Parabole du riche et du pauvre Lazare
En ce temps-là, Jésus disait aux pharisiens : `` Il y avait un homme riche, vêtu de pourpre et de lin fin, qui faisait chaque jour des festins somptueux. Devant son portail gisait un pauvre nommé Lazare, qui était couvert d’ulcères. Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; mais les chiens, eux, venaient lécher ses ulcères. Or le pauvre mourut, et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham. Le riche mourut aussi, et on l’enterra. Au séjour des morts, il était en proie à la torture ; levant les yeux, il vit Abraham de loin et Lazare tout près de lui.
Alors il cria : “Père Abraham, prends pitié de moi et envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau pour me rafraîchir la langue, car je souffre terriblement dans cette fournaise.
– Mon enfant, répondit Abraham,
rappelle-toi : tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur
pendant la sienne. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la
souffrance. Et en plus de tout cela, un grand abîme a été établi entre vous et
nous, pour que ceux qui voudraient passer vers vous ne le puissent pas, et que,
de là-bas non plus, on ne traverse pas vers nous.”
Le riche répliqua : “Eh bien !
père, je te prie d’envoyer Lazare dans la maison de mon père. En effet, j’ai
cinq frères : qu’il leur porte son témoignage, de peur qu’eux aussi ne viennent
dans ce lieu de torture !” Abraham lui dit : “Ils ont Moïse et les Prophètes :
qu’ils les écoutent !
– Non, père Abraham, dit-il, mais
si quelqu’un de chez les morts vient les trouver, ils se convertiront.” Abraham
répondit : “S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu’un pourra bien
ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus.”
26e dimanche du temps ordinaire C
Lazare et l'homme sans nom
L’accumulation de richesses risque de nous refermer sur
nous-mêmes. Saurons-nous ouvrir les yeux et voir la détresse des autres?
"Accueillir ou s'enfermer"
Seigneur Jésus, à l'écoute de
cette parabole, notre tentation est grande de diviser le monde en deux : Les
pauvres d'un côté qui, pendant leur vie, ont suffisamment souffert et se
retrouvent au paradis ; les riches d'un autre côté, qui ont bien profité,
ignorant les indigents attendant à leur porte, et se retrouvent dans un monde
infernal dont personne ne sort.
Certes, il y a dans le monde
ces deux catégories de personnes. Mais il semble bien que cette parabole
délivre un tout autre message.
Il y a en chacun de nous ces
deux attitudes qui se côtoient et se mélangent parfois.
Il arrive que nous soyons démunis
face à notre propre souffrance, sans autre recours que d'attendre qu'une main
amie se tende pour nous apaiser. Mais personne ne se présente et nous devons
attendre que la nature fasse son œuvre afin de nous apaiser. Sortis de cet
enfermement, nous retrouvons la paix que nous avions cherchée.
Mais il arrive aussi que nous
soyons comblés de tout au point d'ignorer totalement ceux et celles que nous
croisons et qui vivent dans le dénuement. Une telle situation, quand elle est
poussée à l'extrême, finit par devenir une fermeture qui empêche toutes les
relations avec ceux qui sont démunis, y compris avec nous-mêmes.
Ne sachant plus comment sortir
de cet enfer, nous en appelons à celui qui, en nous, a su trouver la paix.
Mais l'abîme s'est creusé et le
passage est devenu impossible. Il semble que les situations soient figées à
jamais.
C'est alors seulement que nous nous tournons vers toi, Seigneur, te demandant d'avertir chacun de ne pas établir de barrières en nous et chez les autres.
Que nous soyons Lazare à un moment de notre
existence, que nous soyons le riche dans un autre moment, il nous faut écouter
Moïse et les prophètes qui n'ont cessé de proclamer le chemin du partage.
La résurrection de quelqu'un ne pourra rien
changer à notre manière d'être si nous sommes sourds aux paroles des anciens, à
ta parole, Seigneur. Nous resterons enfermés sur nous-mêmes, sans jamais prêter
attention aux autres.
Ce n'est pas un "Après" qui nous est
décrit, mais bien un "maintenant" qu'il nous faut vivre autrement.
Michel GUERRE
Questions pour la réflexion et la
discussion – Luc 16 19-31
L'histoire de l'homme riche et de
Lazare. Voici quelques questions que nous pourrions envisager en
classe :
Jésus commence l'histoire en
disant « il y avait un homme riche… » Lorsque nous entendons ces mots, à qui ou
à quoi pensons-nous ? Pourquoi? Nous est-il arrivé de nous considérer
comme inclus dans la catégorie « riche » ? Pourquoi ou pourquoi
pas? Qu'en est-il de « ayant droit » ? "Privilégié"? "Béni"? Pourquoi
ou pourquoi pas? Quelles responsabilités, le cas échéant, vont avec ces
catégories?
Comment
décririons-nous la relation de l'homme riche et de l'homme pauvre, Lazare
? Quel semble avoir été le problème avec cela? (Par exemple, est-ce
que l'homme riche n'a pas prêté attention à Lazare ? N'a pas partagé ce qu'il
avait ? N'a pas aidé à soulager la souffrance de Lazare ? … ?) Pourquoi
disons-nous cela ? Qu'est-ce qui, dans le texte, nous amène à en faire le
problème ? Quel(s) mot(s) Jésus utilise-t-il pour nommer le problème
? Pourquoi pensons-nous que Jésus raconte l'histoire de cette façon ?
Est-ce une histoire sur
la vraie vie ? Pourquoi pensons-nous cela?
Que dit Jésus à ses
auditeurs avec cette histoire ? Que nous dit Jésus avec cette histoire
? Qu'est-ce qui nous fait dire ça ?
Comment la justice de
Dieu est-elle dépeinte dans cette histoire – ou l'est-elle ? Qu'est-ce qui
nous fait penser cela ? Lorsque nous envisageons la justice de Dieu,
qu'envisageons-nous ? Quel serait un exemple de la justice de Dieu, selon
cette vision ? D'où vient notre vision de la justice de Dieu
? Qu'est-ce que cette vision de la justice de Dieu exige de nous dans la
vie de tous les jours, pensons-nous ? Pourquoi?
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