lundi 15 juillet 2019

Prière d’un pissenlit qui en dit long… vous le verrez peut-être autrement à partir de maintenant.


Bonjour Dieu! C'est moi le pissenlit. Je te remercie de m’avoir donné la vie. Tu as fait de moi, une petite étoile d’or dans les jardins de la terre. Mais, Seigneur, pourquoi les humains me détestent-ils quand j’émaille le gazon ? Je trouve ça joli, moi. Eux disent que je déguise leur parterre. Ils font tout pour se débarrasser de moi. Ce n’est pas toi qui as décidé ça, hein! C’est la mode des temps modernes. Au lieu de laisser la nature s’épanouir à son gré, on l’organise. Qu’on se débarrasse de moi, ça fait partie des normes de beauté. Ça me fait penser aux marginaux qu’on refoule trop souvent. Les clochards, les sans-logis, ça vous dépare une ville, ça. Les pauvres, les handicapés, nos loyers ne sont pas pour eux. Ah! Que je sympathise avec eux! Pourtant, on a le droit d’avoir notre place au soleil, eux et moi. Seigneur, tu me connais, c’est toi qui m’as créé têtu, tenace, décidé. Non, on ne me fera pas disparaître. On met des pavés, de l’asphalte pour avoir un beau stationnement pour y faire rouler les voitures dernier cri ? Je réussis à pousser dans la moindre petite fente. Coucou! C’est moi. Je m’identifie à ceux et celles qui tiennent bon, Malgré les coups durs que la vie leur rend. Personne ni rien ne peut nous empêcher, eux et moi, de chercher l’oxygène et la lumière dont nous avons besoin pour grandir et fleurir. Quelle douceur, cependant, quand un petit garçon ou une fillette viennent me cueillir pour m’offrir en bouquet à leur maman! Je t’assure que j’oublie tous mes problèmes alors. Si tu ne m’avais créé que pour ces instants, ma vie vaudrait la peine d’être vécue. Quelle reconnaissance quand les portes s’ouvrent pour recueillir ceux et celles que la société rejette! Quelle joie de se sentir de la ‘’gang’’, sans qu’on te demande une carte d’identité ou l’épaisseur de ton porte-monnaie! Merci mon créateur, pour le soleil qui pénètre mon petit cœur jaune, pour le vent qui me fait danser, pour le chant de l’abeille qui vient se gaver de mon pollen. Merci pour le papillon qui vient me caresser du bout de son aile. Merci beaucoup parce que tu m’aimes tel que je suis, moi le maudit pissenlit. Auteur inconnu

L’Amarrage Journal communautaire de Rivière-au-Tonnerre/Sheldrake Juin 2019

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