Un Père plein de miséricorde
Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour
l’écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui :
``Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! ``
Alors Jésus leur dit cette parabole : ``Si l’un de vous a
cent brebis et en perd une, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres
dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la
retrouve ?
Quand il l’a retrouvée, tout joyeux, il la prend sur ses
épaules, et, de retour chez lui, il réunit ses amis et ses voisins ; il leur
dit : “Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était
perdue !” Je vous le dis : C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel
pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf
justes qui n’ont pas besoin de conversion.
Ou encore, si une femme a dix pièces d’argent et en perd
une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison, et chercher avec
soin jusqu’à ce qu’elle la retrouve ? Quand elle l’a retrouvée, elle réunit ses
amies et ses voisines et leur dit: “Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé
la pièce d’argent que j’avais perdue !” De même, je vous le dis : Il y a de la
joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit.``....
Je regarde le texte :
1- Qui écoute Jésus ? Qui récrimine contre Lui, en quels
termes ?
2- Quels sont les personnages de la parabole ? Que font-ils
? Quelles relations ont-ils entre eux ?
Je contemple Jésus
3- En quels termes parle-t il du Père : quels sont les
gestes du Père envers le fils aîné, envers le plus jeune ?
4- Quel lien entre la
parabole et le début du texte d’évangile ?
Je regarde ma vie à la lumière de l’évangile
5- Comment ce passage résonne-t-il dans ma vie aujourd’hui ?
6- Avec qui, comment j'accepte d'entrer dans la fête de
Dieu?
Petit commentaire
1. Parabole de la
brebis perdue et retrouvée (Lc 15,3-7) : Dans cette parabole où le berger a cent brebis, comment
peut-il abandonner 99 d’entre elles pour retrouver celle qui s’est perdue?
Transposée dans le contexte de l’époque de Jésus, les justes et les
bien-pensants sont les 99 brebis que le Christ abandonne pour aller chercher
l’exclus, la brebis qu’on dit perdue. Ce qui signifie que cette brebis a toute
son importance; elle vaut les 99 autres. Au fond, le message de cette parabole
évangélique, c’est de dire qu’on est sauvé, non pas parce qu’on est parfait; on
est sauvé par gratuité, parce qu’on se laisse convertir par le Christ, et c’est
ce qui procure la joie pascale : `` Je vous le dis : c’est ainsi qu’il y aura
de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour 99
justes qui n’ont pas besoin de conversion » (Lc 15,7). Ce qui faisait dire à
l’exégète français Jean Debruynne : `` On
n’entre pas au ciel parce qu’on est en règle. Être juste ne donne aucun droit, sinon le droit de
se convertir. Juste ou non, on n’aura jamais fini de se convertir à l’Amour qui
restera toujours la gratuité de Dieu ``
2. Parabole de la
drachme perdue et retrouvée (Lc 15,8-10) : Cette parabole contient un sens identique à la
première. Mais, comme il s’agit d’une pièce de monnaie, on peut y voir aussi
toute la valeur de la pièce perdue; elle vaut autant que les 9 autres.
Transposée à l’époque de Jésus, la prostituée ou l’exclus valent autant que le
juste et le parfait.
Contrairement aux deux paraboles précédentes, le père ne
cherche pas d’abord à trouver ses fils qui sont tous les deux perdus. Il
respecte leur liberté. Par ailleurs, il les attend, et lorsque le cadet revient
vers lui, le père court à sa rencontre pour l’accueillir inconditionnellement,
de telle sorte que quand le fils cadet arrive devant son père et veut lui
avouer sa faute : ``Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite
plus d’être appelé ton fils… `` (Lc 15,21), le père ne le laisse même pas finir
sa formule de repentir. Son pardon est tellement grand et gratuit que le simple
retour du fils cadet lui redonne sa dignité de fils et le fait entrer dans la
joie de la fête :`` Mais le père dit à ses domestiques : Vite, apportez le plus
beau vêtement pour l’habiller. Mettez-lui une bague au doigt et des sandales
aux pieds. Allez chercher le veau gras, tuez-le; mangeons et festoyons. Car mon
fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est
retrouvé. Et ils commencèrent la fête `` (Lc 15,22-24).
