mardi 11 mai 2010

Morale, liberté et dignité humaine

La vie chrétienne et la morale mènent à la véritable liberté et au bonheur plutôt qu’elles l’en détournent. Par l’évêrque William E. Lori, aumônier Suprême. (EXTRAIT)

La liberté d’aimer

Il est triste de constater que nombreux sont ceux et celles qui cherchent le bonheur là où il n’est pas, tels que la quête des richesses, du pouvoir ou des plaisirs interdits. L’Église, pour sa part, nous incite à chercher le bonheur dans un endroit invraisemblable : les Béatitudes. Chose certaine, l’enseignement de Jésus nous invitant à devenir pauvres d’esprit et de cœur, d’être doux et humble, etc. n’a pas l’air d’être amusant du tout. Pourtant, ces éléments constituent, de fait, le sentier menant à la paix et la joie.
En effet, les Béatitudes sont à l’image même de Jésus, lui qui nous enseigne ce que d’être vraiment humain (Gaudium et Spes, 22) Elles ne représentent pas un idéal impossible à atteindre ou une surenchère de commandements, car elles nous enseignent plutôt le genre de personnes que nous pouvons devenir, si nous suivons les enseignements du Christ. Ce genre de vie augmente notre capacité d’accueillir l’amour de Dieu, de sorte que nous pouvons aimer Dieu par-dessus toutes choses et notre prochain comme nous-mêmes(360). En optant pour la vérité, en accueillent les grâces offertes par les sacrements et en vivant de charité, nous grandissons dans l’intimité de Dieu (361).
C’est en choisissant le bien au cœur de la vie quotidienne que nous correspondons à l’amour de Dieu et, par le fait même, que nous formons et déterminons le genre de personne que nous deviendrons (Veritatis Splendor, 65). La morale chrétienne constitue une manière de vivre selon laquelle nous sommes transformés en des images uniques et vivantes de Jésus et en membres vivants de son Corps, l’Église. Notre dignité humaine est liée à l’appel tout à fait généreux de Dieu par lequel il nous sollicite au partage de sa vie et de son amour qui viennent de lui, appel surnaturel qui dépasse nos capacités humaines. Au fond de chacun de nos choix moraux se trouve une décision implicite pour ou contre Dieu et son amour (362).
La liberté fait essentiellement partie de la dignité humaine. Nous ne pouvons vraiment aimer Dieu et le prochain sans que ce soit fait librement. La liberté humaine est un don de Dieu et n’est conférée par aucune autorité terrestre. Nous arrivons facilement à choisir ce qui est mauvais, mais un tel choix diminue toujours notre liberté et nous conduit à l’esclavage moral. Pensez, par exemple, aux personnes réduites à l’esclavage des stupéfiants, de l’alcool ou du sexe. Au contraire, cependant, plus nous choisissions le bien, plus nous devenons libres d’aimer (363).

Source : Colombia Mai 2010

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