C’est l’été, le début des vacances. Imaginez que
vous êtes sur la plage et que juste à côté de vous se trouve une personne qui
s’expose au soleil tout habillée. Cela vous surprendrait sans doute. Car si nous
n’avons pas de problèmes de santé, nous aimons sentir le soleil raviver notre
corps blanchi par les longues journées d’hiver.
Ce qui est vrai pour notre corps est vrai pour notre
âme. Nous devons retirer ce qui nous empêche de sentir le soleil de Dieu
réchauffer notre vie spirituelle.
À l’occasion de ces vacances, je vous invite, dans
un premier point, à méditer la parabole du soleil qui nous vient des Pères de
l’Église. Puis, dans un second point, je vous invite à identifier, à partir de
cet évangile, deux types de vêtements que nous devrons enlever pour mieux
suivre le Christ.
Commençons par la parabole du soleil. Elle est à ma
connaissance la meilleure image qui permet d’expliquer le mystère de la Trinité
: Un seul Dieu en trois personnes. Le soleil, c’est le Père. Personne ne peut
le voir, ni même l’imaginer, comme il est impossible pour l’homme de regarder
en face le soleil. Le rayon de soleil, c’est le Fils. Nous pouvons voir
facilement un rayon de soleil lorsqu’il traverse une pièce et que le ménage n’a
pas été bien fait (sourire !). On voit la poussière qui danse dans le rayon de
soleil. La poussière représente notre humanité : « Tu es poussière et tu
retourneras à la poussière ». Jésus a pris notre humanité, il s’est donné à
voir. Mais, comme le rayon disparaît de notre pièce au bout d’un moment, de
même, Jésus est retourné vers le Père. Il reste le Saint-Esprit. C’est la
lumière et la chaleur. Même au cœur de l’hiver le plus glacial, lorsque nous
avons l’impression que le soleil a disparu depuis des mois, il continue, en
fait, d’agir au-delà des nuages par sa lumière et sa chaleur sinon, nous
deviendrions un immense champ de glace polaire ! Ainsi, même lorsque nous avons
l’impression que Dieu est bien loin au-delà des nuages, l’Esprit Saint ne cesse,
en réalité, de nous réchauffer et de nous éclairer par sa discrète présence.
Nous pouvons donc distinguer le soleil, le rayon, la
lumière et la chaleur, tout en sachant qu’ils sont en fait une seule réalité.
Ainsi, nous pouvons distinguer les trois personnes de la Trinité, tout en
sachant qu’elles ne sont qu’un seul Dieu. Pendant vos heures de bronzage, vous
pourrez continuer à méditer sur cette belle parabole du soleil.
Venons-en maintenant à ces habits que nous pouvons
retirer pour profiter pleinement du soleil de Dieu.
Beaucoup d’obstacles nous empêchent d’être en pleine
communion avec Dieu. À partir de l’Évangile de ce jour, je voudrais en relever
au moins deux : Jésus nous invite tout d’abord à renoncer au vêtement de ce que
nous pourrions appeler : « le zèle démesuré ! » Il interpelle vivement ses
apôtres qui veulent faire descendre le feu du ciel sur les samaritains. Ils
étaient pourtant animés d’un zèle admirable pour leur Seigneur : ils ne
supportaient pas que certain refuse de recevoir celui qu’ils aiment plus que
tout. Alors, ils pensent que leur attachement inconditionnel au Christ justifie
une certaine violence à l’égard de ceux qui le rejettent. Parmi eux se trouve
l’apôtre Pierre. Visiblement, il n’a pas compris la leçon, puisque, quelques mois
plus tard, au moment de l’arrestation du Jésus, il sortira l’épée de son
fourreau et tranchera l’oreille d’un soldat. Jésus le reprendra vivement en lui
disant : « Remets ton épée à sa place, car ceux qui prennent le glaive
périssent par le glaive ». La violence, quelle qu’elle soit, et même pour une
bonne cause, est un vêtement qui nous empêchera toujours de percevoir l’amour
de Dieu.
Jésus nous invite aussi à renoncer au vêtement de «
l’installation ». Lorsque cet homme lui manifeste son désir de le suivre
partout où il ira, Jésus lui fait remarquer qu’il n’a même pas « un endroit
pour reposer sa tête ». Dans cette période de vacances, certains se
contenteront du strict nécessaire pour goûter une certaine liberté par rapport
à nos besoins matériels habituels. D’autres, au contraire, ne pourront
s’empêcher d’emporter avec eux tout ce qu’il faut pour ne manquer de rien. Cela
me fait penser à un dessin humoristique qui montre un couple en maillot de bain
au bord de l’eau. Le mari tient un téléphone portable dégoulinant dans sa main
et dit à sa femme : « Mon smartphone est tombé à l’eau, nos vacances sont
fichues ! »
Au moment de conclure, je vous propose deux petits
devoirs de vacances : prendre un peu de temps pour faire le point sur votre
zèle, est-il bien dans la juste mesure ? Et profiter de vos vacances pour vous
désinstaller un peu, en laissant à la maison ce qui vous paraît indispensable
et dont vous pourriez vous passer : votre télé ? Votre tablette numérique ?
Enfin, je pense à ceux qui, parmi vous, chers
téléspectateurs, ne pourront pas ni partir en vacances, ni même sortir prendre
un simple bain de soleil à cause de la maladie ou de votre âge avancé :
n’oubliez pas la parabole du soleil : l’Amour de Dieu brille en permanence à
vos côtés ! Amen !
Source : Père René-Luc
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