jeudi 7 janvier 2010

Cinquième saison

Comme chacun de nous, quand le froid nous tenaille,
La terre s’emmitoufle dans son blanc édredon.
Elle restera ainsi jusqu’aux prochaines semailles.
Pour elle, c’est un repos; l’hiver n’est pas si long!

La neige te rappelle-t-elle ton premier cheveu blanc?
Tu es en pleine forme, les affaires vont rondement,
Mais voilà qu’un beau jour, tout seul, en te peignant
Tu découvres sur la tête un petit fil d’argent;
Et il est bien à toi, tu sens qu’il est fixé!

Est-il vrai que l’été serait déjà passé
Que l’automne de ta vie est presque achevé
Et que l’hiver est là, à la porte d’à côté?

La tentation est grande d’enlever ce cheveu
Et d’empêcher les autres de blanchir peu à peu.
Je te donne un conseil : laisse là ce cheveu gris
Assieds-toi tranquillement, sois calme et réfléchis.

C’est vrai que la vie passe, comme le fleuve, rapidement
Mais, souviens-toi, l’hiver fait la joie des enfants.
Tu seras heureux, tu sèmeras le bonheur
Si tu sais, chaque jour, mettre l’amour dans ton cœur.

Porter la joie partout, comprendre et tolérer
Tous les inconvénients que l’âge peut comporter
C’est t façon à toi de montrer bien gentiment
Que la santé que Dieu te prêtait pour un temps
Pouvait t’aider chaque jour à bien te préparer
Pour la cinquième saison qu’on aime Éternité.

Source : Jean-Marie Brochu, ptre
Revue Sainte de Beaupré décembre 2009

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