D'après un poème de Helen Steiner
Les visiteurs inattendus
Le
vieux cordonnier attend toujours avec hâte l'invité de marque, lorsqu'on frappe
à nouveau à la porte. Entre alors une vieille grand-mère, toute courbée sous
les ans et grelottante. "L'hospitalité, monsieur pour l'amour de
Dieu! "La chambre d'hôte est bien prête, mais ce sera pour le céleste Visiteur.
Pris de pitié, Siméon offre à la vieille grand-mère un bon thé bien chaud
et quelques galettes.
L'horloge égrène encore les heures, lorsqu'une troisième fois, le vieux Siméon devine le pas d'un visiteur " C'est lui !
"Vitement, il ouvre toute grande la porte. C'est un passant, affamé, vieilles bottines
aux pieds, manteau troué sur le dos. Ému, le
vieux Siméon lui donne ses propres chaussures et
quelques vêtements plus chauds.
Les douze coups de minuit
depuis longtemps se sont éteints dans la nuit. Déçu, épuisé, le vieux
cordonnier tombe dans un profond sommeil. Soudain, il sursaute; ses yeux ont
peine à soutenir la lumière éclatante qui baigne sa maison. Une voix très douce
appelle le vieux Siméon. Il la reconnaît: c'est le divin
Visiteur! Siméon! Siméon ! --C'est toi, Jésus ? --Oui, Siméon ! --Seigneur,
pourquoi n'es-tu pas venu? J'ai attendu en vain toute la nuit. Pour
toi, j'avais tout préparé, nettoyé, décoré. Je désirais tant te voir. --Mais,
Siméon, relève la tête. J'ai tenu promesse ! À trois reprises, ce soir, j'ai
franchi le seuil de ta porte. À trois reprises tu m'as accueilli: l'enfant tout
en pleurs, la grand-mère toute transie, le mendiant affamé, c'était Moi!..
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