Il était une fois, un pays merveilleux dont j’ai oublié
le nom. Comme ce pays était merveilleux, il y avait un roi, une reine, leur
fille Diana (un seul enfant avait dit la reine) et le petit peuple. Si ce pays
avait été une République, il aurait été évidemment moins merveilleux.
Heureusement, dans les contes de fées il n’y a que des royaumes et des bons
rois.
Le roi au lieu de se satisfaire de l’harmonie qui régnait
dans son royaume envoya une flotte de navires explorer le vaste monde à
la recherche de nouvelles richesses et d’informations sur d’autres territoires
éventuellement à conquérir.
« Pourquoi conquérir d’autres territoires ? Tu
n’es pas bien ici ? » Lui demanda la reine.
« Tais-toi, femme ! »
« Je suis quand même la reine » soupira-t-elle
Ce qui fut dit par le roi fut fait. Il envoya une flotte
de 6 corvettes commandée par le capitaine Jules Vernes. Six mois plus tard, la
flotte revint avec un butin dépassant toutes espérances.
Le capitaine Vernes se précipita dans la grande salle du
palais afin de déposer ses richesses aux pieds du roi …: des fruits et légumes
aux couleurs chatoyantes et au goût délicieux, des coffres remplis de trésor et
2 étranges créatures recouvertes d’une couverture épaisse.
Qu’y a-t-il derrière cette couverture ? demanda le roi
Le capitaine expliqua « Ces créatures doivent subir
un confinement de quelques heures chaque fois après avoir été exposées au
soleil sinon elles deviennent transparentes et elles rétrécissent »
« Bien, et maintenant, puis-je les voir »
s’impatienta le roi
« Ces créatures viennent de leur plein gré, Messire.
Elles sont les ambassadrices d’un peuple étrange dont nous ne comprenons pas
vraiment le langage. Nous les avons nommés coronavirus parce que quand la lune
apparaît, elles dansent en couronne en chantant « virus, virus,
virus » C’est très agréable à entendre. »
« Peut-être, celles-ci pourront-elles faire
une démonstration de leur talent » répliqua le roi.
Jules Vernes souleva la couverture avec prudence.
Deux adorables petites boules d’aspect nacré, munies de
plusieurs dizaines de petites tentacules aux extrémités arrondies et
duveteuses ; 2 grands yeux décorés par des cils transparents mais
visibles. La princesse Diana fut immédiatement charmée. L’une d’elles,
ressentant l’empathie de la jeune fille, sauta dans ses bras en roucoulant.
La reine-mère, effrayée par l’audace de sa fille, lui
recommanda, « fais gaffe, ma fille »
L’autre petit virus entama une chanson douce :
« cluster, épidémie, patient zéro, gestes barrières,
gouttelettes respiratoires, super-spreader, quatorzaine, asymptomatique. »
« C’est quoi ce jargon ? Se plaint le roi …et
la danse ? Il ne danse pas ? »
Jules répondit soucieux « ils répètent sans arrêt
ces paroles. Peut-être, est-ce une sorte d’hymne national. »
Le roi n’eut pas le temps d’exprimer sa colère que le
joli virus assis sur les genoux de Diana éternua en émettant une douce musique
fluide comme celle d’une harpe.
La reine eut juste le temps de conseiller à sa fille
« jette moi ça et lave toi les mains »
Puis un petit nuage sortit de la petite bouche du virus,
il grossit au point de remplir la grande salle du palais, puis tout le
palais puis tout le royaume.
Le roi, la reine, Diana, les occupants du château, le
petit peuple, tous plongèrent dans le sommeil. Cela dura 14 jours…. une
quatorzaine !
A leur réveil, le butin dans la salle de réception du
château avait disparu, fruit, trésor et virus….Les blés avaient poussé et
personne ne les avait encore fauchés. Le travail ne manquait pas. Même Diana
avait participé aux travaux des champs. Jules Vernes qui avait désiré un jour
épouser la princesse la suivit partout. Sans l’appui du roi, son espoir fut
vite réduit à néant par l’hostilité de la princesse. Il devint boulanger. Diana
épousa un paysan et s’installa dans sa ferme en renonçant définitivement à son
statut de princesse. A la mort du vieux roi, la reine épousa le boulanger Jules
et elle fut très heureuse car il faisait les meilleurs croissants du royaume.
Le château devint un centre administratif qu’elle n’habitait plus. Elle géra
les affaires du Royaume puis prépara sa succession lorsqu’elle fut très
vieille.
A sa mort, la République s’installa dans le Royaume.
Comme il n’y a pas de République dans les contes de fée,
ce conte s’arrête ici.
Claudie
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