« Je veux être un saint et vite »
Sa VieDominique Savio naît
le 2 avril 1842 à Riva en Italie du Nord aux environs de Turin. Ses parents
sont des chrétiens qui, sans vivre dans la misère, vivent pauvrement. - Son
père est forgeron et sa mère est couturière -. Ils auront neuf enfants et
Dominique est l’aîné. Sa famille l’aidera beaucoup à vivre chrétiennement dans
l’apprentissage de la prière, la pratique des sacrements et la volonté de
devenir un saint.
Dès l’âge de 10 ans,
il doit accepter de faire 20 kilomètres à pied tous les jours pour aller à
l’école. Avec une volonté héroïque pour son âge, il fait ces longs trajets sans
se plaindre et dans la joie. Sa mère lui a appris à vivre toujours en compagnie
de Jésus, de Marie et de son ange
gardien. Un jour, un passant le rencontre :
Tu
n’as pas peur, petit, de marcher sur cette longue route tout seul ?
Oh,
Monsieur, je ne suis jamais seul, j’ai mon ange gardien avec moi.
A l’âge de 12 ans, il
entre à Turin dans l’école de Saint Jean Bosco qui a créé un patronage.
Don Bosco, prêtre ami
des jeunes et des enfants, a regroupé autour de lui une centaine d’élèves internes
en école d’apprentissage ou au collège. En outre, le dimanche, plus de 600
garçons rejoignent ce patronage pour y passer la journée. L’entretien que
Dominique Savio a avec Don Bosco pour y être accepté est étonnant. Après une
longue conversation entre eux, Don Bosco lui dit :
Oui,
je te prends, je sens qu’il y a en toi de la bonne étoffe !
A
quoi peut-elle servir cette étoffe, demande Dominique.
A
faire un bel habit que nous offrirons au Seigneur.
Oh !
Je comprends... Je suis l’étoffe et vous, vous êtes le tailleur ! J’accepte
d’être « taillé » par vous pour Jésus.
Dominique fait tout
pour devenir un saint. Pour cela, lui dit Saint Jean Bosco « sois joyeux.
Un
saint triste et un triste saint. Sois aussi fidèle à tous tes devoirs
c'est-à-dire fais bien ce que tu as à faire en classe, en récréation, à la
maison.... Enfin, sois apôtre : va vers les autres ».
Hélas, la santé de Dominique est fragile. Dès 1856, il se fatigue et tombe malade. Don Bosco, inquiet, le renvoie à la campagne, chez ses parents, pour se reposer. Dominique sait qu’il n’en a pas pour longtemps. Avant de quitter Don Bosco, il lui dit « C’est fini, vous ne me reverrez plus sur la terre. Mais je reviendrai vous voir du Paradis, je vous aiderai, je prierai pour vous »
Le changement d’air
lui fait du bien, cependant que le mal empire. Il doit rester couché mais garde
son air joyeux. Il demande à recevoir l’Extrême Onction. Et le soir du 9 mars
1857, il dit :
-
Lisez les prières de la bonne mort dans mon livre de Messe.
Et soudain, se
redressant, il dit d’une voix claire et joyeuse :
-Adieu,
cher Papa, adieu. Oh que c’est beau ce que je vois !
A ces mots, le visage
illuminé, il s’endort pour toujours. Il n’a pas encore 15 ans.
Dès sa plus tendre enfance, il prie en famille avec ses parents, matin et soir. A l’âge de 4 ans , il dit l’Angélus avec sa mère 3 fois par jour. Très vite aussi, il se joint à ses parents qui ont l’habitude de dire le chapelet, le soir après le travail de la journée.
Quelquefois, on le trouve silencieux dans un coin. Quand on lui demande ce qu’il fait, il répond tout simplement : « Je parle à Jésus » ou « Je remercie Dieu ».
Très tôt, sa maman
lui parle de Jésus. Il veut connaître son histoire et se sent bouleversé par la
Passion du Christ.
Dès l’âge de 5 ans,
il accompagne sa mère à la Messe quotidienne. Il brûle de désir de retrouver
Notre Seigneur. Très vite, il demande à ses parents de servir la Messe du
matin. Après quelques hésitations de leur part, car l’église est loin et que sa
maman ne pourra l’accompagner tous les jours, ils acceptent. Et voilà Dominique
se levant tôt tous les jours pour être à l’heure à l’église. Et quand il est en
avance, et qu’il trouve la porte encore fermée, il se met à genoux sur le
parvis pour prier en attendant l’arrivée du prêtre, quelque soit le temps :
pluie, neige, froid, chaleur.... rien ne l’arrête.
