voyaient``, chante le psalmiste. (Ps 139 :16)
Les Évangiles nous montrent combien Jésus était un passionné de Dieu. De l’étonnante question de son enfance ``Ne saviez-vous pas qu’il faut que je m’occupe des affaires de mon Père?`` (Luc 2 :49), en passant par le moment ultime de son offrande sur la croix :``Père! Entre tes mains je remets mon esprit``(Luc 23,46), Jésus menait une vie étroitement collée au visage de son Père. Sa déclaration d’identité :``Moi et le Père nous sommes un``(Jean 10,30) s’enracine dans l’assurance qu’il a reçue au moment de son baptême :``Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j’ai mis mon affection.`` (Marc 1,11) Il est le Fils qui porte le regard du Père.
Aimer
quelqu’un d’un simple regard est une manière très passionnée d’entrer en
relation avec autrui. ``Jésus posa son regard sur lui, et il
l’aima``(Marc 10,21), c’est ainsi que l’évangéliste Marc nous décrit le moment
tournant d’une rencontre de Jésus avec un homme riche qui cherchait le Royaume
de Dieu. C’est vraiment étonnant que l’homme n’ait pas su reconnaître dans le
regard aimant de Jésus ce royaume qui advenait. Le royaume qu’il désirait tant si proche.
Dommage!
Jésus
était quelqu’un qui aimait regarder autrement. À ses yeux les
lys des champs avaient autant d’importance qu’un célèbre roi d’Israël qui avait
``une étendue d’esprit aussi grande que celle du sable qui est sur le bord de
la mer.``(1Rois 4,29) Ailleurs, par l’une
de ses paraboles, Jésus nous a montré comment ``les derniers seront les
premiers, et les premiers seront les derniers.``(Mt 20,16)Quel renversement des
priorités! De nos jours où nos regards
sont aveuglés par les brillantes étoffes des Salomons d’aujourd’hui. Il nous
faut apprendre l’art de regarder les lys.
Pourtant Jésus savait aussi l’art de ne pas regarder.
Dans l’épisode de la femme adultère, il nous montre ce que nous pouvons appeler
comme la spiritualité du non-regard! Devant
les accusations des scribes et des pharisiens, il choisit le silence, en
tournant son regard vers le sol. Ainsi il évite autant la confrontation avec
ses accusateurs qu’avec la femme. Son
silence est l’expression de sa miséricorde qui crée de l’espace pour la paix.
Méditer sur le visage silencieux de Jésus qui tourne son regard vers le sol est
un exercice spirituel pour notre époque de mille provocations.
Frère Benny Punnassery Vincent Capucin
Le Messager de Saint-Antoine Mai 2016
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