"Maman, mes chokopics!
Maman, il est où mon t-shirt rouge ?
Maman, mes lacets !
Maman, tu portes mon cartable ! "
Avec Nico, c'est comme ça : dès qu'il veut quelque
chose, il appelle sa mère et son vœu est exaucé. Pratique.
Mais aujourd'hui, maman a dit non. Ils sont allés au
square et Nico a absolument voulu prendre le vélo à roulettes en plus du ballon
vert.
" D'accord, mais je te préviens, c'est toi qui
le pousse, ton vélo, jusqu'au bout, et au retour aussi. Moi, je n'y touche pas.
- Oui, oui, a répondu Nico."
Résultat : A l'aller, ça allait, c'est en pente. Au
retour, c'était beaucoup plus dur, ça montait et il faisait chaud, et Nico a
joué toute l'après-midi au ballon, il est fatigué.
"Maman….il a commencé à couiner.
-Non, Nicolas.
-Maman, aide-moi… S'il te plait.
-Tu as voulu le prendre, maintenant, débrouille-toi
!
-Tant pis, je le laisse là !"
Nico est sûr que maman va le ramasser, on ne laisse
pas un beau vélo rouge tout neuf, comme ça, dans la rue !
"Eh bien, tu n'auras plus ton vélo et voilà
tout !"
Là, Nico est soufflé: maman est prête à abandonner
le vélo et elle ne se fâche même pas… Nico y tient à son vélo, il l'a eu du
père Noël quand même; alors Nico pousse et souffle, souffle et pousse le vélo
jusqu'à la maison !
Maintenant, il boude dans sa chambre. Elle exagère,
maman !
"Nico, voilà ton copain Tonio !"
Tonio, c'est un grand, il est allé en
"colo" cette année, pour la première fois.
"C'était super, on a fait de l'escalade, des
randonnées, des veillées, on a même inventé une histoire et on a fait un livre,
regarde : Cette histoire se passe chez les indiens. Élan-avisé aperçoit le
tourbillon de la mort, terrible tempête, qui fonce droit sur une tribu voisine.
Il faut vite prévenir tous ces pauvres indiens pour qu'ils fuient. Élan-avisé
envoie son perroquet qui parle parfaitement bien et grâce à lui, les indiens
évitent la catastrophe et se réfugient dans la tribu d'Élan-avisé. Quelques
jours plus tard, les indiens qui s'étaient sauvés décident de retourner dans
leur camp, prêts à tout reconstruire courageusement. Ils s'attendent à trouver
des dégâts épouvantables, tous leurs biens détruits… A leur grand étonnement,
le camp est encore plus beau qu'avant, avec de magnifiques tepees…Et un homme
est là, debout, au milieu… Le chef demande :
"Qui es-tu ?…Comment as-tu fait cela ?…
-Je suis un génie, il m'a suffit de dire cette
formule : "Souffle sur le malheur et la beauté apparaîtra" pour
reconstruire votre campement.
La tribu décide d'en faire leur chef et lui donne le
nom de OITITOU. Ils lui laissent le plus joli tepee. Les indiens profitent
beaucoup du génie et lui demandent toutes sortes de choses :
"Tu peux nous amener la nourriture ?
- Tu peux créer un lac dans le camp : on aura de
l'eau, des poissons…
- Construis-nous les plus belles flèches du monde
avec les plus beaux arcs, et des lance-pierres géants et des catapultes pour
nous défendre.
-Amène-nous les plus beaux chevaux…"
La vie est devenue très facile pour les indiens. Le
génie, lui est débordé! Or, non loin de là vit une sorcière aux cheveux verts,
la sorcière Mortadelle, elle déteste les indiens, son seul but est d'en faire
ses esclaves. Il lui faut neutraliser ce génie qui les défend. Elle fabrique un
chapeau maléfique qui enlève les pouvoirs magiques. Un matin, elle envoie son
aigle, Diabolique, poser le chapeau sur la tête du génie pendant qu'il dort.
Oititou le génie devient un homme normal, tout ce qu'il avait fait pour les
indiens disparaît, les jolis tepees, les totems, le lac et ses poissons
d'or…Tout triste, il pleure et s'en va du village… Les indiens le laissent
partir, sans une parole réconfortante, sans essayer de le retenir, rien. Alors,
Mortadelle, la sorcière, s'empare de la tribu et fait des indiens ses esclaves,
elle ordonne : "Donnez-moi à manger ! Creusez-moi un lac, que j'aie de
l'eau et des poissons ! Donnez-moi le plus beau cheval ! Défendez-moi, ce doit
être le but de votre vie !" Et les indiens comprennent qu'eux aussi, ils
ont mal agi avec le génie.
-Alors, demande Tonio, elle te plait notre histoire
?
-oui, elle est chouette, mais ça se termine comme
ça, ils restent esclaves de Mortadelle ?
-Ben, oui !
-Parce qu'ils y ont été un peu forts avec Oititou ?
-Ben…Oui !
-Oui, maintenant, ils doivent tout faire eux-mêmes."
Nico baisse la tête et rajoute doucement: "
Comme moi, je dois pousser mon vélo moi-même. Mais
c'est parce que j'ai été un peu fort avec Oititou-maman !"
FIN
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