Sur le chemin de
l’école, il en profite aussi pour prier. A quelqu’un qui lui demande s’il n’est
pas fatigué de faire ses longues marches pour aller à l’école, il répondra : « rien
n’est fatigant quand on travaille pour un Patron qui paie bien... C’est
le Seigneur qui récompense... »
Il a une grande dévotion
envers l’Eucharistie, et passe beaucoup de temps devant le tabernacle. Il lui
est arrivé d’y passer toute une matinée et un début d’après-midi, sans s’apercevoir
que la Messe du matin était terminée !
Quelques semaines
après son entrée chez Don Bosco, a lieu un grand événement historique. En
effet, le 8 Décembre 1854, le Pape Pie IX proclame le dogme de l’Immaculée Conception.
A l’Oratoire de Don Bosco où on aime particulièrement notre mère du Ciel, c’est
une journée de profonde ferveur. Dominique se consacre à la Sainte Vierge : « Marie,
je vous donne mon coeur, faites qu’il soit toujours vôtre. Jésus et
Marie, soyez toujours mes amis. Mais par pitié, faites-moi mourir plutôt
que de me laisser commettre un seul péché ».
Dominique prie
également pour les autres. Don Bosco parle beaucoup de l’Église le soir à tous
les enfants, pour leur en donner l’amour. A cette époque, on parle notamment de
l’Angleterre et de sa conversion. Dès 1840, des évêques catholiques y sont à
nouveau nommés par le Pape. Des anglicans se convertissent, comme Newman en
1845 ou Manning en 1852 (ils seront tous deux, quelques années plus tard,
nommés cardinaux). Dominique Savio prie ardemment pour la conversion de ce
pays. Il confiera à Don Bosco : « Père, pendant mon action de grâce,
j’ai beaucoup prié pour l’Angleterre... Un jour, l’Église d’Angleterre et l’Église
de Rome seront à nouveau réunies ».
Sa prière est si fervente qu’il reçoit des grâces particulières : poussé par le Divine Providence, Dominique entraîne souvent Don Bosco dans des lieux inconnus d’eux où se meurent des personnes âgées ou malades. Don Bosco peut alors les confesser et leur donner l’Extrême Onction, afin qu’elles meurent en paix.
Les sacrements
Lorsqu’il suit la Messe, il est si heureux d’être proche du Bon Dieu qu’il demande au Prêtre, à l’âge de sept ans, de pouvoir faire sa première Communion. A l’époque, l’âge officiel est de 12 ans. Le prêtre n’hésite pas et lui accorde vite cette grâce. Il fait ainsi sa première Communion le jour de Pâques 1849. Pour s’y préparer, il redouble d’effort et de gentillesse à la maison. Il demande pardon à ses parents de tous les chagrins qu’il leur a causés. Et le soir de ce grand jour, il écrit ses résolutions :
Je
me confesserai souvent, et je communierai toutes les fois que je pourrais.
Je
veux sanctifier de mon mieux les jours de fête
Mes
amis seront Jésus et Marie
Je
veux lutter contre le mal.
La dévotion envers l’Eucharistie
se fait de plus en plus grande. Il communie tous les jours (ce qui est rare
pour l’époque). Il prépare sa Communion en offrant tous ses désirs et ses
efforts quotidiens. Il reste longtemps en action de grâce.
Le jour de sa
Confirmation, il promet au Christ de lui appartenir pour toujours et de lutter avec
Lui contre le mal.
Il se confesse
souvent, jusqu’à prendre la résolution de voir un prêtre toutes les semaines afin
de demander régulièrement pardon au Seigneur de ses péchés.
De retour, chez ses
parents lors de sa maladie, il demande au Prêtre du village de recevoir l’Extrême
Onction. Pour se préparer encore d’avantage à sa fin toute proche, il demande
qu’on lui lise les prières de la Bonne Mort.
