L’amour est une foi, et une foi appelle l’autre. Cette foi est une félicité, une lumière et une force. On n’entre que par-là dans la chaîne des vivants, des réveillés, des heureux rachetés, des vrais hommes qui savent ce que vaut l’existence et qui travaillent à la gloire de Dieu et de la vérité. (Henri-m Frédéric Amiel, Journal intime, 2 septembre 1863)
Croire. Sans voir. Sans savoir. Sans preuve. Comme
l’aveugle qui marche à tâtons dans son éternelle nuit et qui ne fait que
pressentir et anticiper l’existence de la lumière.
Croire. Comme le charbonnier dont la foi enfantine
apparaît si simpliste.
Croire. Comme le simple d’esprit dont le cœur
innocent ne sait pas s’encombrer de savants raisonnements, de tournements
existentiels, de calculs alambiqués, d’analyses des probabilités du pour et du
contre, de l’être et du non-être.
Croire. Malgré les tsunamis tranchants du doute
devant tant d’injustices, de haine, de guerres fratricides, de famines, de
maladies, de souffrances.
Croire. Malgré la vieillesse, les départs, la mort.
Oui, croire même en la vie au-delà de la mort.
Croire. Malgré la longue traversée sur les mers
déchaînées du temps qui passe.
Croire. En dépit de tout. Croire. En dépit de tous.
Douter de ses doutes, croire en la foi. Surtout les nuits de tentation, lorsque
le néant m’écrase.
Croire que j’ai été créé et conçu par amour. Croire.
Parce que sans la foi, l’amour ne serait pas. Parce que sans l’amour,
l’espérance serait vaine. Parce que sans l’espérance, j’errerais sur la terre
comme au royaume des morts-vivants.
<<Je
le crois, dit l’enfant qui ne sait rien, parce qu c’est mon père qui me l’a
dit. Et mon père ne ment jamais.>>
André
Bisaillon Le Messager de Saint Antoine Juin 2023
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