Mais il en est tout autrement pour l’aîné, le parfait, le
juste. À son retour des champs, où il a travaillé comme un serviteur, il refuse
d’entrer dans la fête, même si son père le supplie. Il refuse de se convertir :
`` Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer. Son père qui était sorti le suppliait. Mais il
répliqua : Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais
désobéi à tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec
mes amis. Mais, quand ton fils que voilà est arrivé, après avoir dépensé ton
bien avec des filles, tu as fait tuer pour lui le veau gras! ``
(Lc 15,28-30). L’exégète Alain Marchadour écrit : `` Lorsque le père a la joie de retrouver
celui qui était perdu, il prend le
risque de perdre le second ``. Et c’est ce qui arrive. Marchadour continue
: `` L’aîné a perdu quelque chose que
jamais il ne retrouvera, ce qui a été donné à son frère. Il lui faut à sont
tour faire l’expérience de la paternité véritable, lui qui, face à son père, se
comporte comme s’il n’était lui-même qu’un employé ``.
Dans le cas de l’aîné, le père ne peut rien faire; l’aîné ne
peut être rétabli comme fils, et pire encore, il perd son frère : ``Mais, quand
ton fils que voilà est arrivé, après avoir dépensé ton bien avec des filles, tu
as fait tuer pour lui le veau gras! `` (Lc 15,30). Par ailleurs, comme la
miséricorde de Dieu est sans limite, la porte du pardon demeure ouverte : `` Le
père répondit : Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à
moi est à toi. Il fallait bien festoyer et se réjouir; car ton frère que voilà
était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé! ``
(Lc 15,31-32). Heureusement, la parabole finit là… Elle laisse la possibilité
que l’histoire puisse se continuer et que l’aîné retrouve aussi sa dignité de
fils et entre lui aussi dans la joie de la fête.
En terminant, quel beau message de pardon, d’amour et
d’espérance pour nous aujourd’hui qui devons nous situer par rapport aux
différents personnages ou acteurs de ces paraboles de Luc. Le français Patrick
Jacquemont résume l’évangile en disant : ``
Cent brebis, dix pièces, deux fils. L’insistance se précise mais le refrain
reste le même : Perdu et retrouvé. C’est de l’amour de Dieu, berger, maîtresse
de maison, père de famille, que Jésus veut parler à ceux qui l’entourent et que
Luc veut donner écho aux premières communautés chrétiennes. Aux Juifs il est capital
de dire que personne n’est exclu du Royaume. Si une brebis se perd il est
prioritaire de laisser les autres, les pharisiens, pour la retrouver. Aux
nouveaux convertis, il est important de faire entendre que s’il manque une
pièce, il est urgent de la retrouver car chacune est précieuse et les neuf
autres ne consolent pas de celle qui est perdue. À tous, il est bon de rappeler
que si un fils a voulu partir pour vivre sa vie, il n’est pas possible de
l’oublier auprès de celui qui reste. Tous et chacun ont, toujours et dans
chaque situation, le même prix, unique, aux yeux de Dieu. Si nous jugeons l’un
ou l’autre perdu, c’est que notre amour n’est pas assez passionné, perspicace
et patient pour le retrouver.
Il s’agit bien d’un
véritable retournement, d’une radicale conversion à faire. Les pécheurs ne sont
plus ceux qui se perdent mais ceux qui les laissent se perdre et ne veulent pas
se réjouir de ce qu’ils soient retrouvés. L’amour de Dieu qui sait retrouver
ceux qui sont perdus doit maintenant retourner le cœur de ceux qui ne se
croient pas perdus. Pour les retrouvailles du Royaume ``.
Raymond Gravel ptre Diocèse de Joliette.
À toi de jouer!
Un de
perdu…….
Dans l’Évangile
d’aujourd’hui, Jésus raconte deux paraboles pour nous parler de son Père.
Remets les éléments de la liste ci-dessous à
la bonne place.
Cherche- brebis- femme- balaie- se réjouit- berger – invite
ses amies- pièce
1- Qu’est ce qui est perdu?_____________________________
2- Qui s’inquiète? ___________________________________
3- Que fait cette personne? _____________________________
4- Que fait cette personne quand l’objet est retrouvé?
________________
Et toi, t’est-il déjà
arrivé de perdre quelque chose de très précieux?
Solutions : 1- brebis, pièce; 2- berger, femme; 3-
cherche, balaie; 4- se réjouit, invite ses amies
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