samedi 14 mai 2022

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (13,31-33a, 34-35)


`` Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. `` (Jn 13,34)

Au cours du dernier repas que Jésus prenait avec ses disciples, quand Judas fut sorti, Jésus déclara : `` Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera; et il le glorifiera bientôt. Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous. Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous 

5e dimanche de Pâques C : Un idéal à poursuivre

 Le Christ nous confie une belle et noble mission: manifester sa présence en nous aimant mutuellement. Le défi est grand, mais celui qui nous a aimés le premier est notre modèle. Avec lui, nous pouvons persévérer dans la poursuite de cet idéal.

Petit commentaire du texte : Signe particulier : l’amour

 À quoi reconnaît-on un proche de Jésus? Il va à la messe! Non! Il fait des prières? Non plus! Euh… il est baptisé et il a fait sa communion? Encore raté! Ce qui permet de le reconnaître, c’est l’amour qu’il a pour les autres. L’amour dont il est question dans l’évangile d’aujourd’hui, c’est l’amour miséricordieux, sans condition, l’amour qui respecte l’autre, qui veut que l’autre grandisse, qu’il devienne lui-même. Aimer, ça ne veut pas dire seulement être amoureux, avoir le cœur qui bat pour quelqu’un. Aimer, c’est regarder autour de soi pour aider celui qui en a besoin, c’est consoler celui qui pleure ou celui qui souffre. Aimer, c’est faire quelque chose pour les autres, c’est essayer de donner du bonheur autour de soi. Aimer c’est prolonger Dieu, c’est vivre à sa manière sans exclure personne, pas même l’ennemi, c’est pardonner, c’est se donner, c’est être attentif à ceux qui vivent autour de nous, c’est leur donner de la joie par nos actes et nos paroles C’est cela qui fait la valeur d’une vie. Que tous ceux qui regardent nos communautés chrétiennes de l’extérieur puissent dire : `` Voyez comme ils s’aiment ! `` 

 Frères et sœurs, en ce cinquième dimanche de Pâques, Jésus nous donne un commandement : « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »

Resituons bien notre passage d’Évangile : nous sommes à la veille de la mort de Jésus, lors de son dernier repas avec ses disciples. Le commandement de Jésus est un véritable testament. Quel héritage ! Aimer ! Jésus fait de l’amour un commandement. Pourtant, on ne peut pas obliger personne à aimer.

L’amour est un don gratuit qui vient de Dieu. Un don qui doit être reçu pour être redonné constamment. Ce commandement de l’amour définit bien ce qu’est la vie chrétienne.

Aimer ! Un vaste programme et parfois « crucifiant » pour certaines relations. Il est plus facile quelques fois d’aimer des « étrangers » que les membres de sa propre famille. Nous connaissons les difficultés pour aimer…

Aimer demeure cependant une nécessité ! C’est ainsi que le monde nous reconnaîtra comme étant des disciples du Christ. C’est ainsi également que nous glorifions le Christ. En exerçant l’amour fraternel, c’est Dieu lui-même qui agit par nous. En nous aimant, nous faisons grandir le Règne de Dieu parmi nous.

Pour nous aimer les uns les autres comme le Christ nous a aimés, il y a trois « axes » à prendre en compte :

§  Il s’agit d’abord d’accueillir l’amour de Dieu en nous, nous laisser aimer par Dieu.

§  Accueillir cet amour de Dieu suppose de l’aimer en retour. C’est le premier des commandements : « Le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. » (Dt 6, 4-5).

§  C’est ainsi que nous pourrons diffuser autour de nous cet amour que nous avons reçu de Dieu. Aimer notre prochain, tel est notre vocation chrétienne ! Chacun doit se rappeler que son premier prochain c’est lui-même : s’aimer déjà soi-même pour pouvoir aimer les autres. Comment aimer son prochain sans s’aimer soi-même ?

Laisser Dieu nous aimer, l’aimer en retour, s’aimer soi-même, aimer son prochain : voilà ce qu’est la vie chrétienne !

Aimer, un défi ! Les difficultés sont plus grandes lorsqu’on a été blessé. Le chemin peut être long si la blessure est profonde… Aimer va de pair avec pardonner. Tout comme l’amour, la miséricorde est un don de Dieu. Dieu seul est amour et miséricorde, de ce fait, sans lui, nous ne pouvons pas pardonner. Pardonner est bien une grâce à demander au Seigneur.

Tout comme l’acte d’aimer, celui de pardonner requiert aussi de prendre en compte deux « axes » :

§  D’abord, se laisser pardonner par Dieu, pour pouvoir vivre de sa miséricorde.

§  Savoir se pardonner pour pouvoir pardonner ou plus précisément, pour laisser Dieu faire son œuvre de pardon en nous et par nous.

Frères et sœurs, c’est bien la grâce que nous demandons au Seigneur au cours de cette Eucharistie : la grâce de pouvoir mettre en pratique le commandement de l’amour mutuel.

Le conflit entre la Russie et l’Ukraine nous fait bien percevoir que ce commandement de Jésus n’est pas reçu par toute l’humanité. La haine, la négation, le mépris du prochain sont d’obscures réalités. Le désamour habite aussi nos cœurs…

Que le Seigneur nous donne de croire en la force de l’amour et en celle du pardon. L’amour et le pardon du Christ peuvent renouveler les cœurs des hommes. Se savoir aimé de Dieu, en faire véritablement l’expérience, est une véritable force spirituelle.

C’est à chacun personnellement de s’impliquer pour que l’amour fraternel grandisse autour de lui. Que le Seigneur ressuscité nous donne son Esprit et sa force pour y parvenir. Amen.

Père Rodolphe Emard

Réfléchissez :


  • Comment puis-je mettre en pratique ce nouveau commandement de l'amour les uns pour les autres dans mes paroles et mes actions ?
  • Que puis-je faire pour rendre l'église d'aujourd'hui plus accueillante pour tous? 

 

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