lundi 16 avril 2018

Conte : Un chemin sur le sable


Il était une fois, quelque part sur la terre, un homme très âgé qui s’appelait Silouane. Au moment de quitter cette vie, Silouane se tourna vers Dieu et pria.

“Seigneur, lui dit-il, j’ai une faveur à te demander. Permets-moi de revoir ma vie, une dernière fois…” Dieu lui accorda cette prière. Il fit défiler la vie de Silouane.

Ce n’était pas un film, c’était comme un chemin dessiné sur du sable. Et Silouane marchait sur ce sentier sableux : Silouane bébé, enfant, adolescent, adulte et puis vieillard…

Les pas, d’abord petits grandissaient. Les traces, d’abord légères, s’enfonçaient davantage. Mais c’étaient toujours les pieds de Silouane qui arpentaient ce long chemin de vie.

En regardant attentivement, Silouane s’étonna. Depuis le premier jour de sa venue au,  à côté des deux traces de pieds menus, il y avait deux traces de pas larges et profondes.

- Ce sont mes pas à moi, dit Dieu. Tu vois, je ne t’ai jamais quitté. Silouane regardait ces quatre pieds dans le sable, qui marchaient côte à côte. Ses pas à lui et les pas de Dieu…bien ensemble.

L’émotion le submergea.

Silouane se souvenait avec tendresse des moments doux et joyeux qui avaient jalonné sa vie.
Bien sûr, Dieu était avec lui, dans ces jours bienheureux…

Mais soudain, Silouane ne vit plus que deux traces de pas. Et, un peu plus loin encore, cela recommençait : deux traces au lieu de quatre!

Silouane fut bouleversé.

Il s’en souvenait bien! C’étaient les moments de peur, ceux où il avait pleuré, les moments de souffrance, les échecs, les fautes qu’ils avaient commises aussi…
Il s’écria avec colère :

- Seigneur! Comment est-ce possible que tu m’aies abandonné! Ces moments ont été les plus difficiles de ma vie. Tu sais comme j’étais seul et désespéré…Alors pourquoi m’as-tu laissé tomber ?
Dieu lui répondit :

- Silouane, regarde mieux… Les traces de pas que tu vois sont les miennes. Regarde comme elles sont profondes dans le sable! Tu étais dans mes bras. Je te portais. Le temps que tu reprennes des forces.

Le temps que tu puisses, à nouveau, marcher debout à mes côtés… (Filotéo n°204)

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