Combien sommes-nous à vouloir la Paix, à la réclamer
haut et fort ! À lutter, en mots et en armes contre la guerre ! Combien
sommes-nous à protester contre l’injustice, à défiler contre l’intolérance, à
combattre la violence ? Combien sommes-nous à dénoncer l’horreur, l’ignominie,
la barbarie ? Et pourtant, combien sommes-nous en même temps à alimenter ce que
nous combattons de toutes nos forces et à nourrir les égrégores de haine, de
colères et de violences sans le savoir ! Combien sommes-nous à voir l’autre
avec ses différences, comme un ennemi potentiel ? Lutter contre quelque chose,
c’est un peu comme refuser de le reconnaître et de l’accepter et c’est
finalement l’entretenir. Combien sommes-nous à ignorer d’où vient la paix ?
D’où vient la Paix ? De nous-même en tout premier ! Peut-on décemment réclamer
la fin des violences, lorsque nous sommes en proie à des luttes intestines ?
Peut-on sérieusement condamner les combats, lorsque nous arrivons nous mêmes
les armes aux poings, pour faire notre loi ? Peut-on protester contre
l’irrespect que l’on nous porte, lorsque nous faisons la même chose ? Peut-on
véritablement prétendre en savoir plus sur la Paix que l’autre, dès lors que
nous vivons en nous de véritables guerres internes, des combats sans merci que
nous refusons parfois de voir ? La Paix pour tous, provient forcément de la
Paix en Soi. Parce que nous devons vivre les choses avec notre cœur, en nous,
pour pouvoir l’installer autour de nous. C’est bien la graine semée dans notre
Être qui fera de beaux fruits, qui à leur tour feront d’autres graines, que le
vent emportera et plantera en terre fertile. Donc, si l’on souhaite la Paix,
dans notre famille, au travail, dans nos relations, dans notre monde, apprenons
à faire la Paix en nous-même et avec nous-même. Et là, par transfert, par
mimétisme, cette Paix tant attendue se diffusera partout comme par
enchantement. Alors, pour faire la paix, deux choses au moins sont fondamentalement
nécessaires : La Bienveillance et le Pardon !
La bienveillance, cette inclination naturelle qui
nous amène à être compréhensif et indulgent avec les autres et à viser leur
bien et leur bonheur. Cet état d’esprit que l’on doit enseigner et pratiquer
dès le plus jeune âge, afin de montrer qu’il existe bien d’autres manières de
fonctionner qu’en étant dans la lutte, la compétition, le dénigrement, la
condamnation, ou même la simple ignorance. La bienveillance, ce si joli mot qui
invite à l’accueil de l’autre, en s’allégeant du poids du jugement, en le
regardant simplement, comme une autre expression de soi-même. La bienveillance
a besoin d’être accueillie partout, dans les familles, dans les écoles, dans
les supermarchés, sur la route, chez le coiffeur, ou le boulanger du coin…
Aucun endroit ne doit être oublié par la bienveillance, parce que c’est elle
qui permet de grandir et de vivre en confiance, en confiance de soi, et en
confiance des autres. La bienveillance est cet engrais indispensable, qui permet
la croissance des belles plantes (que nous sommes tous), ce terreau fertile qui
fait de belles forêts. La bienveillance est cette vigie silencieuse qui
s’invite auprès de nous, afin de nous montrer le juste comportement. Elle est
ce sourire que nous donnons à cette vieille dame inconnue dans la rue, ce mot
gentil que nous accordons à la caissière du supermarché, ce regard doux au
balayeur de notre quartier, cette écoute et ce partage. Elle est cette gratuité
spontanée qui n’a d’autre besoin qu’une simple attention et qui donne à nos
relations une toute autre saveur. Souvenez-vous avant de vous endormir, de
cette bienveillance que vous avez reçue, et de celle que vous avez donné. Vous
sentirez alors comme quelque chose de fort et de bon qui vous remplit !
À la bienveillance doit s’ajouter le pardon. Parce
que même si l’on fait tout pour être dans le juste regard, la juste
compréhension, de l’autre et de nous-même, il nous arrive de faillir, l’ombre
et la lumière étant indissociables. De faillir et de connaître parfois l’oubli
des bonnes manières, d’agir contre notre nature profonde et de blesser, ou de
se sentir blesser. Le pardon joue alors le rôle de baume, de calmant,
libérateur et sincère, qui nous allège instantanément. Le pardon permet de
laisser partir tous les attachements que nous avons mis en place entre nous,
dans nos relations conflictuelles. Ces attachements invisibles à l’œil nu et
qui sont contraires aux lois de l’Amour, nous enchaînent à des situations, des
blessures et entrainent des fonctionnements qui finissent par devenir
récurrents, automatiques et qui nous font mal en profondeur. Le manque de
pardon finit tôt ou tard par nuire à notre bienveillance, il empoisonne nos
relations et finit par nous empoisonner nous-même. Le Pardon vient naturellement
de cette prise de conscience que nous sommes tous des victimes de victimes, et
que la vérité est propre à chacun. Chacun a son modèle, sa manière d’être, et
c’est ainsi que fonctionne la vie et c’est ainsi que la vie est riche ! Cette
bienveillance et cette capacité à pardonner qu’il est bon d’avoir pour les
autres doit également s’appliquer envers nous-même. Être bienveillant avec soi,
se pardonner lorsque c’est nécessaire, est un bon moyen, est le seul moyen de
l’exercer sur les autres. Charité bien ordonnée commence par soi-même, car il
est important de comprendre que les autres et nous, c’est la même chose… Et il
nous est difficile de donner sincèrement aux autres, ce que nous sommes
incapables de nous donner à nous-même ! D’ailleurs, lorsque nous avons bien du
mal à être dans la bienveillance totale avec certains, lorsqu’il nous est
impossible de pardonner, allons donc chercher ce qui résonne en nous, et
comment, et où cela résonne-t-il en nous… Qu’est- ce qui fait que cela m’agace
au point que je suis dans la colère et la rancœur ? Qu’est-ce que cet autre me
montre de moi ? Il faut reconnaître ce qui nous dérange, pour de vrai !
Apprenons donc à être bienveillant et à pardonner. Apprenons cela à nos
enfants, en cessant d’entretenir le conflit et ne leur faisant jamais croire
qu’il faut être dur pour surmonter une vie dure. Apprenons-leur que la
sensibilité, la douceur, la joie, la grâce, la délicatesse ne sont pas réservés
qu’à certains, mais devraient être enseignés et partagés par tous. Mettons de
la tendresse et de l’amour partout. Le pardon et la bienveillance nous
apportent donc la Paix, une paix nécessaire au bien-être de tous. Une paix que
nous apprenons à cultiver en nous quotidiennement afin de la répandre autour de
nous…
Nathalie
Cariot www.ecristavie,
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire