mardi 5 janvier 2016

La femme, espérance de l’Église

Autrefois, on entendait les expressions suivantes : La mère est l’âme du foyer. Derrière chaque grand homme, il y a une femme. Ces dictons sont maintenant désuets. Et pourtant...

Depuis plusieurs années, je chemine sur le chemin le moins fréquenté, celui de mon vécu intérieur. J’y découvre avec bonheur de quoi mon cœur est porteur. J’y fais connaissance aussi avec les mœurs de Dieu présent en mon cœur. Et il m’y révèle toute la beauté, la grandeur, la spécificité de ma mission de femme et la mission de toutes les femmes en Église, mission que j’appelle `` maternitude ``.
Dieu, dans son plan de création a comblé le cœur de la femme du don de la tendresse. La maternitude, pour moi, inclut bien sûr de mettre au monde physique ment des enfants de Dieu. Mais en son donné de création, est déposé par Dieu, en chaque femme, un mouvement impératif à mettre au monde, à mettre debout, donc à faire se lever des hommes, des femmes, des enfants dans toute la beauté et la richesse de leur cœur; à faire se mettre debout des sociétés plus harmonieuses et plus humaines. `` La femme a mission de mettre au monde des hommes1 ``, c’est-à-dire de révéler chaque homme, chaque femme à son être d’homme, son être de femme, à ce plus divin déposé par le Père au moment de la conception et qui en fait un être à son image, `` un peu moindre qu’un dieu ``, dit le Psaume. La femme, en collaborant à mettre au monde des humains dans leur humanité, `` contribue à les mettre aussi au monde de Dieu1 `` puisque devenir un fils ou une fille de Dieu exige d’entrer loin dans sa beauté humaine.

Regardons les femmes de l’Évangile :

• C’est Marie, sa mère, aux noces de Cana, qui invite Jésus à inaugurer sa mission.
• C’est la Samaritaine qui est la première à qui Jésus révèle sa mission de Messie.
• C’est la Cananéenne qui révèle à Jésus l’universalité de sa mission.
• Ce sont des femmes qui, au pied de la croix, portent Jésus dans sa souffrance et sa solitude.
• C’est à une femme qu’il se montre d’abord en son corps de ressuscité.
• Ce sont des femmes qui, en premier, ont cru.

La femme reçoit, de par le vouloir du Père, une ouverture de cœur qui se manifeste par une qualité exceptionnelle de présence, d’écoute, de compassion, de vigilance, de disponibilité, de consolation, de tendresse. `` La femme reçoit le ministère de manifester la consolation1. `` En cela, la femme est visage de la tendresse de Dieu pour chacune de ses créations. Je me réjouis de ce don de Dieu aux femmes pour que réussisse son rêve et qu’advienne son règne. Et dire que l’Église se prive d’embaucher ces ouvrières excep-  tionnelles que sont ces femmes debout en leur maternitude.

Au début de l’année, un audacieux jésuite écrivait dans la revue Études: `` La seule appartenance au sexe faible – ainsi que le dénomme une tradition fièrement machiste – pourrait-elle être un motif de discrimination et d’élimination dans une Église qui tire sa fierté et sa force de la faiblesse d’une croix? Introduire dans l’Église un peu de féminité, ce sera y verser la part d’humanité trop réduite ou masquée par un pouvoir exclusivement masculin et sacré, c’est-à-dire intolérant.

La femme est et sera l’avenir de l’Église.

Monique Bourgeois

1. Georgette Blaquière, Femmes selon le cœur de Dieu, Éd. Saint-Paul, Bar-le-Duc, 1999, p. 31.
2. Joseph Moingt, « La femme et l’avenir de l’Église », publié dans Études, janvier 2011.


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