jeudi 29 avril 2021

Marie de l'Incarnation (1599-1672) fête le 30 Avril 2021

 


SAINTE MARIE de l'INCARNATION
 Femme de Dieu pour aujourd'hui


Le 28 octobre 1599 naissait à Tours la quatrième enfant de Jeanne Michelet et du boulanger Florent Guyart. On lui donna le nom de Marie. Dieu avait des desseins très précis sur la jeune Marie Guyart. Il allait en faire une des plus grandes mystiques de l'Église, une missionnaire exceptionnelle et la mère de l'Église canadienne. Cheminement spirituel Dès l'âge de sept ans, elle voit, dans un songe, Jésus qui vient vers elle et lui demande: « Voulez-vous être à moi ? » Avec toute sa spontanéité d'enfant, elle lui répond: « Oui! » Un « oui » libre et ardent qui ne s'est jamais démenti. À dix-sept ans, ses parents, selon la coutume du temps, la donnent en mariage à Claude Martin, marchand en soieries. Son mari meurt, deux ans plus tard, la laissant avec le soin d'un enfant de six mois, le petit Claude, et tous les embarras d'un commerce en faillite. Avec courage, elle fait face à cette nouvelle situation. Le 24 mars 1620, vieille de l'Annonciation, en marchant sur la rue, elle se voit soudainement arrêtée par la puissance de l'action de Dieu en elle. Elle prend conscience, dans une grande lumière, des péchés et des imperfections de sa vie passée et, en même temps, elle se voit plongée dans le Sang du Christ et sauvée personnellement par son Amour miséricordieux. Elle ressort de cette expérience toute renouvelée, conscient d'être devenue une nouvelle créature. Le Verbe incarné l'appelle à l'union avec lui en l'attirant d'abord à la contemplation des mystères de sa vie terrestre, puis en l'unissant profondément à sa Personne. Il lui donne de pénétrer dans l'intimité de la Trinité. En 1627, lors d'une expérience profonde de la Trinité, il la prend pour son épouse et l'unit à lui de façon inexprimable. Le plus extraordinaire est qu'elle a vécu ce cheminement spirituel au milieu d'une vie très occupée. En 1621, elle avait accepté de travailler au commerce de son beau-frère qui gérait une entreprise importante de transport. Peu à peu, ce dernier, voyant le talent de la jeune veuve pour l'administration, lui confiait parfois la direction de son entreprise. On voit alors Marie, dans les rues de Tours, en train de négocier, de s'occuper des employés ou de prendre soin de soixante chevaux. Parfois il est minuit et elle est encore sur les quais à faire charger et décharger la marchandise. Elle vit sa relation à Dieu au coeur du monde, dans une existence débordante d'activités. On pourrait dire qu'elle vit la Trinité dans les affaires.

Missionnaire en Nouvelle-France

En 1631, à la suite des appels répétés du Seigneur, elle entre chez les Ursulines de Tours où elle prend le nom de Marie de l'Incarnation. Là, Dieu continue de la préparer à la vocation missionnaire qu'il a préparée pour elle. En 1634, dans un nouveau songe, elle voit « un lieu très difficile » qu'elle reconnaîtra à son arrivée à Québec, et perçoit que la Vierge Marie et son fils Jésus semblent l'appeler à une mission qu'elle ne connaît pas encore. L'année suivante, elle reçoit de Dieu le don de « l'esprit apostolique » qui la fait voyager en esprit à travers le monde, « au Japon, dans l'Amérique, dans l'Orient, dans l'Occident » et partout où il y a des personnes qui attendent le salut par la Sang du Christ. Son désir d'aller annoncer la Bonne Nouvelle s'intensifie. Elle entre en contact avec quelques jésuites missionnaires de la Nouvelle-France. Finalement, le 25 janvier 1639, elle quitte son monastère de Tours, en route pour Québec. Elle est accompagnée de Madame de la Peltrie, une veuve qui est prête à la suivre et à l'aider financièrement dans son projet de fonder une école pour les jeunes filles amérindiennes et françaises. De 1639 à 1672, elle vit dans son monastère à Québec, au coeur de la nouvelle Église canadienne. L'activité qu'elle déploie au service de la Mission est tout simplement prodigieuse. En plus d'accueillir les jeunes filles pour leur enseigner les fondements de la religion chrétienne, elle reçoit au parloir un grand nombre de visiteurs amérindiens et français. En outre, elle se met à l'étude des langues du pays et compose des dictionnaires, des catéchismes et des histoires saintes dans au moins trois langues amérindiennes. C'est à elle que revient tout le soin du matériel: la construction du monastère et la reconstruction après l'incendie de 1650, le souci d'assurer la nourriture et les vêtements pour les religieuses et les jeunes pensionnaires. Le soir, à la chandelle, elle écrit des milliers de lettres à son fils, à ses amis et aux bienfaiteurs de France. En 1654, elle répond aux demandes insistantes de son fils Claude, devenu bénédictin, en lui envoyant la Relation de sa vie. Cet écrit, qui est parvenu jusqu'à nous, est l'un des grands chefs-d'oeuvre de la littérature mystique de langue française. Au dire de Bossuet, Marie est la « Thérèse du Nouveau Monde et de notre temps ». Elle est appelée à juste titre « mère de l'Église canadienne » puisqu'elle a aidé à mettre au monde cette jeune Église, dans des circonstances particulièrement épineuses, par sa présence et son engagement dans la jeune colonie, de 1639 à 1672. Elle meurt à Québec le 30 avril 1672. Le Pape Jean-Paul II l'a proclamée bienheureuse en 1980. Sa célébration liturgique a lieu le 30 avril.

Après quatre siècles, l'exemple de sa vie et sa doctrine continuent de rayonner et d'attirer à Dieu ceux et celle qui apprennent à la connaître. Son expérience mystique et missionnaire, enracinée dans le terreau de la vie concrète quotidienne, exerce une fascination et lance un appel à plusieurs de nos contemporains. (Robert Michel, o.m.i.)

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