaient très courageuses et ont volé par tous les temps. Elles ont d’abord
fouillé les océans et ce n’était pas facile du tout.
En chemin,
l’une d’entre elle a fait connaissance avec un petit dauphin triste qui avait
perdu sa maman. La petite hirondelle a tout de suite pris le petit sous son
aile en le réconfortant. Puis ils sont tous deux partis confiants à la
recherche du parent.
Ils ont
cherché pendant longtemps avec l’aide, bien sûr, de tous les animaux de
l’océan. La petite hirondelle parlait un langage universel et c’était vraiment
très pratique pour faire avancer les recherches. Elle tenait bonne compagnie au
petit et le rassurait souvent en l’embrassant. Elle parlait sans arrêt de son
amie la douce hirondelle et lui contait ses mérites, en ajoutant de temps en
temps : “Haaaa si tu la connaissais ! Tu sais, elle mérite vraiment la
récompense !”.
Puis, au
bout d’un très long périple, ils ont enfin retrouvé la maman dauphin. Celle-ci
attendait son fils depuis plus d’un an et les retrouvailles ont été très
émouvantes. Elle a remercié mille fois l’oiseau et le ciel, et lui a dit en
souriant : “Tu es vraiment un amour d’hirondelle, rentre vite le roi t’attend
!”.
Ainsi, sur
le continent Africain, la deuxième petite hirondelle entreprenait de nombreuses
recherches. Elle voyageait en compagnie du vent et elle était infatigable.
En chemin,
elle a fait la connaissance d’une gazelle blessée. Celle-ci s’était brisée une
patte et ne pouvait plus marcher. Sans réfléchir, elle a tout de suite décidé
de s’occuper de la malade immédiatement.
Elle l’a
aidé à s’installer confortablement, vu son état, dans une petite caverne –
histoire d’être à l’abri des prédateurs et des feux de brousse.
Chaque
jour, la courageuse petite hirondelle parcourait des kilomètres afin de
ramasser de l’herbe pour nourrir suffisamment sa protégée.
Souvent le
soir pour passer le temps, elle contait à la gazelle ses aventures vécues avec
sa grande amie l’hirondelle. Elle disait : “Haaaa, si tu la connaissais ! Tu
sais, elle mérite vraiment la récompense !”.
Au bout de
quelques mois, la gazelle a retrouvé forces et vitalité. Elle a mille fois
remercié l’oiseau et lui a dit en souriant : “Tu es vraiment un amour
d’hirondelle, rentre vite le roi t’attend !”.
Elles se
sont alors retrouvées toutes les deux au royaume des oiseaux. Cela faisait
vraiment plaisir à voir ! Puis elles se sont rendues chez le roi, la tête basse
car elles n’avaient pas retrouvé la clé.
Le roi
leur dit : “Cui-cui, relevez la tête mes chères enfants, cui-cui ! La clé est
sans importance car elle n’existe pas. Je suis, bien au contraire, ravi de vous
revoir. Vous pouvez être fières de vous ! On m’a narré vos nobles aventures sur
la terre ! Vous êtes vraiment des amours d’hirondelles et méritez toutes deux
une récompense”.
Je vous
fais chevalières de la légion d’honneur des oiseaux ! Dorénavant, vous serez
chargé d’annoncer le printemps ensemble et d’un même cœur. Soyez les
dignes messagères de l’amour universel et répandez-le sur la terre partout où
vous irez …
Fin
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