dimanche 8 août 2021

Le Christ notre Trésor

 

| Ouvrage : 90 Histoires pour les catéchistes II, I. Sous la houlette de Jésus

Rédemption et Grâce

Vous avez remarqué parfois, en vous promenant dans la campagne, de grands calvaires placés au carrefour des chemins. Près d’un petit village de l’Ouest de la France on pouvait voir, avant la guerre de 1939. un de ces vieux Christ plusieurs fois centenaire. Il était là, invitant les gens à prier… Mais hélas les passants ne s’en souciaient pas beaucoup ! Il n’y avait plus de prêtre dans la paroisse et c’est à peine si l’église s’ouvrait pour les baptêmes, les mariages et les enterrements. Autrefois cependant les habitants étaient pieux. C’étaient les ancêtres qui jadis avaient placé au bord de la route, comme une sentinelle, ce grand Christ de chêne.

Au moment de la Libération des soldats impies osèrent prendre pour cible ce calvaire. Le Christ, criblé de balles, était tombé au milieu des ronces. Chaque jour cependant un pieux vieillard passait devant ces débris et, navré, s’arrêtait pour faire une courte prière. Un-soir, comme il revenait de la ville en compagnie de sa petite-fille, il s’approcha du buisson qui envahissait le socle. C’était pitié de voir ce Christ gisant à terre, la poitrine transpercée, les bras et les jambes brisées, la tête trouée de balles ! Alors le vieillard et l’enfant se regardèrent et, sans rien dire, se comprirent. Lui prit les bras et les jambes, elle la tête et ce qui restait de la poitrine puis, sans se faire voir des paysans travaillant à l’entour, ils allèrent déposer leur précieux fardeau au milieu des fougères, sous un gros chêne. A la tombée de la nuit ils revinrent pour transporter ces pieuses reliques chez eux. Là, personne ne les profanerait plus !

Le grand-père cependant avait sont idée… Il ne voulait pas que le village restât sans calvaire. Mais où trouver un Christ aussi beau et aussi grand que celui-ci ? Un jour qu’il était de passage dans un petit bourg, flânant en attendant l’autobus, il aperçut une boutique de brocanteur et entra. « N’auriez-vous pas, par hasard, demanda-t-il à une jeune femme qui se trouvait là, un Christ en métal, grandeur naturelle ? – Non », répondit la vendeuse. Mais un vieillard qui se chauffait dans la cuisine répliqua : « Si, si… j’en ai un ! Mais il est enfoui au fond de la grange ! Il s’y trouve au moins depuis soixante-douze ans car je l’ai toujours vu là. Si vous voulez, ma fille va vous y conduire ; moi, je ne puis pas. je suis paralysé. » Muni d’une lampe électrique le voyageur se dirigea vers la grange. Il escalada des ballots de vieux draps, des piles de peaux de lapins et finalement, derrière une armoire, il aperçut, à l’endroit indiqué, un grand Christ couvert d’une épaisse couche de poussière. « Revenez dans quelques jours, lui dit la jeune fille, on vous le sortira. S’il vous plaît, vous l’emporterez. »

Un mois plus tard le marché était conclu et le Christ arrivait au village, bien calé dans une caisse garnie de paille. Restait à le nettoyer ! le grand-père et sa petite-fille se mirent courageusement à l’ouvrage… Plus ils frottaient, plus le Christ devenait beau ! Bientôt ils s’aperçurent que le crucifix n’était pas en métal mais en bois peint. Pour en raviver les couleurs ils prirent de l’eau mêlée de vinaigre et continuèrent de frotter. Cependant, à la place du cœur, il y avait une tache qui ne voulait pas partir. La petite fille prit un couteau et gratte la plaie faite jadis par la lance du soldat romain. Soudain la lame s’enfonce jusqu’au manche ! Surprise, l’enfant regarda et, songeant à sa tirelire, introduisit dans la fente une pièce de monnaie. Celle-ci rendit aussitôt ‑un son métallique ! Le beau Christ était-il par hasard une tirelire ? Comment faire pour le savoir ? Il n’y avait aucun tiroir visible ni aucun portillon. Le grand-père eut alors l’idée de déboulonner le Christ de la croix sur laquelle il était fixé. Aussitôt la statue se divisa en deux parties ! D’un côté se trouvaient la tête, les bras et le tronc ; de l’autre le bassin et les jambes. Ces deux tronçons s’emboîtaient admirablement dans les plis du linge qui entourait les reins de Notre-Seigneur ! Sous la poitrine on distinguait une petite trappe… Avec la lame de son couteau le grand-père l’ouvrit. Un véritable ruisseau d’or emplit sa main ! 2.862 pièces des années 1525 à 1739 y étaient cachées ! C’était une vraie fortune. Le remerciement du Christ au pieux vieillard et à sa petite-fille…

Cette histoire, absolument vraie, a été contée dans le journal « La Croix » en 1947, par le marquis du Chatenet, membre de la Société des Antiquaires de l’Ouest, qui en fut le héros. « J’avoue, dit l’auteur en terminant son récit que l’enchaînement des circonstances rend mon histoire presque miraculeuse ! Elle est cependant authentique et je n’y ai pas changé un mot. »

Si tous les Christ ne contiennent pas des réserves de pièces d’or, rappelons-nous, à l’occasion de cette histoire, que Jésus a été la rançon de nos péchés et qu’aucun trésor « de la terre n’était capable d’acquitter notre dette envers Dieu. Sachons- nous en souvenir et mettre le crucifix en bonne place chez nous.

https://www.maintenantunehistoire.fr/le-christ-notre-tresor/

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