En 1855, à l’occasion
de sa fête (la Saint Jean), Don Bosco demande aux enfants de son patronage
d’écrire sur un papier le cadeau qu’ils souhaiteraient obtenir. Dominique Savio
écrit :
« Aidez-moi à
devenir un Saint ! »
Don Bosco lui répond
:
« Je vais te
donner le Secret de la Sainteté. Premièrement, la joie. Ce qui te trouble et t’enlève
la paix, ne vient pas du Seigneur. Deuxièmement, le travail et la prière. Fais
ton devoir d’état et prie souvent. Mais ne le fais par ambition, ou pour avoir
des compliments. Fais-le par amour du Bon Dieu. Fais du bien aux autres... La
Sainteté, c’est tout cela. »
Ainsi,
progressivement, Dominique fait tout pour ressembler au Christ. Un jour
d’hiver, deux élèves glissent des cailloux dans le poêle de la classe. Le feu
ne veut pas prendre. Les fautifs accusent Dominique pour ne pas se faire punir.
Celui-ci garde le silence et se laisse punir : « pour mieux ressembler à
Jésus » dira-t-il à son maître plus tard...
Il déploie beaucoup
d’efforts pour faire régner la bonne entente autour de lui. Une fois, il s’interpose
entre deux garçons qui veulent se battre à coup de pierre. Dominique brandit un
crucifix, et se met à genoux devant le premier en disant : « Frappe, lance
sur ma tête la première pierre ! » Le garçon lui répond qu’il n’a
rien contre lui. Dominique fait alors de même avec l’autre garçon, qui lui fait
une réponse similaire. Toujours avec son crucifix, il leur dit : « Pour une
insulte, vous risquez le salut de votre âme qui a coûté le Sang de Jésus ! »
Ainsi, les deux garçons se réconcilient et vont même se confesser...
Dominique aime ses
camardes de manière égale, quels soient leur origine, leur caractère, leur
éducation... les bons comme les mauvais. Il va vers eux, vers le timide, le
nouveau... Il console et aide ceux qui ont besoin de rattrapage dans les cours.
Il a compris que
c’est dans l’accomplissement du devoir d’état qu’un chrétien trouve les meilleures
occasions de glorifier Dieu et d’être utile à son prochain. Il s’applique
toujours à ce qu’il fait, et cela dans la joie comme le lui dit souvent Don
Bosco : « Attention, tu prends une mauvaise route ! Tu es trop
tendu... La Sainteté consiste surtout à faire généreusement la volonté
de Dieu avec un bon sourire. »
Avec quelques
camarades plus fervents que les autres, il fonde la Compagnie de l’Immaculée
Conception, dont le but est de faire plaisir à la Sainte Vierge par
l’obéissance, l’ardeur au travail et le soucis d’aider les autres. Les
Compagnons de la Sainte Vierge s’engagent en outre à faire le catéchisme
auprès de familles incroyantes. Et par leurs prières et leur dévouement,
ils prennent en charge leurs camarades les plus difficiles.
Selon la promesse
qu’il avait faite à Don Bosco, Dominique Savio est venu le visiter une
vingtaine d’années après sa mort.
- Dieu m’envoie
vers vous, Don Bosco, pour vous parler... Je suis au Paradis, au pays du
bonheur...
- Quelle est cette
lumière qui t’entoure ?
- C’est une
lumière naturelle, un peu plus vive. Mais, celle du Ciel est infiniment plus
vive...
Dominique raconte
ensuite les beautés du Paradis. Il montre à Don Bosco un magnifique bouquet de
fleurs qu’il tenait à la main :
- Chacune de ces
différentes fleurs représentent les vertus préférées du
Seigneur.
- Et quelle est
celle que Jésus aime par-dessus toutes ?
- L’amour de la Sainte Vierge.
Dites bien à tous vos enfants de beaucoup la prier. Elle est toute puissante
auprès de Jésus, surtout au moment de la mort...
Beaucoup de miracles ont été
obtenues par l’intercession de Dominique. Et, le 12 Juin
1954, Dominique Savio est
proclamé Saint, après avoir été déclaré Bienheureux le 5 Mars 1950.
Il est fêté en Italie le 10 Mars.
Depuis, tous les jeunes du monde ont en Dominique Savio un merveilleux
protecteur.
On peut lui demander la grâce de
lui ressembler et de garder toujours, à son exemple, un coeur aimant et une âme
confiante envers Notre-Dame.
Deux petits vidéos
https://www.youtube.com/watch?v=PVgqGefrAeE&t=296s
1
https://www.youtube.com/watch?v=KaLnjjXQors 2
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