Préférer le Christ
De grandes foules
faisaient route avec Jésus ; il se retourna et leur dit : ``Si quelqu'un vient
à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères
et soeurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Celui qui
ne porte pas sa croix pour marcher derrière moi ne peut pas être mon disciple.
Quel est celui d'entre vous qui veut bâtir une tour, et qui ne commence pas par
s'asseoir pour calculer la dépense et
voir s'il a de quoi aller jusqu'au bout ? Car, s'il pose les fondations et ne
peut pas achever, tous ceux qui le verront se moqueront de lui : `` Voilà un
homme qui commence à bâtir et qui ne peut pas achever !``
Et quel est le roi qui part en guerre contre un autre roi,
et qui ne commence pas par s'asseoir pour voir s'il peut, avec dix mille
hommes, affronter l'autre qui vient l'attaquer avec vingt mille ? S'il ne le
peut pas, il envoie, pendant que l'autre est encore loin, une délégation pour
demander la paix. De même, celui d'entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui
lui appartient ne peut pas être mon disciple.``
Je réfléchis !
1- Pourquoi les
foules suivaient-elles Jésus ?
2- Pourquoi leur demande-t-il de quitter tous ceux qu’ils
aiment pour le suivre ?
3- Que reproche Jésus aux deux héros de la parabole ?
4- A quoi cela servira au roi de s’asseoir avant d’affronter
l’ennemi ? Ne perd-il pas de temps ?
5- As-tu compris ce que veut dire Jésus quand il dit “porter sa croix” ?
6- Pourquoi Jésus insiste-t-il encore en disant qu’il fallait “renoncer à tout ce qui nous appartient” pour
être son disciple ?
Petit commentaire
L'évangile de ce jour nous invite donc à préférer le Christ.
S'il a donné sa vie sur la croix c'est parce qu'il a tenu à nous racheter et à
nous libérer de nos péchés car nous avons du prix à ses yeux. Il nous a aimés
d'un amour fou. Et il attend de nous une réponse qui soit à la mesure de cet
amour. L'homme ne peut que répondre : "C'est toi, Seigneur qui
comptes." Cet amour fou aura suscité tout au long des siècles des réponses
aussi folles que l'enfermement au fond d'un cloître ou encore le don de sa vie
aux pauvres de Calcutta ou d'ailleurs.
Ce n'est pas facile d'admettre que Jésus passe avant tout.
Nous pouvons comprendre qu'il faille lui donner la priorité sur les biens
terrestres. Mais comment accepter que Jésus passe avant notre personne, avant
un mari, une épouse, des enfants ? Et pourtant, ce sont les paroles de
l'évangile. D'ailleurs, si nous y regardons de plus près, nous voyons des
choses bien plus choquantes. On reproche aux chrétiens d'être des
inconditionnels de Jésus Christ. Mais que penser de ce culte stupide rendu aux
idoles et aux vedettes de notre monde ? Quand on voit des jeunes qui vont
jusqu'au suicide pour imiter tel chanteur, c'est vraiment affligeant.
Nous, chrétiens, c'est à Jésus que nous donnons la priorité.
Mais cet amour préférentiel que nous lui portons n'exclut pas celui que nous
avons pour nos proches. Le Christ ne nous demande pas de les haïr mais de
placer notre amour pour eux à sa juste place. Aimer son prochain, ce n'est pas
l'idolâtrer ni en faire un dieu. C'est lui permettre de se réaliser, de devenir
lui-même. Un jour, l'enfant devra quitter ses parents et vivre sa vie. Nous
sommes invités à aimer les autres pour eux-mêmes et non pour nous. A travers
les autres, c'est Dieu qui est là. Quand nous avons découvert cela, nous
découvrons qu'il devient "chemin lumineux vers la découverte de
l'infini."
Dans cet évangile, nous avons deux petites paraboles qui viennent
appuyer cet appel : Quand on veut bâtir une tour, il faut calculer le prix.
Dans la pensée d’Israël, vouloir bâtir une tour est le fait d’un esprit
dominateur. Si on n’arrive pas au bout, ce sera vraiment une humiliation. Puis
Jésus nous raconte l’histoire de ce roi qui veut partir en guerre contre un
autre. Lui aussi a intérêt à évaluer ses forces et ses munitions s’il ne courir
le risque de la défaite.
Celui qui choisit de suivre le Christ doit aussi faire ses
comptes. Mais ce ne sont pas les mêmes. Jésus nous demande de le préférer à
toutes nos richesses humaines et à toutes nos affections familiales. Lui donner
la première place dans notre vie, cela n’exclut pas les membres de nos familles
; cela signifie simplement qu’ils occupent la seconde. Le premier commandement
c’est l’amour de Dieu ; le deuxième c’est l’amour du prochain. L’un ne va pas
sans l’autre. Quand nous mettons à leur vraie place nos affections humaines,
nous pouvons nous ouvrir à l'amour total sans calcul pour le Christ. Il devient
le premier aimé, le premier voulu, le premier suivi.
Suivre Jésus c'est marcher à contre courant des pratiques de
notre temps. Le choix de l'évangile peut entraîner de douloureuses ruptures. En
tout cas, il va nous déranger dans nos habitudes, notre confort. C'est le cas
des personnes, qui, en cette période de l'année acceptent de donner de leur
temps pour la catéchèse, animer un groupe de jeunes ou participer à des
réunions et des engagements paroissiaux. Ce qui est premier c'est l'amour
passionné de Dieu pour tous, en particulier pour les petits, les malades, les
exclus. Il nous appelle tous à le suivre et à être ses témoins dans le monde
d'aujourd'hui.
Si nous aimons trop Jésus, nous ne prenons qu'un risque,
celui d'être comblés. Laissons-le entrer dans notre vie. Sa présence est une
lumière qui vient habiter notre vie et la transformer de l'intérieur. En
célébrant l'Eucharistie, nous puisons à la source pour continuer notre marche à
la suite du Christ. Prions-le pour qu'il nous donne la force d'être les témoins
passionnés de son amour dans notre vie de tous les jours.
Source:WEB
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